04/11/2012
L'intégrisme ? qu'est-ce que c'est ?
Il suffit de s'informer pour le savoir...
Un lecteur m'écrit : "on est toujours l'intégriste de quelqu'un". C'est le genre de formules aimées du Français parce qu'elles semblent rassurantes à force de relativisme : que l'on soit "toujours l'intégriste de quelqu'un" signifie que le mot "intégriste"... ne signifie rien.
Vrai ou faux ?
Vrai : mais seulement d'une certaine façon, dans notre société marchande où les vocables perdent leur sens pour devenir des éléments de langage. Selon le basic french (idiome d'une société n'ayant plus de repères que ceux du marketing), "intégriste" veut dire "vraiment croyant" : donc "coincé", "hors des circuits consuméristes", pas bon client. Dans le même idiome, le contraire de l'intégriste est le catho "ouvert", ce qui veut dire en réalité "peu croyant" (donc "dans le circuit", "pas coincé" : bon client). Le basic french fait un grand usage du mot "intégriste", mais déclare intégriste tout catholique adhérant au Je crois en Dieu...
À ce compte, oui, on sera "toujours l'intégriste de quelqu'un" : mais dans un tel néant de sens que ça ne vaut pas la peine d'en parler. D'autant que le basic french n'est pas trop le langage de notre blog.
En revanche, si l'on revient à la substance des choses (les idées en chair et en os), le mot intégrisme retrouve son contenu historique, idéologique, sociologique. Il désigne une attitude précise. L'intégrisme ne manque pas de définitions chez les historiens du catholicisme, ni dans les dictionnaires de référence. Par exemple :
Le sens chrétien des mots, par Raphaël Ambrogi, préface du cardinal Paul Poupard (Tempora, 2008) :
<< Intégriste, n. et adj. - 1. Les adversaires (1907-1914) des modernistes. / 2. Les membres d'un mouvement qui, depuis le concile Vatican II, prétend défendre l'intégrité de la doctrine catholique, et qui s'oppose à toutes les évolutions. / 3. En Espagne, membres d'un parti politique qui avait pour ambition de soumettre l'Etat à l'Eglise. >>
Dictionnaire d'histoire de l'Eglise, par Guy Bédouelle [1] (CLD, 1994) :
<< Intégrisme - Il vaut mieux réserver le terme à ces mouvements de résistance aux idées modernes dans l'Eglise. C'est la signification de l'action que Mgr Marcel Lefebvre(†1991) a voulu mener dans le catholicisme après Vatican II, avec son séminaire d'Ecône, en Suisse, puis en consacrant trois évêques en défiant l'autorité du pape le 30 juin 1988. L'attachement à la messe dite « de saint Pie V » n'est que le symbole d'une contestation plus radicale de l'évolution de l'Eglise... La Déclaration sur la liberté religieuse du concile de Vatican II, et vingt ans plus tard la rencontre de prière organisée par Jean-Paul II à Assise en octobre 1986 avec les représentants de toutes les religions, lui ont paru le signe d'un redoutable indifférentisme. L'intégrisme est donc moins un refus des innovations plus ou moins maîtrisées par l'autorité dans le catholicisme, qu'une réaction de type philosophique à la conception des rapports entre l'Eglise et le monde adoptée par Vatican II. >>
Dictionnaire culturel du christianisme, par Nicole Lemaître, Marie-Thérèse Quinson, Véronique Sot et François Boespflug (Cerf-Nathan, 1994) :
<< L'intégrisme place l'âge d'or de l'Eglise dans un temps mythique de chrétienté (fin du Moyen Âge et pontificat de Pie V). Cette tendance à vouloir magnifier un moment de l'histoire de l'Eglise, comme modèle de « l'Eglise de toujours », se retrouve jusqu'aux partisans de Mgr Lefebvre refusant les décisions du concile Vatican II (1965). >>
Vocabulaire historique de culture chrétienne, par Paul Christophe [2] (Desclée 1991) :
<< Intégrisme : zèle intempérant et sans discernement qui se déploie contre les personnes d'opinions plus libérales [3] ou de jugement plus nuancé. >>
Dictionnaire des mots de la foi chrétienne, par 60 experts sous la direction d'Olivier de La Brosse, Antonin-Marie Henry et Philippe Rouillard (Cerf, 1989) :
<< Intégrisme. Attitude mentale de durcissement, dans la crise moderniste, de certains esprits conservateurs davantage soucieux de garder l'intégrité des formules que d'en chercher l'intelligence et de répondre aux questions nouvelles. / Par ext., se dit péjorativement de toute attitude mentale de fixation et de durcissement à l'intérieur d'un groupement qui évolue. Il est abusif [4] d'employer le terme, comme on le fait parfois, à l'égard de tout chrétien convaincu des valeurs d'obéissance et de tradition. >>
Noter aussi que l'attitude intégriste est trouble : au passéisme ecclésiologique elle lie obsessionnellement une mythologie pseudo-politique partagée entre nostalgies et phobies, et très présente aujourd'hui dans ces milieux (il est facile de le vérifier sur la Toile).
L'ensemble de ces caractéristiques crée un profil trop typé pour que n'importe qui puisse être « toujours l'intégriste de quelqu'un ».
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[1] Guy Bédouelle o.p. (1940-2012), théologien dominicain, recteur de l'Université catholique de l'Ouest de 2008 à 2011. Parmi ses oeuvres : Une république, des religions ; La réforme du catholicisme ; Les laïcités à la française ; L’histoire de l’Église ; Le temps des Réformes et la Bible.
[2] Paul Christophe : en 1991, professeur d'histoire à l'Institut catholique de Lille et au séminaire de Saint-Sulpice.
[3] "libérales" au sens des débats théologiques d'avant 1914 : non au sens actuel du terme.
[4] La sous-culture ambiante qualifie d'intégriste tout catholique professant sa confiance envers l'Eglise. Ce contresens n'empêche pas le véritable intégrisme d'exister et de nuire à l'Eglise. Les mêmes médias mettent d'ailleurs en vedette les agitateurs intégristes.
16:40 Publié dans Eglises, Idées | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : intégrisme, catholiques, christianisme
Commentaires
POLITIQUE
> Exception faite de quelques "théologiens" qui auraient fini sous le coup de la bulle 'Ad Extirpendam' s'ils avaient vécu au 13e siècle , l'intégriste sociologique standard - j'en ai dans ma province - est surtout un maniaque de politique fantasmée rétro et actuelle. La religion lui fournit le moyen de diaboliser l'adversaire mais en fait il n'y connaît pas grand chose, sans quoi il ne serait pas intégriste.
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Écrit par : bernard gui / | 04/11/2012
> le mobile politisé de l'intégrisme, c'est cela que le catho normal a du mal à comprendre.
Par exemple l'agitation de Civitas : sous couleur de défense de ceci ou de cela, c'est juste la tentative de construire une extrême droite concurrente de celle de Marine Le Pen, autour des anciens lepénistes virés du FN dans le cadre du "recentrage" philosophique de Collard & frères. Qui se laisse rouler par cette opération et s'en mordra les doigts après ? l'évêque de Corse et le pauvre Mgr Bagnard. Les autres ont l'air tout de même moins mal informés.
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Écrit par : fulup / | 04/11/2012
RIEN
> à BG - "La religion lui fournit le moyen de diaboliser l'adversaire mais en fait il n'y connaît pas grand chose, sans quoi il ne serait pas intégriste". Etrange de la part de gens qui se disent sauveurs de l'Eglise. Je parlais l'autre jour avec l'un d'eux, je me suis aperçu qu'il n'avait lu que des articles de journaux ("les bons journaux" bien sûr), jamais ouvert la Bible (Marcion pas loin), et que son catholicisme pur et dur était genre islam. Pas de quoi donner des leçons au pape comme ils font.
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Écrit par : clodion le chevelu / | 04/11/2012
PAR LES CHRETIENS
> On constatera judicieusement que, dans toutes ces définitions que vous donnez, l'auteur émet un jugement critique négatif, plus ou moins marqué mais toujours présent, envers l'intégrisme.
Or ces dictionnaires sont écrits apparemment par des chrétiens et contiennent le mot "chrétien" dans leur titre : ils expriment donc une pensée chrétienne. On conclura donc tout autant judicieusement que l'intégrisme est une déviance du christianisme ; mieux, que l'intégrisme est considéré comme une déviance PAR LES CHRÉTIENS EUX-MÊMES.
PMalo
[ De PP à PMalo - Le regretté P. Bédouelle, en particulier, était une autorité plus que respectée. Et c'est son avis qui est le plus sévère.]
réponse au commentaire
Écrit par : PMalo / | 04/11/2012
LES MEDIAS
> En revanche, le mot intègre n'est pas dans la liste du french basic, car trop en lien avec le sens de la justice et la morale.
Si l'on suit votre logique jusqu'au bout, on peut affirmer que les médias sont les nouveaux prophètes qui désignent qui sont les gentils, qui sont les méchants, les in et les out. Bien sûr en désignant les méchants, les médias se proclament eux-mêmes être dans le camp des gentils.
On dirait un scénario tiré d'une série B, mais qui est à peine une caricature de la réalité. Merci pour votre travail de fourmi terriblement nécessaire.
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Écrit par : Théophile / | 04/11/2012
L'INTEGRISME DANS LE TEXTE
> Quel meilleur exemple de la mentalité intégriste que ce manifeste tout récent, paru sur le site officiel de la FSSPX en ce mois de novembre ? C'est un majestueux monceau de bêtises, de déformations et surtout d'ignorance de la foi catholique :
" Oui, le 11 octobre 1962, la 3e guerre mondiale était déclarée contre l’Église par l’ouverture du concile Vatican II, et une guerre pas comme les autres, une guerre révolutionnaire, qui va donner à l’Église une nouvelle mission, celle de lutter pour l’homme, une révolution qui s’est opérée par une folle ouverture au monde.
En lisant les textes, en nous basant sur les textes, nous pouvons tranquillement affirmer que Vatican II est à l’Église ce que la révolution de 1789 a été pour le monde. D’où une crise qui s’en est suivie et qui n’est pas due à une mauvaise interprétation des textes, ni à un esprit dévoyé du Concile, mais au Concile lui-même. Si nous acceptons donc le Concile, nous devons accepter toutes les réformes qui en sont issues (nouvelle messe, nouveau rituel, nouvelle ecclésiologie, nouveau droit canon). Si en revanche, nous découvrons que les textes du Concile, non seulement mettent en péril l’intégrité de la foi, mais la trahissent, alors nous devons les refuser ainsi que les réformes qui en découlent.
Un coup d’œil rapide sur les principales erreurs du Concile est nécessaire pour donner ou redonner aux jeunes générations le sens du combat engagé par Monseigneur Lefebvre pour l’amour de l’Église, pour l’intégrité de la foi catholique.
" La collégialité
« En affirmant qu’il existe un double pouvoir suprême dans l’Église, en instituant un collège épiscopal permanent, le concile Vatican II a réduit le pouvoir du pape et des évêques au point de leur faire perdre leur caractère essentiel » (2)
Cette tendance à faire participer la base à l’exercice du pouvoir se retrouvera dans l’institution des synodes, conférences épiscopales, conseils presbytéraux, dans la multiplication des commissions, comme au sein des congrégations religieuses.
C’est toute une orientation démocratique de l’Église conciliaire qu’il faut dénoncer et combattre, car les pouvoirs résident non plus dans l’autorité mais dans le peuple de Dieu. Cette dégradation de l’autorité est la source de l’anarchie et du désordre qui règnent aujourd’hui dans l’Église. S’il est vrai que les évêques forment un corps constitué dans la mesure de leur origine commune (successeurs des apôtres) et de leur fonction commune (paître le troupeau) ils ne forment pas essentiellement – ni en permanence en acte – un collège au sens strict.
" La liberté religieuse
" En déclarant que chaque homme est libre de proférer sa religion, en prônant la liberté de conscience, le concile Vatican II a ouvert la porte au relativisme doctrinal, à l’indifférentisme pratique et à la disparition de l’esprit missionnaire dans l’Église pour la conversion des âmes. Cette déclaration servira de plus à fonder l’œcuménisme.
Il n’existe pas de liberté à professer une autre religion que la catholique puisque la profession d’une fausse doctrine implique nécessairement la corruption du libre-arbitre en amenant l’homme à agir contre sa raison.
" L’œcuménisme
" Les textes du concile Vatican II montrent clairement que la démarche œcuménique consiste à établir un dialogue avec les a-catholiques en prenant comme base ce qu’ils ont de commun avec les catholiques et en faisant abstraction des différences. Le Concile enseigne qu’il existe « une véritable union dans l’Esprit-Saint avec les hérétiques » (LG, 14), « une certaine communion imparfaite avec elles » (UR, 3).
Là aussi il y a bel et bien rupture avec la doctrine catholique qui déclare avec saint Cyprien que « l’Église catholique est le moyen unique de salut ». Comme le dit le pape Pie XI dans Mortalium animos, « puisque la charité a pour fondement une foi intégrale et sincère, c’est l’unité de foi qui doit être le lien principal unissant les disciples du Christ ».
Pie XI réfute le « vœu » exprimé par les partisans de l’œcuménisme que « tous soient un » en affirmant que « l’Église catholique a par elle-même l’unité promise par Jésus-Christ à son Église. L’union des dissidents ne peut être que le retour à la seule véritable Église qu’ils ont eu autrefois le malheur d’abandonner ». Au Concile qui parle d’une véritable communion dans l’Esprit-Saint avec les hérétiques, Pie XI répond : « Comment des hommes qui s’attachent à des opinions contradictoires, constitueraient-ils une seule et même société ? » (Mortalium animos)
Ainsi donc, seuls ceux qui professent intégralement la foi catholique font partie de l’unique arche de salut, et puisque la foi est leur grand trésor, l’Église a toujours réprouvé la participation des fidèles aux rites a-catholiques. Le Droit Canon va jusqu’à suspecter d’hérésie celui qui y participerait, car une telle participation appelée communicatio in sacris implique la profession d’une fausse doctrine puisqu’elle sous-entend l’intention d’honorer Dieu comme les non-catholiques. Or en la permettant, le Concile s’oppose au commandement de Notre-Seigneur qui dit à ses disciples : « Que celui qui n’écoute pas l’Église soit pour toi comme le païen et le publicain »
Dans le même ordre d’idées, il est impossible de concilier le texte du Concile Nostra Ætate, texte qui selon le Grand Rabbin Elio Taff « a introduit dans les rapports de l’Église avec le judaïsme une révolution » avec les si nombreux textes de l’Écriture que l’on peut trouver en saint Jean et dans les Actes des Apôtres.
Les Actes des Apôtres témoignent des vérités maîtresses énoncées en saint Jean par Notre-Seigneur et qui dicteront l’attitude des Apôtres vis-à-vis des Juifs.
On oublie trop facilement que devant les discours de saint Pierre, les chefs, les anciens, les scribes, arrêtèrent les Apôtres et les firent comparaître devant eux, leur interdisant d’enseigner au nom de Jésus-Christ.
Saint Paul n’a-t-il pas lui-même, devant l’aveuglement des Juifs, révélé ce dessein providentiel de Dieu ?
Les Apôtres, suivant l’ordre reçu du Seigneur, cherchaient à convertir les Juifs, et non à dialoguer avec eux. Bel exemple pour nous, le seul exemple à suivre.
Toujours dans le même ordre d’idées, le Concile Vatican II prétend que les musulmans adorent le même Dieu que nous puisqu’ils sont monothéistes. Cela est absolument faux puisque le dieu un des musulmans est anti-trinitaire ; les musulmans n’adorant pas la personne de Jésus-Christ, ils ne reconnaissent pas la divinité de Jésus-Christ. Il faut ici se rappeler que « tout esprit, dit saint Jean dans sa première épître, qui ne confesse pas Jésus-Christ n’est pas de Dieu, c’est là l’esprit de l’Antéchrist », ne faisant en cela que reprendre la doctrine de Notre-Seigneur.
Par ailleurs comment le Concile peut-il louer la morale d’une religion qui admet la polygamie et qui s’est répandue dans le monde par le fer et le feu, suivant le principe de la « Djihad » ?
Enfin quand on lit, toujours dans Nostra Ætate, les textes relatifs au bouddhisme, à l’hindouisme, à l’instauration d’une utopique fraternité universelle, y apparaît très nettement le fondement de l’attitude œcuménique, à savoir que toutes les religions sont plus ou moins bonnes, et qu’un dialogue est possible avec les autres religions.
Le Concile va même plus loin puisqu’il cherche une compréhension mutuelle d’où l’on espère que sortiront des apports mutuels. Hélas, il ne s’agit plus de convertir les âmes à Notre-Seigneur. La différence entre le catholicisme et les autres religions est d’ordre qualitatif. Si on l’admet plus ou moins, on dissout la doctrine catholique car cela présuppose que la religion catholique n’est pas la seule vraie religion, mais qu’elle n’est qu’une parmi d’autres. On reconnaît ici la tactique moderniste qui agit en deux temps : solve et coagula (dissous et rassemble). « Dissoudre l’Église catholique et regrouper toutes les religions ».
Léon XIII disait déjà de ce plan en 1884 que « Dans ce plan implacable, il est aisé de reconnaître Satan et son plan de vengeance ».
On peut dire dès lors que l’œcuménisme est l’équivalent d’un pacte avec les ennemis jurés de l’Église. Il existe dans l’humanité deux camps qui s’affrontent entre le bien et le mal, et le combat ne cessera qu’à la fin des temps. Cette opposition apparaît dès le livre de la Genèse ; par la suite durant tout l’Ancien Testament, Dieu manifestera son zèle pour châtier les peuples idolâtres. L’existence des deux camps qui départagent l’humanité est rappelée dans le Nouveau Testament par le vieillard Siméon qui prédit que Notre-Seigneur « sera un signe de contradiction ».
" Le dialogue avec le monde
" Au concile Vatican II, le dialogue avec le monde a fait l’objet de la constitution pastorale Gaudium et spes qui, comme l’écrit l’abbé Laurentin dans son commentaire, « aborde le monde non par voie d’autorité (…) pour en prendre la mesure avec le respect et l’humilité qu’appelle la considération de toute réalité humaine » comme considération préalable du dialogue.
Comment pourrait-on pourtant aimer le monde pour lequel Notre-Seigneur a montré son opposition et pour lequel il n’a pas prié ? En prônant le dialogue avec le monde, le Concile désire être écouté du monde. En effet, il l’est dans la mesure où il tient le même langage. Mais ce n’est pas ce que Dieu désire. Cette union adultère avec le monde résulte du désir de plaire aux hommes ! De là on arrive vite à l’attitude de Pilate qui justement pour ne pas déplaire aux homme fit flageller et mettre à mort Notre-Seigneur. Voilà où conduit le libéralisme conciliaire ; une éclipse de l’Église catholique. Ce que Dieu attend de nous est la prédication des vérités révélées, n’en déplaise au monde.
" La liturgie (Sacrosanctum concilium)
" L’attitude œcuménique du Concile Vatican II aura des répercutions notamment sur la constitution ayant trait à la liturgie. La liturgie conciliaire a trahi la foi en en éliminant ce qui est spécifiquement catholique dans le but de plaire aux protestants, à savoir : la spécificité du prêtre et la notion de sacrifice. On exalta ainsi la participation du peuple chrétien en s’appuyant sur le sacerdoce des fidèles ; cela se concrétisa par l’utilisation de la langue vernaculaire, par la possibilité de la communion sous les deux espèces comme chez les protestants, par le développement de « la liturgie de la parole » aux dépens du sacrifice. La notion de présence réelle sera également touchée par la diminution considérable des signes d’adoration. Enfin l’inévitable démocratisation de l’Église se manifeste par la concélébration. Ainsi s’amorçait la nouvelle liturgie qui devait aboutir sept ans plus tard à la nouvelle messe, qui « s’éloigne de façon impressionnante tant dans l’ensemble que dans le détail, de la théologie catholique de la Messe ». Le Père Joseph de Sainte-Marie a bien résumé un tel bouleversement : « Ceux qui ont fait le nouvel ordo l’ont construit selon une théologie qui n’est plus catholique notamment sur les trois points fondamentaux : du sacrifice eucharistique, du sacerdoce ministériel, de la Présence réelle ». Il s’agit bien d’une trahison de la foi.
" L’Église « peuple de Dieu »
" Il faut voir sans équivoque dans le chapitre II de la constitution Lumen Gentium au Concile Vatican II, la source des autres erreurs de ce Concile.
Le fait de mettre les laïcs et les clercs au même niveau sous-entend que l’Église est communautaire en sa base.
Ce texte a voulu remettre en question la notion d’appartenance à l’Église qui perd selon ses auteurs « son étroitesse et sa rigidité post-tridentine ». Sous prétexte que l’on définissait l’Église autrefois de manière univoque, on parlera d’une « Église unie avec les juifs et les musulmans, les baptisés qui ne professent pas la foi catholique, etc. »
On est là en véritable rupture avec ce qu’écrit Pie XII dans son encyclique Mystici Corporis: « C’est s’éloigner de la vérité divine que d’imaginer une Église qu’on ne pourrait ni voir, ni toucher, qui ne serait que spirituelle, dans laquelle les nombreuses communautés chrétiennes bien que divisées entre elles par la foi, seraient pourtant réunies par un lien indivisible ».
En touchant ainsi à la constitution de l’Église, le Concile en a fait un monstre parce que bi-céphale (par la création d’un double pouvoir suprême) et sans corps (peuple de Dieu réunissant plus ou moins tous les hommes).
" Conclusion
" Quand celui qui à l’époque était cardinal et qui est aujourd’hui pape, écrit dans son livre Principes de théologie catholique, « La déclaration sur la liberté religieuse est une tentative de réconciliation officielle de l’Église avec le monde tel qu’il est devenu depuis 1789 », alors nous pouvons dire que le concile Vatican II a été la 3e guerre mondiale qui doit aujourd’hui nous trouver aux premières lignes d’un combat qui ne cessera qu’avec la mort des idées que ledit Concile a engendrées.
50 ans après, le combat se fait long, il fait rage, et pourtant une immense partie du combat demeure l’attaque de la trahison du Concile et la défense du fortin de la foi.
Abbé Xavier BEAUVAIS "
[ fin de la reproduction de l'article publié sur le site 'La Porte latine' de la FSSPX, nov. 2012 ]
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Écrit par : henri butard / | 05/11/2012
AVEC CES TYPES-LÀ
> Une commission du Vatican a perdu son temps à discuter avec ces types-là ? alors qu'il y a tant à faire et d'urgence vis-à-vis des vrais problèmes ? Ben mon vieux...
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Écrit par : médéric / | 05/11/2012
L'INSULTE AU PAPE
> Vous avez vu l'insulte au pape dans la conclusion. J'aimerais savoir comment les "papistes" qui crypto-soutiennent la FSSPX (manif Civitas du 18 novembre) se démerdent pour cacher ça à leur public.
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Écrit par : jeanmi / | 05/11/2012
AU FOU
> Le concile c'était "la IIIe guerre mondiale contre l'Eglise" ? au fou !
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Écrit par : armand-jean / | 05/11/2012
@ jeanmi
> Parce que "la charité ne tient pas compte du mal. Elle excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout." (1 Co 13, 4-7)
Parce que la charité ne se résout jamais à abandonner quelqu'un, fut-il muré dans sa citadelle d'orgueil. Mais il faut être bien saint ou bien fou pour persévérer tant avec des entêtés pareils.
Faut-il continuer éternellement ce dialogue de sourds ? Si cela permet à certains d'ouvrir les yeux...
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Écrit par : Pema / | 05/11/2012
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