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29/10/2012

Au nom de la croissance : "on nous fait bazarder des produits encore utilisables"

Dossier de Libération (ici , + enquête de Coralie Schaub) :



Extrait :

<< ...L’obsolescence programmée, au sens large, s’avère donc bien plus insidieuse qu’un vulgaire travail de sape des ingénieurs. Celle que privilégie notamment Marie-France Corre, consultante indépendante et ancienne de l’UFC Que choisir. "Cela consiste à contrôler la durée de vie des produits par différents moyens afin de favoriser leur renouvellement, explique-t-elle. Trouver un iPhone 3 moche, c’est aussi de l’obsolescence programmée. Lors du passage à la TNT, personne ne nous a obligés à acheter un écran plat. Nous sommes culturellement programmés pour cela […]". L’obsolescence programmée multiplie donc les astuces pour créer le besoin d’acheter. Concevoir des appareils irréparables (seuls 44% de ceux qui tombent en panne sont réparés, selon l’Ademe*) : pièces détachées peu disponibles et hors de prix, produits indémontables (comme ces accumulateurs d’Iphone moulés dans le plastique), sophistication exigeant un bac +12 en électronique… Ou les rendre incompatibles : essayez donc de brancher le nouveau chargeur de l’iPhone 5 sur les précédents joujoux d’Apple ! [...] «On ne se sépare plus d’un ordinateur parce qu’il ne fonctionne plus mais parce qu’il devient trop lent à cause de logiciels trop gourmands : écrire un texte sous Microsoft Office demande 71 fois plus de mémoire vive qu’il y a douze ans», déplore Frédéric Bordage... >>


* Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie.

 

consumérisme,obsolescence programmée,écologie,décroissance

Commentaires

ON PARIE

> On parie ? en dehors de ' La Croix ', ' La Nef' , ' Terre solidaire ' (et peut-être l'HN dans une des pages non contrôlées par des tardigrades à éperons), aucun journal (papier) catho gaulois ne parlera de ce problème ?
Question subsidiaire : devinez pourquoi.
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Écrit par : ned / | 29/10/2012

LA VIE ?

> Allez, je mise sur l'hebdo La Vie pour évoquer le problème, peut-être aussi pour parler du peuple Guarani-Kaiowa (www.raoni.com) , là-bas c'est la forêt qu'on transforme en poubelle toxique , pour quelques barils de plus . Je n'ai toujours pas de tel portable et je m'en accommode très bien . L'obsolescence programmée est déjà un vieux truc, mais aujourd'hui ils mettent le curseur très "haut" ! Un vieux vélo hollandais, ça a de la gueule !
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Écrit par : escargolibri / | 29/10/2012

ENCORE ET ENCORE

> Au moins "bazarder" ce n'est pas jeter , c'est une consolation pour ceux qui n'ont pas les moyens du neuf et du "dernier cri" ... Tant que la vieille bécane tourne encore un peu ! Mais on fabrique , on fabrique encore et encore, pour que les riches achètent , achètent et enrichissent les plus riches ...
C'est épuisant tout ça !
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Écrit par : escargolibri / | 29/10/2012

GÂCHIS

> Je suis bien contente que l'on évoque ce problème. Je n'ai toujours pas digéré d'avoir dû racheter un nouveau téléphone portable il y a deux ans. Le mien fonctionnait très bien, mais la batterie ne tenait plus la charge, nécessitant une recharge quotidienne. Et plus de batterie sur le marché, bien sûr. Ce gâchis me rend folle.
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Écrit par : Barbara / | 30/10/2012

NOUS NE LAISSERONS PAS DE TRACES

> En matière d'obsolescence: essayez de trouver au coin de la rue une pellicule photo argentique et un photographe pour la développer... Et pourtant mon vieil appareil fonctionne parfaitement. Combien d'emplois ont été détruits avec ce progrès? Aujourd'hui, nous sommes obligés ou presque de passer par internet pour tirer des photos qui ne se conserveront pas. Grâce à l'obsolescence et aux supports informatiques généralisés, nous sommes la première génération qui ne laissera pas de trace d'elle (sinon la pollution) après 100 ans !
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Écrit par : Benoit C / | 30/10/2012

@ Barbara.

> Les portables actuels ne tiennent pas forcément plus d'un jour sans recharge, tant ils sont gourmands en énergie. Vous auriez pu garder encore le vōtre, non :-)
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Écrit par : Théophile / | 30/10/2012

100 ANS

> Il ne faut pas voir les choses exclusivement en noir. En ce bas-monde, il y a encore des objets conçus pour durer (en l'espèce, 100 ans sans entretien particulier, d'après les spécialistes) :
http://fr.wikipedia.org/wiki/AK-47
Un produit d'avenir, je vous le dis ! La tradition au service des lendemains qui chantent !
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Écrit par : Feld / | 30/10/2012

CHANGEONS DE CIVILISATION

> Les industriels cités par Libé prétendent qu'on trouve peu d'exemples de produits conçus pour une courte durée de vie.
De qui se moquent-ils?
Un exemple : les chemises pour homme. J'en ai acheté en Thaïlande il y a 6 ans, elles sont... indestructibles !!
En revanche, celles vendues dans la confection française voient leurs cols et leurs manches usés au bout de 18 ou 24 mois !!
Et que dire des meubles de la grande distribution, qui partent si vite en morceaux, alors que mon armoire achetée chez un antiquaire remplit ses bons et loyaux services depuis... 1720 !!!
Vite, changeons de civilisation !
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Écrit par : Clément Cassiens / | 31/10/2012

@Théophile

> croyez que j'ai fait le maximum. Je devais débrancher et rebrancher le chargeur au minimum une dizaine de fois pendant la charge pour obtenir ce semblant de résultat, sinon l'appareil restait en service environ 15mn. Et quand je dis que la charge tenait une journée, je veux dire 8 heures en l'absence d'utilisation. Je ne suis pas une utilisatrice fanatique, mais un téléphone portable c'est normalement conçu pour à l'occasion recevoir et passer des appels. Et le rechargement de la batterie ne doit pas demander une surveillance constante pour s'effectuer.
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Écrit par : Barbara / | 31/10/2012

ENCORE

> A la campagne, j'ai des mouchoirs de mon arrière-grand père (mort en 1927) et des torchons, encore utilisés, de la soeur de celui-ci, morte en 1903. On le sait par les initiales brodées. Quant à la vaisselle et aux meubles, n'en parlons pas.
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Écrit par : Pierre Huet / | 31/10/2012

PLUSIEURS PROCESSUS

> Discussion intéressante, mais qui, finalement, entremêle plusieurs processus.
*la mise hors d’usage effectivement programmée comme l’exemple de l’imprimante montrée dans le documentaire d’Arte. Par nature, cela ne peut être introduit que dans un système comportant des fonctions de comptage ou d’horloge, ce qui est, il est vrai, de plus en plus vaste.
*La distribution de produits à très bon marché et de qualité correspondante. Malheureusement cela fausse la perception de la valeur des choses aux yeux du public.
* l’emploi de pièces de qualité mal maîtrisée dans un appareil, pièces souvent achetées à l’extérieur par le constructeur qui les intègre. C’est délibéré ou non, résultant d’un prix trop tiré et d’un contrôle insuffisant par l’industriel utilisateur. Bien entendu, la mondialisation à été très néfaste sur ce point vue en exacerbant la concurrence et en créant une offre de pièces technique difficilement contrôlable mais tentante en raison de la pression concurrentielle et actionnariale sur les coûts de production.
Il faut avoir à l’esprit qu’il est difficile de maîtriser la durée d’une pièce quelconque car on en connaît pas toujours les conditions d’utilisation particulièrement dans le domaine des véhicules ou on ne peut raisonner qu’en termes de probabilités. Le souci de leurs fabricants n’est pas d’avoir une durée maximum, mais au contraire d’avoir le moins d’ennuis possible pendant la période de garantie et même après, question de notoriété.
* les normes étatiques ou non résultant de compromis techniques comme le cas des lampes à incandescence, en l’occurrence compromis entre efficacité lumineuse et durée, ou encore les règles de sécurité des véhicules. Et dans le domaine de la sécurité, elles sont de plus en plus sévères : ainsi la fabrication ou la vente de 2CV ou de R4 neuves pas assez rigides et trop polluantes serait illégale en Europe.
*L’obsolescence au sens propre due à l’évolution naturelle, si on peut dire, des industriels (mais c’était déjà vrai pour les potiers de l’antiquité). Quand une équipe d’ingénieurs ou de techniciens a mis au point un produit quel qu’il soit, qu’en fait-on ? On la licencie ? Non, bien sûr. Et c’est là que l’organe crée la fonction. Elle va continuer à travailler et perfectionner, inventer et ce qu’elle va trouver va rendre désuet ce qu’elle avait déjà réalisé. Le climat concurrentiel actuel la met en compétition avec les autres ce qui accélère le processus.
Y a-t-il un réseau d’ententes ténébreuses pour faire du produit prêt à jeter ? je ne le pense pas, plutôt la conjonction, la synergie de plusieurs grands emballements : la recherche appliquée, la distribution, la mondialisation etc.
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Écrit par : Pierre Huet / | 03/11/2012

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