24/03/2013
François incarne une aspiration populaire à la dignité
Analyse par Christian Makarian dans L'Express :
Extraits :
<< L'Eglise démontre, d'abord, sa capacité de gérer la mondialisation derrière le secret des murs de la chapelle Sixtine. [...] Il aura fallu quarante-huit heures et cinq tours de scrutin pour que celui qui dirige aujourd'hui la multinationale émerge des rangs de ceux qui paraissaient si démunis après la renonciation de Benoît XVI. Une sorte de prodige en soi. A y regarder de plus près, de combien d'institutions pacifiques dispose le monde actuel ? On n'en compte qu'une seule autre de taille, l'ONU, dont les dysfonctionnements sont, à tout prendre, bien plus alarmants. >>
<< Celui qui surgit, une heure après le scrutin, revêtu de blanc, entre dans la scénographie médiatique par la voie la plus haute et son image franchit instantanément les fuseaux horaires. L'accession de Jorge Bergoglio au trône de saint Pierre et, surtout, son aptitude immédiate à toucher les masses populaires apporte un cinglant démenti aux spin doctors de tout acabit, puisque les interdits que proclame le leader provoquent, en Europe, plus de rejet que d'adhésion. Il faut croire que la double règle de la sincérité sans partage, si souvent oubliée en politique, et la mise en conformité des paroles et des actes correspond encore à une profonde attente des foules. Même celui qui ne partage absolument pas les idées du pape peut être touché par son humilité et la puissance de sa conviction. >>
<< François Ier, qui n'est issu ni de l'aristocratie des grandes universités, ni des cercles de la richesse monétaire, ni du pouvoir politique ou militaire, incarne une aspiration populaire à la dignité. [...] La soif collective existe de retrouver le sens du discours fondateur de nos sociétés : le riche n'a pas plus de droits que le pauvre ; le fort, pas plus que le faible ; le grand, pas plus que le petit. [...] Derrière ce besoin, la vérité essentielle, mais oubliée, que l'homme existe indépendamment de sa situation sociale ou, si l'on préfère, que l'identité humaine n'est pas définie par la position sociale d'un individu mais qu'elle lui est donnée - et due - de naissance. Ce qui, en temps de crise et de chômage galopant, acquiert un écho planétaire. L'élection du pape François vient de rappeler au monde démocratique, qui paraît si désabusé ou fatigué, qu'il n'est pas nécessaire de mentir pour se faire élire. Le vieux cynisme, que tous les interprètes de la vie politique ont fini par louer comme une "habileté", ne répond plus aux défis présents... >>
12:57 Publié dans Idées, Société | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : pape françois, catholiques, christianisme
Commentaires
MÊME
> Ben oui! L'humanité ou la dignité humaine ou le "chébran" "droitdelhomisme" ça se négocie pas et ça parle aux tripes tout de suite, même à l'Express.
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Écrit par : Gérald / | 24/03/2013
NON
> Non, je ne vois pas trace de "droitdel'hommisme" chez ce pape. Au contraire. Que du concret.
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Écrit par : portapîa / | 24/03/2013
MAKARIAN
> Non, l’Eglise n’est pas une « multinationale » ; le pape n’est pas son PDG.
Blaise
[ De PP à B. - Enfin, Blaise, c'est Makarian ! il sait très bien ce qu'est le catholicisme ! On doit prendre ce mot pour ce qu'il est : une plaisanterie pour comparer, et justement en faveur de l'Eglise ! ]
réponse au commentaire
Écrit par : Blaise / | 24/03/2013
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