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14/03/2013

Le pape François décape le rituel et appelle à une foi exigeante

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"Si on ne confesse pas la foi en Jésus-Christ, on est une ONG... mais pas l'Eglise épouse du Seigneur " :

 


 

Le nouveau pape continue à bousculer les traditions liturgiques délibérément, pour faire passer un message essentiel. Le protocole voulait qu'il parle assis, mitre en tête ; le pape François, pour son homélie aux cardinaux dans la Chapelle Sixtine, a parlé sans mitre et debout à l'ambon comme un simple curé de paroisse. Sa liberté envers les traditions s'était déjà exprimée hier au balcon de Saint-Pierre (voir ce blog : note du 13/03) ; cet après-midi elle s'est exprimée à nouveau, et avec une grande force symbolique.

Mais ce décapage est au service du message essentiel, et c'est tout « François » [1] : la simplicité pour communiquer la foi. Désencombrer le catholicisme. Dégager sa source ! C'était déjà le programme de Vatican II, et nous allons le voir se déployer sous le nouveau pontificat. D'où l'enthousiasme que l'apparition du pape Bergoglio suscite chez les catholiques, et l'intérêt qu'il éveille chez les non-catholiques.

L'homélie prononcée tout à l'heure est d'une puissance remarquable. Elle est [2] axée sur l'idée de « mouvement » :

le mouvement en tant que « chemin »(« notre vie est un chemin, et si nous nous arrêtons, ça ne va pas... Marchons en présence du Seigneur ») ;

le mouvement pour édifier l'Eglise (« les pierres ont une consistance, Pierre vit par le Saint-Esprit ; le mouvement de notre vie est une édification, une construction ») ;

le mouvement de la confession de foi de Pierre, dans l'évangile de cette messe (et « si on ne confesse pas la foi en Jésus-Christ », souligne le pape, « on est une ONG pieuse mais pas l'Eglise épouse du Seigneur »).

Il y a aussi, souligne le pape, « des mouvements qui écartent du chemin ». Ainsi Pierre lui-même dans cet évangile, disant à Jésus tu es le fils de Dieu, je te suis – mais sans la croix. Et le pape conclut : « Si nous marchons, si nous édifions, si nous confessons [le catholicisme] sans la foi, nous ne sommes pas des disciples du Seigneur mais des êtres mondains, même si nous sommes prêtres, évêques ou cardinaux... Ayons le courage de marcher en portant la croix du Seigneur et de construire sur le sang du Seigneur, et c'est ainsi que nous irons de l'avant. »

Le texte intégral sera en ligne ici dès que le site du Vatican aura émis la version officielle définitive.

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[1] Habituons-nous à employer ce seul prénom : simplicité évangélique !

[2] selon mes notes, prises au vol.


 

Commentaires

LA TRADUCTION OFFICIELLE

" Dans ces trois lectures je vois qu’il y a quelque chose de commun : c’est le mouvement. Dans la première lecture le mouvement sur le chemin ; dans la deuxième lecture, le mouvement dans l’édification de l’Église ; dans la troisième, dans l’Évangile, le mouvement dans la confession. Marcher, édifier, confesser.

Marcher. « Maison de Jacob, allons, marchons à la lumière du Seigneur » (Is 2, 5). C’est la première chose que Dieu a dite à Abraham : Marche en ma présence et sois irrépréhensible. Marcher : notre vie est une marche et quand nous nous arrêtons, cela ne va plus. Marcher toujours, en présence du Seigneur, à la lumière du Seigneur, cherchant à vivre avec cette irréprochabilité que Dieu demandait à Abraham, dans sa promesse.

Édifier. Édifier l’Église. On parle de pierres : les pierres ont une consistance ; mais des pierres vivantes, des pierres ointes par l’Esprit Saint. Édifier l’Église, l’Épouse du Christ, sur cette pierre angulaire qui est le Seigneur lui-même. Voici un autre mouvement de notre vie : édifier.

Troisièmement, confesser. Nous pouvons marcher comme nous voulons, nous pouvons édifier de nombreuses choses, mais si nous ne confessons pas Jésus Christ, cela ne va pas. Nous deviendrons une ONG humanitaire, mais non l’Église, Épouse du Seigneur. Quand on ne marche pas, on s’arrête. Quand on n’édifie pas sur les pierres qu’est ce qui arrive ? Il arrive ce qui arrive aux enfants sur la plage quand ils font des châteaux de sable, tout s’écroule, c’est sans consistance. Quand on ne confesse pas Jésus Christ, me vient la phrase de Léon Bloy : « Celui qui ne prie pas le Seigneur, prie le diable ». Quand on ne confesse pas Jésus Christ, on confesse la mondanité du diable, la mondanité du démon.

Marcher, édifier-construire, confesser. Mais la chose n’est pas si facile, parce que dans le fait de marcher, de construire, de confesser, bien des fois il y a des secousses, il y a des mouvements qui ne sont pas exactement des mouvements de la marche : ce sont des mouvements qui nous tirent en arrière.

Cet Évangile poursuit avec une situation spéciale. Le même Pierre qui a confessé Jésus Christ lui dit : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Je te suis, mais ne parlons pas de Croix. Cela n’a rien à voir. Je te suis avec d’autres possibilités, sans la Croix ; Quand nous marchons sans la Croix, quand nous édifions sans la Croix et quand nous confessons un Christ sans Croix, nous ne sommes pas disciples du Seigneur : nous sommes mondains, nous sommes des Évêques, des Prêtres, des Cardinaux, des Papes, mais pas des disciples du Seigneur.

Je voudrais que tous, après ces jours de grâce, nous ayons le courage, vraiment le courage, de marcher en présence du Seigneur, avec la Croix du Seigneur ; d’édifier l’Église sur le sang du Seigneur, qui est versé sur la Croix ; et de confesser l’unique gloire : le Christ crucifié. Et ainsi l’Église ira de l’avant.

Je souhaite à nous tous que l’Esprit Saint, par la prière de la Vierge, notre Mère, nous accorde cette grâce : marcher, édifier, confesser Jésus Christ crucifié. Qu’il en soit ainsi ! "
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Écrit par : traduction / | 15/03/2013

LEON BLOY

> Remarquez que le pape cite Léon Bloy, le terrible polémiste catholique antibourgeois qui terrorise encore les conservateurs rétrospectivement cent ans après sa mort !
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Écrit par : louis rossel / | 15/03/2013

LEON BLOY

> Il cite Léon Bloy, il parle du démon et de la Croix.
Les "pipoleurs" vont déchanter ; François n'est pas un bisounours.
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Écrit par : Alain Clavier / | 15/03/2013

POPULAIRE

> Cette homélie a certains accents de prédication populaire qu'on n'entend pas beaucoup en France. Je m'en réjouis.
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 15/03/2013

DECAPANT

> "Le pape décape le rituel" titrez-vous votre article :) Vous avez raison Plunkett abandonons la voie tracée par Benoit XVI et réjouissons-nous de la grande pauvreté liturgique qui règne depuis quarante ans en France ! Puisse ce bon pape vite supprimer les reliquats de la ploutocratie d'un âge antéconciliaire que sont les ordres de chevalerie !


[ De PP à l'anonyme : pourquoi raconter n'importe quoi ? Veuillez, s'il vous plaît, lire ma note de ce samedi matin. En outre vous vous trompez sur l'ordre de chevalerie que j'ai des raisons de connaître : il est parfaitement "conciliaire" (comme vous dites), et sa mission pontificale est de soutenir - tenez-vous bien - des... Arabes !
ps - Que ça vous plaise ou non, le pape François a purement et simplement décapé le rituel,
le 12 au soir au balcon de la place Saint-Pierre (pas de mozette et surtout pas d'étole) et le 13
à la messe de la Sixtine (relisez l'article). ]

réponse au commentaire

Écrit par : Vincent Delérins / | 16/03/2013

PAR LE MILIEU DE CHACUN D'ENTRE NOUS

> L’élection du pape François est vraiment l’œuvre du Saint-Esprit, car elle passe « au milieu » de chacun d’entre nous, elle nous interroge en profondeur. Comment cheminons-nous, comme édifions-nous, comment confessons-nous ?
François dérange les journalistes parce qu’il suscite un fort mouvement en sa faveur au sein des populations (plus de 80% de personnes se disant satisfaites de son élection d’après un sondage ; http://www.bva.fr/fr/sondages/questions_d_actu_bva-cqfd/laccueil_du_pape_francois.html). Certes, leur travail de sape a déjà commencé. Mais ils vont devoir faire avec le « poverello » du Vatican.
François dérange les politiques d’Argentine et d’à peu près partout – dans les « grandes » démocraties – puisqu’il est contre le mariage gay, ce signe du « démon dans les âmes ». Cette figure et cet être, le « démon », va-t-il faire son entrée dans le langage des politiques et les contraindre à sortir du bois, vraisemblablement et malheureusement en niant son existence ?
François dérange certains tradis et intégristes, car il est peu soucieux d’échanger avec eux courbettes et ballets de dentelles, réservant l’essentiel, un cœur livré, à notre Dieu. Les premières paroles de rupture d’intégristes influents ont déjà été prononcées, ils devraient bien vite s’exclure et s’expulser eux-mêmes de la Barque de l’Eglise.
François dérange les progressistes en conflit chronique avec le catéchisme car il est de plain-pied avec l’Eglise éternelle, sa Bonne nouvelle et sa doctrine clairement établies et énoncées à la face du monde par les derniers papes… Ça tangue déjà dans leurs consciences, sur leurs sites favoris…
Toutes ces personnes sont dérangées et c’est une grâce formidable qu’ils reçoivent : la paix est avec eux. La présence du pape François est, me semble-t-il, génératrice de paix intérieure pour tous les hommes et les femmes de bonne volonté (ceux qui jugulent un tant soit peu le démon à l’affût de leurs âmes). J’ai le sentiment que dans les jours de grâce de ce début de pontificat, ils ne peuvent se soustraire à cette paix, malgré leur volonté d’en découdre, leur idéologie, leur manque de foi. Ils vivent, me semble-t-il, ce paradoxe : François incarne et récapitule d’une certaine façon tout ce qu’ils refusent dans l’Eglise, et cependant, il leur est sympathique, et ils sont dans la paix quand ils le voient et l’écoutent.

Denis


[ De PP à Denis - Je le ressens comme vous. Avec ce détail supplémentaire, constaté ce samedi matin au Vatican : l'événement partage aussi chaque journaliste ! ]

réponse au commentaire

Écrit par : Denis / | 16/03/2013

ASSEZ AVEC CE MENSONGE

> à "Vincent Delérins" (sic). "La voie tracée par Benoît XVI" ? assez avec ce mensonge de faire croire que le pape Benoît voulait imposer la messe tridentine. Ce n'est pas cela qu'il voulait. D'ailleurs il ne voulait rien imposer, sinon la reconnaissance du concile, c'est pourquoi les lefebvristes ont craché dans la main qu'il leur tendait. Alors silence, l'anonyme, et changez de pseudo parce que celui-là est d'une prétention aux limites du sacrilège.
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Écrit par : bernard gui / | 16/03/2013

ALLER DROIT

> Quand le pape François dit  « ayons le courage de marcher en portant la croix du Seigneur et de construire sur le sang du Seigneur, et c'est ainsi que nous irons de l'avant », je pense qu'il nous faut retenir surtout l'expression « aller de l’avant »; celle-ci voulant dire probablement « nous assurer toujours de ne pas déborder du chemin qui conduit à Jésus, le seul chemin qu’il a dit être. C’est un appel vibrant à la vigilance qu’il nous exhorte de développer plus que jamais en nous, pour être sûr à tout moment, tandis que nous nous rendons tant bien que mal vers (ce que nous pensons être) ce que le Seigneur attend de nous, de bien aller là où il nous attend. Il ne suffit plus d’être bien disposé pour être assuré « d’aller de l’avant » - semble-t-il nous dire instamment - car maintenant il pourrait se faire que le passage étroit se resserre . Ainsi, nous devrions apporter plus de précision dans nos « mouvements », de sorte à éviter qu’ils ne nous « écartent du chemin ». Rappelons-nous Benoît XVI parlant de « pèlerinage spirituel ». Sachant que notre nouveau pape a clairement inscrit son pontificat dans le sillage de celui de Benoît XVI, il n’y a aucun doute là-dessus: il nous invite donc à nous tourner toujours sous l’angle voulu vers Jésus, plus qu’à nous déplacer vers Lui et avec toutes les difficultés pour ne pas nous égarer que cela représente. Si vous le permettez, j’aurais une expression qui résumerait ce que j’ai personnellement compris de ce message du pape François: pour moi, ce qu’il a dit reviendrait à nous demander tout au long de ce que va être son enseignement, de n’aller ni vite, ni lentement, mais droit. Droit, (spirituellement donc) vers le haut, le plus possible sans doute, dans la lumière et dans la prière.
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Écrit par : michel Baude / | 16/03/2013

SIGNE

> Oui, ce Pape nous apporte la paix intérieure, comme le dit fort justement Denis, mais il dérange et dérangera par son refus de toute "mondanité". Et ce disant, il sera comme son divin Maître "signe de contradiction".
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Écrit par : Michel de Guibert / | 16/03/2013

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