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18/06/2013

Les gorets, les ânes et les trembleurs

Billet de Luc Le Vaillant dans Libération :

 


...à propos de la réforme des retraites. « Les nuées économiques », dit-il, « font se pâmer les gorets, reculer les ânes et frissonner les trembleurs » :


« Les gorets. Ils ne pensent qu'à leur panse. Ils sont mondiaux et décomplexés, off-shore et optimisés. Pour assurer leurs vieux jours, ils n'ont jamais compté sur un Etat-nation qu'ils se sont acharnés à dépecer. Ils savent comment mettre leurs avoirs à l'abri. Et sont juridiquement outillés pour les transmettre au mieux à leurs ayant-droit. Indécrottables, nos gorets pas gênés s'acharnent à faire honte aux RMistes de leur paresse congénitale. Sentencieux, ils reprochent aux demandeurs d'emploi leur refus de se retrousser les manches à n'importe quelle condition. Méprisants, ils pointent l'égoïsme des classes moyennes devant les « nécessaires » sacrifices...

Les ânes. Il y a l'âne bâté de droite qui porte la charge de ses donneurs d'ordre et qui ressasse qu'il faut travailler plus pour gagner plus, tout en pensant bien fort qu'il faut travailler plus pour gagner moins. Et puis il y a l'âne de gauche qui recule, qui n'a pas la franchise de reconnaître qu'il a abjuré ses ambitions égalitaires. C'est un âne pas très franc du collier, prêt à céder sur beaucoup, de crainte de voir toute la cargaison verser dans le ravin... » 

 

Et les « trembleurs » ? C'est vous et moi : parents inquiets, enfants sans perspectives, « tous nous courbons l'échine dans l'attente du knout libéral ».

Le Vaillant voit juste... Sauf peut-être quand il nous assure qu'on s'en sortirait en « profitant ensemble des gains de productivité générés par la robotisation et le numérique, au lieu de laisser les actionnaires s'en pourlécher ». Comptons qu'il nous expliquera ce que cette phrase veut dire.

 

 

Commentaires

CRIQUETS

> Manquent peut-être à ce bestiaire les criquets pèlerins: De petits prédateurs au grand appétit, sans doute bien inoffensifs pris individuellement, mais qui une fois en nuée, se déplacent de valeur boursière (sic) en valeur boursière, portés au gré des flux du marché, et dévorent absolument tout sur leur passage, ne laissant derrière eux que misère et famine...
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Écrit par : Jean-Christophe / | 18/06/2013

BRONTOSAURES

> Il y a aussi les brontosaures qui croient encore vivre au crétacé quand tout s'est déjà écroulé autour d'eux ; qui croient que la croissance des Trente Glorieuses dans laquelle ils ont grandi, et qui devait presque tout au pétrole et aux Ricains, reviendra demain par enchantement.
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Écrit par : JG / | 18/06/2013

LE FIGARO S'INQUIÈTE

> Dans les familles gorets et ânes de droite, le Figaro s'inquiète: le pape François a-t-il un problème avec l'argent. Un ami m'avait parlé d'un film que je n'ai pas vu, mais à la fin le pasteur tenait à peu près le discours suivant rassurant à ses ouailles: "de toute façon, le Seigneur l'a bien dit dans la Genèse: "Croissez, multipliez, et faites du business jusqu'à la fin des temps, donc tout va bien." » Pourquoi il est pas comme ça François?
( http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/06/17/01016-20130617ARTFIG00754-pape-francois-cent-jours-de-pontificat-et-de-nombreuses-interrogations.php )
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Écrit par : Nicolas Dangoisse / | 18/06/2013

DEPECER

> Je veux bien qu'il m'explique le sens du franglais "générer", en effet.
Je suis content d'avoir pu lire ", ils n'ont jamais compté sur un Etat-nation qu'ils se sont acharnés à dépecer" dans Libé avant de mourir.
Dommage que sur le reste il se laisse charmer par le serpent.
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Écrit par : E Levavasseur / | 19/06/2013

FEUE LA CROISSANCE

> Le système par répartition tel qu'il a été conçu ne fonctionne qu'avec de la croissance. Or nous ne reverrons jamais la croissance nécessaire, la faute au coût de l'énergie.
Le système des fonds de pensions, ne peut être sûr qu'avec une économie saine, or notre économie actuelle ne repose plus sur aucune base concrète : illusion de croissance basée sur des cours de bourse qui ne tiennent que grâce à l'argent frais, apporté par les planches à billets nationales, qu'il faut bien placer quelque part et qui part malheureusement non pas dans les entreprises mais dans le monde de la finance.
Ne vivront vieux que ceux qui auront une bonne santé ou qui auront les moyens de se la payer, c'est à dire de moins en moins de personnes. Au jour d'aujourd'hui, il vaut donc mieux prier pour garder la santé le plus longtemps possible, et avoir un jardin potager.
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Écrit par : franz / | 19/06/2013

GORETS

> En direct du monde des gorets ...
http://www.guardian.co.uk/commentisfree/joris-luyendijk-banking-blog/2013/jun/20/graveyard-shift-graphics-worker-bank
qui ne sont que les plus tembleurs des trembleurs ...
http://www.guardian.co.uk/commentisfree/joris-luyendijk-banking-blog/2013/may/16/bankers-karin-peeters-coach-therapist
Ceci dit, pour être complet, je travaille dans une banque (pas une de celles qui vous servent de béquille à l'égo) et ce n'est tout de même pas partout comme ça, loin de là. Je ne pense pas m'être fait engueuler une fois en vingt ans de carrière. Même nos traders restent humains, c'est dire qu'on est des ploucs ...
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Écrit par : luc2 / | 23/06/2013

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