Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

26/05/2013

Dimanche de la Sainte Trinité

Le mystère chrétien répond aux appels de l'écologie plénière, et ignore les crispations néopaïennes  :

  


1. << Jean 16, 12-15 : "Il vous guidera vers la vérité tout entière." Dans l'Evangile, Jésus promet aux disciples le Saint-Esprit qui les guidera vers la vérité tout entière. Cette totalité, c'est le mystère intime de Dieu, sa nature, que Lui seul connaît, qu'Il révèle et à laquelle il fait participe (1 Co 2, 10-16). Cette ouverture de soi de Dieu est aussi "la vérité tout entière", car derrière la vérité de Dieu et au-dessus d'elle, il ne peut y avoir une autre vérité, et toiute vérité contenue dans le monde créé n'est qu'un reflet et une image de la vérité divine. Mais la vérité intérieure de Dieu est que Dieu, en tant qu'origine et Père, se communique depuis toujours à sa "Parole" ou "expression" ou "image parfaite", qui est "engendrée" dans ce don total. C'est là un acte de l'amour le plus originel, auquel on ne peut répondre que par un amour tout aussi total. Mais plus l'amour est inconditionné, plus il est fécond : un simple "Je-Toi" éternel s'épuiserait en lui-même, si la rencontre n'était pas en même temps production d'un fruit qui (comme l'enfant témloigne de la rencontre de ses parents) témoignerait de la rencontre éternelle du Père et du Fils. Les êtres finis, même quand ils s'aiment et engendrent dans l'amour, sont des êtres juxtaposés, mais l'être infini de Dieu ne peut être qu'unique, les sujets aimants en lui ne peuvent exister que l'un dans l'autre.

Quand le Fils devient homme, il ne peut rien révéler d'autre que l'amour du Père et son amour pour le Père, et leur amour à tous deux pour nous. Mais nous ne pouvions comprendre ce mystère et y participer intérieurement que lorsque l'Esprit qui est en même temps la réciprocité et le fruit de cet amour, est infusé en nous. Il ne peut rien dire d'autre ni de nouveau, et pourtant son enseignement est aussi illimité que l'amour divin lui-même. Si la révélation du Fils a "fait connaître" (Jean 1,18) l'amour divin "jusqu'à la fin" (jean 13,1), et si cette fin a été atteinte avec la mort et la résurrection, l'enseignement de l'Esprit est aussi illimité que ce qui est enseigné par le Fils. >>

[ Commentaire – Cette réflexion de Hans-Urs von Balthasar répond notamment à l'attaque de Dominique Venner contre "l'illimité" dans la pensée chrétienne. Ainsi les quelques catholiques tentés d'admirer (!) le suicide de Venner sont renvoyés à l'étude de la foi, qui interdit radicalement cette admiration. Le seul suicidé, dans l'Evangile, s'appelle Judas. Et le christianisme n'est pas le culte d'on ne sait quelle "identité", culte qui mène au désespoir... ]

 

2. Proverbes 8, 22-31 : "Avant les siècles j'ai été fondée, dès le commencement, avant l'apparition de la terre. Quand les abîmes n'existaient pas encore, qu'il n'y avait pas encore les sources jaillissantes, je fus enfantée. Avant que les montagnes ne soient fixées,avant les collines, je fus enfantée. Alors que Dieu n'avait fait ni la terre, ni les champs, ni l'argile primitive du monde, lorsqu'il affermissait les cieux, j'étais là. Lorsqu'il traçait l'horizon à la surface de l'abîme, chargeait de puissance les nuages dans les hauteurset maîtrisait les sources de l'abîme, lorsqu'il imposait à la mer ses limites,pour que les eaux n'en franchissent pas les rivages, lorsqu'il établissait les fondements de la terre, j'étais à ses côtés comme un maître d'oeuvre. J'y trouvais mes délices jour après jour, jouant devant lui à tout instant, jouant sur toute la terre, et trouvant mes délices avec les fils des hommes."

Hans-Urs von Balthasar, à propos de ce passage du livre des Proverbes : << Cela s'applique aux chrétiens. Mais le mystère trinitaire de Dieu est dès le début imprimé dans toute sa création. Bien avant les mers primordiales existait cette sagesse de Dieu, appelée ici son enfant, qui l'aide en d'autres passages à projeter la création. C'est une sagesse qui, dans l'Ancienne Alliance, peut signifier aussi bien le Fils que l'Esprit, quelque chose de divin, et pourtant de distinct du Père créateur, si bien que toutes les créatures portent une marque du don et de la fécondité éternels. Le Christ et l'Esprit envoyés par lui ne sont pas simplement la révélation d'un mystère étranger, tout nouveau, mais en même temps pour la créature le dévoilement de sa nature et de son sens ultimes propres. >>

[ Commentaire – Toute la création (pas seulement l'humanité) porte le sceau du Créateur. En Romains 8, la création tout entière, pas seulement l'humanité, est appelée à " la liberté, la gloire des enfants de Dieu" : l'humanité est donc responsable du reste de la création, et si "la création tout entière crie dans les douleurs de l'enfantement" (douleur de n'être pas encore transfigurée par le Créateur), le devoir de l'homme est de ne pas y ajouter de douleurs supplémentaires et inutiles infligées par sa propre rapacité. Cette idée est consubstantielle à une écologie humaine. ]

  

Commentaires

CANNES ET LA MANIF

> En cette fête de la Sainte Trinité, fête des mères, on atteint un sommet de la guerre culturelle dans notre pays : grande Manif pour tous VS Palme d'Or à A. Kechiche pour le symbole... La bobosphère mondiale réunie a Cannes enfonce encore le clou du libéralisme culturel, tandis qu'à Paris des centaines de milliers de Français viennent dire halte à la dérive totalitaire qui consiste à prétendre redéfinir les réalités anthropologiques fondamentales et universelles.
______

Écrit par : Alex / | 26/05/2013

LE MAL ?

> Je précise que j'ai bien aimé "La Graine et le mulet", le seul film que j'aie vu de Kechiche. Je ne doute pas que "La Vie d'Adèle" ne soit un "beau" film, et même un film très fort... De même, l'euthanasiaque "Mar Adentro" d'Amenabar, il y a quelques années, qui ressemblait fort, derrière ses belles images bien léchées et son jeu d'acteurs époustouflant, à une coupe de poison au bord enduit de miel. "On ne fait pas de bonne littérature avec de bons sentiments", disait Gide à Claudel. Ce à quoi Claudel répondait : "Le mal ne compose pas" ; "composer" au sens de "rendre fort, stable, solide", édifier, construire, bref, humaniser.
______

Écrit par : Alex / | 27/05/2013

Les commentaires sont fermés.