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01/03/2013

L'ultime étape du pèlerin Benoît

 benoît xvi, catholiques, pèlerins

"Je serai un simple pèlerin qui entame l'ultime étape de son pèlerinage sur terre", a confié Benoît XVI hier aux  milliers de fidèles venus le saluer au seuil de son silence :

 


 

Laissons mes confrères patiner sur les hypothèses concernant le successeur [*], et restons sur cette phrase du partant."Je serai un simple pèlerin qui entame l'ultime étape de son pèlerinage sur terre..." C'est du Ratzinger, très simple avec une portée immense. Pour le chrétien, la vie terrestre trouve son sens au delà d'elle-même : nous pèlerinons vers le Royaume dont un voile nous sépare et qui est Dieu même, de qui nous tirons "la vie, le mouvement et l'être". L'effort du pèlerin est de s'alléger, se désencombrer, pour marcher vers Lui jour après jour. Comme chantaient les pèlerins de Compostelle en l'An Mil : "e ultreia ! e sus eia ! Deus aia nos !" - "en avant ! haut les coeurs ! Dieu nous aide !"

Que le pape quitte son trône pour devenir simple pèlerin, est une leçon de vie, au contrepied de ce qu'on appelle "vie" aujourd'hui mais qui repose sur le non-sens : se consumer à consommer, l'homme ne servant qu'à acheter des choses pour faire vivre l'idole Croissance. Autrefois les Aztèques faisaient vivre le Soleil avec le sang des hommes. Tous les paganismes se ressemblent. Mais ceux du passé inventaient du sens, même terrifiant ; le paganisme d'aujourd'hui refuse le sens, parce que tout sens suppose un choix, et que choisir c'est fixer des limites à l'extension du domaine du marché : donc entraver la Croissance. Relisons ce soir Caritas in veritate, à la lumière de la phrase d'adieu du pape Ratzinger.

 

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[*] il sera néanmoins rigolo de les voir patauger pendant trois semaines dans le religieux, dont la seule idée les horripile.

 

Commentaires

LA SEULE IDEE

> "les voir patauger pendant trois semaines dans le religieux, dont la seule idée les horripile" : voir l'immonde dessin de Plantu à la une du 'Monde' qui s'est ainsi déshonoré le 1er mars 2013.
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Écrit par : torbenn / | 01/03/2013

BENOIT JOSEPH

> Je ne peux m'empêcher de penser à saint Benoît-Joseph le vagabond-pèlerin, mort à Rome, que la maman de Joseph Ratzinger affectionnait tant, elle qui a donné naissance à notre bien-aimé Benoit XVI le 16 avril ,jour où l'on fête le saint. Comme lui il est aujourd'hui signe de contradiction, choisissant le silence dans notre monde de la communication, la mise en retrait à l'heure où il faut exister sous les projecteurs, le renoncement à tout pouvoir quand c'est la drogue de tous nos grands. Comme alors dans Rome l'annonce de la mort du gueux avait déclenché un mouvement soudain extraordinaire de toute la population, Pape y compris, le silence orant de Joseph Ratzinger va provoquer une déflagration cosmique qui je crois a déjà commencé. Comme le christianisme, l'Eglise ne fait que commencer.
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Écrit par : Anne Josnin / | 01/03/2013

PIERRE ANGULAIRE

> J'irai même encore plus loin que vous cher Patrice. Cette décision est finalement le signe même que le siège de Rome n'est pas un "trône" mais la place du successeur de Pierre, cette pierre angulaire qui tient tout mais qu'on ne voit pas. Benoit XVI nous rappelle ici qu'il est un serviteur et même Le Serviteur.
Ce choix, fait en conscience et liberté, est inspiré par l'Esprit qui nous rappelle ici que nous sommes poussières. Le Pape a toujours été ce serviteur du Christ, s'effaçant pour laisser s'exprimer la Bonne Nouvelle.
Ici il s'efface physiquement, il meurt sous nos yeux mais reste tout entier vivant à l’Église.
Finalement, Benoit XVI poursuit, comme nous tous, son chemin vers les Cieux, le plus humblement du monde, c'est à dire en laissant le Seigneur lui montrer le Chemin.
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Écrit par : Vincent / | 01/03/2013

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