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02/02/2013

Notre propre crise spirituelle

 ...est l'autre facteur favorable à l'islam :



Extrait d'un article de 2005 dans la revue suisse Nova & Vetera, par Jean Stern, m.s. :


"Sortie de la religion", marcionisme et Eucharistie

<< Rendre grâce appartient constitutionnellement à l’assemblée chrétienne. Elle rend grâce pour la Rédemption, mais également pour la création,  pour l’alliance accordée par Dieu à son peuple et pour tout ce qui a préparé la Rédemption. Aussi rendre grâce implique faire mémoire en relisant l’Ancien Testament. L'Église catholique cite cet Ancien Testament quotidiennement, elle en tire la substance de ses prières, alors que dans sa liturgie elle accorde aux chefs d'œuvre explicitement chrétiens d'un saint Augustin ou d'un saint Jean de la Croix par exemple, une place seulement subordonnée. Les vieux récits qu’il transmet, parfois extrêmement crus et primitifs, ces prières tissées d'images et de situations révolues : tout cela permet à l'Église de célébrer la fidélité du Seigneur, de rendre grâce au Seigneur pour son action, qui remonte au début de l'histoire et s'est poursuivie depuis. En un mot, l'Ancien Testament permet à l'Église de célébrer “ le mystère de notre salut ” (Vatican II, Dei Verbum 15). Mystère qui s’accomplit à travers l’histoire, mystère dont Dieu lui-même rappelle et actualise le dynamisme au moyen de ces vieux livres. Sans eux, le Nouveau Testament demeurerait en bonne partie inintelligible (cf. Dei Verbum 16). Tant par eux que par les livres du Nouveau Testament, le Père lui-même “ entre en conversation ” avec ses fils (Dei Verbum 21). Il convient à ce propos de noter la place capitale occupée dans la liturgie catholique par les trois cantiques évangéliques, le Magnificat, le Benedictus et le Nunc dimittis (Luc 1,46-55, 68-79; 2,29-32). Tous les trois se réfèrent explicitement à l’histoire vétérotestamentaire.

 Dans le sillage du marcionisme

En revanche que peut-il se passer, lorsque marchant dans le sillage de Marcion, des chrétiens oublient que l’homme a été créé à l’image de Dieu ? De toute évidence, le  bi-déisme d’un Marcion n’est plus de mise aujourd’hui. Cependant avec Marcion on oubliera la paternité de Dieu, puisqu’on aura oublié que Dieu nous a créés à son image. Il y aura dérapage en direction de l’islam. En effet pour l’islam il n’est pas question de voir en Dieu un Père. Le dérapage toutefois n’ira pas jusqu’au bout. On s’arrêtera en chemin à l’idée d’un Dieu tout en sentiments bienveillants, poussant la bienveillance jusqu’à envoyer son Fils faire acte de solidarité  - en somme un Dieu tyran bienveillant, généreux même et compatissant, mais non point père nous voulant semblables à lui. Le rapport de l’homme à Dieu sera devenu totalement extrinsèque, au point que tout rappel à la pénitence, à la réparation scandalisera nécessairement, car évoquant l’idée d’une vengeance exercée par un maître odieux à l’égard d’esclaves impuissants.

On peut également déraper en direction du panthéisme. Rempli de bons sentiments comme le second dieu de Marcion, Dieu sera compris comme tellement rapproché de l’humanité que la distance entre elle et lui aura disparu. La distinction entre causalité créatrice exercée par Dieu et causalité exercée par l’homme sera devenue floue. L’unité ou l’union entre le divin et l’humain étant considérée le lot commun de toute l’humanité,  Jésus aura cessé d’être absolument unique en réunissant seul, dans sa personne, le fini et l’infini. Ou bien encore on réduira Jésus à la fonction de symbole ou manifestation d’une divine présence universelle et de lieu de rencontre, comme le propose un certain pluralisme religieux. Un individu qui ne connaîtrait le christianisme que sous ces formes, jugera sans doute l’athéisme et l’agnosticisme comme des solutions, après tout, moins insatisfaisantes.

D’où l’importance du synode d’octobre 2005, consacré à l’Eucharistie. Il y va non seulement de la santé d’une dévotion d’ordre capital en vérité, mais aussi tout simplement de l’existence du christianisme. >>

 

 

christianisme,catholiques,eucharistie,crise

 http://www.novaetvetera.ch/index.htm

 

Commentaires

POURQUOI

> "Un individu qui ne connaîtrait le christianisme que sous ces formes, jugera sans doute l’athéisme et l’agnosticisme comme des solutions, après tout, moins insatisfaisantes." Et voilà pourquoi l'anticatholicisme passe aujourd'hui pour la position de bon sens.
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Écrit par : pyrénéen la confiance / | 02/02/2013

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