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26/11/2012

Catalogne : le mirage de "l'identité"

catalogne, indépendance, identité"A new european state" : slogan que récuse la gauche nationaliste.

Majorité aux indépendantistes... Senyores i senyors, si us plau, preguem es posin drets per escoltar l'Himne Nacional de Catalunya ! (ici). Mais ensuite on réfléchit :

 


68 % des électeurs ont voté : c'est la plus forte participation en Catalogne depuis 1988. En marche vers le référendum d'indépendance ? Pas si simple... Si les quatre (!) partis indépendantistes emportent deux tiers des 135 sièges du parlement de Catalogne, le principal d'entre eux – Convergencia i Unio (CiU), auquel appartient l'actuel président de la Generalitat, Artur Mas – perd douze sièges et se retrouve obligé de s'allier aux trois autres. Or il y a une divergence radicale entre eux : CiU est un parti de centre-droit acquis au libéralisme euro-américain. En revanche, le parti historique de l'indépendantisme (Esquerra republicana de Catalunya : la "Gauche républicaine", qui – elle – a doublé le nombre de ses sièges) est un parti contestataire sur le plan économique, comme les deux autres formations indépendantistes qui se classent à la gauche de la gauche... Et la cause de l'indépendance n'a la majorité que grâce aux seize élus de ces partis très à gauche. "C'est le signe qu'il y a des mécontents parce qu'aucun des hommes politiques n'a présenté de plan clair face aux problèmes de notre pays: la dette, le chômage, les difficultés de financement", explique à la presse Pedro Nueno, professeur d'économie à Barcelone.

Artur Mas, nationaliste de fraîche date, est surtout l'homme des intérêts spéculatifs, et s'est converti à l'indépendantisme pour deux objectifs : a) rompre la solidarité "espagnole" avec les régions plus pauvres ; b) "par la question de l'indépendance, faire que beaucoup des gens touchés par les coupes budgétaires n'y pensent plus" - dit à Libération un électeur du petit parti de la gauche indépendantiste CUP.

Par où Mas peut-il continuer ? Ou bien il recule devant les menaces de Madrid ("l'indépendance est un billet pour nulle part", fulmine Rajoy). Ou bien il organise le référendum avec pour indispensables alliés les nationalistes de gauche : ceux qui veulent profiter de cette indépendance pour faire sortir la Catalogne de la zone euro, annuler les privilèges consentis par Mas aux intérêts spéculatifs américains, et prendre la route d'un modèle économique de "démondialisation".

 

 

Commentaires

ELS SEGADORS

> On dira ce qu'on voudra, mais 'Els Segadors' est le plus bel hymne au monde. Et quelle belle histoire de jacquerie derrière !
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Écrit par : Siset / | 26/11/2012

"Mais ensuite on réfléchit "

> pourquoi "mais ensuite" ?
J'aime bcp les Catalans.
La Catalogne est riche mais elle a aussi bcp reçu de l'Espagne, c'est de l'ingratitude : "la solidarité va marcher dans l'autre sens, cassons-nous !"
La Catalogne se sert toujours de son passé républicain pendant la guerre civile mais en réalité la Catalogne a aussi complètement sombré dans le libéralisme économique et moral comme le reste de l'Espagne mais en plus la Catalogne de drape ds le mythe révolutionnaire maintenant que c'est la crise.
L'indépendance ? on en parle maintenant parce qu'il n'y plus de sous à recevoir de Madrid !
Parce que les USA font risette à la région depuis longtemps ; Barcelone, en port militaire pour la 6e flotte...
et à gauche c'est kif-kif : on vote à gauche maintenant qu'il n'y a plus de sous.
Notre Dame de Montserrat priez pour la Catalogne !
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Écrit par : zorglub / | 26/11/2012

> En fait de Mas, je préfère Nicolas, pilier droit du XV de France (et de l’USAP).
Clairement, quelque chose manque à l’Espagne – et à son peuple – pour apprendre à se tenir les coudes. Comme une grande équipe de rugby ?

@ Siset
Question jacquerie : je ne connais pas l’hymne dont vous parlez, mais je peux que vous dire que la soule (ancêtre du rugby) qu’on jouait avec les scouts avait un petit parfum de cet ordre !
Et puisque nous y sommes : à Notre-Dame des Landes, où la jacquerie ne cesse de s’étendre, un référendum local a été réclamé par la section de Loire-Atlantique du parti de Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République).
En l’occurrence, ce serait le bon sens.
En attendant, il est urgent de renouer le dialogue : la partie de soule (entre écolos et gendarmes) a assez duré, place à la troisième mi-temps !

Denis


[ De PP à Denis - Si vous ne connaissez pas ' Els Segadors ', cliquez sur le "ici" en tête de ma note ci-dessus. C'est l'hymne catalan. Et c'est effectivement magnifique. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Denis | 26/11/2012

RESTONS SOLIDAIRES

> Je comprends pourquoi certains médias privés flamands (Belgique du Nord)qui soutiennent le parti indépendantiste NVA relaient abondamment l'actualité en Catalogne.
En Flandre aussi, l'argument est économique : plus question de transférer de l'argent aux Wallons plus pauvres, il faut suivre le modèle allemand (tout pour les plus riches).
Et dire que ce parti se présentait (avant 2010) en cartel avec les Chrétiens Flamands (CD&V, cher à M. Van Rompuy). Heureusement, les yeux se sont ouverts mais un peu tard car les la NVA est créditée de 37% au dernier sondage + 9% pour les fascistes indépendantistes du Vlaams Belang.
Comme quoi l'austérité aveugle rique de mener à des comportements égoïstes de repli sur soi. Restons solidaires.
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Écrit par : Bernard Bxl / | 26/11/2012

ESPAGNOLISTE

> Remarquez que le mouvement catalan va de l'extrême gauche jusqu'au centre droit mais pas au delà. L'extrême droite catalane (je suppose qu'il y en a aussi une ?) est-elle "espagnoliste" ?
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Écrit par : églantine / | 26/11/2012

"Catalonia: A new european state"

> On avait remarqué que dans les manifs séparatistes, ils n'écrivent pas en catalan mais en européen (future langue morte dérivée de l'Américain). Cela signe le caractère mondialiste, c'est à dire libéral-libertaire, des séparatismes: affaiblir les Etats-nations par l'émiettement. Malgré toute la bienveillance qu'on peut avoir pour les spécificités et les histoires régionales riches et parfois tragiques (et je suis d'origine franc-comtoise alors j'en sais quelque chose), un éclatement des ensembles historiques actuels serait catastrophique.
Alors bien sur, il y a une difficulté en Espagne, c'est que le castillan n'est devenu une grande langue de civilisation que postérieurement au galicien (langue des Cantiguas d'Alphonse le Sage) et au catalan, alors que chez nous la langue d'Oui est aussi ancienne que celle d'Oc, dont le catalan est proche.
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Écrit par : Pierre Huet / | 26/11/2012

Les commentaires sont fermés.