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04/02/2013

L'Eglise et "la diversité des familles"

Sur l'interview de Véronique Margron :



Dominicaine et "professeure" de théologie morale à l'université catholique d'Angers, Véronique Margron n'est pas sans notoriété dans l'Eglise catholique française. D'où son interview, dans Libération de ce matin, sur le mariage homo. Mais la dominicaine oublie de dire que le coeur de ce débat est la complémentarité homme-femme dans la reproduction humaine, donc l'impact (bioéthique, juridique, pédagogique, économique) d'une négation de ce rôle, y compris dans le domaine crucial de la filiation.

Oubliant de dire cela, Véronique Margron s'installe sur un autre terrain, journalistique donc confortable mais en partie extérieur au débat : celui des nouveautés sociétales (la "diversité des familles").

Jugeant l'attitude de l'Eglise par rapport à ces nouveautés, la dominicaine distribue des bons points et des mauvais points.

- Bon point décerné : "en France", dit-elle, l'Eglise catholique a de vraies raisons d'être "attentive à l'évolution du mariage civil" (puisqu'il s'impose légalement au mariage religieux). L'Eglise "s'est familiarisée avec les règles de la laïcité", et elle "a une tradition intellectuelle". Consciente de n'être pas "majoritaire", l'Eglise se situe comme tout le monde "dans le débat public"...

- Mauvais point décerné : la parole de l'Eglise (dit la soeur) contient "une sacralisation d'un modèle traditionnel de famille" ; "dire qu'un papa et une maman suffisent à bien vivre, à grandir sans crainte, c'est malheureusement faux" ; l'Eglise devrait "nommer les violences et les malheurs qui existent à l'intérieur même de ce modèle".

Cette attaque est biaisée. D'une part, l'Eglise n'a jamais dit "qu'un papa et une maman suffisent à bien vivre, à grandir sans crainte", et les curés de paroisse s'étonnent que si peu de parents viennent se confesser. D'autre part, il y a bien une idéalisation de la famille "traditionnelle" dans un discours catho-classique qui ne prend pas en compte les souffrances vécues, mais on pourrait répondre que ce discours est souvent tenu par les parents qui croient n'avoir rien à confesser. Et surtout la question n'est pas là ! Ce n'est pas parce que des pères ou des mères se comportent mal, qu'une loi en 2013 vient instituer la dénégation de la bipolarité homme-femme. Ce n'est ni parce que de nombreux jeunes parents vivent hors du mariage civil, ni parce que de nombreuses familles sont recomposées, que l'idéologie LGBT devient légitime pour autant... Quant à la phrase ci-dessus de Véronique Margron (l'Eglise devrait "nommer les violences et les malheurs qui existent à l'intérieur même de ce modèle"), il lui manque les quelques mots qui préciseraient que ces violences et malheurs ne tiennent pas à l'hétérosexualité en soi, comme l'affirme le LGBT par des sophismes violents. [1]

Le malaise vient de ce que Véronique Margron vise (explicitement) la théologie catholique de la sexualité, qualifiée par elle de "construction" : "La conjugalité entre personnes de sexe opposés, l'amour, la fidélité, la jouissance et l'ouverture à la venue de l'enfant, constituent un package... Si vous enlevez un élément, c'est tout l'édifice qui se fragilise..." Mais quel "élément" la dominicaine voudrait-elle "enlever" ? Etant théologienne, elle sait que la pensée chrétienne est un ensemble orienté vers le Christ, non un bricolage à mettre à jour pour l'ajuster aux sociologies du moment. Ce qui compte est l'intention profonde. Elle est fâcheusement absente des explications données à Libé par la représentante de l'université catholique d'Angers.

Il faudrait éviter que le débat du mariage homo ne perpétue l'une des divisions franco-catholiques : entre ceux qui veulent entrer de plain-pied dans la nouvelle évangélisation, et ceux qui ne voyaient rien d'autre à faire que de s'aligner sur l'idéologie séculière dominante. Les seconds ont fait leur temps (avec les résultats que l'on sait). L'heure des premiers a sonné.

 

PS – Nous sommes, tous, très conscients des drames humains qui font craquer des familles catholiques classiques. Toutes nos familles connaissent des situations de "diversité". Tous les prêtres en paroisse sont devant ces situations, et s'efforcent d'y répondre avec chaleur et compréhension. Raison de plus pour dire, fort et clair, que les difficultés existentielles (présentes depuis l'aube du christianisme) ne peuvent servir de prétexte à zapper la vision christique de la vie, sans laquelle la foi s'évapore et la théologie perd tout intérêt. Loin de moi évidemment l'idée de prétendre soupçonner soeur Véronique Margron d'une chose pareille ; mais il manque des données dans ses réponses à Libération. Et ce ne sont pas des données secondaires.

 

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[1] Slogan de la dernière manifestation pro-Taubira : « Mieux vaut une paire de mères qu'un père de merde ».

 

Commentaires

LOIN D'ÊTRE MARGINAL ?

> Merci pour cette forte mise au point.
Sur le proche avenir, je suis plus inquiet que vous. Laissant traîner mes oreilles dans des couloirs et des pauses café par-ci par-là, j'ai l'impression que "ceux qui s'alignent sur l'idéologie séculière dominante" comme cette inquiétante universitaire s'accrochent encore bien fort à leur influence. C'est de façon plus feutrée, en petit comité, mais c'est encore loin d'être marginal en effectif et en influence.
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Écrit par : Pierre Huet / | 04/02/2013

ENCORE...

Penser qu'il y a encore de tels profs à la catho d'Angers donne l'idée du chemin qu'il reste encore à parcourir avant d'en finir avec les vieilleries des années 70 et le pseudo "esprit de Vatican II" en réalité attaque en règle et sournoise de Vatican II et donc de toute l'Eglise.
et je signe

Merci PP
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Écrit par : E Levavasseur / | 04/02/2013

"PAR BACHELOT"

> je vois qu'elle a été décorée de la légion d'honneur pour « 33 ans de services civils (bon) et de vie religieuse »
J'aimerais savoir depuis quand la République Française dont on nous bassine à longueur de journée qu'elle est "laïque", décore pour "vie religieuse" ?
Décorée par la mère Bachelot... qui se ressemble...
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Écrit par : eric levavasseur / | 04/02/2013

ICONA

> Il n’est pas trop tard, cher PP, pour souhaiter une bonne fête à toutes les Véronique (4 février), à commencer par Sœur Véronique Margron.
Véronique… ou « vera icona », vraie image de Notre Seigneur, selon la tradition du linge que la sainte aurait tendu au Sauveur montant au Golgotha, où il aurait laissé l’empreinte de sa Sainte Face.
Lorsqu’on est une consacrée, il est clair qu’au cœur des tribulations de tout disciple du Christ, le seul amour qui comble véritablement, c’est celui du Christ, précisément… Et j’ajouterai, à l’intention de Sœur Véronique, que c’est aussi celui vécu dans le sacrement de mariage (pourvu que les époux aient la foi) !
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Écrit par : Denis / | 04/02/2013

> question : quel âge a cette bonne fille de Saint Dominique ?
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Écrit par : Ripoll / | 04/02/2013

"HELAS"

> On comprend bien que "Libé" offre une tribune à cette femme mais un peu moins qu'elle soit régulièrement l'invitée de la presse catholique,à commencer par "La Croix" et même, hélas, KTO.
Merci à PP de servir le "contre-poison".
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Écrit par : Marie / | 04/02/2013

LIBERATION

> Où pouvons nous trouver le texte de Véronique Margron s'il vous plaît

LB


[ D PP à LB - Mais comme indiqué en tête de ma note : dans le numéro de 'Libération' d'aujourd'hui. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Le Bouquin | 04/02/2013

L'ARGUMENTATION... ET LE VECU

> Beaucoup de personnes écoutées, "comme ça" ou dans un dialogue personnel et donc interrogées par moi, beaucoup de personnes, donc, qui se disent conscientes des problèmes soulevés par le mariage dit pour tous, ne font pourtant pas le pas de se déclarer contre cette mesure parce que leur esprit est comme enchaîné par l'étrange argumentation que développe ici une enseignante de l'Institut catholique: puisqu'il y a des échecs dans les familles traditionnelles pourquoi des homosexuels ne pourraient-ils pas fonder une famille "gay", puisque les uns ont un droit et ne se montrent pas à la hauteur pourquoi ne pas donner ce droit aux autres?
Je ne vous cache pas que cette étrange argumentation me laisse pantois par l'horreur de son contenu (il me semble qu'on est ainsi sommé de promouvoir "l'échec pour tous")et par le vide de son contenu (on ne parle que des droits des adultes, pas de ceux des enfants, par exemple, donc on ne parle pas véritablement de droit), or il me semble que cette horreur et ce vide devraient sauter aux yeux de tous, même de qui ne se réclame pas des lumières de la foi chrétienne...mais il n'en est rien.
Aussi je pense (je crois déjà vous l'avoir signalé) qu'il est primordial d'essayer de comprendre pourquoi et comment ce "truc", vide de sens, enchaîne les esprits.
Comme vous le soulignez, cela provient indéniablement de manques dans l'information qui alimente une réflexion incomplète et aboutit à l'expression du "truc" vide. Du moins pour qui se place dans la perspective d'une analyse comme l'enseignante que vous citez. Mais les gens que je rencontre ne font pas de grandes analyses (cela ne présume d'ailleurs en rien de leur capacité ou incapacité à le faire, seulement les circonstances ne les y conduisent pas), ils expriment simplement un "vécu", et leur position leur semble ainsi revêtue de la force des expériences qui ne trompent pas.
Or cette position, qui leur paraît si concrète, ne proviendrait-elle pas d'un long, je veux dire ancien, déni de réalité?
Je m'explique: loin des idées que nous cherchons à saisir pour expliquer les phénomènes en question, il y a la réalité d'échecs familiaux très nombreux, parfois répétés (dans une famille amie, le fils, jeune homme de même pas 40 ans,tout à fait dynamique, père attentif d'enfants blessés par la situation familiale, en est au troisième échec conjugal retentissant... ce type de situation se multiplie dans le cercle de mes connaissances, dans ma région), or cette réalité traumatisante pour les protagonistes a longtemps été présentée positivement dans la société ("On ne peut même plus dire qu'on est embêté" m'ont dit, naguère, des personnes dont le nombre et vraiment important), cette réalité douloureuse était niée parce que présentée positivement comme étant liée à l'acquisition de nouvelles libertés... Mais voici que, l'avalanche des échecs s'accélérant ces cinq dernières années, on commence à entendre dire que, liberté ou pas, tout cela devient invivable... d'où, pour certains, un "retour" à des conceptions selon moi plus raisonnables, mais pour beaucoup la sensibilité si peu raisonnable à d'étranges arguments dont le vide est la suite logique du vide qui conduisait naguère à escamoter les échecs, et à empêcher ceux qui les vivaient d'exprimer leurs problèmes sous prétexte de l'acquisition de libertés nouvelles.
Après avoir nié les échecs, voici la promotion de "l'échec pour tous". C'est très consternant, profondément inquiétant.
Que Dieu nous vienne en aide.
C.J.
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Écrit par : C.J. / | 04/02/2013

L'AUTHENTIQUE

> Des défaillances et des souffrances, il y en a partout où il y a des êtres humains. Le mariage entre un homme et une femme n'est ni meilleur ni pire pour accueillir des enfants; il constitue cependant le contexte AUTHENTIQUE où la vie humaine trouve son origine ('Dignitas Personae' §6). C'est pourquoi "le mariage pour tous" (et la filiation qui en découle) est fondé sur un mensonge.
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Écrit par : klara / | 04/02/2013

FORMATEURS...

> Merci à PP et à ses lecteurs de ces mises au point. Cette madame Jésus fait encore partie des "formateurs" sollicités dans maints diocèses. Elle n'attire heureusement pas les foules. Est-elle encore "professeure" à Angers ? Je ne crois pas.
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Écrit par : Lebout / | 04/02/2013

PLUTÔT

> Evitons les procès d'intention. D'après ce que nous en dit P.P, Véronique Margron n'a pas remis en cause l'enseignement de l'Eglise sur la famille. C'est plutôt son rapport aux médias et sa façon de communiquer qui est problématique.
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Écrit par : Blaise / | 04/02/2013

PERCEPTION

> Pour complément sur la manière dont elle est perçue et qui confirme la note de Libé et les commentaires, voici l'article paru dans La Croix du 29 janvier dernier intitulé : "Une éthique de la compassion"
"Son appartement, sous les combles du rectorat de l’Université catholique de l’Ouest, ressemble un peu à une vigie au-dessus de la mer ardoise des toits angevins. Véronique Margron n’est pourtant pas de ceux qui observent le monde de loin, reclus dans leur tour d’ivoire.
Depuis le début des discussions sur le « mariage pour tous » , la religieuse dominicaine reçoit les appels de nombreux chrétiens homosexuels qui lui confient leur « grande solitude dans ce débat où ils n’ont, pour l’immense majorité d’entre eux, rien demandé à personne ». Chargée du pôle éthique de la « Catho », cette théologienne moraliste, qui fut la première femme à avoir été doyenne d’une faculté de théologie (de 2004 à 2010), ne compte pas non plus ses heures passées à expliquer aux journalistes de tous bords la façon dont l’Église catholique se situe face à cet épineux sujet. Sans cacher, toutefois, sa perplexité face aux « réductions idéologiques, de tous côtés ».
-- « Dire que nous aimons ce monde » --
« L’Église devrait laisser entendre une pluralité de positions, avance-t-elle. Je crains que ce débat n’approfondisse l’incompréhension de la société. Il faut pouvoir continuer à dire que nous aimons ce monde dans lequel nous vivons, sans renoncer à une parole de vérité. » Exigeante, cette ligne de crête est emblématique du chemin que Véronique Margron trace depuis près de trente ans dans le champ de l’éthique, attentive à la justesse des mots, comme à la complexité des questions humaines.
-- Un regard « attentif aux marges » --
Son attention pour les plus vulnérables s’enracine dans sa propre histoire. Née à Dakar, Véronique Margron perd très tôt son père. Sa mère l’élève seule avec son frère, et vit douloureusement la vocation de sa fille. Véronique Margron, qui a grandi dans un milieu agnostique, n’avait jamais songé à entrer au couvent avant de croiser la route des dominicaines de la Présentation, à Orléans. La jeune fille, qui a entrepris des études de psychologie et passé les concours du ministère de la justice, va mener de front son travail auprès des jeunes délinquants et ses études de théologie. Elle ressent «de manière aiguë » le décalage entre ces deux univers. Premier grand écart dont elle conservera toujours un regard « attentif aux marges ».
Sa parole libre et nuancée, parfois à contre-courant, Véronique Margron l’a forgée au contact de tous ceux qu’elle accompagne. Pour beaucoup, des victimes d’abus sexuels, mais aussi des personnes homosexuelles, et plus largement des laïcs et des religieux aux parcours de vie souvent brisés, d’un peu partout en France. Une écoute attentive, un regard bienveillant sur les fragilités humaines, une présence enveloppante et distante à la fois : cette femme marquée par la psychanalyse, dont la thèse de doctorat portait sur le sentiment de solitude, invite chacun à inventer son propre chemin.
-- Une qualité d’écoute --
L’accompagnement est pour elle « vital », un lieu de vérité où se vérifie la qualité d’écoute, « premier devoir », à ses yeux, du théologien moraliste : « On ne peut prononcer de parole publique exigeante sur certains sujets sensibles, sans accepter en retour d’écouter ceux qui ont besoin d’être soutenus sur ces mêmes sujets. » Question de cohérence. Héritage, aussi, de Xavier Thévenot. La photo du théologien français mort en 2004, qui fut son maître et son ami pendant vingt ans, trône sur le buffet. « Nous avons passé des heures à discuter de la souffrance. Je tiens de lui ma manière d’écouter. Essayer de ne pas blesser, sans verser dans la complaisance. »
Y parvient-elle toujours, sans se laisser envahir ? Véronique Margron reconnaît que cette vie à cent à l’heure, où elle se donne sans compter son temps ni son énergie, l’a usée. Elle évoque pudiquement des « problèmes de santé ». La religieuse, par ailleurs conseillère de la province de sa congrégation, vit seule depuis plusieurs années. « Quand le poids des soucis est trop lourd, ma communauté me manque, car je n’ai pas de vis-à-vis immédiat pour dédramatiser, mais vu la vie que je mène, je ne sais si je pourrais faire autrement… » Pour souffler, elle confie aimer se plonger dans la foule qui fait ses courses dans le centre-ville, pour se sentir « normale », une femme parmi d’autres.
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Écrit par : Monique / | 04/02/2013

DECALAGE ?

> "son rapport aux médias et sa façon de communiquer qui est problématique."
vous voulez dire qu'elle s'exprime mal ?
il y a décalage entre l'exprimant et l'exprimé dans son rapport à l'écoutant ?
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Écrit par : E Levavasseur / | 04/02/2013

@ Denis

> "Vera icona" , on trouve aussi "Berenikê" mot macédonien signifiant " qui porte la victoire " A l'origine de la forme Bérénice.
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Écrit par : Pierre Huet / | 04/02/2013

Marie,

> Véronique Margron a accordé récemment une interview à PÈLERIN comme vous pouvez le constater, ci-dessous:
http://www.pelerin.info/L-actu-autrement/L-actu/Veronique-Margron-theologienne-Mariage-homosexuel-l-enfant-est-au-coeur-du-debat
Sinon, elle écrit dans le journal LA CROIX et LA VIE, régulièrement.

A tous,
C'est dommage qu'elle fasse une interview sur mesure pour LIBÉRATION mais selon les critères du journal. Quelle perplexité !
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Écrit par : Arnaud Le Bour / | 04/02/2013

CRITIQUES VOILEES

> On peut ne pas remettre en cause ouvertement l'enseignement de l'Eglise, mais procéder par des questionnements soupçonneux, par des critiques voilées, par des discours allusifs, et quelques uns de nos clercs et religieux, formés ( ou déformés) dans les années 70, ne se privent pas d'utiliser une mauvaise rhétorique dialecticienne.
A moins que la critique de l'Institution ne soit le passage obligé et initiatique des clercs en recherche d'aura médiatique et d'une reconnaissance intellectuelle peu accessible au sein de l'Eglise.
En fait, et fort heureusement, ce type de discours en demi-teinte, emprunt de sécularisation doucereuse, d'air du temps, et finalement creux, n'a plus beaucoup de prise sur les jeunes catholiques d'aujourd'hui, peu nombreux certes , mais confiants dans l'enseignement de l'Eglise et enthousiastes dans leur foi solide et vivante.
Je ne doute pas, par contre, que ces propos, cautions à l'idéologie ambiante, puissent intéresser les journalistes de Libé, et hélas ceux de la Croix. Mais ces journaux ne sont pas lus par la génération JMJ, celle de la nouvelle évangélisation, qui s'exprime sur le net et les blogs...
"Que ton oui soit oui, que ton non soit non, tout le reste vient du démon".
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Écrit par : Patrick / | 04/02/2013

DOMMAGE

> merci Patrice pour cette mise au point.
Manifestement cette théologienne confond le discours de certains cathos "tradis" sur les valeurs familiales et la théologie de l'Eglise. C est vraiment dommage car il aurait été beaucoup plus constructif de signaler les initiatives nombreuses de chrétiens pour soutenir les familles en souffrance, là où la société est très absente: je pense en particulier au soutien du couple, avec par exemple Alpha couple ou le Cler qui s'adressent à un public bien au delà des paroisses.
L'enjeu est que les chrétiens soient inventifs pour accueillir les difficultés de nos contemporains sans brader l enseignement du magistère, ce qui est la tentation de beaucoup, car solution de facilité, mais qui à long terme flatte les passions mauvaises au lieu d'accompagner les personnes (sans les juger bien sûr, mais en les prenant là où ils en sont) à en sortir par le haut.
L'Église retrouverait ainsi un discours de bonne nouvelle pour la société, tout en apportant son expertise en humanité.
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Écrit par : Ludovic / | 04/02/2013

AUCUNE DUPLICITE, EVIDEMMENT

> La stratégie adoptée par Véronique Margron est contestable, nous sommes d'accord. A force de vouloir se montrer compréhensive et ouverte au dialogue de l'Eglise et du monde, elle n'a pas communiqué avec suffisamment de clarté sur la position de l'Eglise. C'est une disciple de Xavier Thévenot, et peut-être ce genre de théologie - peu sensible à la dimension ecclésiale de la morale - est-il un handicap pour elle dans son rapport aux médias. Mais gardons-nous de la soupçonner d'une quelconque duplicité.

Blaise


[ [ De PP à B. - J'ai été net sur ce point : on ne la soupçonne de rien, on constate simplement qu'il manque une dimension dans son interview. Le journal aurait-il coupé une partie de ce qu'elle a dit ? ]

réponse au commentaire

Écrit par : Blaise / | 04/02/2013

CHARLES JOURNET

> ""Père! pardonne-leur!..." Ce n'est pas sa douleur qui l'occupe, c'est notre péché : d'abord la blessure, l'offense qu'il fait à Dieu, puis le ravage qu'il nous fait à nous-mêmes. A un mal si grand, il n'y a pas de remède ici-bas. Peut-être viendra-t-il d'en haut ? Peut-être le pardon viendra-t-il? Alors ce sera la vie sortant de la mort, une fête dans les coeurs, un printemps de la terre."
Charles Journet, "Les sept paroles du Christ en croix"
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Écrit par : Serge Lellouche / | 04/02/2013

CAUTÈRES

> Je me dis qu'il est très possible qu'une masse critique de nos contemporains ait désormais une vie 'hors ligne' par rapport au type du fleuve tranquille (relatif, bien sûr) : non-mariage, divorce, homosexualité, etc. Ce genre de loi, comme le MPT, vient mettre comme un baume, une consolation sociale symbolique, l'Etat semblant dire : "Nous comprenons ce que vous vivez, c'est normal, c'est même bien, c'est le pseudo-modèle des autres qui est obsolète"... gommant ainsi néanmoins les souffrances de fond qui, elles, demeurent. Bref, cautère sur jambes de bois.
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Écrit par : Alex / | 04/02/2013

A VOIR

> À voir pour savoir : V. Margron aux Semaines Sociales de France, sur le MPT :
http://www.dailymotion.com/video/xvmu5k_ssf2012-v-margron-mariage-pour-tous_news
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Écrit par : Alex / | 04/02/2013

> L'article n'est plus qu'accessible aux abonnés...
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Écrit par : Hélène / | 04/02/2013

POURQUOI NE PAS VOULOIR S'EXPRIMER CLAIREMENT

> Le problème, avec ce type d'intervention -devrais-je dire avec ce type de personne? puisqu'il y a des points communs avec, par exemple, le cardinal Martini- c'est qu'on ne comprend absolument pas où ils/elles veulent en venir.
Par exemple lorsqu'on lit que Soeur Véronique pense qu'il faut laisser entendre une pluralité de positions sans renoncer à un langage de vérité, on se demande, compte tenu de ce qui est dit par ailleurs, quelle position laisse entendre le langage de vérité... Je ne sais pas si cela signifie quelque chose pour une personne aussi formée au maniement des concepts et à la prise de parole orale ou écrite, mais franchement ça sonne creux et on a presque le sourire aux lèvres quand on "lit" les allusions (de l'auteur de l'article bien évidemment) qui honorent cette attitude censée être meilleure que la communication de l'Eglise soupçonnée d'être confuse.
Je ne sais donc pas si tout cela signifie quelque chose pour Soeur Véronique (après tout ses propos peuvent avoir été tronqués) mais j'imagine facilement, et sans présomption, ce que ça signifie pour le journal qui publie l'article...
Peut-on imaginer que Soeur Véronique a voulu dire que la position qu'elle estime adaptée consiste, à la fois, à beaucoup et humblement écouter tout en tenant le langage de vérité "officiel" de l'Eglise? Cette position me paraît intellectuellement évidente même si, effectivement, elle n'est pas facile à concrétiser à cause de nos faiblesses, de l'adversité et d'un tas d'autres choses. Mais cette position n'est tout de même pas très difficile à formuler clairement, elle "me" fut formulée à longueur d'encouragements et d'exemples vécus dans le milieu paysan-catholique où j'ai grandi, il y un peu plus de quarante ans donc ça ne remonte pas à des siècles, et où il faudrait bien de la naïveté pour imaginer qu'il y avait exclusivement des choses pas compliquées "à gérer" comme on dit dorénavant.
On pourrait aussi comprendre que, en raison de son tempérament ou de sa démarche, une personne soit portée à beaucoup nuancer ses propos; mais dans ce type très flou d'intervention il est forcément impossible de voir des nuances, lesquelles se voient par rapport à un point de repère... qui manque.
A qui donc sert ce flou? Comment prétendre que cela peut être utile à qui cherche à comprendre, comme le dit l'article, comment peut-on si lourdement sous-entendre, comme le fait l'article, que cela peut être utile à des personnes en souffrance?
C'est pourquoi je ne comprendrai vraisemblablement jamais comment ni pourquoi un cardinal, éminent intellectuel, une doyenne de faculté, non moins éminente dans le domaine de l'intellect, et tant d'autres personnes, ne semblent pas vouloir ou pouvoir s'exprimer clairement quand ils se disent prêts à partager leurs lumières avec les autres.
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Écrit par : C.J. / | 04/02/2013

EN CHOEUR

> Il ne faut pas demander à Véronique Margron je crois de donner à elle seule une approche catholique"intellectuelle" ( que je n'aime pas ce mot, encore plus en ce domaine, mais bon nous sommes en terre cartésienne) du débat/drame actuel. Elle y a sa place, aux côtés d'autres grandes pointures, je pense par exemple à la journaliste Natalia Troulier, à l'écrivain Philippe Ariño et au philosophe orthodoxe Bertrand Vergely (excellente intervention aux Etats Généraux de l'Enfant, sur le net via Gloria.tv: à voir!).
Il y a quelque chose précisément d'anti-intellectuel,- et anti-démocratique!, dans les médias actuels à vouloir donner une seule tonalité,là où seul le choeur fait voix, et peut-être bien que notre manière de répondre en catholique cohérent serait de demander à chaque fois, en "on", à la presse, de mettre en vis-à-vis, ou plutôt en dialogue fraternel, deux ou trois autres approches éclairées de confrères catholiques. N'ayons pas peur de donner des leçons de "démocratie participative" à nos contemporains. C'est ensemble que nous sommes visage compatissants du Christ, et c'est ainsi de plus en plus que nous serons témoins devant le monde.
La solitude de Véronique Margron oui me bouleverse: n'est-elle pas d'abord notre soeur, qui a tout donné pour le Christ et a épousé cette solitude de l'individu contemporain, ne se nourrissant peut-être que de la fausse compagnie des livres (solitude beaucoup plus pernicieuse, pour ce qui est de ma petite expérience, que la leur, qui nous isole dans nos pseudo-savoirs et certitudes inavouées)?
Ce qui manque aujourd'hui je crois, ce n'est pas la qualité de la parole catholique, c'est sa dimension communautaire, fruit d'une authentique vie d'Eglise, c'est cette fraternité vécue dans le concret, là où selon les paroles de Saint Paul nous sommes réellement corps du Christ, pieds ou tête qu'importe!, mais d'un seul coeur.
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Écrit par : Anne Josnin / | 05/02/2013

@ C.J.

> Oh comme vous mettez le doigt ou ça fait mal! "où ils/elles veulent en venir".
Que d'articles, homélies, conférences, voire même messages épiscopaux après lesquels on se dit cela!
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Écrit par : Pierre Huet / | 05/02/2013

PAS D'ACCORD

> Les slogans de la manif pour le mariage pour tous ne disent en rien que l'hétérosexualité est en soi la cause de la violence et des malheurs dans les familles. Ce type de discours, on le trouve plutôt de l'autre côté, au sein de l'Eglise, dans les commentaires de ce blog, où avec une grande délicatesse et tout l'amour christique dont elles sont capables, de sympathiques personnes nous explique que l'homosexualité est en soi désordonnée, incomplète, qu'elle est la cause des taux de suicides plus élevés, etc, etc.. tout en veillant bien à ne se laisser jamais questionner par le discours des principaux intéressés.
Mais j'oubliais, c'est vous qui détenez le vrai. Vous les normaux qui pouvez vous permettre de juger, d'enfermer des gens dans une vision tronquée et négative de leur orientation sexuelle mais qui vous mettez à geindre dès qu'un des anormaux a soudain l'outrecuidance de faire un jour ce que vous vous permettez de faire chaque jour.

Martin


[ De PP à Martin :
- Personne ne geint.
- Pourquoi ne discutez-vous pas avec Philippe Ariño ?
- S'il y a une chose inexacte, c'est de dire que les slogans de la manifestation PS-LGBT ne s'en prenaient pas aux "hétéros" ! Tout le monde l'a constaté. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Martin / | 05/02/2013

POURQUOI REFUSER DE DEBATTRE AVEC LES HOMOSEXUELS QUI RECUSENT LE LGBT ?

Martin nous ré-écrit :

" Pourquoi discuterais-je avec Philippe Arino, je ne vois pas le rapport ?
Les slogans de la manifestation pour le mariage pour tous ne s'en prenaient pas aux hétéros. Certains slogans n'étaient pas très heureux, voire violents, mais il faut vraiment être de mauvaise fois pour considérer qu'ils s'attaquaient aux hétéros en général ou qu'ils attribuaient la violence à l'hétérosexualité par essence. Et je persiste à dire que l'attitude qui consiste à attribuer des choses à une orientation sexuelle dans son essence, c'est de votre côté qu'elle se trouve, jusque dans les écrits de l'Eglise catholique.

Martin "


Ma réponse à Martin :

"...Et vous vous trompez sur ce point, puisque le pilier même de la pensée catholique est de ne pas confondre l'homme et ses actes. Alors que le pilier même de la revendication LGBT consiste à les confondre, et à qualifier d'homophobie le fait de les distinguer !
- Au sujet d'Ariño : si vous ne voyez pas le rapport, je vous l'indique : Ariño est homosexuel assumé, de même que le maire de Saône-et-Loire dont vous trouverez le discours dans notre blog à la date d'hier) ; l'un comme l'autre ont une analyse contraire à la vôtre. D'où l'intérêt éventuel, pour vous, d'en parler avec eux... Puisque vous nous accusez de ne pas écouter "ceux qui sont concernés", je vous invite à écouter ceux qui sont très concernés mais qui ne pensent pas comme vous.
Beaucoup d'autres sont sur la même ligne qu'eux, même si leur présence irrite le parti LGBT.
A vous de voir si débattre avec ces homosexuels vous intéresse, ou si vous voulez seulement vous plaindre et accuser les "hétéros" (tout en niant que vous le faites...) ]

réponse au commentaire

Écrit par : Martin / | 06/02/2013

THEVENOT

> Merci à vous. Dans "La morale chrétienne est-elle laïque ?" (Artège 2012), j'ai voulu montrer pourquoi Thévenot (le maître de V. Margron), s'est ainsi fourvoyé. Il prend ses principes chez des philosophes comme Kant, Freud, Ricoeur, Morin, Lacan, qui le conduisent à un relativisme dont ses disciples ne savent se défaire.
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Écrit par : Pascal Jacob / | 08/03/2013

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