22/01/2013
UE : le bal des hologrammes
Qui est M. Dijsselbloem ?
M. Dijsselbloem va remplacer M. Juncker à la tête de l'Eurogroupe, réunion financière et seul rendez-vous mensuel des 17 gouvernements de la zone euro. Peu de gens dans le monde (hors des milieux bancaires) avaient entendu parler de M. Juncker : c'est le pdg du Luxembourg, seul paradis fiscal enclavé dans les terres. Et personne n'avait entendu parler de M. Dijsselbloem : il occupait depuis novembre 2012 le poste de ministre néerlandais des Finances. Selon un de mes confrères, M. Dijsselbloem "est considéré comme un homme de l'ombre y compris dans son parti", le parti socialiste – donc libéral – néerlandais. Fatalité ou maléfice ? Après Barroso (poltergeist ne vibrant que pour les OGM), après l'ombre van Rompuy (qui est-ce ?), après l'ectoplasme Ashton qui ignore le monde (il le lui rend bien), l'UE se dote d'un hologramme de plus. Face à Pékin et Washington, Bruxelles a choisi une fois pour toutes de ne pas exister. C'est dans le contrat.
Quel contrat ? Celui qui a fait de l'Europe une plate-forme du libre-échange, seul lieu au monde où l'on expérimentera jusqu'au bout le dogme libéral – avec des conséquences catastrophiques dont nous n'avons pas encore subi l'ampleur. Le libéralisme consiste à supprimer le politique et à introniser le Marché. De cette suppression du politique, M. Dijsselbloem est la dernière allégorie.
Les bien-pensants diront que c'est un excellent père de famille, aux vertus dignes de la paisible bourgade de Vondervotteimittiss*. Mais la question n'est pas là.
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* Décor du conte Le diable dans le beffroi, d'Edgar Poe : « Chacun sait d’une manière vague que le plus bel endroit du monde est - ou était, hélas ! - le bourg hollandais de Vondervotteimittiss... Si je me propose de donner un récit des événements calamiteux qui ont fondu tout récemment sur son territoire, c’est avec l’espoir de conquérir à ses habitants la sympathie publique. » On verra ça quand l'horloge de la crise sonnera treize heures à midi, comme dans le conte.
12:39 Publié dans Europe, Société | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : europe, libéralisme
Commentaires
KENNEDY ET JEAN MONNET
S'il en était encore besoin, cela montre que la réalité (du pouvoir) est ailleurs que dans les institution. Elle est dans l'ombre et il logique que les institutions soient aux mains d'hommes obscurs.
Si quelqu'un en doute encore voir aussi dans 'le Spectacle du Monde' l'excellent article d'Eric Branca relatant comment Kennedy envoya un émissaire pour convaincre le Bundestag de dénaturer et vider de sa signification géopolitique le Traité par un préambule le subordonnant à l'alliance américaine. Cet émissaire était français de nationalité sinon de coeur et d'escarcelle: Jean Monnet.
Le sort satellitaire de l'Europe fut ainsi confirmé.
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Écrit par : Pierre Huet / | 22/01/2013
USA : ON EN EST AUX BONS ALIMENTAIRES POUR LES ENFANTS
> Et pendant qu'on nous serine les vertus immarcescibles du libéralisme, l'US Census Bureau, très officiel organisme de statistiques américain, nous apprend qu'un enfant sur 4, aux Etats-Unis, se nourrit grâce aux bons alimentaires. Un enfant sur quatre ! 25% ! 26,9% pour être tout à fait exact...
http://en.mercopress.com/2013/01/14/twenty-million-us-children-one-in-four-received-food-stamps-in-2011
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Écrit par : Christian / | 22/01/2013
NIET
> Comment,vous ne le connaissez pas ? Ne lisez-vous pas les journaux néerlandais ?
BrunoK
[ De PP à BK - Ik kan niet, excuseer mij, ]
réponse au commentaire
Écrit par : BrunoK / | 22/01/2013
EFFRAYANT
> Ce qui est effrayant, c'est qu'il exercera un pouvoir très important sans jamais avoir été élu et, comme vous le soulignez, dans l'ombre. Cette cooptation technocratique rappelle fâcheusement une expérience qui a échoué un peu plus à l'Est.
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Écrit par : Clément Cassiens / | 22/01/2013
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