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16/11/2012

Enseignement public aujourd'hui en France : les effets nocifs des suppressions de postes

Témoignage d'Anne, une lectrice de ce blog :



<< J’écris aujourd’hui pour porter à la connaissance des lecteurs de votre blog les conséquences humaines des suppressions de postes massives dans l’Éducation Nationale réalisées par la droite quand elle était au pouvoir.

Je suis titulaire d’un concours de recrutement dans l’enseignement secondaire depuis plusieurs années. À ce titre, j’ai connaissance de situations qui vont à l’encontre de bon nombre d’idées reçues ou d’affirmations d’hommes et femmes politiques. Comme je n’ai connu comme enseignante que la droite au pouvoir et qu’il est encore trop tôt pour tirer les bilans de la politique menée par Vincent Peillon, je ne peux pas parler que de ce que je connais. Ce qui suit n’est pas un plaidoyer pour le parti socialiste.

La réduction des effectifs dans l’Éducation nationale a été présentée comme le non-remplacement d’enseignants partant à la retraite. Pourtant, de très nombreux enseignants peuvent témoigner de suppressions de postes dans leurs établissements qui ne concernaient pas des professeurs partant à la retraire mais des collègues en activité. Quand un poste « saute », c’est automatiquement celui du collègue le plus récemment affecté dans l’établissement, indépendamment des possibilités de mobilité de celui-ci. Si le dernier arrivé a une famille, il perd son poste et doit participer au mouvement de mutation pour en obtenir un autre, certes à l’intérieur de l’académie dans laquelle il exerce, même si l’avant-dernier arrivé est célibataire et n’a pas donc pas le souci du travail de son conjoint. Et une académie, ça peut être grand. Pau et Périgueux sont tous deux dans la même académie, celle de Bordeaux, malgré une distance de 350 kilomètres. L’académie de Toulouse comprend Tarbes et Rodez, villes distantes de 300 kilomètres. Un collègue qui perd son poste à Pau peut être nommé à Périgueux selon les besoins du service. Pour éviter cela, les enseignants qui perdent leur poste bénéficient d’une bonification de 1000 points (nommée « mesure de carte scolaire »), ce qui doit en théorie leur permettre de retrouver assez facilement un poste. Mais ils sont rarement les seuls à perdre leur poste. Une collègue de l’établissement où j’exerçais a perdu son poste en même temps que trois autres professeurs enseignant la même discipline dans un rayon de vingt kilomètres. L’académie ne comptant pas qu’un seul département, et ce phénomène s’étant reproduit dans toute l’académie, les mutations de cette année-là ont donné lieu à des déménagements pas toujours souhaités. De plus, rien ne garantit que le poste sur lequel les enseignants ainsi mutés sont nommés ne sera pas lui non plus supprimé dans l’année ou l’année d’après. Or les points utilisés une année pour les mutations (sauf ceux d’ancienneté dans le métier, les bonifications liées aux rapprochements de conjoint et celles accordées en cas de perte de poste) sont perdus pour les mutations suivantes. La collègue de mon établissement attendait sa mutation depuis dix ans. Comme j’ai été mutée, je n’ai pas su où elle avait été nommée. Vu la situation, si elle exerce actuellement dans le département dans lequel elle excerçait depuis trente ans, c’est qu’elle a eu de la chance.

Le cas des TZR

Une autre situation méconnue est celle des TZR (titulaires sur zone de remplacement). Dans l’enseignement secondaire, il y a deux catégories de titulaires : les titulaires sur poste fixe et les titulaires sur zone de remplacement. Les premiers sont ceux que tous les parents d’élèves connaissent bien, en poste depuis plusieurs années, faisant partie des murs pour certains. Ils ne mutent que s’ils le demandent (ou que leur poste est supprimé). Les seconds sont les remplaçants, prêts à remplacer au pied levé le professeur absent pour une durée de plus de deux semaines (durée variable selon les académies ; dans certaines, avant trois semaines, le rectorat n’envoie personne). Ils sont titulaires dans une académie après avoir obtenu le CAPES ou l’agrégation et sont affectés sur une zone géographique délimitée à l’intérieur de l’académie, hors de laquelle ils ne peuvent pas être nommés. Cette zone géographique peut être un groupement de communes (dans le cas d’une grande agglomération), la moitié ou le tiers d’un département, un département entier ou même une académie entière pour les disciplines très rares. Puis ils sont affectés à l’année (en cas de mise en disponibilité ou de détachement dans un autre ministère de l’enseignant qu’ils remplacent, ou de congé longue maladie) ou pour des périodes courtes. Ceux qui sont nommés sur des périodes courtes ne sont pas toujours devant des élèves, mais ils peuvent remplacer n’importe quel enseignant de leur discipline, de la sixième à la terminale, en deux jours. Là encore, c’est pour la théorie. Qu’en est-il vraiment ? En réalité, la baisse drastique du nombre de postes a entraîné une baisse drastique du nombre de TZR, telle qu’il y a des académies et des disciplines où tous les TZR sont affectés à l’année avant la rentrée. En cas de maladie ou de congé maternité d’un enseignant, le rectorat doit donc faire appel à des vacataires.

Qui sont les TZR ? Ce sont ceux qui n’ont pas obtenu satisfaction sur leurs demandes de poste fixe et qui ont été affectés en extension (c’est-à-dire hors des vœux formulés) ou ceux qui ont demandé à l’être pour le cas où ils obtiendraient un poste dans un autre ministère. Tous ceux qui formulent une telle demande n’obtiennent pas le poste convoité. Dans cette deuxième catégorie se trouvent également les doctorants ou docteurs qui quittent un poste dans le supérieur pour en redemander un autre. S’ils n’ont pas de poste dans le supérieur, ils retournent dans le secondaire. Pour cela, ils obtiennent, à certaines conditions que je n’exposerai pas ici, des points de réintégration (1000) qui leur permettent, là encore en théorie, de passer devant tout le monde lors des mutations.

Dans toutes les académies où il y a des universités et des unités du CNRS (c’est-à-dire toutes), il suffit qu’il y ait un doctorant qui réintègre l’enseignement secondaire dans une discipline avec des points de réintégration pour modifier la donne. Or il est classique qu’il n’y ait qu’un seul TZR pour une zone de remplacement et pour une discipline données. Dans un tel cas, un célibataire qui réintègre l’enseignement secondaire après avoir enseigné dans le supérieur en ayant des points de réintégration passe devant la prof avec dix ans de carrière qui a trois enfants.

Un TZR ne peut pas refuser le poste sur lequel il a été affecté. Dans des cas très graves, il peut demande une révision d’affectation, par exemple s’il suit un traitement médical que son affectation interrompt à cause de la distance géographique. Ainsi, un enseignant qui est affecté à cent kilomètres de chez lui alors qu’il a des enfants n’a pas le choix : il doit prendre son poste.

C’est cette situation des TZR que je connais. Le manque criant de postes donne des situations ubuesques : affectations à cent kilomètres (ou beaucoup plus) du lieu de résidence, malgré les points de rapprochement de conjoint, dont on peut se demander s’ils méritent vraiment leur nom vu qu’ils ne suffisent plus à rapprocher des conjoints ; affectations à l’année dans deux établissements distants de plus de quatre-vingt-kilomètres (voire pire) ; remplacements « courts » (pas à l’année) à plus de cinquante kilomètres du domicile qui se succèdent. Un rectorat avait même proposé une affectation sur trois établissements à la fois, formant, pour simplifier, un triangle de soixante kiomètres de côté sur la carte de la région. Heureusement, l’intervention des syndicats avait permis de rectifier cela. Je vous laisse imaginer le casse-tête des chefs d’établissement qui doivent établir les emplois du temps à partir de telles nominations.

Les enseignants ainsi affectés ont trois solutions :

  • y aller en voiture, soit plus de deux cents kilomètres par jour, en tenant compte du fait qu’i faut être dans l’établissement pour 8h certains jours et ne pas le quitter avant 18/19h d’autres jours (à condition d’avoir le permis : l’Éducation Nationale ne l’exige ni à l’inscription aux concours ni lors de la titularisation)

  • y aller en transports en commun : encore faut il que l’établissement soit desservi par le train, ne nécessite pas pour le rejoindre de savantes combinaisons de trains et de bus et que les horaires de cette combinaison ne sont pas compatibles avec les horaires habituels d’un enseignant, ce qui n’est pas toujours le cas

  • loger sur place, donc louer un studio et payer les frais supplémentaires (assurances, gaz, électricité, Internet, plus tout ce qu’il faut pour le meubler, sans parler de la nourriture), ce qui implique d’être séparé de sa famille pour la semaine

 

Ces trois situations nécessitent de débourser chaque mois entre le quart et plus de la moitié de son salaire pour pouvoir aller travailler.

Reste évidemment aux enseignants nommés à l’année et en couple une quatrième solution : le conjoint démissionne pour suivre l’enseignant, en espérant trouver du travail sur place (ce qui dépend du dynamisme économique du lieu d’affectation, en plus de la conjoncture) et tous deux s’installent sur place. Or un poste de TZR est, par définition, provisoire, et l’enseignant peut très bien être affecté l’année d’après (c’est même tout à fait probable) à l’autre bout de sa zone de remplacement et devoir encore déménager. Les allocations chômage ne sont pas illimitées dans le temps, et, le plus souvent, les conjoints n’y ont pas droit car Pôle Emploi ne considère pas que cent kilomètres de déménagement soit une distance suffisante pour les obtenir.

Tout cela est rendu possible par le fait qu’il peut n’y avoir qu’un seul TZR nommé par zone de remplacement. Les rectorats font alors ce qu’ils doivent faire : nommer le seul TZR de la zone de remplacement dans l’établissement qui leur a adressé la première demande de poste. Rien ne peut leur être reproché. La cause de la situation est la baisse du nombre d’enseignants titulaires.

Ces temps de transport ont aussi un impact sur la qualité du travail accompli par les enseignants. Comment peut-on préparer quinze ou dix-huit heures de cours hebdomadaires, corriger des copies, recevoir les parents dans de bonnes conditions, assurer correctement le suivi des élèves quand on passe trois, quatre heures par jour, ou plus, dans les transports ? Comment peut-on ne pas être fatigué dans ces conditions, ou quand on est seul, à cent kilomètres de son conjoint, après une journée difficile et épuisante ? La qualité du travail de l’enseignant s’en ressent obligatoirement et les élèves pâtissent autant de la situation que les professeurs.

Évidemment, beaucoup objecteront (ou ont déjà objecté) que les enseignants ne sont pas les seuls dans cette situation, qu’il y a de nombreuses professions qui sont concernées, que des parents absents toute la semaine, voire plus, cela existe. Sont cités en exemples les commerciaux, les militaires, etc… À cela, je réponds que, généralement, les personnes concernées ont choisi leur métier en toute connaissance de cause et en acceptent les contraintes. De plus, les employés du secteur privé sont libres de choisir leur employeur et ils ne peuvent pas être mutés du jour au lendemain à trois cents kilomètres sans avoir leur mot à dire. C’est sans parler du salaire du commercial, qui est censé pouvoir gagner le double du salaire d’un enseignant et peut postuler à tout moment à un emploi plus sédentaire.

Et que dire des couples de fonctionnaires dont l’un est TZR et l’autre ne peut le suivre ? Doivent-ils se séparer pour ne pas être un obstacle à la carrière professionnelle de leur conjoint ?

Coupes sombres et mépris

Lorsque j’ai choisi mon métier, les coupes sombres dans les effectifs n’avaient pas encore commencé et la situation me permettait d’espérer une affectation compatible avec les obligations professionnelles de mon mari. J’entends également que je suis fonctionnaire et que le service de l’État passe avant tout. C’est un argument que j’aurais pu entendre si la mise en place de cette politique de réduction des effectifs ne s’était pas doublée de propos méprisants, sur l’ensemble de la profession, qui témoignaient de la piètre considération des plus hauts responsables de l’État envers ceux à qui ils demandaient d’être irréprochables dans leur service de la nation. De plus, la manière dont se déroulent les mutations donne à un nombre croissant d’enseignants l’impression d’être non plus des êtres humains mais des pions à caser sur des postes pour faire tourner la maison Éducation Nationale le moins mal possible.

La première objection me pose question. Comment peut-on dénoncer les atteintes répétées à la famille et accepter, voire même encourager, des situations où des conjoints sont éloignés pendant plusieurs jours sans l’avoir choisi, où des enfants ne voient pas leur père ou leur mère de toute la semaine alors que celui-ci ou celle-ci s’absente à contre-cœur ?

J’aurais pu mentionner ici encore de nombreux témoignages recueillis depuis quelques mois. Je me contenterai de citer cette phrase adressée à un jeune enseignant qui avait été affecté à trois cents kilomètres de son conjoint et de son bébé pendant son année de stage : « aujourd’hui, deux conjoints qui ont la chance d’être affectés dans la même région, c’est déjà bien et ils n’ont pas de raison de se plaindre ». Quel salarié du secteur privé accepterait cette situation sans se plaindre ?

Je ne crois pas que des mesures telles que le recrutement de « ses » enseignants directement par le chef d’établissement changeront les choses. À certaines injustices, elles en substitueront d’autres. Je ne sais pas quelle est la solution. Ce témoignage et ces éclaircissements veulent simplement montrer que, derrière une politique uniquement comptable de gestion des ressources humaines, il y a des femmes et des hommes qui subissent des conséquences parfois lourdes, pour eux, pour leur couple, pour leur santé. Lors des grèves et manifestations enseignantes, il a souvent été question de la « sécurité de l’emploi » pour refuser toute écoute des revendications des enseignants. Quand on se trouve affecté dans des conditions difficiles, la « sécurité de l’emploi » se résume souvent à « la sécurité du salaire qui tombe chaque mois » et n’est plus une motivation suffisante pour souhaiter continuer à exercer ce métier. Les contraintes liées au métier d’enseignement, et au statut de TZR, sont pires que beaucoup de contraintes du secteur privé. Mais nous ne pouvons pas demander de disponibilité (congé sans solde) en cours d’année ou juste avant la rentrée, parce que l’affectation proposée est catastrophique : les rectorats refusent, parce qu’il leur faut alors trouver en urgence un autre enseignant à affecter sur le poste. Nous ne pouvons pas non plus démissionner du jour au lendemain : bien souvent, nos diplômes ne nous permettent que d’enseigner. Malgré cela, nous sommes encore vus par une partie de la population comme des privilégiés, alors que le taux de démission des stagiaires et des néo-titulaires ne cesse d’augmenter. Aujourd’hui, plus aucun domaine du monde du travail n’est facile à vivre, et on a trop souvent tendance à ne voir que ce que le métier d’autrui a de beau et d’agréable. À ceux qui envient nos avantages, je demande de peser les avantages et inconvénients de manière exhaustive avant d’émettre un jugement définitif.

 

 

Commentaires

MERCI

> merci de ce témoignage. Je partage ses constatations. Et lire cela, c'est un soulagement après avoir lu tant de bêtises hargneuses de la bourgeoisie libérale sur le "mammouth" et "l'armée soviétique". S'ils sont si malins, qu'ils viennent donc faire ce travail ! Pas de candidats, messieurs-dames ?
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Écrit par : emmeline / | 16/11/2012

Pas si simple

> Je comprends tout à fait et je n'entends pas minorer ce qui est vécu par des enseignants qui sont sacrifiés par l'Education Nationale pour faire "tourner la boutique". Le problème me semble t-il est autre. Cette description n'est que la conséquence d'une politique menée depuis des décennies.
Le fameux mammouth est tenu par une caste qui a fait rentrer les siens (combien de professeurs qui n'enseignent pas, le chiffre est parait-il hallucinant) dans les syndicats ou dans des commissions marqués par une idéologie libertaire et pseudo-collective. Tant que l'on ne tapera pas dans cette fourmilière, on ne pourra que relever les déficits ou les délires issus de ce système qui est le 1er budget de la nation.
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Écrit par : Elgringos / | 16/11/2012

@ Elgringos

> Ah, les profs qui n'enseignent pas! Ils n'enseignent pas, mais ils travaillent. Ils sont le plus souvent affectés sur des postes non-enseignants, ou détachés dans d'autres ministères. Pour être recruté dans l'enseignement supérieur, il faut, dans certaines disciplines, être titulaire du CAPES ou de l'agrégation. Les enseignants détachés dans d'autres ministères et n'enseignant pas dans le secondaire ne sont pas rémunérés sur le budget de l'enseignement secondaire. Ceux qui sont en disponibilité (en congé sans solde) ne sont pas des privilégiés, ils ne sont pas payés du tout, ou alors par un autre employeur s'ils demandent une disponibilité pour convenance personnelle. Quant aux enseignants qui n'enseignent pas parce qu'ils consacrent une partie de leur temps à leurs activités syndicales, ils connaissent une baisse substantielle de rémunération. Les syndicats ont leurs défauts, mais ils ont aussi de grandes qualités, notamment lors des affectations, quand ils se battent bec et ongles pour éviter le plus possible ce que j'ai relaté dans mon témoignage, quand ils interviennent en faveur d'un enseignant dont une maladie nécessite une révision d'affectation en catastrophe.
Les professeurs qui n'enseignent pas, les syndicats et les commissions, tout cela relève d'un fantasme libéral qui permet de justifier beaucoup d'atteintes portées à l'Éducation Nationale, et on voit rarement de données chiffrées sur les avantages obtenus par ces professeurs, leur nombre, ou de données objectives sur leurs fonctions exactes. Il y aurait beaucoup à faire pour faire faire des économies à l'Éducation Nationale, mais en se basant sur des données vérifiées, pas sur la machine à fantasmes.
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Écrit par : Anne / | 16/11/2012

@ Elgringos

> Ce qu'il faut rajouter, c'est qu'on pourra réformer tout ce qu'on veut, si les stagiaires et les profs récemment titularisés continuent à démissionner en masse et à préférer l'incertitude du chômage au statut de fonctionnaire, il ne va plus y avoir grand monde pour faire cours. Il est pour moi clair que les effets nocifs des suppressions de postes que j'expose ici contribuent à ces démissions en masse, bien qu'ils n'en soient pas les seuls causes. Réformer pour ne plus avoir d'enseignants, ça ne rimera à rien.
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Écrit par : Anne / | 16/11/2012

DE FAIT

> De fait, les positions acquises tiennent beaucoup de place dans la gestion du personnel de l'Education Nationale. C'est pourquoi on voit dans les établissements difficiles une grande proportions de jeune professeurs heureusement motivés mais peu expérimentés et guère soutenus pas la hiérarchie administrative. Mais au bout de quelques années, ils se mettent à comptabiliser leurs point pour obtenir une mutation dans leur région d'origine.
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Écrit par : Pierre Huet / | 16/11/2012

à Anne,

> il ne me semble pas que le problème de l'Education Nationale soit la baisse du nombre de postes mais le manque d'humanité dans le management.
Comme vous l'expliquez bien,pour le ministère de l'Education Nationale, un enseignant est un nombre (un ETP, 0,8 ETP,etc.) qui sert à remplir une case. Dans ce système mathématique, la situation personnelle de l'agent ne peut être pris en compte.
Ce management kleenex ne concerne malheureusement pas seulement l'Education Nationale mais toute la fonction publique et le privé.
Concernant les enseignants "non-enseignant", leur nombre est très important dans les rectorats et les services départementaux.
Ils effectuent un travail administratif tout en gardant les spécificités du poste d'enseignant ( ex : vacances scolaires).
Pour les syndicats dans la fonction publique, je ne trouve pas que cela relève d'un fantasme libéral mais d'une réalité. Une décharge de service ne diminue pas la rémunération de l'agent (heureusement !) et les abus sont légion. Beaucoup de difficultés que vous décrivez proviennent de cette co-gestion des syndicats ( ex :ce système de mutation paritaire).
Malgré tout, être enseignant reste l'un des plus beaux métiers au monde notamment pour un chrétien. Servir ses frères en leur apportant un savoir, qui leur permettra de s'épanouir dans la vie, est un bel acte de charité. Merci pour le travail que vous faites quotidiennement.
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Écrit par : PAC / | 16/11/2012

LE PRIVE

> Parent d'élève très impliquée, je suis d'accord avec l'absurdité et l'inhumanité de la gestion des effectifs.
Je suis donc tout à fait d'accord avec ces propos.
Mais je coince fortement sur cette opposition "profs -public" contre "privé". Vous auriez pu faire l'économie de cette simplification caricaturale qui gâche la portée de votre propos.
Je ne sais pas quelle est la profession de votre conjoint, mais, non, les employés du secteur privé ne sont pas toujours si libres de choisir leur employeur, ils peuvent être mutés du jour au lendemain à trois cents kilomètres sans avoir leur mot à dire (voir les reclassement en Pologne que certaines usines osent proposer lors d'un plan social) et les commerciaux ne peuvent pas changer de poste "comme ça" ni ne gagnent, pour ceux qui sont sur le terrain, des fortunes !!
Pour avoir longtemps travaillé dans le privé, de la TPE au grand groupe, et être aujourd'hui "précaire de la fonction publique" (qui, vous ne le soulignez pas, mais a une grande propension à faire appel aux CDD à répétition), je vois bien que la différence de gestion des ressources humaines du privé et du public s'amenuise, et les différences salariales aussi.
Donc, oui, pour dire que la gestion actuelle de l'Education Nationale est un vrai gâchis. Mais restons en là. Ce n'est pas en opposant les gens les uns aux autres que, quelque soit le sujet, nous serons mieux entendus ni plus crédible....
Cordialement,
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Écrit par : Axolotl / | 17/11/2012

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