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20/05/2013

Le pape François a parlé fort et clair à Mme Merkel

À l'heure où des économistes allemands eux-mêmes mettent en garde contre le "merkiavélisme", le pape a tenu à Mme Merkel le langage de fermeté qu'il avait tenu aux ambassadeurs la semaine dernière :

  


"La répartition classique entre le capital et le travail est en train de disparaître"  sous la pression de l'idéologie austéritaire allemande, s'alarme le sociologue munichois Ulrich Beck (London School of Economics) : et cela parce que Mme Merkel pense que ce qui est bon à ses yeux l'est "pour le reste du monde". D'où l'intérêt d'apprendre que la chancelière a été reçue samedi matin par le pape François, lequel venait d'asséner aux ambassadeurs le discours que vous avez pu lire dans notre note du 17/05. Au cours de cette audience exceptionnellement longue (47 minutes, la durée moyenne étant de vingt minutes), le pape a déclaré à Mme Merkel que l'Europe devait se libérer de la "dictature incontrôlée de l'économie" et du "culte de l'argent", afin que " les pays" se soucient de " leurs citoyens les plus pauvres".

Ainsi François enfonce le clou : le règne de la dérégulation – c'est-à-dire du pur libéralisme – a installé une société où l'enrichissement des riches ne retombe absolument pas en profits pour les pauvres, contrairement au mensonge du ruissellement encore professé par quelques-uns en France. Et il appartient aux gouvernants politiques de réassumer leur devoir de "contrôler l'économie", comme le pape l'a dit aux ambassadeurs.

 

Commentaires

CE PAPE

> Un pape qui parle haut et clair, ça me change. Il parle un langage que la modernité peut comprendre. Le chemin suivi n'est même pas celui de l'affrontement. Il nous mène vers l'affirmation que des alternatives à la situation actuelle existent.
Il nous montre qu'un discours hors de celui qui est convenu, à la mode a un concurrent sérieux, que nous avons un choix à faire dans nos vies de tous les jours. S'engager est inévitable.
Avec ce pape, il est hors de question de se défiler. Cette fois-ci nous grimpons le mur du libéralisme ou nous y adhérons. Cette fois-ci nous allons devoir choisir la vie ou le libéralisme. Cette fois-ci nous serons le sel de la terre ou nous disparaîtrons. Je ne pense même pas dramatiser la situation.
Je vois la famille subir la pire attaque de l'histoire que je connais. Je vois la négation du bien et du mal devenir une norme. Je vois des humains s'imposer les uns aux autres comme des prophètes (du genre faux) quand ils ne se posent pas en dieux. Je vois une nature détruite aussi vite que possible et une demande d'aller encore plus vite. Je vois la transformation de la majorité en objets de consommation. Le désastre en cours va ridiculiser en gravité celui de l'effondrement de l'empire romain.
Nous serons complices, emportés par ce tsunami ou nous lancerons un ressaisissement de notre monde. Je préfère la troisième et aimerais beaucoup éviter la première.
Ce pape rappelle enfin que l'argent est un mauvais maître. Ce n'est vraiment pas trop tôt.
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Écrit par : DidierF / | 20/05/2013

AUDACE GENEREUSE

> Le ruissellement dont il me souvient, c'est que dans nos familles au XIXè, les maîtres prenaient leur bain dans une eau chaude et propre, puis les bonnes dans le bain des maîtres. C'était ce qu'on appelait gérer en bon père de famille.
Les outils ont changé,la puissance de détournement des forces de travail et de bonification des fortunes par le seul jeu de la finance ont explosé tous les scénarii de croissance: l'accumulation de l'argent entre les mains de quelques familles reste la supra-règle. L'avarice des familles du XIXè et leur bonne conscience à maintenir le peuple dans une misère indispensable à la bonne tenue des comptes et à la vertu* des masses a maintenant le visage austère d'une Mme Merkel ou d'un Mario Monti.(un peuple vertueux* est un peuple qui ne perturbe pas le jeu). Je préfère la mine épanouie et empathique de notre bon pape François, qui nous invite à l'audace généreuse. Renoncez madame Merkel au corset du XIXe !
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Écrit par : Anne Josnin / | 20/05/2013

POUR TOUT LE MONDE

> bah ce discours du pape est valable pour tout le monde! pour tous les gouvernements, pour tous les pays? pourquoi spécialement l’Allemagne? au moins les allemands ne sont pas surendettés comme nous, du moins pas dans les même proportions et ils ont sur conserver leurs emplois, pas nous, pas les autres Etats d’Europe! Et pourtant ils ont fait la réunification de l'Allemagne de l'Est au prix d'une taxe de 14% sur leur salaire pendant 15 ans!!!!
le discours du pape est valable pour nous autres français, nous sommes incapables de bien gérer, résultat tout le monde baisse les bras, même les petits commerçants ou artisans; les très grandes fortunes elles, elles se portent bien partout, en Allemagne comme ailleurs. Sauf que les Allemands moyens, savent faire des sacrifices pour leurs pays, nous toujours pas. Alors pour le Christ et son Eglise, encore moins...c'est bien la parabole des dix mines : au bon gestionnaire des mines, on lui confie dix villes. Personnellement je ne confierai pas la responsabilité de la France à Nicolas Sarkozy (j'ai voté blanc), et encore moins à françois holland, il est pire dans sa gestion des mines...
Ce que le pape condamne fermement dans son enseignement sur l'économie, c'est la main mise du capitalisme financier sur l'économie, qui lui est dérégulé, alors que l'économie souffre de la libre concurrence désastreuse entre chaque secteur d'activité, mettant en concurrence les salariés et leurs bulletins de salaires en même temps.
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Écrit par : jean-christian / | 20/05/2013

FRANCE 2

> Hier, le journal télévisé de France 2 , au vue de l'énorme foule débordant la place St Pierre, s'esbaudissait que le pape François soit aussi populaire! Cela va obliger la classe médiatique à être prudente dans la critique.
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Écrit par : Pierre Huet / | 21/05/2013

@Pierre Huet.

> Prudents dans la critique parfois, venimeux toujours. Je ne sais pas si je suis le seul, mais j'ai une grosse dent contre les médias tous azimuts !
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Écrit par : Roque / | 21/05/2013

@ Roque et PH

> les média voient ce que'il veulent voir
souvenez vous quand Benoit XVI est venu à Londres : des milliers de gens étaient restés dormir dehors pour être sûrs d'être bien placés pour la messe le lendemain.
Commentaire des média : c'est "une foule essentiellement de curieux", cela ne veut pas dire qu'ils approuvent le discours papal.
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Écrit par : E Levavasseur / | 21/05/2013

Les commentaires sont fermés.