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30/10/2012

Affaire Google : l'aspect dont on ne parle pas

...vu par la commission Informatique et Libertés :

médias,google


 

Mandatée par les 26 autres autorités européennes de protection des données, la CNIL demande au groupe global-american Google (350 millions d'utilisateurs) "davantage de transparence et de précision" quant à son utilisation des données privées des internautes. Affichant depuis 1998 son ambition "d'organiser l'information à l'échelle mondiale et de la rendre universellement accessible et utile", Google collecte les données personnelles de ses usagers sur Gmail, sur le réseau "social" (!) Google+, et, bien entendu, sur son méga-moteur de recherche : les mots-clés tapés par l'internaute sont stockés pour "anticiper ses centres d'intérêt"  afin – officiellement – "de lui donner des réponses plus rapides". Ce stockage sert surtout à vendre aux annonceurs des publicités ajustées au profil de l'usager...

D'où un effet Big Brother, dénoncé par des associations de citoyens dans le monde entier. En vain jusqu'ici.

 Il y a neuf mois, Google avait annoncé un changement de ses pratiques en ce domaine. Mais ce qu'il se proposait ne remédiait en rien à l'intrusion ni à l'abus de position dominante. Au contraire : utiliser les données prélevées sur YouTube pour envoyer à l'usager des pubs par Gmail ou par le moteur de recherche, c'était resserrer l'étau du marketing intrusif. Les nouvelles règles Google "suggèrent l'absence de toute limite concernant le périmètre de la collecte et les usages potentiels des données personnelles", et "Google ne permet pas le contrôle par les utilisateurs de la combinaison de données entre ses nombreux services", proteste donc la CNIL. Elle demande de "renforcer le consentement des personnes pour la combinaison des données". "Nous avons bon espoir que le groupe se conformera à nos recommandations. Si d'aventure ce n'était pas le cas, nous avons les moyens de mettre en route une procédure contentieuse", souligne la CNIL.

Ceci relativise l'autre affaire Google, qui fait grand bruit ces jours-ci en France : le bras de fer entre le groupe US et les médias français. On sait que les directeurs de presse papier (en difficulté) s'agacent de voir les accès à leurs prolongements internet circuler gratis sur Google ; mais – outre l'imbroglio juridique du problème – ce n'est pas ce qui touche le Français moyen. Fréquentant la Toile bien plus* qu'il n'achète de journaux, ce Français moyen fait l'objet d'une pression commerciale psycho-intrusive. Il en est complice ? Ça reste à évaluer. Et même si c'était le cas, sa docilité serait en partie imputable aux sites "d'information" qui n'informent pas leurs lecteurs de ce formatage de la vie quotidienne (de notre vision de la vie), lié à ce que Jean-Paul II nommait le matérialisme mercantile... Quand je parle de sites d'information qui n'informent pas, je parle bien sûr des sites libéraux. Appelons les choses par leur nom.**

 

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* Là est la cause des difficultés économiques de la presse ? Non : ce n'est que l'une des causes. Il y en a d'autres, liées aux contenus. Signalons aussi que les médias pure player ne s'associent pas à la colère des médias papier contre Google. C'est significatif.

** Un nombre grandissant de catholiques français prennent conscience de la nocivité de l'idéologie libérale (annexe du libéralisme économique) en tant, notamment, que matrice de la christophobie. Je m'en aperçois tous les jours. C'est une joie.

 

Commentaires

SILENCE

> Silence assourdissant des blogs libéraux sur cette affaire.
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Écrit par : fulup / | 30/10/2012

QUAND C'EST GRATUIT, C'EST VOUS LE PRODUIT

> Un moteur de recherche respectant la vie privé : duckduckgo.com.
Google propose aussi de placer des pubs ciblées sur n'importe quel site qu'il le demande. Il ne se réduit donc pas à YouTube, Google.com ou gmail. Il est quasiment partout !
Sur le site duckduckgo on trouve quelques parades, ainsi que des explications très claires sur la création systématique de bulles qui enferme chaque internaute.
Mais de toute façon amazon et cie garde tout en mémoire. Des algorithmes sont désormais capables de deviner votre état-civil, vos ruptures sentimentales ou l'arrivée des naissances en étudiant par exemple uniquement ce que vous consommez. Le livre 'The power of habit' de Charles Duhigg est très éloquent sur ce sujet.
Quand c'est gratuit, c'est vous le produit !
À la place de Twitter, certains préfèrent payer un abonnement pour garder leur liberté. App.net par exemple à 5$ par mois.
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Écrit par : Théophile / | 30/10/2012

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