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15/10/2012

Fête de sainte Thérèse d'Avila, docteur de l'Eglise

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" Ya no durmaís, ya no durmaís / Pues Dios falta de la tierra..."

« Ne dormez plus, ne dormez plus / Puisque Dieu manque à la terre...»

(Poesias)

 


Teresa Sánchez de Cepeda Dávila y Ahumada, en religion Teresa de Jesús : 1515-1582. Famille paternelle issue de juifs séfarades tolédans, famille maternelle de petite noblesse castillane. Réformatrice de l'ordre des carmélites* et figure majeure de la spiritualité chrétienne : l'une des deux premières femmes – avec Catherine de Sienne – reconnues « docteur de l'Eglise catholique » par Paul VI en 1970, dans le sillage du concile Vatican II.

 

" Nada te turbe,

nada te espante,
todo se pasa,
Dios no se muda
La paciencia todo lo alcanza
quien a Dios tiene nada le falta
solo Dios basta."

 

« Que rien ne te trouble,

       Que rien ne t'effraie,
Tout passe,
Dieu ne change pas,
La patience obtient tout,
Qui a Dieu ne manque de rien,
Dieu seul suffit. »

 

Dans son Autobiographie, en langage castillan du Siècle d'or, la Madre s'adresse non seulement aux moines et moniales mais aux croyants de tous les temps :

<<  Je vois bien qu'il n'est chose sur terre qui puisse acheter un si grand bien [aimer Dieu parfaitement]. Mais si nous faisons notre possible pour ne nous attacher à rien en ce monde, si tous nos soins et tous nos entretiens ne s'adressaient qu'au ciel, je ne doute point que ce bien nous serait très promptement octroyé si nous nous y disposions très promptement, comme quelques saints l'ont fait. Mais alors que nous croyons tout donner, nous n'offrons à Dieu que le revenu et les fruits, gardant pour nous la racine et la propriété. Nous décidons d'être pauvres, et c'est un grand mérité, mais nous sommes bientôt repris par nos inquiétudes, à nouveau nous faisons diligence pour ne point manquer non seulement du nécessaire, mais du superflu, et acquérir des amis qui nous le procurent ; nous nous mettons davantage en souci, et, d'aventure, en danger, par crainte de manquer, que nous ne l'étions naguère lorsque nous possédions des biens. Nous croyons aussi avoir renoncé à l'honneur en entrant au couvent, ou débuté dans la vie spirituelle en recherchant la perfection, mais à peine touche-t-on à notre point d'honneur que nous oublions l'avoir remis à Dieu, nous voulons le brandir à nouveau, le lui ôter des mains, comme on dit, alors que nous paraissions, de notre plein gré, l'en avoir rendu maître. Et ainsi de toutes les autres choses...

« …Dieu se montre fort miséricordieux envers celui à qui il accorde la grâce et le courage de consacrer résolument toutes ses forces à obtenir ce bien [aimer Dieu parfaitement]. Dieu ne se refuse à aucun de ceux qui persévèrent ; c'est Lui qui fomente peu à peu le courage nécessaire à cette victoire. Je dis courage, car le démon lui oppose au début toute sorte d'obstacles pour l'empêcher de s'engager dans cette voie, sachant le tort que cela lui fait, puisque non seulement cette âme sera perdue pour lui, mais beaucoup d'autres. Si le débutant s'efforce, avec la faveur de Dieu, d'atteindre au sommet de la perfection, je crois qu'il n'arrive jamais seul au ciel, mais qu'il y emmène beaucoup de gens derrière lui ; comme à un bon capitaine, Dieu lui fournit des gens pour sa compagnie. Le démon lui oppose tant de périls et de difficultés qu'il faut ne pas manquer de courage pour ne pas reculer, il est même nécessaire d'en avoir énormément, ainsi que la grande faveur de Dieu.  >>

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* En 1576, l'ordre carmélite de l'ancienne observance tente d'étouffer le mouvement réformateur de Thérèse et des thérésien(ne)s. Les chapitres des définiteurs de l'ordre (représentants de religieux et religieuses de base) gèlent toute nouvelle ouverture de couvents. Thérèse est assignée à rester au couvent Saint-Joseph de Tolède. Mais la tentative des conservateurs n'aboutit pas : à la mort de Thérèse en 1582, dix-sept carmels de la nouvelle observance auront été fondés.