L'Amérique déraisonne devant le Moyen-Orient

  Impuissance démocrate, inversion accusatoire républicaine :

 

"Je dois leur serrer la main alors qu'ils combattent mes frères musulmans ?" Ce photomontage d'un site de campagne ultra-républicain diabolise Obama, et ajoute : “Fuck Obama, the Commie Prick” ("niquons Obama, cet enc... de coco".)

 

L'incompréhension US envers le monde ressurgit devant les derniers troubles du Moyen-Orient. Une vidéo islamophobe* est fabriquée aux Etats-Unis par des membres de l'extrême droite pour déclencher Armageddon**. Des émeutes meurtrières éclatent dans le monde ; un ambassadeur américain est tué à Benghazi. Aussitôt Romney accuse Obama ! C'est le retournement accusatoire dans toute sa mauvaise foi. Obama n'est pas vraiment responsable de la montée des islamistes au travers des révolutions arabes ; en revanche, les républicains sont responsables des catastrophes irakienne et afghane, moteur de la montée des islamistes dans le monde ; ainsi que des répercussions régionales du soutien de Washington à la politique de la droite israélienne.

Nakoula Basseley Nakoula (auteur de la vidéo) est un escroc ayant eu affaire aux juges. Son complice Klein est un extrémiste religieux partisan d'Armageddon. Leur ami Terry Jones (le "pasteur" brûleur de corans) est un paranoïaque. Jones annonce qu'il va projeter dans son église de Floride la vidéo de Nakoula et Klein... Face à cela, que peut Obama ? Rien, en vertu de la liberté d'expression garantie par la Constitution. Il a simplement demandé au chef d'état-major Martin Dempsey de téléphoner à Jones pour le prier de bien vouloir renoncer à sa projection incendiaire. Et Jones a refusé de répondre... Mais si des musulmans s'en prennent à Jones ou à Nakoula, des dizaines de milliers de teapartystes descendront dans la rue en clamant que "Hussein Obama" n'est ni capable ni désireux de "protéger les vrais Américains".

 

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* ici « islamophobe » est le terme exact : cette vidéo n'exprime qu'une haine pathologique, étrangère à l'esprit chrétien.

 ** Armageddon : mythe de la « bataille ultime » (qui se livrerait sur le territoire d'Israël). Fondé sur une extrapolation abusive d'un seul verset de la Bible, ce mythe ignoré des catholiques est répandu chez les plus extrêmes des fondamentalistes protestants américains. Il les pousse aussi à soutenir l'extrême droite israélienne dans sa politique du pire.