Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

06/01/2013

Epiphanie : le cosmos parle du Christ

L'étoile des mages a réellement existé

Oldest-Superluminous-Supernova-Found-12-Billion-Years-Ago.jpg

 


L'étoile et les mages vus par les médias

Le Point.fr - 05/01/2013 à 12:19 : « Un phénomène céleste exceptionnel a bien eu lieu au moment de la naissance de Jésus-Christ » - « ...Jupiter et Saturne se sont rapprochées trois fois de suite dans l'année, en juin, septembre et décembre, un ballet spectaculaire qui n'a pas pu passer inaperçu... Une conjonction qui aurait très bien pu pousser des grands prêtres de Perse, férus d'astronomie, à se rendre en Palestine pour en avoir le coeur net. "Les écrits de l'Ancien Testament, notamment le Livre de Daniel, font mention de la venue d'un grand roi sur ces terres, souligne l'astrologue et écrivain Denis Labouré. Depuis l'exil des Juifs à Babylone, les lettrés perses connaissaient parfaitement les traditions rapportées par ces textes. [...] une longue tradition orientale rapporte que certaines conjonctions de Jupiter et Saturne annoncent la naissance d'un empire, d'un maître ou d'un prophète. Celle de l'an 7 av. JC s'est produite dans la constellation des Poissons, or toute constellation faisait référence à un morceau du monde connu. Et celle des poissons indiquait, entre autres, la terre de Palestine..." Quelques mois plus tard, un nouveau phénomène extraordinaire se produit plein ouest : le 20 février de l'an 6 avant JC, la Lune et Mars rejoignent Jupiter et Saturne au soleil couchant. Ce paquet d'astres lumineux, teinté d'orangé avec la présence de Mars, devait être extraordinaire pour des astrologues arrivant de l'est. Serait-ce enfin la fameuse "étoile" qui guida les mages ? Tout semble cette fois concorder : en l'an 6 avant JC, le roi Hérode est toujours en vie et les historiens situent la date de naissance du Christ entre l'an 8 et l'an 4 avant notre ère […] Un étrange phénomène céleste a bel et bien remué prêtres, princes et scientifiques à l'aube de l'ère chrétienne. »

 

L'étoile et les mages commentés par Benoît XVI

«  La grande conjonction de Jupiter et Saturne dans le signe zodiacal des Poissons en 7-6 avant JC semble être un fait vérifié [1]. Elle pouvait orienter des astronomes du milieu culturel babylonien et perse vers le pays de Juda, vers un 'roi des Juifs'. […] Si les Mages qui, guidés par l'étoile, étaient à la recherche du roi des Juifs [2], représentent le mouvement des peuples vers le Christ, cela signifie implicitement que le cosmos parle du Christ ; et que cependant, pour l'homme dans ses conditions réelles, son langage n'est pas pleinement déchiffrable. Le langage de la création offre de multiples indications. Il suscite dans l'homme l'intuition du Créateur. Il suscite, en outre, l'attente, ou plutôt l'espérance, que Dieu se manifestera un jour. Et il suscite en même temps la conscience que l'homme peut et doit aller à sa rencontre. Mais la connaissance qui jaillit de la création et se concrétise dans les religions peut aussi perdre l'orientation juste, au point de ne plus pousser l'homme à se mouvoir pour aller au delà de lui-même, mais de le pousser à se fixer dans des systèmes avec lesquels il croit pouvoir affronter les puissances cachées du monde... »

 

Les mages vus par saint Charles Borromée

« Remarquez ici l'insigne Providence de Dieu, qui a conduit à lui diverses personnes par des moyens différents. Les mages virent une étoile. Et que firent-ils à cette vue ? Aussitôt, ils s'engagent dans un chemin dont ils ne voient pas le terme, et suivent l'astre, en laissant derrière eux leurs femmes, leurs enfants et leurs jouissances domestiques; Ni les rigueurs de la saison, ni les difficultés de la route ne les arrêtent. Faisant fi de toutes ces choses, ils se disposent sans délai au départ. Voici que des mages viennent de l'Orient ! Bienheureux, en vérité, ceux qui répondent ainsi, sans tarder, à l'appel de Dieu ! Et par quelle variété de moyens ne nous appelle-t-il pas sans cesse ! Il nous appelle par les fléaux, par les bienfaits, par des présents ; Il nous appelle par des promesses, par nos dangers propres et par les exemples des autres. Je dirai plus, Il nous appelle par les péchés eux-mêmes ; et il ne faut pas nous en étonner, puisque, dans sa sagesse infinie, Dieu tire le bien du mal. »

 

L'Epiphanie dans la liturgie catholique des Heures 

 

'' Qui es-tu, Roi d'humilité

Roi sans palais, roi sans armée ?

Nous sommes venus t'adorer

Des bouts du monde

 

'' Nous ne savons pas bien comment

Un signe vu en Orient

A conduit nos pas au levant

De ta lumière

 

'' Regarde donc autour de toi

Dans les richesses qui sont là

Les nations qui ne savent pas

Que tu les aimes

 

'' Petit roi juif et Roi du ciel

Notre grand Roi, l'Emmanuel

Nous traversons ton Israël

Pour en renaître !

 

(hymne de la vigile)

 

 

_________

[1] Selon l'astronome du XVIIe siècle Kepler, au tournant des années -7 et -6 (date réelle probable de la naissance de Jésus) se sont simultanément produites une conjonction Jupiter-Saturne-Mars et une supernova, expliquant l'étoile très lumineuse et durable repérée par les "mages" : des astronomes-astrologues perses ou babyloniens. Des tables chronologiques chinoises signalent une étoile spécialement lumineuse en l'an -4. L'astronome Ferrari d'Occhieppo signale la symbolique des planètes pour Orientaux du Ier siècle : "Jupiter représentait Mardouk (principal dieu babylonien), et Saturne le peuple juif, d'où – sachant l'importance des astres dans l'Antiquité – la portée de l'événement aux yeux de ces astrologues."

[2] Donc aucune invraisemblance, ni dans une venue de "mages" en Judée sur l'interprétation d'un phénomène astral, ni dans leur étape à Jérusalem pour consulter les érudits locaux. Pour déclarer ce récit "visiblement légendaire", comme firent Prieur et Mordillat, il faut ignorer les cultures antiques (ou confondre le sobre récit évangélique avec les ajouts folkloriques médiévaux : le nombre de trois, le titre de rois, les trois noms fantaisistes, etc).

 

 

Commentaires

BENOIT XVI

> Occasion pour ceux qui ne l'auraient pas encore fait, de lire le livre du pape sur les évangiles
de l'enfance; On y trouve les derniers acquis de la recherche historienne, support de méditations profondes.
______

Écrit par : Sibil / | 06/01/2013

TOURNIER ET LE QUATRIÈME ROI MAGE

> Occasion aussi de relire la fin du roman de Michel Tournier "Gaspard, Melchior et Balthasar", où il prête aux Rois Mages des aventures insolites (sulfureuses puisque c'est Tournier)... et où il invente un "quatrième Roi Mage" : celui qui était arrivé trop tard pour adorer le Sauveur à sa naissance, et qui arrive à Jérusalem trente ans plus tard, à la suite de mésaventures tragiques.

« ...La cinquième personne interrogée l'adressa à un homme qui s'appelait Lazare, et vivait avec ses soeurs Marthe et Marie-Madeleine. Taor [le quatrième Roi Mage] se rendit à la maison de ce Lazare. Elle était fermée. Un voisin lui expliqua qu'en ce 14 Nisan, la loi commandait aux Juifs pieux de célébrer le festin de la Pâque à Jérusalem. C'était à moins d'une heure à pied, et bien qu'il fût déjà tard, il avait des chances de trouver Jésus et ses amis chez un certain Joseph d'Arimathie.
Taor se mit en route, mais au sortir du village il eut une faiblesse, car il avait cessé de se nourrir. Pourtant au bout d'un moment, soulevé par une force mystérieuse, il repartit.
On lui avait dit une heure. Il lui en fallut trois, et il n'entra à Jérusalem qu'en pleine nuit. Il chercha longtemps la maison de Joseph, que le voisin de Lazare lui avait vaguement décrite. Allait-il une fois encore arriver trop tard, comme à Bethléem, dans un passé devenu pour lui immémorial ?
Il frappa à plusieurs portes. Parce que c'était la fête de Pâque, on lui répondait avec douceur, malgré l'heure avancée. Enfin la femme qui lui ouvrit acquiesça. Oui, c'était bien la maison de Joseph d'Arimathie. Oui, Jésus et ses amis s'étaient réunis dans une salle de l'étage pour célébrer le festin pascal. Non, elle n'était pas sûre qu'ils fussent toujours là. Qu'il monte s'en assurer lui-même.
Il fallait donc encore monter. Une fois de plus, il arrivait trop tard. On avait mangé sur cette table. Il y avait encore treize coupes, sorte de gobelets peu profonds, très évasés, munis d'un pied bas et de deux peites anses. Et dans certaines coupes, un fond de vin rouge. Et sur la table traînaient des fragments de ce pain sans levain que les Juifs mangent ce soir-là en souvenir de la sortie d'Egypte de leurs pères.
Taor eut un vertige : du pain et du vin ! Il tendit la main vers une coupe, l'éleva jusqu'à ses lèvres. Puis il ramassa un fragment de pain azyme et le mangea. Alors il bascula en avant, mais il ne tomba pas. Les deux anges, qui veillaient sur lui depuis sa libération, le cueillirent dans leurs grandes ailes, et, le ciel nocturne s'étant ouvert sur d'immenses clartés, ils emportèrent celui qui, après avoir été le dernier, le perpétuel retardataire, venait de recevoir l'eucharistie le premier. » 

(Michel Tournier, "Gaspard, Melchior et Balthasar", Gallimard 1980).
______

message

Écrit par : PP / | 06/01/2013

DANS QUEL ETAT

> Beaucoup de cathos pratiquant "bien-pensants" voient dans les sciences divinatoires, dont l'astrologie fait partie , des pratiques et des investigations occultes à rejeter catégoriquement !
Un couteau peut se révéler être dangereux , il est tout de même utile d'en avoir un dans la poche.
Joseph fils de Jacob interprétait avec justesse les rêves d'un pharaon ... et son Pardon est une bombe d'Amour sur la terre .
D'autres "étriqués", d'un autre type, ont punaisé dans l'église une affiche de la fondation Lejeune du genre :"On arme des bateaux pour sauver les baleines et on laisse des embryons humains sans défense" ...
Quel rapport et quelle cuisine ?! et hop, l'écologie à la poubelle !
Les verts zavaient qu'à pas défendre le mariage gay avec Mamère ! Je ne vous parle pas de celui qui pense que Monsanto "fait" du Bio !!!
Seigneur , mon Dieu , ta Création ... dans quel état !?!
Epiphanie: Le cosmos parle du Christ au boulangers !
______

Écrit par : escargolibri / | 06/01/2013

PISTACHE

> Merci PP de me rappeler ce merveilleux récit et je repense aussi à quête de la recette du rahat loukoum à la pistache !
______

Écrit par : escargolibri / | 06/01/2013

QUATRE

> Effectivement, le nombre de trois fait partie de ces "ajouts folkloriques médiévaux" car comme chacun sait, ces scientifiques de l'époque étaient bien quatre : Gaspard, Melchior, Balthasar... et pis Fanny !
______

Écrit par : JF / | 06/01/2013

PONTMAIN

> Chez nous en Mayenne, tous les villageois de Pontmain, en 1871,ont vu 3 belles étoiles très brillantes, qui formaient un triangle parfait ! au centre de ces étoiles, 5 petits enfants, dont les enfants de la famille Barbedette, virent une très belle Dame, couronnée d'étoile, et purent voir apparaître ce magnifique message écrit en lettre d'or sous ses pieds : "Mais priez mes enfants, Dieu vous exaucera en peu de temps! Mon fils se laisse toucher". Ces 3 belles étoiles les villageois ne les avaient jamais vus auparavant, et ne les reverront plus jamais après non plus. La guerre de 1871 s'arrêta net, et les prussiens rentrèrent chez eux, en emportant malheureusement l'Alsace et la Lorraine.
PRIONS NOTRE DAME DE PONTMAIN DE PROTÉGER ENCORE LA FRANCE DES DÉGÂTS VENANT DE CETTE LOI DITE DU MARIAGE POUR TOUS; que l'étoile qui guida les mages, peut-être tout aussi miraculeuse que celles du 17 janvier 1871, nous guide à bon port.
Cher PP, vous devriez faire un post spécialement sur PONTMAIN, sur ces étoiles, comme du temps de mages, sachant que l'anniversaire est le 17 janvier, jour ou Dieu intervint spécialement pour la France, à Pontmain; d'ailleurs le cantique que chantaient les voyants n'était-il pas : "Mère de l'espérance, dont le nom est si doux, protégez notre France, priez priez pour nous, priez priez pour nous".
site du lieux de l'apparition :http://www.sanctuaire-pontmain.com/
dès la première page, vous pourrez y découvrir un petit film relatant magnifiquement l'apparition
en ces temps tout aussi troublés que ceux de 1871, nous avons un remède tout trouvé
très bonne année de Grâce à vous.
______

Écrit par : jean-christian / | 07/01/2013

@ Escargolibri,

> Je ne sais pas si nous pratiquons la même religion, je vous renvoie simplement au Catéchisme de l'Eglise Catholique n°2115 et 2116. Et le fondement biblique de ces articles se trouve au Livre du Deutéronome chapitre 18, versets 10 et suivants.


CB


[ De PP à CB - Avant de s'accuser de "ne pas pratiquer la même religion", et de courir ainsi le risque d'être injuste, il faut consulter l'histoire : l'astrologie a été tolérée (voire pratiquée) dans l'Eglise tout au long du Moyen Âge, jusqu'au milieu du XVIe siècle.
Jacques Arnould, théologien : "les prélats croyaient comme leurs contemporains que les astres étaient mus par des forces venant directement de Dieu, éventuellement des anges, et que les destins de l’humanité s’inscrivaient dans leurs trajectoires. Nous savons désormais que ce sont les lois de la physique qui règlent ces mouvements".
Aujourd'hui, "croire aux astres" revient à idolâtrer consciemment la matière, d'où la sévérité actuelle du catéchisme.
Je connais personnellement Escargolibri, et je peux vous garantir que nous pratiquons la même religion. Il n'y a pas à craindre pour la pureté rituelle de ce blog !!! Et je voudrais bien que les cathos sourcilleux cessent de lancer de l'eau bénite à la figure des suspects.
ps - On a aussi le droit de regretter que la campagne Lejeune paraisse opposer ce qui n'a pas à l'être, sans pour autant être pris pour un partisan de l'avortement.
ps2 - L'idolâtrie de la finance est autrement plus redoutable en 2013 que celle de l'astrologie. Regrettons que des cathos soient moins sourcilleux à l'égard de celle-là qu'à l'égard de celle-ci. ]

réponse au commentaire

Écrit par : CB / | 07/01/2013

LE COSMOS ET DIEU

> Le cosmos parle du Christ :
- "s'ils ne criaient pas, les pierres crieraient à leur place"
- à la mort du Christ, tremblement de terre, orage...
- résurrection du Christ : tremblement de terre
Coups de vent, rayons de lumière lors de manifestations célestes.
la plupart des abbayes sont installées au sein de la nature, proche de la beauté directement créée par Dieu et donc son visage.
"tu apprendras plus dans la forêt que dans les livres" disait St Bernard
Le cosmos, la nature parlent de Dieu, c'est logique puisqu'il n'y a pas de création sans Créateur.
Il y a un lien entre les deux. Pour l'homme du Moyen Age, c'était évident. A partir du 18e, on sépare tout (et on se croit malin).
Il y a autant d'erreur à prendre une force de la nature pour Dieu que de séparer la nature de lui.
______

Écrit par : zorglub / | 07/01/2013

LA SIBYLLE

> Rappelons aussi ce vers étonnant du 'Dies irae' qui ne semble pas choquer les catholiques attachés à la forme extraordinaire : "Teste David cum Sibylla", c'est-à-dire "David l'atteste avec la Sibylle".
Quoi ? La Sibylle, une prophétesse païenne ? Et dans un chant de la messe des morts ?
Eh oui.
______

Écrit par : JG / | 07/01/2013

Cher Patrice,

> Je vais vous dire franchement que je ne crains pas pour la "pureté rituelle" de votre blog que je fréquente depuis plusieurs années sans avoir trouvé de contradiction patente avec le Magistère.
Mais je maintiens quand même mon objection à l'égard du commentaire d'Escargolibri. Si malentendu il y a, je ne demande qu'à le lever.
Le commentaire en question affirme que certains catholiques auraient tort de rejeter en masse les sciences divinatoires. S'il y a quelque chose de bon à prendre dans les sciences divinatoires, je veux bien savoir quoi exactement. Ou alors on ne s'entend pas sur la notion de "sciences divinatoires". Votre explication ne me satisfait pas; puisque comme vous dites, la science a démenti les théories de ces "prélats".
Maintenant, que certains catholiques aient besoin de se convertir sur les questions écologiques et financières est une chose. Mais ça n'enlève rien à la pertinence de la condamnation qu'ils font de l'occultisme. Peu importe que l'on déplore leur façon de "jeter de l'eau bénite". Le Père Verlinde qui est un vrai ami de la nature combat fermement les chrétiens qui voudraient greffer le yoga, la magie ou autre chose sur le christianisme.

Bien à vous.
Cyril B.

[ De PP à CB :
- Vous n'avez pas trouvé dans mes écrits de contradiction "patente" avec le Magistère. Mais ne recéleraient-ils pas des contradictions dissimulées ? Cherchez mieux.
- Le P. Verlinde est sans doute un ami de la nature durant ses week-ends ; mais sa façon de présenter l'écologie comme une messe noire a contribué à la psychose écolophobe d'une partie des catholiques français. Or le P. Verlinde, dans ce domaine, manque fâcheusement d'information... et se répète en boucle depuis vingt ans. ]

réponse au commentaire

Écrit par : CB / | 07/01/2013

DIVINATION, PROPHETIE ETC

> L'Eglise s'est développée sur et au sein d'une société où la divination était de règle.
Qu'en regardant la nature, on puisse y discerner la trace de Dieu est une idée partagée par toutes les civilisations depuis toujours ; car toutes les civilisations ont une religion ; notre société occidentale contemporaine est la première et la seule à penser se construire sans religion (d'où un poids terrible sur les épaules de l'homme, qui se retrouve seul, à la fois responsable et solution de tout)
La question s'est posée très vite à l'Eglise : y a t-il contradiction entre la condamnation de la divination exprimée dans le Lévitique et le Deutéronome ("Il ne se trouvera au milieu de toi.. ni devin qui se mêle de divination, ni pronostiqueur, ni enchanteur, ni magicien, ni sorcier, ni personne qui consulte les esprits, ni diseur de bonne aventure, ni personne qui interroge les morts ; car quiconque fait ces choses est en abomination à l’Éternel") et l'Epiphanie ?
Il y a des prophètes, le don de prophétie est un don du Saint Esprit qu'on a le droit de demander mais il y a condamnation de la divination.
Cela a pris bcp de temps de décanter le tout : dans ma paroisse, il y a un vitrail du XVIe siècle, représentant les sibylles.
En effet, jusqu'au Concile de Trente on a longtemps cru discerner une annonce de la venue du messie ds ce qu'avait pu dire des sibylles .
- Prophétie : c'est comme la grâce, une vertu, une vocation ou un enfant : ça vient de Dieu. On peut demander, pas exiger.
Prophétie : par la bouche d'une personne Dieu met en garde des conséquences de nos erreurs, nous dit ce qu'il faut que nous fassions pour que "son règne vienne" ("préparez les chemins du Seigneur") ; c'est donc une grâce au sens que c'est donné et au sens que cela nous évite des catastrophes.
La prophétie vient de Dieu. Idem pour les songes. Dieu passe son temps à nous faire signe. Ne pas le croire c'est croire au dieu de Voltaire.
Le divination c'est l'homme qui cherche à savoir, en s'appuyant sur autre chose ou quelqu'un d'autre que Dieu.
- Devin, divination : on cherche à percer l'avenir. Donc on se comporte comme si celui-ci était fixé. Alors que l'homme est libre.
L'avenir seul Dieu le connaît; on ne peut le connaître que par Lui.
Or la divination ne s'adresse pas à Dieu.
On s'adresse à Dieu par la prière pour lui rester fidèle, pour savoir comment agir, dans le but de faire son salut parce que nous sommes pécheurs et appelés à la sainteté, nous sommes donc appelés à progresser donc rien n'est fixé.
Le prince du mensonge ne voit rien ds l'avenir mais voit tout dans le présent (sauf les pensées car l'esprit n'appartient qu'à Dieu) ; soit la divination ne dit que des mensonges, soit elle révèle effectivement des choses cachées qui se préparent certes, mais ce n'est pas "l'avenir".
- Les mages : ils ne cherchent pas à percer l'avenir, ils constatent dans le présent.
Ils constatent que le cosmos manifeste quelque chose qui pour eux ne peut être que la venue d'un grand roi.
D'où tirent-ils cela ?
Des travaux (pas assez nombreux) ont été faits depuis longtemps sur la question : l'existence des mages montre qu'un certain nombre d'éléments de l'espérance juive étaient connus et même partagés par d'autres peuples.
La révélation était faite au peuple juif mais "les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres " comme le dit la cananéenne à Jésus (comme l'a rappelé Vatican II, il y a des bribes de Vérité partagée avec les autres religions et le "package" le plus complet est dans le (judéo-)christianisme*.)
De plus lors de leur déportation à babylone, les Juifs ont pratiqué leur foi, on les a vu, on a dû certainement leur poser des questions.
Les autres peuples cherchaient : à Athènes était l'autel "au dieu inconnu"
Cyrus le grand, roi de perse, fait proclamer que Yavhé est le seul vrai Dieu et il permet aux juifs de rentrer chez eux et dfait reconstruire le temple.
Or en faisant cela, il accomplit une prophétie de Jérémie.
"Ainsi parle Cyrus, roi de Perse : Yahvé, le Dieu du ciel, m'a remis tous les royaumes de la terre, c'est lui qui m'a chargé de lui bâtir un Temple à Jérusalem, en Juda. Quiconque, parmi vous, fait partie de tout son peuple, que son Dieu soit avec lui! Qu'il monte à Jérusalem, en Juda, et bâtisse le Temple de Yahvé, le Dieu d'Israël c'est le Dieu qui est à Jérusalem. Qu'à tous les rescapés, partout, la population des lieux où ils résident apporte une aide en argent, en or, en équipement et en montures, en même temps que des offrandes de dévotion pour le Temple de Dieu qui est à Jérusalem."
Evidemment on peut penser que pour Cyrus, Yavhé est "le dieu du Ciel" donc un dieu parmi d'autres mais pour Isaïe cela ne change pas qu'il reconnaît son existence et qu'il est l'instrument dont Yavhé se sert : "Ainsi parle l’Éternel à son oint, à Cyrus, qu’il tient par la main, pour terrasser les nations devant lui, et pour relâcher la ceinture des rois, pour lui ouvrir les portes, afin qu'elles ne soient plus fermées"
C'est d'ailleurs Isaie au chapitre 9 qui proclame : "Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière, sur les habitants du sombre pays, une lumière a resplendi. (…)Car un enfant nous est né, un fils nous a été donné, il a reçu le pouvoir sur ses épaules et on lui a donné ce nom : Conseiller-merveilleux, Dieu-fort, Père-éternel, Prince-de-paix, pour que s'étende le pouvoir dans une paix sans fin sur le trône de David et sur son royaume, pour l'établir et pour l'affermir dans le droit et la justice. Dès maintenant et à jamais, l'amour jaloux de Yahvé Sabaot fera cela. "
Les mages avaient certainement lu ce texte. Il y avait une "internationale des interprêtes des textes religieux" et les Juifs n'étaient pas seuls à lire Isaie d'autant plus que bcp de juifs sont restés à Baylone.
Les mages, on peut le penser, connaissaient les prophéties juives qui annonçaient un grand signe de la venue d'un grand roi. Le jour où ils en ont vu un et de toute évidence éclairés par l'Esprit, ils ne se sont pas posés plus de questions (à méditer) et se sont mis en route.
L'Epiphanie est fondamentale car avec la rencontre du centurion Corneille, c'est ce qui a poussé à annoncer la Bonne Nouvelle aux non-juifs. Donc à nous.
Ce n'est pas une fête de rien du tout.

* judéo entre () car ce qui est chrétien est juif ; pour nous chrétiens, "judéo-christianisme" est en fait un pléonasme, Jésus "ne fait que" révèler ce qui était annoncé. "spirituellement, nous sommes des sémites" dixit Pie XI.
______

Écrit par : zorglub / | 07/01/2013

PSAUME 18

> Pour remettre l'astrologie à sa juste place, citons encore Benoît XVI dans l'Enfance de Jésus : "Ce n'est pas l'étoile qui détermine le destin de l'Enfant, mais c'est l'Enfant qui guide l'étoile" (p. 144). De manière concise et ciselée tout est dit. Cela me rappelle le Psaume 18 :
"Les cieux proclament la gloire de Dieu,
le firmament raconte l'ouvrage de ses mains
Le jour au jour en livre le récit
et la nuit à la nuit en donne connaissance."
______

Écrit par : Isabelle / | 07/01/2013

INVERSEMENT

> La démonisation de pratiques non techno-scientifiques est chez certains inversement proportionnelle à leur vénération du marché et du pseudo-rationalisme qu'il véhicule. Ainsi on condamne ceux qui soignent avec les plantes, l'homéopathie, l'osthéopathie, les médecines traditionnelles,... et tout ce qui n'arbore pas l'étiquette de conformité (qui aujourd'hui s'achète quel que soit le produit, pourvu qu'on ait le sou), au cri pourtant bien primitif de "Vade retro Satanas!".
La canonisation d'Hildegarde de Bingen est un bon critère de discernement: n'ayons pas peur à sa suite de chercher sans oeillères cartésiennes, mais dans cet esprit de contemplation et de don désintéressé, délestés de toute volonté de puissance, les richesses insondables que Dieu a mises dans Sa Création.
______

Écrit par : Anne Josnin / | 07/01/2013

Les commentaires sont fermés.