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07/01/2013

Pour en finir avec la fausse idée des "valeurs" : la parole libératrice de Mgr Daucourt

...est applaudie de tous les côtés :



Appel au discernement dans nos vies, et au recentrage sur le kérygme de la foi ! Le texte de l'évêque de Nanterre (ce blog,5/01) suscite des remerciements et des approbations. Ce matin sur Radio Notre-Dame, Erwan Le Morhedec – le blogueur Koz – témoignait que ce texte tombe à pic, en ce début de 2013 où les débats charrient autant de confusion que d'excitations.

À rapprocher du commentaire de l'évangile d'aujourd'hui (Matthieu 4, 12-25) par un moine de Saint-Jean :


« Notre existence chrétienne est un peu à l'image de la Galilée du temps de Jésus, une sorte de carrefour des païens. Les païens qui nous entourent, mais aussi le païen qui sommeille en chacun de nous. Ceux qui nient le Verbe de Dieu fait chair ; ceux qui agissent comme si le Christ n'était pas venu. Ecoutons Jésus redire après Jean le précurseur : ''convertissez-vous, car le Royaume des Cieux est tout proche''. Se convertir : se détourner de ses routines, des opinions courantes [1], pour discerner les signes du Royaume déjà présent et à venir. Ouvrons les fenêtres de notre coeur pour laisser entrer la lumière de Dieu. La grande Epiphanie est suivie de ces multiples épiphanies de notre vie, des différentes manifestations du Seigneur, qui vont de la guérison spirituelle à la reconnaissance de la Présence dans chaque sacrement. »


« Le Royaume de Dieu est tout proche » : phrase subtile qui met chacun devant sa responsabilité.

Ce royaume, disent les biblistes, est « l'irruption du règne de Dieu (Matthieu 11,12 ; 6,10) dans nos vies personnelles. La prière du Notre Père, ''que ton règne vienne'', concerne chacun. Elle ne saurait s'accomplir sans notre adhésion dès maintenant à la foi, donc aux commandements divins. L'irruption du royaume des cieux dans nos vies se fait par étapes : en Jésus d'abord (Matthieu 12,28 ; Luc 17,21) ; par l'Esprit Saint à la Pentecôte lors de la formation du peuple du Royaume (Actes 2 ; 15.16,18) ; et finalement lors du retour du Seigneur (Apocalypse 21-22). »

Le message de l'imminence du Royaume a d'abord été annoncé par le Baptiste : dans sa bouche il sonne à la fois comme un encouragement (« je vous baptise dans l'eau en signe de votre changement de vie », Matthieu 3,11) et comme un avertissement (Matthieu 3,7-9) : « Espèce de vipères ! montrez plutôt par vos actes que vous avez changé de vie. Ne vous imaginez pas qu'il vous suffit de répéter en vous-mêmes : ''nous sommes les descendants d'Abraham'', car regardez ces pierres : je vous déclare que Dieu peut en faire des descendants d'Abraham !'' »

Puis Jésus ( Matthieu 4,17) appelle ses auditoires – même composés de juifs traditionalistes – à « changer ».

L'avertissement s'adresse à tout bon entendeur au fil des siècles : donc à nous autres, quand nous prenons le catholicisme pour une « association des descendants ». Sans doute sommes-nous plus ou moins héritiers de « valeurs » (encore faudrait-il y regarder de plus près) ; mais là n'est absolument pas l'essentiel. [2]

 

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[1] Même la référence chrétienne peut dégénérer, quand elle cesse d'être une remise en question pour devenir une « opinion courante » : une étiquette de clan.

[2] Koz, qui aide à la préparation au baptême dans sa paroisse, témoignait ce matin que trop de parents donnent comme raison au baptême de leur bébé : « on veut lui transmettre des valeurs... » Les préparateurs sont obligés de leur expliquer gentiment que le baptême n'est pas un rite tribal (comme le voudraient les « athées pieux »).

 

Commentaires

LE MESSAGE DE BONNEVAL

> Allant dans le même sens, ce petit paragraphe écrit sur le site du couvent de Bonneval dans l'Aveyron :

"L'objectif premier de la communauté religieuse qui vit à Bonneval n'est pas de fabriquer du chocolat, ni de mener une existence à l'abri au sein de cette splendide nature, ni de "faire vivre" cette belle et ancienne abbaye, un peu comme des gardiens de musée...
Son but, c'est la vie monastique. Autrement dit
- Une recherche de Dieu en communauté
- Une vie de célébration
- Une vie de coeur à coeur avec Dieu
- Une vie de solitude et de silence
- Une vie fraternelle dans la simplicité et la joie
- Une vie de travail et de service
- Une vie ouverte sur le monde"

Nous ne sommes pas tellement dans la défense mais plutôt dans la promotion ; pas dans les valeurs mais dans la vérité.
Il ne s'agit pas de conserver mais de promouvoir
Nous n'avons pas de la nostalgie mais nous recevons l'Espérance.
(la première d'ailleurs est un problème psychologique alors que la seconde est une vertu)
Il y a spécialement en France tout un contexte fait de pesanteur, mauvaise conscience, commémoration, regret de la grandeur passée (et phantasmée...) qui entraîne la confusion suivante : "puisque la France s'est déchistianisée (c'est vrai) cela veut dire qu'autrefois c'était mieux (...) donc il faut se cramponner au passé, essayer de s'en rapprocher."
Voyez quand on parle de culture : on en parle comme quelque chose "d'autrefois"
le bon pain ? c'est le bon pain "d'autrefois"
la baguette, quand elle est bonne, est toujours "à l'ancienne"
"antan", "jadis", "autrefois" ont pris des sens rassurants, avec une connotation de qualité, de chaud, de convivial, etc.

Aujourd'hui , il y a une énorme trouille de l'avenir.

Amis lecteurs du blog, profitez-en pour faire une petite prière pour soeur Lydwine de l'abbaye de Bonneval, disparue depuis novembre dernier. Atteinte de la maladie d'Alzheimer, elle est partie se promener, on ne l'a pas revue depuis.
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Écrit par : zorglub / | 07/01/2013

CLARIFICATION

> La clarification est en marche.
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Écrit par : Siset / | 07/01/2013

LES VERTUS, PAS LES VALEURS

> Plutôt que des valeurs dont on s'informe (comme celles de la bourse, de la République, etc.), je me sens davantage concerné par les vertus à vivre : la foi, l'espérance et la charité.
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Écrit par : Blaise / | 07/01/2013

VERTUS

> J'y pense - pour ceux qui se revendiquent des "valeurs de la République", l'expression est utile pour exorciser les inquiétantes "vertus civiques". Dans ce contexte, purement politique et laïque, la substitution des "valeurs" aux "vertus" renvoie à l'opposition classique entre "libéraux" et "républicains".
Quant aux "valeurs" dites chrétiennes, c'est un peu du même tabac que les "idées chrétiennes" dont aurait soi-disant parlé Chesterton. En fait, ce qu'a écrit Chesterton dans "Orthodoxy" est très différent :
« […] Le monde moderne est plein d’anciennes vertus chrétiennes devenues folles. Elles sont devenues folles, parce qu’isolées l’une de l’autre et parce qu’elles vagabondent toutes seules. […] »
Il est question de vertus, pas d'idées - et encore moins de valeurs.
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Écrit par : Blaise / | 07/01/2013

A propos de la note 2

> Je suis frappé depuis longtemps par la récurrence de l'expression : "pour lui transmettre les valeurs chrétiennes" dans les déclarations d'intention des parents demandant le baptême pour leur enfant.
Cela me gêne à chaque fois et me paraît révéler une croyance plus "idéologique" qu'une foi en la personne du Christ Sauveur.

MG


[ De PP à MG - C'est ce que disait Erwan Le Morhedec ce matin à RND, à propos des mêmes déclarations d'intention. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Michel de Guibert / | 07/01/2013

Mgr Daucourt aurait-il lu Ellul ?

> « Jacques Ellul se demande pourquoi les chrétiens, au lieu de suivre cette voie, sont devenus les plus conformistes des hommes, recherchant la puissance technicienne, plutôt que la non-puissance, avec davantage de zèle encore que les autres. Dans 'La subversion du christianisme', il interroge ce singulier paradoxe : alors que le message du Christ est foncièrement subversif à l'égard de tous les ordres sociaux, politiques, économiques, moraux et religieux, le christianisme a été lui-même subverti au point de devenir l'exact contraire de son impulsion première, c'est-à-dire un ordre social, une caution apportée au pouvoir politiques et aux puissances économiques, une morale conservatrice et culpabilisante, et une religion comme les autres. Tout se passe comme si les chrétiens, à l'instar du caméléon, voulaient se fondre dans le monde pour faire oublier leur spécificité. » Frédéric Rognon, Génération Ellul (éditions Labor et Fidès, 2012).
(merci à l'Ami Vincent de m'avoir fait découvrir cette citation!)
Pour ma part si je me réjouis de voir attaqué aussi massivement le projet de mariage pour tous, je ne voudrais pas que ce combat marque le début de ce que je sens monter depuis quelques années en France, le retour de l'ordre moral. Nous n'avons pas à opposer des valeurs chrétiennes traditionnelles à des valeurs anticléricales progressistes, mais nous sommes appelés à servir la vie, toute vie, dans son intégralité. Et donc à nous battre contre toute forme d'instrumentalisation du vivant,a fortiori de l'homme, aussi "noble" en soit la raison.
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Écrit par : Anne Josnin / | 07/01/2013

CHOISI

> Les parents disent ça : "on veut lui transmettre des valeurs", parce qu'ils ne savent pas quoi dire, mais comme disait notre regretté Lulu "quand des parents viennent présenter un petit enfant pour qu'il soit baptisé, il est très facile de dire que c'est un rite social, inscrit dans la tradition familiale, dans la tradition française, sans signification particulière : comment apprécier ce qui se passe dans le secret des consciences ? N'est-il pas prétentieux de juger la vérité de la démarche religieuse d'autrui en prenant pour seul critère son jugement personnel et la mesure de son propre langage ? Des parents peuvent avoir un langage religieux différent, voire plus fruste que le nôtre. Mais les comportements sacramentels, les gestes de la foi sont irréductibles à une habitude sociale inscrite dans les moeurs. Nous ne serions pas croyants si nous n'en étions pas convaincus. En fait, ce petit enfant présenté au baptême, il est appelé par Dieu, il est choisi, dois-je me dire, au même titre que toi, tu as été appelé et choisi. Cet enfant est aimé de Dieu dès le sein de sa mère pour être inscrit parmi ceux qui auront en ce monde la figure du Messie."
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Écrit par : Hélène / | 07/01/2013

MIEUX AINSI

> Prêtre depuis près de 50 ans, j'approuve ce que dit Hélène. Est-ce le cléricalisme (toujours vaillant !) ou un certain reliquat de jansénisme qui porte tant de prêtres à juger les démarches en fonction de ce qu'ils appellent : "la foi adulte et vraie" ? Que d'injustices n'avons-nous pas commises ainsi ! Généralement, les fidèles ne s'expriment "maladroitement" que parce qu'ils ne pratiquent pas notre jargon. C'est mieux ainsi.
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Écrit par : Jean-Claude Alleasume / | 08/01/2013

Rendre à Dieu...et à César...

> Je suis surpris par l’engagement d’une bonne part de chrétiens sur le terrain et “dans la rue” et par celui d’une majorité de prêtres et d’évêques contre “le mariage pour tous”.
Je souligne : engagement sur le terrain et “dans la rue”.
Comme vous je n’adhère pas au concept du “mariage pour tous”. Et il est légitime que “l’église”, ses représentants et ses membres fassent valoir leur opinion, leurs principes, leurs valeurs.
Mais en quoi la loi - si elle est adoptée - concerne-t-elle l’église, les chrétiens. Elle n’impose pas d’obligation de mariage religieux, plus important pour les croyants que le mariage civil. Et même sur le plan “civil”, cette nouvelle disposition législative prive-t-elle les autres de quoi que ce soit ?
En intervenant directement auprès des élus, en manifestant dans la rue, il me semble que l’église et une majorité de chrétiens s’engouffrent dans l’impasse du rêve utopique d’une théocratie à bâtir, attitude que l’on peut reprocher parfois, à juste titre, à certains éléments fondamentalistes du judaïsme ou de l’Islam.
Et pour être fidèles à la très évangélique doctrine sociale de l’église, serons-nous conviés à pétitionner, à défiler, voire à voter contre les retraites-chapeaux, les salaires 40 fois plus élevés que le smic, à manifester pour l’application d’une taxation exceptionnelle et temporaire des plus privilégiés ?
Sachons rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. Souvenons-nous que nous sommes “au monde” et pas “du monde” tout en agissant le mieux possible “dans le monde” selon les principes de l’évangile dans un esprit de paix.
Ne participons pas - sans nous renier - au climat de “guerre civile intellectuelle” dont la France a le secret. Cela ne devrait pas être de mise en ces périodes difficiles.

Yves Gairaud
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Écrit par : Gairaud / | 08/01/2013

@ Anne Josnin :

> pourriez-vous expliciter ce qu'est pour vous le "retour de l'ordre moral"?
Depuis que j'ai 15 ans, cela fait presque 20 ans que j'entends brandir ce croquemitaine à chaque sujet de société touchant "les moeurs".
Certes, je n'ai pas connu la société d'avant 1968. Mais il me semble qu'au niveau moral, il y a un tel retour à faire pour se libérer de l'esprit que certains pourraient qualifier de "bourgeois" (mais ce terme est-il encore pertinent? je préfère parler de culte de l'argent et de l'ego), diffus dans toute la société de consommation (et donc plus vraiment propre à une classe particulière) et ayant tout perverti, qu'il y a de la marge!
Pour l'argent et pour son nombril :
- Dieu est privé de rester aux oubliettes, ou à la chambre privée (et encore)
- l'idole du super-riche (super-entrepreneur type Jobs, gagnant de super-loterie) est l'idole devant laquelle il faut se prosterner
- aucun jour de repos ne tient face à la frénésie de consommer
- le respect des parents et aînés est étouffé (business des retraites, euthanasie)
- le meurtre est dépénalisé, voire promu (avortement, euthanasie)
- le mariage plus que fragilisé
- le parjure, couramment employé
- le détournement de l'argent d'autrui, systématisé
- et l'envie érigée comme système de fonctionnement de la civilisation.
Le bon côté des choses, c'est qu'à force, tout cela commence à se voir. Je ne peux qu'essayer de me convertir pour éviter de participer à ce système, et parler et prier pour éclairer les consciences autour de moi.
Mais tel que Mammon tient et joue avec l'insatisfaction actuellement, je ne vois pas vraiment survenir des limites hypertrophiées et enfermantes.
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Écrit par : Charles-Marie / | 08/01/2013

A BAS LES IDOLES

> Que ça fait du bien de lire cela! Oui, être chrétien, c'est d'abord rencontre le Christ ressuscité et l'accepter comme notre sauveur. Il n'y a pas de valeurs chrétiennes, que des témoignages de vie découlant de notre rencontre avec Jésus-Christ et sa bonne nouvelle. Eriger les valeurs au rang d'idoles auxquelles il ne faut pas toucher n'a jamais converti personne.
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Écrit par : Mahaut / | 08/01/2013

@ Anne

> Exactement.
Nous sommes contre ce qui est mauvais pour l'homme.
"Il se trouve" que la foi catho est celle qui élève le plus l'homme, l'incroyant honnête s'en rend compte.
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J'ai dit à un groupe de cathos que notre foi était celle qui élevait le plus l'homme tout en lui convenant le mieux (PARCE QU'elle lui convient le mieux)... ils ont fait la moue !
qu'est-ce qu'ils font là alors s'ils ne le croient pas ? des cathos engagés ds leur paroisse !
"il y a aussi des choses très bien ds d'autres religions" ( sur un ton de maitresse d'école)
Bien sûr ! mais pour penser que la foi catholique n'est pas celle qui élève le plus l'homme il faut vraiment ni la connaître ni les autres religions ! c'est vraiment être catho sans savoir pourquoi !
"L'Eglise experte en humanité".
Si l'on ne le croit pas, on est un catho d'éducation, un catho culturel, un paresseux spirituel qui suit son entourage.
Si l'on a été élevé dedans il y a bien malgré tout un moment où l'on décide. Ca faisait longtemps que je n'avais pas été confronté à ce genre de discussion.
On le voit, la formation au caté est fondamentale y compris à l'âge adulte. Ce groupe de cathos faisaient comme si croire que l'Eglise enseigne le chemin de la Vérité était croire que les humains qui composent l'Eglise ont toujours raison, pas du tout !
De plus, dire quelque chose de vrai n'est pas insulter ceux qui se trompent. Ou alors on laisse tomber l'évangélisation !

@ Hélène
"Des parents peuvent avoir un langage religieux différent, voire plus fruste que le nôtre." merci d'avoir rappelé cela ; bcp de gens non seulement n'ont pas le vocabulaire mais c'est à la préparation au baptème mariage etc de le leur donner.
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Écrit par : zorglub / | 08/01/2013

@ Hélène

> Merci d'avoir si bien exprimé ce qui me troublait. Oui, bien sur, le mot si flou de "valeurs", c'est la chaleur qui reste dans un foyer presque éteint: à nous d'enlever la cendre et de ranimer les braises, non de les piétiner en poursuivant une pureté qui risque de se désincarner.
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Écrit par : Pierre Huet / | 08/01/2013

@ Hélène

> Vous avez raison, ainsi que tous les commentateurs qui vous ont suivi, de nous, de me, mettre en garde contre le risque "de juger la vérité de la démarche religieuse d'autrui en prenant pour seul critère la mesure de son propre langage".
C'est vrai ! Merci.
Mais je demeure gêné par cette expression dans les déclarations d'intention des parents demandant le baptême pour leur enfant : "pour lui transmettre les valeurs chrétiennes" ; on peut sans doute, avec l'aide du prêtre et des équipes de préparation au baptême, aider à reformuler la déclaration d'intention autrement...
D'autres parents disent : "pour qu'il entre dans la grande famille des enfants de Dieu"... c'est tout simple et tellement plus beau !
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Écrit par : Michel de Guibert / | 08/01/2013

Yves,

> vous dites : en quoi la loi si elle est votée concernerait-elle l'Eglise ?
Elle concerne l'Eglise parce qu'elle concerne l'humanité. Rien de ce qui vient détruire l'humanité ne peut laisser l'Eglise indifférent. Le mariage est l'institution qui protège l'enfant, l'être le plus fragile de la famille humaine et lui donne une filiation, l'enracine dans la communauté des hommes. Le mariage concerne un homme et une femme parce que la reproduction est sexuée.
La cellule familiale de base, c'est donc un homme, une femme et le ou les enfants qu'ils mettent au monde. Au sein de sa famille, de base et élargie, l'enfant apprend les rudiments de la vie en société. La science nous apprend que dans toute espèce animale évoluée, plus le patrimoine génétique est proche, plus les individus adultes se dévouent pour les plus jeunes. Pour les humains aussi cette caractéristique doit aider, nous ne sommes pas de purs esprits. Les oncles et tantes, qui ont des traits de caractère communs avec leurs neveux et nièces, peuvent les conseiller et les aider à développer leur potentiel et à lutter contre leurs défauts.
Je vous accorde que ce modèle de la famille a déjà beaucoup souffert. On en voit le triste résultat : la famille va mal et la société sombre dans la violence. Et plutôt qu'essayer de revivifier la famille, on va la détruire encore plus. Le mariage ne sera plus la fondation d'une famille (comme pour une maison, on peut faire les fondations et s'arrêter en cours de construction), événement utile à la société et que l'Etat se doit donc d'encourager en vue du bien commun mais la reconnaissance, par l'Etat, d'un sentiment amoureux entre deux êtres. Ces nouveaux couples, stériles par nature, pour qu'ils se sentent bien, l'Etat se devra de leur fournir des enfants qu'on amputera au minimum de la moitié de leurs racines. Cela coûtera cher en PMA puis en honoraires de psy pour ces orphelins fabriqués sur demande.
Et vous demandez encore en quoi cela regarde l'Eglise ? demandez-vous plutôt si ça ne devrait pas concerner tout citoyen soucieux du bien commun.
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Écrit par : Barbara / | 08/01/2013

La vision d'Amaury Watremez (que je partage) :

> http://mesterressaintes.hautetfort.com/archive/2013/01/01/les-catholiques-ont-ils-deja-perdu-leur-combat.html#comments
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Écrit par : Feld / | 09/01/2013

@ Feld,

> j'avais déjà lu ce billet et je partage la vision de l'auteur, surtout depuis une expérience de messe dans une des communautés mentionnées dedans. Le sentiment de repli sur soi et de regroupement autour de valeurs sociologiques autant que d'une foi commune m'a frappée chaque fois que j'ai mis les pieds dans cette paroisse.
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Écrit par : Mahaut / | 09/01/2013

@ Mahaut et Feld

> Les Béatitudes j'ai eu cette impression mais je ne les ai vus que deux ou trois fois.
L'Emmanuel, il y a des laïcs qui effectivement pensent que le catholique est charismatique mais ce n'est pas la ligne du mouvement.
(les charismatiques n'ayant pas peur de dire que Dieu agit ds nos vies, il y a bcp de gens "un peu" paumés qui vont chez eux, ils sont en situation de détresse)
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Écrit par : zorglub / | 09/01/2013

@ Feld et Mahaut :

Personnellement, je suis assez en désaccord avec ce texte. Surtout ce passage :

"Dans les « communautés dites nouvelles », comme les Béatitudes, ou l'Emmanuel, ou le Chemin Neuf, beaucoup pensent qu'il faut se replier sur soi au maximum et des pratiques qui sont parfois à la limite du sectarisme, tout en étant persuadés que l'on a tout inventé, ou réinventé, et qu'avant leurs innovations, avant eux, la liturgie catholique était en somme nulle et non avenue, faisant le même raisonnement que certains traditionalistes ou progressistes auparavant."

Repli sur soi, sectarisme, persuasion de nouveauté ou réinvention, mépris de la liturgie précédente : autant je peux concevoir une critique juste de l'endogamie sociale, contre laquelle il faut lutter (avec une évangélisation nécessaire des milieux modestes et ouverture et attention aux néophytes) mais qui me semble toucher l'ensemble du catholicisme et pas juste les communautés nouvelles (la grande majorités des jeunes français aux JMJ de Madrid venaient ainsi d'un milieu CSP++), autant ces critiques me semblent assez peu fondées, en tout cas pour ce qui concerne la Communauté du Chemin Neuf, avec qui je co-chemine en fraternité Cana (mais mes rencontres avec des personnes passées par les Béatitudes, et dans une moindre mesure vue l'ampleur du mouvement, l'Emmanuel, vont dans le même sens) :
- vie fraternelle en communauté sans repli sur soi (pour le chemin Neuf, ouverture large aux autres pays, autres confessions chrétiennes)
- renouveau charismatique, avec ce que cela comporte comme spécificités (parfois criticables, assez souvent critiquées, mais théologiquement justes), mais enraciné dans l'histoire de l'Eglise et la théologie pneumatique (cf réflexions du Père Cantalamessa)
- influence fortement reconnue des lieux d'attaches (bénédictins pour l'abbaye de Hautecombe) sur la liturgie mise en place par la communauté, et reconnaissance de la relative pauvreté de cette litrugie aux débuts de la communauté.
J'ai rencontré dans les retraites et les rassemblements de la communauté des personnes à la foi vivante, capables de reconnaître leurs fragilités et de se reconnaître avant tout lié au Christ, rencontré personnellement, reconnu comme seul sauveur, comme ami, comme maître exigeant et aimant, TRES loins des "athées dévots"; ceux-là pour ma part je les ai surtout rencontrés...dans les paroisses implantées en milieu économique favorisé, comme de très logiquement.
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Écrit par : Charles-Marie / | 09/01/2013

@ Charles-Marie

> Je ne doute pas des fruits spirituels que portent les communautés nouvelles, dont plusieurs commentateurs de ce blog, sans parler de PP lui-même, sont des témoins vivants. En revanche, j'affirme, parce que c'est du vécu, que dans certaines paroisses gérées par ces communautés, ceux qui n'ont pas le code vestimentaire caractérisant un certain milieu social sont regardés de travers quand ils viennent y assister à la messe. Si ce n'est pas du repli sur soi, je ne sais pas ce que c'est.
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Écrit par : Mahaut / | 09/01/2013

@ Yves Gairaud, et tous!

> En quoi ce projet de loi concerne-t-il l'Eglise? Alors en quoi la misère, les migration ou la paix dans le monde la concerne-t-elle alors?
Et puis sachez ceci, copié de Wikipédia mais que j'avais vu par ailleurs: "Si la Suède n'est pas le premier pays à légaliser le mariage homosexuel, c'est le premier à inclure dans la législation l'interdiction de refus du mariage religieux pour les homosexuels. Les pasteurs ont le droit de refuser individuellement mais l'Église luthérienne (religion majoritaire du pays) a l'obligation de trouver un pasteur pour procéder au mariage homosexuel"
Au départ, je n'y avais attaché qu'une importance limitée, croyant que l'église luthérienne était encore d'Etat, mais non, plus depuis 2000, c'est donc une ingérence extérieure directe dans le droit de cette église. Il faut donc s'attendre à ce qu'un jour nos sociaux démocrates d'ici punissent les discriminations que fait l'Eglise catholique, en y ajoutant par exemple l'obligation d'ordonner des femmes.
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Écrit par : Pierre Huet / | 09/01/2013

FORTE ET VIVANTE

> Même si les charismatiques ont eu et ont encore (moins, il est vrai) des attitudes déconcertantes et parfois fort indisciplinées, par exemple en ignorant superbement les mises en garde des évêques successifs de Mostar quant à Medjugorge, il faut reconnaître qu'ils sont animés par une foi très forte et vivante. Sous cette impulsion, ils font preuve d'un réel dévouement dans bien des paroisses, ou ils ne sont pas repliés sur eux-mêmes, loin de là.
Qu'on soit mal à l'aise face à leur style, ça se comprend, mais de quel droit médirions nous-nous d'eux, dès lors qu'ils sont acceptés par l'épiscopat?
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Écrit par : Pierre Huet / | 09/01/2013

@ Charles-Marie

> l'ordre moral est déjà partout, mais nous ne le voyons pas parce qu'il est dans le vent quand nous l'imaginons avec des mots d'hier sentant la naphtaline. Pourtant nous avons l'équivalent de la Gestapo, des camps de redressement et de l'Epuration tout à la fois.
Ainsi lorsque M. Peillon accuse par avance les professeurs du privé d'être responsables des suicides à venir de jeunes en mal-être d'identité sexuelle,... si nous débattons de la loi sur la mariage dans nos établissements (oh, c'est insidieux juste comme il faut pour que les intéressés sentent la menace quand de l'extérieur on ne voit que du feu:il fait de la prévention avec une diligence louable, -comme il a souci de nos enfants!), on est dans les techniques d'intimidation des régimes totalitaires.
Quand je reçois un courrier de l'Assurance Maladie me prévenant que si je suis à nouveau malade (pardon: en arrêt maladie), le médecin de la CPAM contactera mon médecin traitant pour "apprécier si ces arrêts successifs sont bien une réponse adaptée à votre état de santé", avec pour formule de politesse ambigüe: "Avec toute mon attention", on est plus que dans la simple suspicion (alors ils contacteraient directement mon médecin en économisant un courrier), on est clairement dans la menace. Quelle tête va faire mon médecin s'il le contacte? Quelles répercussions pour le patient que je suis? Plus le droit d'être malade avant un an... Je suis un mauvais citoyen, l'endettement c'est moi.
Quand je reçois des mails collectifs faisant de l'humour vache sur les chômeurs en vacances en Tunisie, que je retrouve sur mon mur facebook des incitations à la haine des musulmans, des Arabes, des étrangers (souvent de l'humour, mais aussi de la franche et naïve indignation) postés par des gens honnêtes, adorables, bien-pensants!, je vois l'épuration qui se prépare pour exécuter demain les déclarés-responsables de la crise d'aujourd'hui. Nous sommes en train de dresser des listes,et la crise aidant, nous ne manquerons pas de volontaires pour se donner l'impression de reprendre en main leur destinée de Français en organisant des rafles. Et le rapport avec le 13 janvier? Il est tout trouvé dans le ralliement opportuniste du FN, qui pour le coup court après la droite "décomplexée" (comprendre: sans scrupule, prête par exemple à cogner du clandestin pour plaire aux chômeurs qui votent extrêmes, ce qui ne coûte rien,- et fait bien rire!) de Copé. Tout le monde cherche son bouc émissaire, et dresse sa liste de ce qui se fait et ne se fait pas, et si tous s'y conformaient alors il n'y aurait plus de crise!, c'est tellement plus confortable que de retrousser les manches pour reconstruire, ensemble, notre monde qui s'effondre. Voilà ce que je vois. Des discours et de fatwas de toutes les couleurs, tandis que nous nous enfonçons toujours davantage, parce-que personne ne se déleste de ses petites richesses, quelles qu'elles soient, pour alléger le navire le temps de construire l'arche de l'avenir, et que bien peu nombreux sont ceux qui, dans l'indifférence voire les moqueries,ont commencé à rebâtir.
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Écrit par : Anne Josnin / | 10/01/2013

@ Anne :

Merci de cet éclaircissement.
"discours et fatwa de toutes les couleurs (...) parce que personne ne se déleste de ses petites richesses", je comprend tout à fait ce point de vue.
C'était plus la notion de "moral" que je ne comprenais pas. Mais je conviens tout à fait le problème qui surgit de plus en plus d'un discours très rigide de l'ordre établi et qui voue au pilori ceux qui s'en écartent.
a ce titre l'exemple du Christ à suivre est éclairant il dit où est et montre la vérité et la vie, mais rejoint les exclus dans leurs malédictions et leurs souffrances sur la Croix.
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Écrit par : Charles-Marie / | 11/01/2013

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