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20/06/2013

Journée mondiale des réfugiés et des migrants : communiqué du "Pèlerinage pour la France"

migrants,pape françois

 Le 'Pèlerinage pour la France' [*]  a la vocation "de prier pour notre pays et de promouvoir la prière de chacun pour le pays où Dieu l'a fait naître". Il s'associe à la prière du pape François "pour les réfugiés et les migrants qui ont dû quitter leur patrie" :

 


[*] www.pelepourlafrance.fr

 

communiqué

<< ...La folie des hommes et la "dictature financière" dénoncée par le Saint Père rendent ces départs de plus en plus fréquents. Le Pèlerinage pour la France, qui promeut l'amour de son pays comme étant l'amour porté à un don du Père, ne peut que s'associer à cette prière car c'est un grand malheur que de perdre un don du Seigneur.

Avoir perdu la terre qu'on a reçue de ses pères ne prive pas (au contraire !) de la prière de ses frères et sœurs du monde, du droit d'être accueillis et du devoir de contribuer au bien commun dans le pays d'accueil.

Parmi les migrants de plus en plus nombreux, il y a ceux - essentiellement de l'hémisphère Sud - que la misère chasse de chez eux. C'est à eux que s'adresse en priorité ce que nous venons de dire.

Il y a aussi une autre sorte d'émigration, essentiellement de l'hémisphère Nord, liée à l'ambition sociale ou professionnelle... C'est un malheur que le matérialisme fasse perdre de vue la terre natale, ce don de Dieu, au point de le négliger, de de le considérer comme un frein à nos appétits,  de partir gagner plus ailleurs  - et, ainsi, de quitter le pays où Dieu nous a fait naître pour nous y sanctifier en y aimant notre prochain et veillant sur sa création....

Toute prière véritable étant aussi une conversion, ce doit être pour nous l'occasion de nous demander dans quelle mesure nous collaborons à cet état de choses. Gagnons-nous notre vie en travaillant pour le bien commun, ou pour gagner le plus possible d'argent ? On ne prie pas pour se conforter dans sa petite vie, mais pour se convertir. L'actuel culte de Mammon est la négation de l'amour de Dieu et du prochain. Le combattre n'est pas optionnel. >>


Des paroisses au Mali et au Sénégal vont s'associer par la prière à notre prochain pèlerinage pour la France (de Brignoles à Cotignac les 5 et 6 octobre prochain avec Mgr Rey : www.pelepourlafrance.fr )

"La France a été le vecteur de Dieu pour nous faire connaître l’Évangile. Nous lui devons aussi notre prière" -  Père Jacques Badji (Sénégal), de la Communauté du Verbe de Vie

 

Discours du pape François aux ambassadeurs 

<< ...Messieurs les Ambassadeurs, notre humanité vit en ce moment comme un tournant de son histoire, eu égard aux progrès enregistrés en divers domaines. Il faut faire l’éloge des acquis positifs qui contribuent au bien-être authentique de l’humanité dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la communication par exemple. Toutefois, il y a lieu de reconnaître aussi que la plupart des hommes et des femmes de notre temps continuent de vivre dans une précarité quotidienne aux conséquences funestes. Certaines pathologies augmentent, avec leurs conséquences psychiques ; la peur et la désespérance saisissent les cœurs de nombreuses personnes même dans les pays dits riches ; la joie de vivre s’amenuise ; l’indécence et la violence prennent de l’ampleur ; et la pauvreté devient plus criante. Il faut lutter pour vivre, et pour vivre souvent indignement. L’une des causes de cette situation, à mon avis, se trouve dans le rapport que nous entretenons avec l’argent, et dans notre acceptation de son empire sur nos êtres et nos sociétés. Ainsi la crise financière que nous traversons, nous fait oublier son origine première située dans une profonde crise anthropologique. Dans la négation du primat de l’homme ! On s’est créé des idoles nouvelles. L’adoration de l’antique veau d’or (cf. Ex 32, 15-34) a trouvé un visage nouveau et impitoyable dans le fétichisme de l’argent, et dans la dictature de l’économie sans visage, ni but vraiment humain.

La crise mondiale qui touche les finances et l’économie semble mettre en lumière leurs difformités, et surtout la grave déficience de leur orientation anthropologique qui réduit l’homme à une seule de ses nécessités : la consommation. Et pire encore, l’être humain est considéré aujourd’hui comme étant lui-même un bien de consommation qu’on peut utiliser, puis jeter. Cette dérive se situe au niveau individuel et sociétal. Et elle est promue ! Dans un tel contexte, la solidarité qui est le trésor du pauvre, est souvent considérée comme contre-productive, contraire à la rationalité financière et économique. Alors que le revenu d’une minorité s’accroît de manière exponentielle, celui de la majorité s’affaiblit. Ce déséquilibre provient d’idéologies promotrices de l’autonomie absolue des marchés et de la spéculation financière, niant ainsi le droit de contrôle aux États chargés pourtant de pourvoir au bien-commun. S’installe une nouvelle tyrannie invisible, parfois virtuelle, qui impose unilatéralement, et sans recours possible, ses lois et ses règles. En outre, l’endettement et le crédit éloignent les pays de leur économie réelle, et les citoyens de leur pouvoir d’achat réel. A cela s’ajoute, si besoin en est, une corruption tentaculaire et une évasion fiscale égoïste qui ont pris des dimensions mondiales. La volonté de puissance et de possession est devenue sans limite.

Derrière cette attitude se cache le refus de l’éthique, le refus de Dieu. Tout comme la solidarité, l’éthique dérange ! Elle est considérée comme contre-productive ; comme trop humaine, car elle relativise l’argent et le pouvoir ; comme une menace, car elle refuse la manipulation et l’assujettissement de la personne. Car l’éthique conduit vers Dieu qui, lui, se situe en-dehors des catégories du marché. Dieu est considéré par ces financiers, économistes et politiques, comme étant incontrôlable, dangereux même puisqu’il appelle l’homme à sa réalisation plénière et à l’indépendance des esclavages de tout genre. L’éthique – une éthique non idéologique naturellement – permet, à mon avis, de créer un équilibre et un ordre social plus humains. En ce sens, j’encourage les maîtres financiers et les gouvernants de vos pays, à considérer les paroles de saint Jean Chrysostome : « Ne pas faire participer les pauvres à ses propres biens, c’est les voler et leur enlever la vie. Ce ne sont pas nos biens que nous détenons, mais les leurs » (Homélie sur Lazare, 1, 6 : PG 48, 992D).

Chers Ambassadeurs, il serait souhaitable de réaliser une réforme financière qui soit éthique et qui entraînerait à son tour une réforme économique salutaire pour tous. Celle-ci demanderait toutefois un changement courageux d’attitude des dirigeants politiques. Je les exhorte à faire face à ce défi, avec détermination et clairvoyance, en tenant certes compte de la particularité de leurs contextes. L’argent doit servir et non pas gouverner ! Le Pape aime tout le monde : les riches comme les pauvres. Mais le Pape a le devoir au nom du Christ, de rappeler au riche qu’il doit aider le pauvre, le respecter, le promouvoir. Le Pape appelle à la solidarité désintéressée, et à un retour de l’éthique pour l’humain dans la réalité financière et économique.

L’Église, pour sa part, travaille toujours pour le développement intégral de toute personne. En ce sens, elle rappelle que le bien commun ne devrait pas être un simple ajout, un simple schéma conceptuel de qualité inférieure inséré dans les programmes politiques. Elle encourage les gouvernants à être vraiment au service du bien commun de leurs populations. Elle exhorte les dirigeants des entités financières à prendre en compte l’éthique et la solidarité. Et pourquoi ne se tourneraient-ils pas vers Dieu pour s’inspirer de ses desseins ? Il se créera alors une nouvelle mentalité politique et économique qui contribuera à transformer l’absolue dichotomie entre les sphères économique et sociale en une saine cohabitation.

Pour terminer, je salue chaleureusement, par votre entremise, les pasteurs et les fidèles des communautés catholiques présentes dans vos pays. Je les invite à continuer leur témoignage courageux et joyeux de la foi et de l’amour fraternel enseignés par le Christ. Qu’ils n’aient pas peur d’apporter leur contribution au développement de leurs pays, en ayant des initiatives et des attitudes inspirées par les Saintes Écritures ! Et au moment où vous inaugurez votre mission, je vous offre, Messieurs les Ambassadeurs, mes vœux les meilleurs, vous garantissant le soutien des services de la Curie romaine pour l’accomplissement de votre fonction. À cette fin, j’invoque bien volontiers sur vous et sur vos familles, ainsi que sur vos collaborateurs l’abondance des bénédictions divines. >>

 

Commentaires

OUI MAIS

>Oui, mais il y a des sites catholiques qui ne s'intéressent aux immigrants que pour déplorer qu'on n'en expulse pas plus. Comment expliquez-vous que des catholiques contredisent ainsi l'Eglise ?
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Écrit par : Théophile Diop / | 20/06/2013

TRISTESSE

> C'est une tristesse. On ne se l'explique pas. Mystère d'iniquité.
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Écrit par : amos / | 20/06/2013

REFLEXES DE CLASSE

> Les rapports sociaux biaisés par les structures de péchés contaminent aussi l'esprit des catholiques. En France, les catholiques sont, en nombre, représentants d'une certaine bourgeoisie. Aussi, adoptent-ils plus des réflexes de classe que des réflexes authentiquement chrétiens.
L'immigré est une main d'oeuvre à bas coût et en même temps, une source de trouble à une certaine idée de l'ordre public.
Malgré tout, fréquentant dans un cadre associatif un certain nombre de personnes en situation plus ou moins régulières, je crois qu'il existe un vivier de patriotisme assez incroyable chez ces personnes. Je crois que, même rejetés socialement et administrativement, ils aiment la France et aussi ... les Français. Sans renier leurs origines, ils cherchent à s'intégrer.
On parle beaucoup de choses qui n'existent pas dans notre vieux pays, et parmi celles-ci : l'intégration des étrangers. Il n'y a finalement pas beaucoup de problèmes d'intégration des étrangers. Une vision grossière des choses nous conduit à zoomer sur des problématiques marginales (polygamie, mafias, etc.) et à amplifier des phénomènes qui ne sont finalement que minoritaires (je dis minoritaire, et non pas bénins).
Bref, on construit via la destruction de la gratuité, un monde raciste. Non pas un monde de personnes racistes mais un monde raciste dans le sens où classes sociales et origines vont désormais représenter des problématiques conjointes, quasi-identiques. Et on risque de voir s'accentuer le phénomène de ghettoisation libérale anglo-saxon qui est déjà en cours dans les grandes villes françaises.
Il est très bobo de s'enthousiasmer de la présence simultanée de blancs et noirs dans une rue le jour, mais cela n'enlève pas qu'ils iront se coucher dans des quartiers différents le soir venu.
Nos rapports sociaux sont fondés sur l'intérêt. Les immigrés sont pressés économiquement et administrativement parce qu'on les perçoit à la fois comme une source de profit et comme une menace. Et comme toute perception finit par créer sa réalité, il en découle un monde raciste composé de gens pas si mal intentionnés.
Autre exemple : la charité passe par le marché aujourd'hui. Il n'est pas rare de voir des entreprises offrir une pair de chaussures à un enfant africain pour une paire achetée à un enfant occidental !
Cela satisfait évidemment l'entreprise qui fait son marketing sur la conscience, dans la conscience même ! Et cela satisfait le consommateur qui rentre chez lui conscient d'être le chevalier des temps modernes ... or, quelles sont les conséquences pour le marché de l'habillement local ???
Des centaines de conteneurs peuplent les ports d'Afrique avec en leur sein, des milliers de vêtements usés par de petits occidentaux ... Tout cela au mépris des codes vestimentaires africains, car lorsqu'une distribution de vêtements finit par avoir lieu, c'est ainsi qu'on peut voir dans les villages dogons du Mali, nombre de petits gamins habillés avec des t-shirt de foot de clubs français ...
L'Afrique n'est pas un terrain de jeu d'une vision très déformée de la charité occidentale. L'Afrique est un continent immense avec de nombreuses cultures et des problématiques très différentes, d'une région à l'autre. Répondre à des problèmes de développement par des mesures humanitaires, c'est un peu contribuer à transformer des problèmes de développement en problèmes humanitaires ...
Je suis long ... J'ai pitié, je m'arrête. Mais je pourrais encore gloser des heures ...
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Écrit par : spooner / | 20/06/2013

à Théophile et amos :

> mais si , l'explication existe : l'insondable bêtise des tartuffes et des pharisiens.
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Écrit par : gdecock / | 20/06/2013

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