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23/06/2013

Lancement du "Courant pour une écologie humaine"

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Premières impressions :



 

 

 

Hier à Paris s'est tenue la journée de lancement du "courant pour une écologie humaine", annoncé depuis janvier par Tugdual Derville. J'y ai pris part comme invité. Cinq cents personnes de tous âges, venues de 55 départements, se sont rencontrées pour clarifier la démarche : il ne s'agira pas d'un mouvement au sens habituel, mais de "bouillonnement" et de "foisonnement"  ("germination"  et "diversité croissante", a dit TD). Ce "courant"  s'oriente vers l'entraide, le soin des "vulnérabilités", dans la proximité et les "engagements concrets". Si le projet paraît flou, ont souligné ses initiateurs, c'est que  "le flou est inhérent à la méthode du foisonnement" : "on découvre les perspectives en avançant et en s'aidant mutuellement."

Il s'agit de "renouveler nos modes de pensée", a souligné Tugdual Derville. Qu'il me permette alors de faire une suggestion : sous cet angle du renouvellement, l'une des "perspectives" (cruciale) à "découvrir" est le lien vital entre l'écologie humaine et... l'écologie tout court, la protection du vivant dans tous les domaines de la biosphère dont nous sommes responsables – et dont dépend d'ailleurs l'existence humaine. De cela il ne fut pas question durant cette journée, au moins en séance plénière, et cette lacune n'est pas restée inaperçue.

Mais l'un des ateliers par thèmes  s'intitulait "Nature et environnement". Je m'y suis inscrit. Plusieurs des participants pensaient comme vous et moi. Lors du tour de table, j'ai indiqué aux autres un certain nombre de données (dont notre blog a souvent parlé) à propos d'écologie et d'écologistes. J'ai insisté sur l'urgence – pour les défenseurs catholiques de "l'humain" – de découvrir qu'ils ne sont pas seuls dans ce combat ; qu'un certain nombre d'écologistes radicaux (loin d'être la caricature qu'on imagine à droite) sont  très conscients des menaces envers l'humain ; et que  ces écologistes discernent la cause  (économique)  des menaces, mieux que beaucoup de catholiques qui se contentent de déplorer des effets... J'ai donc proposé, parmi les urgences pratiques, d'aller à la rencontre de ceux qui – venant d'horizons tout autres – ont beaucoup à dire. L'idée a été bien  accueillie, et c'est un signe encourageant.

Le courant lancé par Tugdual Derville n'est pas confessionnel, mais son socle [1] est visiblement constitué de catholiques (de nuance "classique"). Rendons hommage à leur dynamisme et à leur sincère cordialité. Constatons que les événements des derniers mois ont élargi leur vision des choses. Constatons aussi que certains d'entre eux prennent conscience de la véritable nature des puissances qui menacent, inséparablement, l'homme et le reste de la création... Cette prise de conscience du "tout-est-lié" se diffusera par la force de son réalisme [2], même si un courant voué aux actions chaleureuses de proximité n'est pas enclin aux analyses de fond.

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[1] Observation de Camel Bechikh (membre de l'UOIF) intervenant à la journée d'hier.

[2] et par le rayonnement du pape François, qui ne cesse d'insister sur l'inséparabilité des deux volets de l'écologie plénière... et sur le rôle-clé de l'idolâtrie économiciste.

  

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Le logo du "courant", dessiné par l'un de ses jeunes militants :  diversité des couleurs et des expériences, héritage commun, et la personne humaine au centre. Prévues "pour la fin 2014 ou le début 2015", les assises du courant seront "une immense foire au bien" (Pierre-Yves Gomez).

 

Commentaires

INTERESSANT MAIS...

> Intéressant courant, mais je crains que sa formule "boniste" (comme disent les italiens) n'apporte rien de neuf : si je comprends bien, ils se fixent comme programme de faire... ce que les catholiques faisaient déjà ! c à d du dévouement et du caritatif tous azimuts. Quant à venir en aide aux vulnérabilités, Diaconia 2013 l'a déjà fait, en plus vaste et avec en plus un souci écologique environnemental exemplaire, ce qui montre une prise de conscience.
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Écrit par : solenn / | 23/06/2013

SOCIOLOGIE

> Diaconia 2013 avait une assise sociologique moins typée que le "Courant d'écologie humaine".
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Écrit par : emmeline / | 23/06/2013

ATTENTION

> attention, mes discussions d'hier après-midi m'ont fait voir deux choses : a) la "sociologie" de ce rassemblement n'était pas uniforme ; b) il y avait aussi des personnes qui voient les choses comme vous et moi.
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Écrit par : PP / | 23/06/2013

Catholiques « classiques »

> S’étonner participe autant à la réflexion qu’à la contemplation, à l’interrogation de type philosophique ou scientifique qu’au saisissement par quelque chose qui semble nous dépasser, le verbe se retrouve dans les textes « classiques » de la philosophie première comme religieux quand ils parlent des « miracles ».
Mais ce qui me semble être votre étonnement devant ce socle « de catholiques (de nuance "classique") » me laisse perplexe dans ses présupposés ainsi, vraisemblablement, ébranlés.
L’inquiétude écologique dans ses actions intellectuelles et actives n’appartient à aucune nuance et ne se réserve pour aucune école ni aucun courant de pensée.
Le « classicisme » catholique, qui visiblement vous bouscule dans sa présence aux fondements d’un mouvement écologique humain, n’est que l’expression d’une certaine manière d’être et tout jugement à son égard nie les référents qui vous animent.
Il n’y a pas de démarche chrétienne sans un souci écologique. La Genèse commence par un hymne à la Création et les livres bibliques nous montrent que toute atteinte à son égard, dans les agressions contre la nature comme, et surtout, dans les agressions sociales contre les êtres humains, mènent à des catastrophes (les grains de raisins verts, plus encore dans Ezekiel 18 que dans Isaïe 31, La tour de Babel ….).
Isaac de Ninive (VI ème siècle) unit l’ensemble de la création dans un acte de louange : « Je veux un coeur qui s'enflamme de charité pour la création entière, pour les hommes, pour les oiseaux, pour les bêtes, pour les démons, pour toutes les créatures. Priez aussi pour les animaux et même pour les reptiles, dignes eux aussi d'une pitié infinie » en remettant au passage les reptiles dans le groupe des animaux…
L’anthropologie chrétienne n’est qu’un plaidoyer pour une même « communauté de création », antérieure donc à tout mouvement récent ….
Les réflexions du P. G. Fessard dans Pax Nostra en particulier évoquent aussi les risques d’un déséquilibre dans tout ce qui s’inscrit comme violent et agressif, car déstabilisateur.
Le Personnalisme développe le concept de personne dans un sens philosophique (ce concept n’est pas reconnu par tous, j’en veux pour preuve l’absence de notice en regard de sa mention qui, dans le Dictionnaire d’éthique et de philosophie morale, Quadrige, PUF, Paris, 2004, p. 1444, renvoie à …. Avortement et à identité morale) et pratique et le Bx Karol Wojtyla en précise les déploiements dans sa thèse récemment rééditée « Personne et Acte ».
Pie XII en 1951 attirait déjà l’attention des agriculteurs sur tous les risques d’une agriculture intensive : « Pie XII, « En contact permanent avec la nature, telle que Dieu l’a créée et la gouverne, le travailleur des champs sait par expérience quotidienne que la vie humaine est entre les mains de son Auteur. Si dur que soit ce travail, l’homme s’y trouve encore maître de son monde par l’activité au milieu de la communauté. » in Le pape évoque les problèmes de la vie rurale, 1951, DC, n° 1100, col. 987-902…. Paul VI et surtout Joseph Ratzinger, bien avant son pontificat, ont évoqué les problèmes que nous regroupons sous le vocable écologie.
Alors il me parait inutile de sourire sur ce qui semble être une surprise, voire une anomalie, et chaque sensibilité n'est qu’un aspect d’une palette dont les couleurs ont été créées, toutes, par Dieu …
Nous ne serons jamais assez de moissonneurs, même classiques.

Albert E.


( PP à Albert E. - Quand on parle de la sensibilité "classique" parmi les catholiques français, on ne pense pas à toutes les belles choses que vous évoquez ici ! C'est juste une façon de désigner la "génération Jean-Paul II" et la "génération Benoît XVI", pour la distinguer de générations antérieures ou de sensibilités différentes ("intégristes" et "progressistes"). Par ailleurs, il se trouve - qu'on le veuille ou non - que cette sensibilité est à dominante sociologique bourgeoise : ce qui n'est ni un mal, ni un bien, mais juste un fait.
Ces nuances et diversités sont réelles, et non solubles dans le raisonnement théorique. ]

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Écrit par : Albert E. / | 23/06/2013

SE LIBERER

> Nombre de catholiques français doivent se libérer d'une idée fixe et fausse qu'ils sont allés chercher Dieu sait où : croire que "les écologistes" pensent "que l'homme est en trop sur la terre". Contrairement à ces cathos je connais beaucoup d'écolos dignes de ce nom, et aucun
ne pense cela. En revanche je peux présenter aux cathos des jeunes couples vraiment écolos (donc pas EELV) qui pratiquent la contraception naturelle. Ils sont peut-être même plus nombreux à le faire que les jeunes ménages cathos français !
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Écrit par : Amicie T. / | 23/06/2013

"CE MOUVEMENT"

> l'intérêt du mouvement, qu'il foisonne ou non et d'être enfin une contre proposition politique qui dépasse le traditionnel droite gauche.
Ce mouvement est certainement attendu par les nombreux manifestants anti mariage gay.
Ce mouvement est certainement attendu par les dégoutés de la politique française telle qu'elle est vécue depuis 60 ans voire plus.
Ce mouvement est certainement attendu par le nombreux français qui croient encore dans l'avenir de la France
Ce mouvement est très certainement attendu par ceux qui attendent une vraie nouveauté aux prochaines élections.
Cher Monsieur PP il est temps que les journalistes s'investissent et soutiennent une telle initiative et surtout la relaient.

charles


[ PP à Charles - Dieu vous entende ! (A ceci près : je n'ai rien entendu de "politique" hier, et c'est un soulagement par rapport à ce qu'on aurait pu craindre). Quant à "relayer", j'ai écrit deux articles dans 'L'Osservatore Romano' pour annoncer le courant d'écologie humaine, j'en ai parlé dix fois à Radio Notre-Dame, j'y ai fait écho dans mon bloc-notes du 'Spectacle du Monde', et j'en parle ici même pour la Nième fois... ]

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Écrit par : Charles / | 23/06/2013

LANCEMENT

> Qu'est ce que signifie la phrase : "Plusieurs des participants pensaient comme vous et moi"?
Sinon je reprends votre suggestion.
L'idée de la journée était essentiellement un lancement et une prise de contact entre les initiateurs et les participants et entre participants entre eux. Le manque que vous notez est intéressant. Cependant j'en note un dans votre texte : 42 ateliers ont eu lieu sur les 15 thèmes du site. Ce n'est donc pas, loin de là, comparable avec des événements d'Eglise comme Diaconia.
Nous avons noté une énergie incroyable (cf par exemple mes Twitts @nippotam) et un désir de rencontrer les forces vives qui ont pensé avant nous l'écologie humaine (par exemple écologistes etc...)
Merci pour votre bienveillance envers un mouvement jeune de 2 mois et au plaisir de vous rencontrer.
N'hésitez pas à me contacter par mail si besoin.
N.

[ PP à N. - "Comme vous et moi" est une tournure, un peu rapide je l'avoue, pour dire qu'ils partageaient les préoccupations de ce blog et de la quasi-totalité de ses commentateurs ! ]

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Écrit par : Nippotam / | 23/06/2013

ANALYSES

> "Pas enclin aux analyses de fond", mais elles sont nécessaires. Il faut une boussole. On ne peut pas dire aux gens que le système peut être amélioré par des rustines. 'Caritas in Veritate' appelle à faire beaucoup plus.
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Écrit par : amos / | 23/06/2013

SOCIOLOGIE

> Sans pouvoir évaluer le poids numérique des différents groupes, il y a longtemps que j'ai rencontré des écologistes passablement radicaux dans le milieu traditionaliste voire intégriste. Avant le retour de "la sensibilité classique", c'était même chez eux qu'on risquait le plus d'en voir, car ailleurs il était de bon ton de célébrer la route Transamazonienne.
Les catholiques classiques actuels sont-il bourgeois? difficile à dire. Ici, plus les paroissiens sont d'origine sociale relevée, pire ils s'habillent, curé en tête, alors si on ne les connaît pas on peut se tromper.
Classiques ou pas, la principale différence sociologique entre les catholiques et les autres est, hélas, la calamiteuse pyramide des âges. Si on s'en tient à ceux d'âge actif, il n'y a pas d'écart bouleversant avec la moyenne française. cf Etude IFOP 2010.
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Écrit par : Pierre Huet / | 23/06/2013

PAS "AMELIORER"

> Amos, tu erres. On n'a pas à essayer "d'améliorer" le système.
il faut le remplacer par autre chose !
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Écrit par : Habakuk / | 23/06/2013

à Habakuk

> cher confrère, je m'étais mal exprimé. Si tu veux te rassurer sur ma vue des choses, relis-moi : Amos 2, 6-7.
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Écrit par : amos / | 23/06/2013

"ECOLOGIE HUMAINE AUTOPROCLAMEE"

> Je me permettrais de ne pas prendre part à l'unanimisme quasi-général qui entoure depuis des mois ce mouvement d'écologie humaine auto-proclamé.
Est-ce encore autorisé, sans être taxé d'extrémiste, d'intolérant sectaire ou encore de donneur de leçons par les quarantenaires de la cathosphère déjà pré-notabilisés?
Et à la lecture des nombreux articles qui émaillent le site de l'écologie humaine, je poserais cette série de questions qui me semblent effectivement incontournables et donc qu'on continuera de poser jusqu'à ce que masques tombent.
Quand on n'a rigoureusement aucun pouvoir, le moindre des droits est quand même de pouvoir l'exercer jusqu'au bout :)
La portée subversive de ce mouvement est-elle strictement délimitée par la «zone rouge» au delà de laquelle seraient mis en cause les intérêts de la haute-finance, des multinationales, et des lobbys techno-industriels, autrement dit réduite à néant?
N'est-ce pas précisément le non-franchissement ou le franchissement de cette zone sulfureuse qui différencie un mouvement d'écologie humaine convenable et docile d'un mouvement d'écologie humaine libre, prophétique DONC subversif et marginal?
Quoi de moins dérangeant pour l'ordre libéral productiviste qu'un mouvement d'écologie humaine se cantonnant dans de belles formules aussi incantatoires que générales, fustigeant les «dérives du progrès», les «excès du libéralisme», se plaçant dans un magnifique juste milieu «entre technophobie et technolâtrie», et en ronronnant de très pieux appels à plus de sobriété et à moins de consommation?
Et la finance, on réglemente? On pose des interdits? On sépare banques de dépôt et banques d' «investissement»? On taxe jusqu'à asphyxie les spéculateurs assassins?
Non, il est interdit d'interdire. Ce serait là entraver le génie humain et la créativité naturelle de l'homme.
A part ça, promis juré, on a bien compris le lien entre libéralisme moral et libéralisme économique, et on ne manquera pas de le dire haut et fort et on ne lâ-che-ra-rien. Prout !
C'est bien connu, dame hypocrisie est centriste et pragmatique.
Les enjeux et les débats de l'écologie humaine seraient-ils miraculeusement imperméables aux enjeux de pouvoir économique et au choix politique de vie ou de mort qui prolonge ou ne prolonge pas notre conversion la plus intime : servir le Christ dans la vulnérabilité fondamentale de l'homme et de toute vie ou servir le profit et la grande guerre contre l'humain ET son environnement qu'engendre sa quête?
Arrêtons de tergiverser, de pinailler et de se dérober : on en est là!
L'écologie humaine est-elle compatible avec l'organisation libérale capitaliste et productiviste de la société et avec les intérêts très concrets qui en déterminent la dynamique?
Si tel n'est pas le cas, a-t-elle oui ou non vocation à proposer une alternative politique radicale au service du bien commun, de la vie et de la dignité de la personne, tant revendiqués par les initiateurs de ce mouvement?
Ces derniers ne fustigent-ils pas les conséquences humaines d'un système tout en refusant de voir ses causes donc de le remettre en cause à sa racine? Ou comment se payer le luxe de «réfléchir» à la transition énergétique sans que le mot «nucléaire» ne soit prononcé une seule fois. Invraisemblable exploit!
Entendons-nous les incessants appels des papes à prolonger nos actions individuelles et nos conversions personnelles dans leur finalité universelle, donc catholique, orientées vers l'évangélisation de la cité terrestre, donc la subversion radicale des structures?
Par ailleurs, les multiples interventions sur le site du mouvement d'écologie humaine sont pour l'essentiel marquées du sceau des experts. Le psychanalyste Jean-Pierre Lebrun dans son livre «un monde sans limites», a remarquablement montré en quoi la décivilisation libérale-libertaire high tech s'est fondée sur la substitution de l'autorité des pères par le discours des experts, véhicule de légitimation de la nouvelle espérance post-moderne : par et grâce à la science et au marché, toute frustration sera abolie, tout deviendra possible, tous nos rêves deviendront réalité, et se réalisera donc enfin la grande promesse de désirs individuels sans fin et d'un monde sans limites.
Il est en effet plus confortable d'accréditer sans broncher le «discours des experts», plutôt que de poser la question fort dérangeante des accointances et connivences de l'expertise et des intérêts techno-industriels.
Par quelle fausse et étrange naïveté, l'écologie humaine pourrait-elle éluder cette question cruciale? Qui sont les experts conviés à la table de l'écologie humaine? Qui sont ceux qui bizarrement ne le sont pas? Dans le domaine du nucléaire et des énergies, qui est sollicité? Stéphane Lhomme? Dans le domaine de l'agriculture, Claude et Lydia Bourguignon? Dans le domaine des OGM, Gilles-Eric Séralini? Dans le domaine médical, Jacques Testart? Dans le domaine de l'économie, Frédéric Lordon ou Paul Jorion ? Dans le domaine de la finance, Gaël Giraud ?
Evidemment non. L'écologie humaine au garde à vous ressemble à une mer d'huile. C'est dans le contrat : l'écologie oui, mais lisse et sans vagues.
Pour ma part, je reviens juste de ma Bretagne bien-aimée, et peu de choses m'émerveillent et me réjouissent plus que la colère fracassante de la mer déchaînée lançant ses furieux assauts sur les remparts tremblants de Saint-Malo.
La mer aura le dernier mot.
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Écrit par : Serge Lellouche / | 23/06/2013

@ Serge Lellouche

> "Enjeux de pouvoir" écrivez-vous: ça, c'est la vraie question. Permettez-moi d'être un peu plus précis en évoquant les traités internationaux par lesquels nous sommes liés, car actuellement nous n'avons pas la possibilité de faire le moindre commencement de ce que vous évoquez.
Je ne suis même pas sur que les experts que vous dénoncez trop sévèrement aient la possibilité juridique (je ne parle même pas d'économie) de mettre en pratique ce qu'ils préconisent. Ne tirez pas sur les lampistes.
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Écrit par : Pierre Huet / | 23/06/2013

INTENTIONS

> ça y est, c'est reparti avec les vaines polémiques, les procès d'intention, etc., "jusqu'à ce que les masques tombent" (sic)...
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Écrit par : Michel de Guibert / | 23/06/2013

VRAI

> C'est tout de même vrai que vouloir faire de l'écologie humaine sans dire la vérité ENTIÈRE sur le système économique qui artificialise tout, conditionne tout et impose le queer partout, c'est un peu léger.
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Écrit par : Euryale / | 23/06/2013

à Michel de Guibert

> L'ami Serge tire peut-être plus vite que son ombre : mais a-t-il tort quand il note qu'aucun des représentants du non-conformisme antilibéral n'est invité à s'exprimer sur le site Ecologie humaine, alors que le libéralisme ou néolibéralisme est la cause ou l'une des causes principales des maux qui frappent l'être humain aujourd'hui ?
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Écrit par : simon postel / | 23/06/2013

> à M. de G. - Vous avez le droit de ne pas être d'accord avec Serge Lellouche, comme lui a le droit de dire ce qu'il pense. C'est un débat. Rien n'est tabou.
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Écrit par : marie-sophie / | 23/06/2013

à marie-sophie

> euh... rien n'est tabou oui, mais Serge Lellouche n'a peut-être pas raison de reprocher au nouveau "courant" de ne pas être ce qu'il ne veut pas être de toute façon : un mouvement avec programme politique. Si je comprends bien c'est plutôt un réseau humanitaire. D'ailleurs c'est un tout petit peu décevant, c'est sympa mais j'attendais plus original. L'humanitaire existe déjà un peu partout.
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Écrit par : R. Weiss / | 23/06/2013

@ Serge Lellouche (encore)

> Il est un peu surprenant, compte tenu du radicalisme avec lequel vous vous exprimez, de vous voir vous référer à Gaël Giraud, dont les "20 propositions pour réformer le capitalisme" pourraient être sous-titrées "pour sauver la mondialisation et les multinationales" vues comme un donné définitif du monde économique.
Pas facile de déployer une économie de proximité dans ce cadre.
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Écrit par : Pierre Huet / | 23/06/2013

GROTESQUE HUFFPOST

> Grotesque article dans le Huffington Post (d'ailleurs site grotesque en général), qui affirme sans rire que l'écologie humaine de T. Derville est "tradi". Quand on ne connaît rien à un domaine on ferait mieux de ne rien écrire dessus. Ou alors le HuffPost de Mme ex-DSK a une définition du "tradi" extrêmement large : est "tradi" tout ce qui n'est pas "queer" ?
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Écrit par : torbenn / | 23/06/2013

Merci Solenn

> ...de préciser que Diaconia 2013 a lié le souci des plus fragiles avec un souci écologique environnemental. Diaconia 2013 est toujours une réalisation en cours. Après l'effervescence vécue à Lourdes à l’Ascension, quelle impulsion cette initiative ecclésiale va prendre sur la durée? Comment les chrétiens vont-ils se sentir investis sur le très long terme?
Concernant le mouvement Écologie humaine, je connais le point de vue de Serge pour avoir échangé avec lui. Je partage son point de vue ! Comme le dit PP, ce mouvement est d'une dominante sociologique bourgeoise. Ce qui serait intéressant c'est de savoir si cette classe aisée, partisane du nouveau mouvement, serait prête à remettre en cause son petit confort mondain pour une meilleure justice humaine. L'idéal c'est que ce mouvement soit aussi un chemin de conversion pour ses membres. Le temps nous dira si le mouvement Écologie humaine a eu raison de naître...

ALB


[ PP à ALB - La naissance de ce courant exprime deux choses différentes.
a) Dans l'esprit de la "base" : le besoin instinctif de continuer le mouvement social anti-Taubira mais par en haut, vers une formule d'action généreuse (au lieu de s'enfoncer dans un activisme en impasse). Cette idée, respectable, peut conduire à des prises de conscience (parmi la "base") auxquelles nous pouvons donner un coup de main.
b) On remarque également parmi ce courant une absence (provisoire ?) d'écho à la critique papale du système néolibéral.
Cette absence vient peut-être des "points aveugles" de la bourgeoisie conservatrice :
- croire que tout peut se résoudre par de bonnes intentions induisant de bonnes pratiques ;
- croire qu'il n'existe pas de structures de péché méritant des changements... structurels ;
- croire que, le système économique libéral étant l'ordre normal des choses ("there is no alternative"), il suffit de lui greffer nos bonnes pratiques pour que tout aille mieux ;
- et ne pas vouloir voir que l'écologie environnementale est un pan entier du bien commun de l'humanité au XXIe siècle...
Sachant que le courant "d'écologie humaine" ne veut pas avoir de charte ni de programme, mais se voue au "foisonnement" des initiatives de base, le défaut indiqué ci-dessus n'est pas rédhibitoire : libre à chacun d'être présent auprès de ces initiatives de base, lieu naturel de toutes sortes d'échanges et d'informations mutuelles. Aider aux prises de conscience est une tâche de salut public. ]

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Écrit par : Arnaud Le Bour / | 23/06/2013

@ Serge,

> Il faut s'y faire : la contestation radicale de l'ordre établi n'est pas incluse dans le logiciel catho (en France tout au moins).
Mais je ne pense pas qu'il faille nécessairement vouer d'avance aux gémonies ce qui se passera au sein de ce courant. Il faut se laisser surprendre...
Quant à la crainte d'une "mer d'huile"... à mon avis, compte tenu de la situation de notre pays, cette "mer d'huile" va vite s'agiter. Quand on y réfléchit, la France de juin 2013 n'est pas si éloignée que cela de l'Espagne de juillet 1936...
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Écrit par : Feld / | 23/06/2013

NE RIEN LAISSER PERDRE

> Grand merci à PP d'avoir encore été là quand il faut et "comme il faut" , pour ne rien laisser perdre ! Je salue également le joli retour de Serge les bras chargés de paquets , de mer ( Ah.. L'iode hissée d'eau de mer !) Aller au large et naviguer au près ?
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Écrit par : escargolibri / | 24/06/2013

à Pierre Huet :

> pas d'accord, le capitalisme tel que le veut, réformé, Giraud est un capitalisme à la Chesterton : celui où l'on a pris conscience que le problème était non qu'il y ait trop de capitalistes, mais pas assez... Au-delà du paradoxe, la notion de "communs" que réhabilite Giraud est passionnante, et il est assez rare qu'un économiste parvienne à dépasser ses petites tables de la loi pour arriver à proposer un nouveau fonctionnement.
Pour ce qui est de l'écologie humaine, je ne serais pas si dur que nombre de commentateurs ici : il faut bien entendu pousser le mouvement pour qu'il aille plus loin, mais rien ne servirait de commencer à ouvrir le feu alors qu'il est à peine parti d'un bon pas de cavalier français.
Aidons, espérons et attendons.
JG

[ PP à JG - Que ce cavalier français ne soit pas de la même école que celui dont parlait Péguy ! (curieuse erreur de la part d'un penseur si peu "cartésien"). ]

réponse au commentaire

Écrit par : JG / | 24/06/2013

PERPLEXE

> Je suis partagé sur ce mouvement, partagé entre l'espoir suscité par le fait que ses positions sont déjà très "avancées" pour le milieu qui l'a accueilli et que c'est déjà un mouvement des lignes, et entre les positions exprimées par Serge, cad la crainte que faute d'oser aller plus loin, on ait une caution pour le système, une sorte de social-greening gentillet qui se retournerait contre son but affiché.
Ce qui me rend perplexe, c'est le fait que les responsables du mouvement l'aient lancé sans avoir d'abord recensé les acteurs de l'écologie dans notre pays et pris connaissance de leur rôle, de leur poids, de la façon dont, éventuellement, ils seraient disposés à échanger avec le courant naissant. Je l'ai mesuré en voyant quelques réactions à ma dernière note de blog, qui m'a montré que les membres de ce courant qui ont eu l'occasion de la lire ignorent à peu près tout du rôle, voire de l'existence, en tant qu'intervenant dans la vie de la Cité et dans l'écologie française, des associations de défense de la biodiversité comme le réseau LPO, la FRAPNA, Bretagne Vivante, que sais-je - qui sont pourtant les acteurs clés dans ce domaine sur le terrain. Alors oui certes il est désormais proposé d'apporter des contributions sur ce sujet, mais il est bien regrettable que rien dans ce sens n'ait été fait plus tôt. Cela aurait permis de donner une place plus notable à la question de la préservation des écosystèmes, qui dans une logique d'écologie humaine correspond à préserver la maison et la nourriture de l'humanité: autrement dit, une condition sine qua non.
Compte tenu, de surcroît, du contexte, le mouvement apparaît à certains comme un pur et simple parti politique d'opposition au gouvernement actuel, or, il ne me semble pas que ce soit son but affiché.
De ce double point de vue, le lancement, sous cette forme, semble prématuré et prêtant le flanc à divers contresens et brouillages.
Ph.

[ PP à Ph. :
- Le problème est le nom d' "Ecologie", pris par un courant dont plusieurs des initiateurs sont indifférents à... l'écologie. Et dont une partie de la base est hostile à l'écologie (par atavisme de droite)...
- Malgré cela, une autre partie de la base est en consonance avec nos préoccupations.
- De toute façons, ne dramatisons rien : on n'a pas affaire à un parti, ni à une ligue dotée d'une doctrine, mais à une nébuleuse d'initiatives ; et les assises annoncées n'auront lieu que dans dix-sept ou vingt mois. D'ici là il se sera passé bien des choses dans notre société en proie au délire du système économique libéral. ]

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Écrit par : Phylloscopus / | 24/06/2013

REFLEXIONS D'UN PARTICIPANT

> Quelques remarques après avoir participé à cette journée de lancement :
- beaucoup d'enthousiasme, et c'est revigorant, quoi qu'on pense.
- une stratégie délibérée du flou pour créer le foisonnement : c'est désarçonnant. J'ai été un peu déçu par la non-définition de l'E.H. Mais après réflexion, j'y vois une formidable liberté pour y participer et orienter le courant.

@Serge Lellouche :
> C'est d'ailleurs pour ça qu'il ne faut pas encore faire la liste des "experts" conviés sur le site, car elle pourra être très différente dans un an. Et chacun d'entre nous est invité à y participer. Je vous conseille de suggérer les auteurs que vous attendez à l'équipe de coordination.
- Atelier "Travail" auquel j'ai participé : même envie de réhumaniser les relations de travail et brider la recherche effrénée du profit pour retrouver d'autres valeurs que l'argent ; et mettre en relief les différentes formes du travail. Mais difficile d'aboutir à des propositions concrètes vus notre manque de réflexion en profondeur et les parcours de chacun.
- un réel manque de référenceS, et c'est la principale lacune du courant : rien n'est proposé par les initiateurs, et les participants, armés de bonne volonté mais sans repères intellectuels, sont peu orientés. Pour éviter de patauger, quelques lectures seraient salutaires, sans brider le "foisonnement"...
- politique : n'attendez pas de proposition pour un plan électoraliste. l'EH est pensée par les initiateurs comme un courant devant influencer les choses politiques et coeurs de chacun par ses initiatives de terrain. Pour les concrétisations politiques, revenez dans plusieurs années !
- sociologie : moi qui suis simple prof et syndicaliste, j'y ai vu une majorité bourgeoise et catho, mais aussi une moyenne d'âge assez rajeunie (@Pierre Huet) et des individualités qui sont ouvertes au changement... Quoi de désespérant ?????
- au final, une initiative qui désarçonne par son côté un peu hybride et par la latitude donnée aux 500, assimilés à des "fondateurs", pour définir le courant. En espérant que cette liberté se retrouve dans les Assises de fin 2014.
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Écrit par : franfil / | 24/06/2013

"LE COURANT A BESOIN DE VOUS"

> Je suis très heureux de votre participation à cette journée de lancement. Il y a deux choses que j'aimerais préciser :
Le courant pour une écologie humaine sera ce que ses participants en feront. Ainsi, c'est l'affaire de tous, dans chaque atelier. D'où ma conviction que des écologistes pléniers comme les commentateurs de votre blog, et surtout vous même cher Patrice, ont un rôle déterminant au sein du courant. Je crois vraiment que le courant pour une écologie humaine à besoin de vous et de tous les partisans d'une écologie plénières.
D'autre part, le courant est naissant. Il se construit, il est dans ses premiers mois. Qui plus est, il a un mode de développement collectif. Il faudra du temps pour pleinement réaliser ce que sera l'écologie humaine.
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Écrit par : Charles Vaugirard / | 24/06/2013

LIBERALISME ?

> Réflexion un peu naïve: Le libéralisme peut marcher s'il est accompagné de transparence. Avec les moyen informatique de moins en couteux, la traçabilité complète devient possible : dire d'où vient la matière première, où sont faites les étapes de transformation, et dans quelles proportions et quelles sont les empreintes écologiques; alors le consommateur pourra être juge (et être jugé), il pourra devenir vraiment conscient de son acte et avoir une idée d'où sont réalisées les marges et à quel coût écologique.
Pour nous "vendre" les appareils électroniques c'est ce qui a été fait avec les différentes classes, exigeons d'étendre et de généraliser ce système, ceux qui ne s'y prettant auront à l'affichage automatiquement les classes les plus médiocres. Pourraient en être dispensés les produits "locaux".
Ainsi on prendrait conscience où notre achat crée de l'emploi, de la valeur, quel est le chemin parcouru en CO2 par exemple.
Je pense beaucoup de surprises pour plus qu'on ne le pense, car je pense qu'on en a une idée trop générale et trop simpliste.
Le consommateur a avant tout conscience de combien d'argent il sort de son porte monaie, mais c'est la seule information dont il dispose vraiment.

F.

[ PP à F. - Ce que vous imaginez-là n'est pas le libéralisme, qui exclut au contraire tout contrepoids au seules stratégies de profit... Dans le libéralisme "pur et parfait" il ne peut y avoir de cercle vertueux. ]

réponse au commentaire

Écrit par : franz / | 24/06/2013

> l'enjeu qui est posé n'est pas seulement un enjeu d'idées autour de l'écologie humaine, de confrontation de points de vue qui seraient radicaux ou qui ne le seraient pas, révolutionnaires ou pas révolutionnaires, décroissants ou pas décroissants etc...
L'enjeu, qui n'est jamais évoqué, ce sont les conditions mêmes du débat, sa finalité, les arrières-pensées et les inavouables ruses de ceux qui n'ont que ce mot à la bouche afin précisément de le rendre impossible ou du moins de le réduire à un inoffensif bavardage afin que soient éludées les questions et les choix politiques radicaux qui s'imposent si on prend l'écologie humaine au sérieux plutôt que d'en faire un instrument de carrière personnelle.
On connaît la chanson : les mêmes rusés vous taxeront alors de parano et d'adepte de la théorie du complot et du soupçon. Si ça ne marche pas, ils pointeront alors votre « instabilité psychologique ». Ca fait deux mille ans que ça dure. L'armée des faux gentils et des faux naïfs veille.
Le système dominant est d'une perversion intellectuelle et psychologique abyssale; partout, la même comédie, les mêmes simulacres de «débat», de «confrontation des points de vue les plus divers», de «démocratie participative», avec toujours au final rigoureusement les mêmes intérêts qui demeurent préservés, et le même cadre de pensée et d'action mortifère qui demeure intacte au terme de l'opération d'entourloupe qui en a reverdi la vitrine, sous les applaudissements de foules hypnotisées par la novlangue.
Le «grenelle de l'environnement» fut à cet égard un monument d'enfumage, un chef d'oeuvre du marketing du « dialogue » et de la « concertation collective ».
Le totalitarisme libéral productiviste qui s'édifie sous nos yeux développe une rhétorique prolifique du «débat» et du «dialogue», camouflage verbal d'un dissensus interdit, car comme c'est écrit dans le marbre : there is no alternative.
Ce système de mort, face à ses insurmontables contradictions, n'est guidé que par une seule stratégie : gagner du temps afin de préserver son emprise le plus longtemps possible. Alors on fait bavarder les gens, on les flatte, on leur donne des susucres, et s'ils ont l'esprit de carrière, à terme des postes. Et de gentils technocrates et de gentils experts leur assurent que leur point de vue sera pris en compte.
Comment par exemple, au sujet du nucléaire, en appeler à de grands débats avec la société civile, promouvoir la «concertation» et la "démocratie participative" autour des risques nucléaires, tout en assurant évidemment l'essentiel : que la question clé, celle de la sortie pure et simple de la folie nucléaire, ne soit pas posée, car c'est bien connu, le nucléaire (comme la mondialisation) est un fait aussi peu contestable que le mouvement des astres ou que le mode de reproduction des fourmis rouges.
Voilà qui ne me semble pas relever de la «vaine polémique»...
C'est si tentant de vouloir aller «dialoguer» avec les hommes de pouvoirs, de réseaux, d'influence...Les gens qui comptent quoi! On a tellement soif de reconnaissance institutionnelle; on serait prêt à tout!
On peut aussi faire le choix inverse de dire non, et comme l'a bien dit Anne sur un autre fil, de se détourner des bien-pensants, d'aller vers les plus petits, les sans grades, qui n'ont pas d'alléchantes tribunes médiatiques à nous offrir, mais la vraie richesse du cœur. C'est dans ce réel humain, et non pas sous les lustres du pouvoir, que se jouera notre conversion et notre évangélisation, et que l'écologie humaine sera incarnée.

@ Pierre Huet,
je suis d'accord avec vous : poser la question de l'illégitimité démocratique du traité de Lisbonne (et de bien d'autres!) et de la volonté politique de s'en affranchir est une haute question d'écologie humaine. Tout se tient.
Mais on entend déjà l'armée des ventres mous nous expliquer que «ce serait trahir nos engagements vis à vis de nos partenaires européens», et que ce serait succomber aux sirènes passéistes du nationalisme. Toujours la même rhétorique binaire et enfermante : si on est contre les traités internationaux, on est pour une France bunkerisée à la nord-coréenne.
Les semeurs de confusion professionnels en ont encore à revendre.
Sur Gaël Giraud : ses prises de position sur le système bancaire, sur la dette, sur la loi de 1973, sur le mythe de «dépenses publiques excessives» et sur la réalité des cadeaux fiscaux aux plus riches, n'ont pas fini de troubler la bonne conscience de la bourgeoisie-catholique (mais elle fait semblant de ne pas le connaître:)
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Écrit par : Serge Lellouche / | 24/06/2013

PAS DU TOUT

> J'étais samedi à la Cité universitaire et je n'ai pas été emballé par les deux grandes séances où on a brassé du vent. Mais aux ateliers il s'est dit des choses dans tous les sens, c'était du réel. Alors non, il ne 'agit pas du tout d'aller "dialoguer avec des puissants", mais au contraire d'aller parler avec des hommes et des femmes de la base militante, pour les aider à voir des enjeux dont ils n'avaient pas idée. Qui refuserait d'aller parler avec des gens exactement comme nous ? pourquoi se dérober à eux ? ils ne sont pas assez ceci ou trop cela ? Oh là, ça c'est laisser se noyer le copain quand on pourrait lui lancer un bout.
Notez que je vous parle du copain, pas du gros manipulateur virtuel. Je ne dis pas d'aller boire un pur malt avec les PDG, je dis d'aller parler avec les bonnes gens.
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Écrit par : fulup / | 24/06/2013

@ Serge Lellouche

> La question va au-dela de la légitimité de tel ou tel ou tel traité, elle réside dans la nature et la dynamique mêmes de la mondialisation et de sa subdivision européenne: abaisser les obstacles, en particulier juridiques et fiscaux, devant la circulation des idées, des personnes et des biens, PAR NATURE c'est libéral et affaiblit les Etats, donc le politique.
Conserver la mondialisation mais non libérale nécessiterait un monstre règlementaire et policier bien plus contraignant que de redonner aux pays leur souveraineté en matière monétaire, douanière, sanitaire etc.
De plus, pour réformer le système mondial actuel, il faudrait mettre d’accord des intérêts complètement divergents et infléchir les bénéficiaires de la mondialisation : comme on dit en globish, c’est du wishfull thinking.
Enfin, si l’expérience était tentée, elle finirait probablement comme le communisme ouvert de M. Gorbachev, lui aussi contre sa propre nature : par un grand badaboum.
Or la réflexion des catholiques et des grands courants historiques du protestantisme est absolument bloquée sur le sujet, ce dont Gaël Giraud est une parfaite illustration, se plaçant dans la perspective du maintien de la mondialisation et de la construction européenne. C'est le seul reproche qu'on peut lui faire.
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Écrit par : Pierre Huet / | 24/06/2013

@ PP

> Vous écrivez en réponse à un commentaire : "hostile à l'écologie (par atavisme de droite)..."
L'idée d'écologie est historiquement une idée de droite (comme du reste le régionalisme).
Elle a changé de camp par un de ces chassés-croisés dont l'histoire a le secret.
L'hostilité atavique d'une certaine droite n'est pas tant une hostilité à l'écologie qu'une hostilité à EELV, hostilité renforcée par les positions aberrantes de ce parti en matière d'écologie humaine précisément.
MG


[ PP à MG :
- La droite en France (sociologique) refuse de voir que "l'écologie" est un label très trompeur, et que les vrais écologistes rejettent EELV. Pour le moment, la droite est indifférente ou hostile à toute écologie. Pour vérifier cela, il suffit d'aller jeter un coup d'œil sur sa blogosphère...
- Que l'écologie soit née à droite est une idée commune mais dont je ne trouve pas les preuves. Nulle trace de critique du productivisme industriel chez les penseurs de droite du XIXe (sauf un peu Chateaubriand, mais ce n'était pas un penseur), ni chez ceux du XXe... L'écologie "française" apparaît dans les années 1950 chez des inclassables. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Michel de Guibert / | 24/06/2013

SINGAPOUR

> Voici une idée de dossier à creuser dans un autre post. A mon sens, très intéressant.
Il mêle écologie et capitalisme financier : les incendies criminels des forêts de Sumatra, dont les fumées nocives envahissent Singapour et la Malaisie depuis une semaine.
Ils visent à remplacer les forêts par des plantations de palmiers en monoculture : naturellement, effets désastreux pour les sols, la biodiversité (des espèces de singes ne peuvent plus vivre dans des plantations de palmiers!), la dépendance des populations aux cours de l'huile de palme.
Singapour se plaignant des fumées très dangereuses (j'ai moi-même rapatrié femme et enfants) s'est vu rétorquer par un ministre Indonésien de cesser "de se comporter comme un enfant" !
Pourquoi ?
Parce que les actionnaires des plantations de palme sont souvent Singapouriens ! Et les sociétés cotées à Singapour.

2 articles :
http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/06/21/singapour-la-pollution-atteint-un-niveau-dangereux-pour-les-personnes-agees_3433987_3244.html?fb_action_ids=10151970722238362&fb_action_types=og.recommends&fb_source=aggregation&fb_aggregation_id=288381481237582

http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/06/24/en-brulant-ses-terres-l-indonesie-pollue-dangereusement-la-malaisie-et-singapour_3435326_3244.html?xtmc=singapour&xtcr=1
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Écrit par : kiki / | 25/06/2013

INVESTIR ?

> Tout cela est en train de se construire.
Je crois qu'il faut investir ce mouvement sous peine de le subir.
Que ce mouvement ne soit pas très mélangé sociologiquement est une raison d'y aller si l'on ne s'y voit pas représenté, sinon, on fait ce qu'on lui reproche.
Tout ce que je demande à ce mouivement là c'est de ne pas ressembler aux cours de caté qu'on subissait dans les années 70/80 :
-le mal c'est pas bien,
-il faut être gentil, Jésus annonce Gandhi,
-le principal c'est d'avoir de bonnes idées, l'action mène aux extrémismes.
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Écrit par : E Levavasseur / | 25/06/2013

ET INVERSEMENT

> Des idées de gauche à l'origine sont devenues de droite et inversement. Il n'y a pas de patrimoine de droite ou de gauche ; je ne pense pas qu'il soit pertinent -si vous permettez- de se rapporter à gauche/droite parce que ce clivage est changeant d'une époque à l'autre.
Par exemple, la gauche était colonialiste (par messianisme révolutionnaire républicain) et aujourd'hui elle est constamment à dénoncer le colonialisme. La droite soupire sur la perte d'indépendance nationale et l'effondrement de la famille mais a tout fait pour que cela arrive.
Le père de Marcel Pagnol, Joseph, se disait de gauche, il aimait les vertus familiales et voulait reprendre l'Alsace-Lorraine.
Il voyait dans la nature la lointaine source des lois.
Il parlait provençal et voyait dans l'usage commun du français un progrès pour tous.
Toutes choses qui aujourd'hui le feraient considérer comme "de droite".
L'écologie en fait existait un peu chez des écrivains amoureux de la nature et méfiants du progrès technique mais c'était plus un goût de l'ancien.
Les notions de "gauche" et "droite" sont des bêtises qui séparent des gens et les distraient de la réalité. Que les Français aiment davantage la France (et les catholiques l'Eglise).
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Écrit par : E Levavasseur / | 25/06/2013

@ Kiki,

> Vous vous souciez du sort des singes ? Prenez garde ! On va vous reprocher de haïr les êtres humains et d'être un partisan extrémiste de la "deep ecology" (vous savez, le chiffon vert qu'on agite pour rester sourd à ce que nous disent ces écolos qui viennent troubler la bonne conscience catholique).
Et oui ! Vous vous rendez compte, on en est là !
L'ami Phylloscopus Inornatus en parle parfaitement bien sur son excellent blog...
Voir ici : http://www.youtube.com/watch?v=bX7vNjwrwnA
oups pardon, ici : http://phylloscopus.wordpress.com/2013/06/12/et-si-on-arretait-avec-la-deep-ecology/

@ Blaise,
Permettez-moi de vous souhaiter un joyeux anniversaire:)
______

Écrit par : Serge Lellouche / | 25/06/2013

@ E Levasseur,

> Lorsque vous recommandez aux lecteurs :
"Que les Français aiment davantage la France"
Qu'entendez vous par là?
J'ai peur d'avoir de votre suggestion une compréhension légèrement refermée sur elle même. Merci de vos lumières.
______

Écrit par : LeBigDuc / | 25/06/2013

CLAIR

> Normalement un grand-duc voit bien la nuit et n'a pas besoin de lumière pour comprendre ce que signifie s'aimer soi-même.
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Écrit par : E Levavasseur / | 26/06/2013

NOIRE

> J'en ai le bec cloué.
Merci Monsieur la France.
C'est limpide même dans la nuit noire.
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Écrit par : LeBigDuc / | 26/06/2013

@ grand duc

> Mais qu'est-ce que vous ne comprenez pas ? dîtes d'abord en quoi consiste cette "compréhension légèrement refermée sur elle même" !
Les divisions politiques naissent quand chacun cherche à obtenir le triomphe de ses opinions (triomphe personnel) plutôt que le bien commun pour notre pays (au prix éventuel de l'abandon de nos idées dès qu'on comprend qu' s'est trompé).
Ce bien commun pour notre pays et le monde ne peut être obtenu qu'en voyant la France et le monde telle qu'ils sont et en voulant leur bien parce qu'on les aime.
Dès qu'il y a l'idéologie au lieu de l'observation, notre vision devient "off shore" de la réalité.
Si on aime la France au lieu d'en aimer un fantasme, on dépasse les divisions politiques.
sur l'amour de soi, légitime puisque nous sommes des créatures de Dieu, et nécessaire pour aimer les autres :

http://www.vatican.va/archive/FRA0013/__P7L.HTM
http://www.vatican.va/archive/FRA0013/__P7M.HTM
http://www.vatican.va/archive/FRA0013/__P7N.HTM
http://www.vatican.va/archive/FRA0013/__P7O.HTM
http://www.vatican.va/archive/FRA0013/__P7Q.HTM

http://www.vatican.va/archive/FRA0013/__P7R.HTM

Tout étant ordonné à Dieu, qui est l'alpha et l'oméga, la réalité ne contredit pas la Vérité.
Toute opinion politique qui ne tient pas compte de la réalité est contraire au bien commun donc à l'amour du prochain donc à Dieu.
Ce qui est mauvais pour la France ne peut être bon pour le monde et inversement.
______

Écrit par : E Levavasseur / | 26/06/2013

L'écologie humaine a du boulot

> http://www.lexpress.fr/actualite/sciences/sante/les-meilleurs-centres-de-fecondation-in-vitro_1260955.html
avec l'UFC Que Choisir, voyez la meilleure ferme à embryons, près de chez vous !
que pensent les anti-spécistes de ces quasi élevages d'embryons en batterie ?
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Écrit par : E Levavasseur / | 26/06/2013

@ Eric,

> à ce sujet, les instances européennes ont été contraintes de définir clairement sur le plan juridique ce qu'est l'embryon humain, pour le protéger des biotechnologies...grâce à greenpeace.
Quand l'écologie est cohérente elle est plénière, quand elle a des arrières-pensées idéologiques, elle oppose l'humain et la nature.
http://ecologyandchurches.wordpress.com/2013/06/25/quand-greenpeace-fait-de-la-bioethique/
______

Écrit par : Serge Lellouche / | 26/06/2013

@ Serge le malouin

> Oui je me souviens. ce q vs dites sur la cohérence et l'idéologie rejoint ce que je dis au gd duc sur un autre fil

Eric le servannais
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Écrit par : E Levavasseur / | 26/06/2013

LE SENS DES MOTS

> Je ne lis pas avec une grande assiduité ce blog même si depuis 10 ans je vous visite régulièrement. Donc pardonnez-moi si ma question a déjà a déjà été traitée. Comme vous je suis préoccupée par la dégradation de l'environnement et comme vous je suis catholique... mais j'ai du mal à me reconnaître dans vos catégories tradi ou classique ou je ne sais quoi... je pratique dans la paroisse de mon village (classique?) mais je me nourris par les textes des mystiques dont la plupart sont docteurs de l'Eglise soit dit en passant (tradi?), bref ! Voici ma question : j'ai mon idée sur la question mais je voudrais savoir :
pourquoi, selon vous, notre modèle de société (qui est fait par chacun de nous en incluant les générations précédentes, et non imposé par les plus forts comme il est si confortable de le penser car ils sont forts grâce à nous d'une manière concrète et spirituelle) est en train de détruire son environnement ? Vous y répondez en disant "par le mercantilisme".
Moi je pose la question : pourquoi ce mercantilisme, l'hyper-consommation "occupe"-t-elle tant nos contemporains?
Je n'ai pas vu sur votre blog que l'on ait déjà abordé le sujet
En général quand on veut remédier a un problème, on cherche la cause RACINE pour agir efficacement.
Ce qui me frustre le plus sur ce blog c'est le manque de spiritualité ambiant, c'est comme une sorte de club de gens de bonne compagnie qui essaient d'avoir de bonnes idées pour des problèmes ACTUELS.Mais en tant que chrétiens nous n'avons pas à avoir de bonnes idées, nous avons à être obéissants à la parole de Dieu et à sa révélation dans l'Eglise (ouh la la ! Tradi !). Je suis volontairement provocante mais je continue : la Loi de Dieu est applicable telle quelle car elle est éternelle ! Et c'est bien sa trangression qui est la première cause de dérèglement du monde dans TOUTES ses composantes (humaine, climatique, animale...). Sommes-nous notre propre référence ?? En tant que chrétiens on ne peut répondre que non sinon nous sommes que des sympathisants chrétiens.
Conclusion, pour ma part je pense que ce qui fait que nous notre monde se détruit c'est parce que nous ne respectons plus la loi de Dieu et c'est parce nous nous sommes coupés de sa grace (sans moi vous ne POUVEZ RIEN FAIRE nous dit Jésus) parce que nous ne prions plus et nous ne communions plus.
Merci d'avance à ceux qui me répondront.

Isabelle


( PP à Isabelle :
- Je suis confus que nous utilisions quelquefois des termes qui ne correspondent pas à votre vécu. (Mais si vous lisiez plus de ce qui se dit ici, vous verriez que ces allusions à diverses sensibilités ne sont pas si fréquentes, et que ces désignations correspondent à des réalités humaines - même si vous n'en n'avez pas personnellement l'expérience).
- Je ne suis pas sûr que nous donnions le même sens au mot "tradi". (L'appliquer aux Pères de l'Eglise n'est pas possible, ce mot étant étroitement moderne). Et je ne crois pas que ce mot soit péjoratif quand par hasard il apparaît au cours de nos échanges...
- Pour le reste, je suis triste de voir que nos notes et nos commentaires vous fassent l'effet d'être anti-spirituels. Est-ce parce que c'est un blog de journalisme, voué à parler d'événements actuels ? Mais le croyant devrait-il se détourner du monde d'aujourd'hui ? Il me semble que non, et que le pape et les évêques en parlent, pour nous pousser à y prendre nos responsabilités :
"la foi n'est pas un refuge", dit souvent François !
Nous pouvons tous relire l'hymne d'hier soir :
"Nul n'est disciple
Hormis le serviteur.
Nul n'est lumière
Sans l'amour indicible
Qui dans le frère
Découvre le Seigneur...
Nul ne console
A moins d'avoir souffert
Nul ne témoigne
S'il ne vit la Parole
Où l'homme gagne
Sa joie quand il se perd."

ps - Notre blog n'a pas encore dix ans : il n'a été ouvert que fin 2005. ]

réponse au commentaire

Écrit par : isabelle / | 26/06/2013

@ PP

> Ce qu'on eut ressortir de ce que dit Isabelle :
Je crois que le blog gagnerait à avoir une rubrique où seraient résumé ce que "nous pensons"/ce que pense l'Eglise sur tel et tel sujet, où seraient définis les mots utilisés.
Bcp de gens par exemple, utilisent le mot "libéralisme" pour parler d'initiative, d'entreprise, choses légitimes en elles-mêmes mais qui ne sont pas auto-suffisantes pr un juste système économique : ce ne sont pas les mètres-étalons de l'activité économique (ce qui est alors le libéralisme).
Si ns n'avons pas une telle rubrique, parce que ns estimons q tout a été dit par les encycliques alors nous agissons mal, alors oui nous ronronnons entre nous.
C'est une charité que nous ferions.
cher PP vous noterez que je dis "notre" blog alors qu'il s'agit du vôtre, pardonnez-moi mais à partir du moment où j'y écris j'en deviens pour ma part aussi responsable.
Je pense aussi que ns donnons l'impression de manquer d'espérance car nous râlons bcp ; il y a de quoi bien sûr mais alors il y a de quoi se réjouir d'avoir un père au Ciel et il faut le montrer plus.
EL


[ PP à EL - On va faire en sorte. ]

réponse au commentaire

Écrit par : E Levavasseur / | 27/06/2013

> qui veut bosser dessus ?
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Écrit par : E Levavasseur / | 27/06/2013

ESPERANCE

> Je suis d'accord avec EL!
Et oui. Je fais mienne cette recherche à devenir porteur d'espérance.
J'y ajouterai, porteur d'espérance envers les pauvres et les exclus. Je crois me souvenir que le Christ en sa venue, était attentif à se tourner vers les prostitués, les mendiants et les étrangers à son pays.
Comme je ne suis qu'une bête à plumes, je ne me souviens pas avoir eu vent de l'engagement du Christ pour son pays terrestre... j'en étais resté à Royaume.
______

Écrit par : LeBigDuc / | 27/06/2013

@ E Levavasseur

> A propos de l'article sur les centres de FIV: on ne sais si, à l'Express, quelqu'un a malicieusement choisi l'illustration, toujours est-il qu'elle fait très "Meilleur des Mondes".
______

Écrit par : Pierre Huet / | 27/06/2013

@ grand duc

> Le Christ n'a jamais parlé de la patrie ni de la capote ni de Monsanto.
On n'a jamais non plus eu vent de l'amour du Christ pour une femme ou d'enfants, ce n'est pas pour autant que notre foi est indifférente au mariage,à la famille puisqu'elles sont naturelles à l'homme.
"La nation est le prolongement de la famille et de la personne humaine " dit la Doctrine Sociale de l'Eglise.
Apparemment vs croyez qu'il existe une contradiction entre
-amour de son pays et service des autres
-amour de son pays et celui de l'humanité
Aucune opposition puisque c'est même cela le sens de l'amour de son pays : aimer servir Dieu là où l'on est, sur la fraction de la création où il a voulu nous faire naître, au sein des frères et sœurs humains qu'il a voulu nous donner.
Servir son pays ce n'est pas brandir un drapeau tricolore, ça c'est une connerie idéologique de la Révolution (qui détestait la foi catholique)qui en fait des statues de bronze.
Ce n'est pas la vision de l'Eglise ni le simple vécu anthropologique. Malheureusement comme bcp de gens, vous croyez que c'est cela que cela désigne.
"son pays" ce n'est pas quelque chose d'abstrait, de conceptuel.
Au contraire c'est terrestre, fraternel, charnel : c'est une terre,la création là où l'on est, des frères et sœurs que l'on tient du Père des Cieux.
La foi chrétienne repose sur l'amour du prochain (="celui qui est là à côté de moi"), elle est donc intrinsèquement sociale donc politique :
-Catéchisme de l'Eglise catholique, 2239: "L'amour et le service de la patrie relèvent du devoir de reconnaissance et de l'ordre de la charité "**
-Encyclique Deus est caritas : "le "devoir central  de  la  politique" est celui de construire "un ordre juste de la société et de l'Etat"
-Pape Pie XI : "la politique est le domaine le plus vaste de la charité."
L'amour du prochain commence là où l'on est. Il COMMENCE, il ne s'arrête pas là où l'on est.
L'amour de son pays n'est pas exclusif il est préférentiel, comme l'amour conjugal ou familial : j'aime ma femme ne signifie pas que je haïsse les autres femmes.
Idem pour l'amour de son pays. La "patrie" est ce qui vient du père, à commencer par le Père des Cieux puisqu'il a créé la terre et l'humanité.
La paternité de Dieu sur l"humanité fonde la fraternité humaine.J'aime le monde parce que j'aime mon pays : "qui dit aimer Dieu qu'il ne voit pas alors qu'il n'aime pas son frère qu'il voit est un menteur".
Aimez les Français vous aimerez les Papous.
Aimez la Création,que vous voyez, vous aimerez le paradis
La preuve que les chrétiens soucieux de servir Dieu là où ils sont ne sont pas de méchants racistes, xénophobes, indifférents aux pauvres : http://plunkett.hautetfort.com/archive/2013/06/20/journee-mondiale-des-refugies-et-des-migrants%C2%A0-communique-du.html


**Plus de détails : http://www.vatican.va/archive/FRA0013/_P7R.HTM
______

Écrit par : E Levavasseur / | 27/06/2013

@ grand duc

vous ne direz pas que je ne vous aide pas !

"L'amour de la patrie est un élargissement de l’amour de soi, du prochain, de l'amour familial, c'est le tremplin vers l'amour de l'Humanité.

S'en tenir à l'amour de la famille, c'est s'arrêter en chemin. S'arrêter à l'amour de son pays, c'est ne plus voir que les autres peuples ont eux aussi Dieu pour père ( c'est l'erreur du nationalisme : le sentiment de supériorité). Sauter directement à l'amour de l'Humanité sans l'aimer quand, à travers la famille ou son pays, elle est proche de nous, est une folie. Prétendre aimer le Père alors qu'on n'aime pas son frère humain est un mensonge
L'amour de la patrie

-c’est l’amour de ce qu’on a reçu de ses pères et, au-delà d’eux, du Père qui est aux Cieux. C’est l’amour de sa part d’héritage comme la partie d’un tout (spirituel, humain, écologique, culturel) qui nous est confié et qu’on doit développer (la France n'est pas un musée, nous n'avons donc pas à être conservateurs) et transmettre (nous sommes tournés vers la vie, vers l'avenir).
-C’est reconnaître qu’on est comme un anneau d’une chaîne mystique unissant verticalement le monde visible au monde invisible, et horizontalement les êtres, les familles et les nations.
- L’amour du prochain participe de l’amour du Père, comme l’amour de la patrie préfigure (et participe de) l’amour de toutes les nations.
- L’amour de la patrie terrestre préfigure (et participe de) celui de la patrie céleste.

L’amour de la patrie doit être compris à travers le prisme :
1/ du Notre Père
2/ de la Communion des Saints
3/ de l'Épiphanie
4/ de la Fête du Christ roi de l'Univers

1/ le Notre Père : On ne prie pas en disant "mon Père"  mais "notre Père" :l'homme prie à la fois personnellement et en communauté, et dans un cadre  filial. C’est la paternité de Dieu qui fonde la fraternité humaine : dans le projet divin, la fraternité humaine n’est pas divisée en nations, mais formée de nations. "Que ta volonté soit faite sur la terre comme au Ciel" fonde la citoyenneté des enfants de Dieu, car cette volonté se fait par notre action.

2/ la Communion des Saints:  le patriotisme se manifeste d’abord par la prière en commun et les uns pour les autres. il préfigure l’union des patries terrestre et céleste vers un même but : le triomphe du Roi dans toute sa création.L’amour de soi, de sa patrie est un tremplin vers l’amour des autres et du monde puisque tout vient de Dieu

3/ l'Epiphanie : Dieu a élu les juifs pour mieux se révéler aux autres : Il se sert des Hébreux comme d’un tremplin pour assurer le salut de toutes les nations.La Révélation faite, la Bonne Nouvelle s’adresse à "toutes les nations". Pour cela, chaque nation use des talents propres qu’elle a développés par sa culture, pour le bien commun de l’humanité. Chaque pays a une vocation chrétienne, car chaque pays est fondé sur une culture ; or la culture est la recherche du vrai et du beau : c’est-à-dire, inconsciemment souvent, de Dieu.

4/ la Fête du Christ roi de l'Univers : Dieu est l’alpha et l’oméga. Créateur, création et créature sont intrinsèquement unis, patries terrestre et célestes doivent donc l’être pour que l’harmonie du cosmos soit respectée. Nous sommes intrinsèquement nous-mêmes quand nous développons les talents reçus de Dieu soit personnellement soit en communauté familiale, paroissiale, nationale, humaine. Dieu ne préside pas : Il règne, et ne peut le faire que par nous : personnellement, en famille, en nation, au sein de la Création"
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Écrit par : E Levavasseur / | 27/06/2013

@ Serge Lellouche

> Merci!
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Écrit par : Blaise / | 28/06/2013

CONVERSION

> Loin des tièdes et ennuyeux bavardages de salon, un témoignage de foi et d'engagement aussi vigoureux que plein de sensibilité : celui de Nicole Echivard, fondatrice du foyer Marie Jean, auteur récente de l'excellent livre «Vert comme l'espérance».
Elle articule ici le moment fondateur de sa conversion où elle fut touchée au cœur par l'infinie miséricorde de Dieu révélée dans le sourire de Marie, et, chemin faisant, sa conversion à l'écologie, inséparablement humaine et naturelle, vécue, pensée et incarnée à la fois dans la charité fraternelle de la vie communautaire et dans ce rapport d'émerveillement et d'immersion en une nature nous ramenant à Adam le terreux...
http://www.ktotv.com/videos-chretiennes/emissions/nouveautes/un-coeur-qui-ecoute-nicole-echivard/00076292
Le site du foyer Marie Jean : http://www.foyermariejean.fr/index2.html
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Écrit par : Serge Lellouche / | 28/06/2013

ELLUL, BERNANOS, DEBORD

> Jacques Ellul, 'Exégèse des nouveaux lieux communs', 1966 : "L'écoeurante mollesse des bons sentiments fabrique des bourreaux à la chaîne, car ne vous y trompez pas, les bourreaux sont plein d'idéalisme et d'humanité. C'est toujours au nom de l'humanisme et de l'humanité que se font les génocides.(...) Crevez la panse de l'idéalisme, tordez le cou aux bons sentiments, videz les émotions les plus généreuses, faites exploser le message de l'humanisme, apprenez à regarder la vérité en face, pratiquez le scepticisme ascétique, alors peut-être aurez-vous rendu quelques services, dont vous ne serez récompensé que par les insultes des braves gars du monde."

Georges Bernanos, 'La France contre les robots', 1944 : "Imbéciles, ne voyez-vous pas que la civilisation des machines exige de vous une discipline chaque jour plus stricte ? Elle l'exige au nom du progrès, c'est à dire au nom d'une conception nouvelle de la vie, imposée aux esprits par son énorme machine de propagande et de publicité. Imbéciles!"

Guy Debord, Oeuvres : "N'est sous-développé que celui qui accepte l'image du développement de ses maîtres."
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Écrit par : Serge Lellouche / | 04/07/2013

SOCIOLOGIE

> à l'occasion d'une recherche internet je tombe sur ce vieil article et lit votre explication en commentaire du terme de "catholique classique" que vous utilisez pour parler que la mouvance dominante d'Écologie humaine. i.e. donc les générations JPII et BXVI, qui seraient de dominante sociologique bourgeoise, et se situeraient historiquement après les fièvres progressistes et intégristes.
Je sais bien sûr que comme tout catholique vous relativiserez l'utilité de ces classifications, mais un mot quand même : je me demande si cette analyse ne se réduit pas aussi à la part "très active" des catholiques (≠ très pratiquante) qui est de toute façon plus issue des classes favorisées car toute initiative ou prise de parole, toute création ou rédaction, est favorisée par le capital culturel et social quand on en est doté en abondance.
Pour autant je crois justement que cette époque a vu aussi émerger d'autres facettes de cette "génération" qui par son souffle spirituel ont partiellement transcendé ces réalités sociologiques.
Je me chagrine que parfois l'analyse du Renouveau, charismatique ou non, soit réduite à parler d'une génération JPII trainant ses guêtres à Versailles ou dans le XVème. Ce que le Renouveau a apporté après les fièvres intellectualistes donc forcément élitistes, c'est aussi un souffle spirituel qui touche les coeurs et donc atteint plus vite des catégories sociales diverses. Vous avez pu le voir dans votre enquête sur les évangéliques, les milieux charismatiques sont très mixtes.
Or on va les confondre désormais avec des néo-tradis à dominante bourgeoise. Je crois qu'il ne faut pas confondre ceux qui détiennent plus ou moins la parole légitime et ceux qui suivent le Christ, ce qui comprend ceux qui prennent la parole et se montrent, mais pas que.
Ainsi le renouveau spirituel et liturgique post-traumatique en France ou ailleurs ne doit pas garder l'image d'un élitisme ; s'il l'était devenu ce serait par dérive qu'il faut dénoncer ou entreprendre de réformer... Mais ne jetons pas les bébés JPII avec l'eau du bain ! Je pense que vous serez d'accord...

Perlapin




[ PP à P. :

- D'autant plus d'accord que je suis un converti de Paray-le-Monial, années 1985-1990 !

- Je ne pratique pas la manie classificatrice, assez ridicule, qui consiste à agiter des étiquettes au lieu de voir la réalité. Le milieu catholique français s'est tellement réduit, depuis trente ans, qu'il est dérisoire de chercher à classer ses membres selon leur style de pratique religieuse. (Il est permis par ailleurs de faire une sociologie du milieu, et de constater que le catholicisme populaire a presque disparu en France ; d'où la sur-représentation de la bourgeoisie. Mais c'est ainsi).

- L'important n'est pas de savoir à quel groupe appartiennent les croyants, mais de savoir en Qui ils croient, et si cette foi est leur moteur.

- C'est pourquoi on doit s'insurger contre l'influence d' "athées pieux" qui annexent le catholicisme à une vision partisane. Mais ça, ce n'est pas faire de la classification entre mouvances spirituelles croyantes : c'est constater, et déplorer, que des croyants dérivent sous l'influence d'incroyants ("de droite", désormais) qui prétendent dicter aux catholiques ce qu'est le catholicisme ! ("racines", "camp de la liberté", "choc des civilisations", etc). ]

réponse au commentaire

Écrit par : perlapin / | 12/05/2015

RELIGION POPULAIRE

> Je suis à 100% d'accord avec vous.
Mais je connais personnellement bon nombre de belles histoires de foi et de conversion qui n'ont pas grand chose à voir avec la construction d'une identité sociale bourgeoise. Ce doit être 1‰ des pratiquants mais je m'en émerveille car la Providence peut renouveler l'Église par des germes peu nombreux.
Cependant dans la façon dont on tient à l'écart les vraies manifestations de piété populaire, dans la façon dont on marginalise des expressions soit-disant ethniques de la foi par exemple, alors qu'elles peuvent être tout bonnement charismatiques, je trouve qu'il y a du mépris de classe, et ce mépris de classe se trouve tout autant dans les anciennes générations polarisées que dans celles aux manettes.
Autrement dit, si le catholicisme populaire a quasiment disparu, ses quelques braises sont souvent, consciemment ou non, cachées, notamment par la tendance rationaliste et intellectualiste qui reste forte chez nous européens chrétiens de notre siècle, et qui maillait aussi les mouvements réactionnaires depuis longtemps, qui n'avaient pas compris qui répondre avec la tête et non avec le coeur au progressisme revient dans 99% des cas à emboîter son pas.
J'ose espérer que l'Église saura accueillir les dons que son Seigneur lui donne pour que les populations immigrées notamment trouvent leur épanouissement sans passer par des églises évangéliques. Cela n'est jamais trop tard. Tout est possible à Dieu.
Je m'éloigne du thème de l'article, mes excuses, bien à vous
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Écrit par : perlapin / | 12/05/2015

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