Vincent Peillon : un ultra du marketing

Sa circulaire aux recteurs est une intrusion caricaturale :

Le ministre de l'Education devrait méditer ce mot du pape dans son discours d'hier aux ambassadeurs :  "Interdire l’objection de conscience individuelle et institutionnelle, au nom de la liberté et du pluralisme, ouvrirait paradoxalement au contraire les portes à l’intolérance et au nivellement forcé." C'est exactement ce que prétend faire le ministre de l'Education. Le président des AFC rappelait ce matin (à RND) que la circulaire du ministre aux recteurs, qui prétend interdire l'objection de conscience aux catholiques, commence par cette phrase : "le gouvernement s'est engagé à s'appuyer sur les jeunes pour changer les mentalités". On aimerait savoir où, quand, et devant qui, le gouvernement a pris cet engagement de marketing abusif. On aimerait savoir aussi de quel droit le gouvernement se permet de toucher aux "mentalités" : et si tel est l'objectif de la réforme du code civil, le Conseil constitutionnel va la retoquer aussitôt.

C'est "notamment par le biais d'une éducation à la diversité des orientations sexuelles", dit la circulaire, que le gouvernement veut "changer les mentalités". Le mot "notamment" et le mot "biais" sont significatifs : ainsi la question sexuelle, de l'aveu même du ministre, n'est qu'un exemple (parmi d'autres) de la pression que le gouvernement s'est engagé à exercer sur les mentalités. D'autre part, il fut un temps où l'homosexualité était mal vue au Grand Orient : on pourrait citer l'exemple d'une célébrité des années 1980 qui dut quitter sa loge pour cette raison. La conversion de la rue Cadet à la cause LGBT, relativement récente, correspond au glissement de la gauche socialiste dans le libéral-libertaire, c'est-à-dire dans le libéral: on connaît la directive de Lloyd Blankfein [photo], PDG de Goldman-Sachs, en faveur de la généralisation du mariage gay en tant que good business...

 

Ne prenons donc pas l'effet pour la cause, et ne tombons pas dans le panneau droitier qui consisterait à crier "à la Gauche Tueuse de Toutes Nos Valeurs". Ce ne sont pas les valeurs qui sont en cause [1], mais la liberté de l'esprit ; et ce qui menace la liberté de l'esprit, c'est le relativisme totalitaire, qui est l'arme de la société marchande.

ps - L'utopiste catho-intégriste rêve d'un gouvernement abusif qui patronnerait les églises. L'utopiste Peillon rêve d'un gouvernement abusif qui les fermerait. Le premier est mal placé pour faire des reproches au second.

 

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[1]  voir notre note d'hier.