31/08/2012
La "controverse française de la prière du 15 août" commentée dans le quotidien du Saint-Siège
J'ai publié cette analyse dans L'Osservatore Romano du 28 août :
A propos de la crise au Moyen-Orient et de la prière pour la France
Questions et réponses
le long de la Seine
par Patrice de PLUNKETT
Le rayonnement de l’ordre du Saint Sépulcre s’élargit en France. C’est un exemple — parmi beaucoup d’autres — du nouvel écho du témoignage des chrétiens, en ce temps de crises sociétales et spirituelles. On a vérifié cette nouveauté le 15 août, lors de manifestations populaires dont la cathédrale de Paris est l’organisatrice et dont les chevaliers du Saint-Sépulcre sont le support: les grandes processions publiques en l’honneur de la Vierge Marie. Milliers de participants, foules cosmopolites, procession sur la Seine en cortège de bateaux, procession dans les rues et sur les quais autour de la cathédrale Notre-Dame.
Cette année, la fête bigarrée a été l’occasion de nombreuses conversations sur la foi et l’Eglise. Y compris avec les journalistes. A la procession fluviale du 14 août, sur le bateau qui portait la statue d’argent de la Vierge, les envoyés des quotidiens et des agences de presse ont posé aux chevaliers (qui les accueillaient) deux questions d’actualité: l’une, sur la crise du Moyen-Orient, l’autre sur ce que les médias français appelaient «l’affaire de la prière universelle du 15 août».
La question sur le Moyen-Orient appelait une réponse sur la solidarité avec les chrétiens arabes: notamment ceux de Terre Sainte, dont le Saint-Siège a confié le soutien à l’ordre du Saint-Sépulcre. Occasion d’aider les journalistes à mieux prendre la mesure du drame des chrétiens de ces régions, et de la mobilisation de la planète catholique pour soutenir ces frères en difficulté.
La seconde question des journalistes touchait un « nerf à vif » de la société française: les polémiques sur l’éthique et les nouvelles mœurs. Une prière universelle proposée par le cardinal André Vingt-Trois, président de la conférence épiscopale, a en effet été lue dans tous les diocèses, aux messes de ce 15 août 2012. Elle rappelait — en termes nets et nuancés — le regard catholique sur les fondamentaux de la société humaine: notamment les structures de la famille et les devoirs des adultes envers les enfants.
Le texte ne visait évidemment personne. Alors pourquoi tant de bruit à son propos, dans les journaux de Paris ? A cause de ces deux lignes de la prière: «Que les enfants et les jeunes cessent d’être l’objet des désirs et des conflits des adultes, pour bénéficier de l’amour d’un père et d’une mère». Ce n’était qu’un vœu constructif. Sans rien de provocant. Néanmoins la polémique avait éclaté, trois jours avant les fêtes du 15 août. Une polémique qui dénaturait le sens et l’intention du texte des évêques. Elle affirmait que l’Eglise « sort de son rôle » en intervenant dans un débat de société: ce qui revenait à dire que, de tous les partenaires sociaux, seuls les catholiques n’ont pas droit à la parole.
D’où la curiosité des journalistes embarqués sur le bateau de tête de la procession mariale du 14 août. Ils voulaient savoir ce que «l’affaire de la prière universelle» inspirait aux catholiques de Paris: par exemple à ces hommes et femmes de l’ordre du Saint Sépulcre dont l’engagement dans l’Eglise est ostensible. Une partie de la procession fluviale s’est ainsi passée, pour les «communicants» de l’ordre, à expliquer aux médias ce que la prière des évêques disait en réalité; comment une grande partie de l’opinion séculière partageait avec les catholiques l’attachement aux structures fondamentales de la famille; pourquoi il serait anormal d’exclure du débat les seuls catholiques. De fil en aiguille, cette discussion s’est étendue au synode sur la nouvelle évangélisation et à la situation de la foi chrétienne dans l’Europe d’aujourd’hui.
Une procession publique devenant l’occasion d’exposer aux journalistes le contenu de la foi, ses implications sociétales et ses solidarités internationales: situation insolite, dans un Paris souvent perçu comme fermé au spirituel. Et situation nouvelle, dans une société où les fondamentaux humains sont en cause, et où la foi est une inconnue pour le plus grand nombre.
En France comme dans la plupart des pays d’Europe, les tâches du laïc catholique se multiplient. Il doit non seulement expliquer la démarche de l’Eglise dans les problèmes de société, mais «rendre compte, à qui le demande, de l’Espérance qui est en nous». Tout reprendre à la base, éveiller dans l’opinion le désir d’en savoir plus, à contre-courant des réflexes de méfiance envers le « dogmatisme » : ce sont les tâches de cette nouvelle évangélisation qui est, selon la formule du regretté cardinal Jean-Marie Lustiger, « l’évangélisation d’une société entièrement nouvelle ».
Version italienne :
Sulla crisi mediorientale e sulla preghiera per la Francia
Domande e risposte lungo la Senna
di Patrice de Plunkett
L’influenza dell’Ordine del Santo Sepolcro sta crescendo sempre più in Francia. È un esempio — fra molti altri — della nuova eco della testimonianza dei cristiani, in questo tempo di crisi sociali e spirituali. Lo si è potuto constatare il 15 agosto scorso, durante le manifestazioni popolari organizzate dalla cattedrale di Parigi e sostenute dai cavalieri del Santo Sepolcro: le grandi processioni pubbliche in onore della Vergine Maria. Migliaia di partecipanti, folle cosmopolite, processioni di barche lungo la Senna, processioni nelle strade e sulle banchine attorno alla cattedrale di Notre Dame.
Quest’anno la festa è stata anche l’occasione per numerosi scambi di opinioni sulla fede e sulla Chiesa. Anche con i giornalisti. Nella processione fluviale del 14 agosto, sulla barca che portava la statua d’argento della Vergine, gli inviati dei quotidiani e delle agenzie di stampa hanno posto ai cavalieri (che li ospitavano) due domande d’attualità: una sulla crisi in Medio Oriente e l’altra su quello che i media francesi hanno definito «l’affaire della preghiera universale del 15 agosto».
La domanda sul Medio Oriente richiedeva una risposta sulla solidarietà verso i cristiani arabi, in particolare quelli della Terra Santa, il cui sostegno la Santa Sede ha affidato all’Ordine del Santo Sepolcro. È stata un’occasione per aiutare i giornalisti a valutare meglio il dramma dei cristiani di quelle regioni e a capire la mobilitazione del mondo cattolico a sostegno di quei fratelli in difficoltà.
La seconda domanda dei giornalisti riguardava una «ferita aperta» della società francese: le polemiche sull’etica e sui nuovi costumi. Una preghiera universale proposta dal cardinale arcivescovo di Parigi, André Vingt-Trois, presidente della Conferenza episcopale, è stata letta in tutte le diocesi durante la messa del 15 agosto. Essa ha ricordato — con parole chiare e puntuali — la visione cattolica dei fondamenti della società umana, soprattutto le strutture della famiglia e i doveri degli adulti verso i bambini.
Il testo chiaramente non prendeva di mira nessuno. Allora perché ha suscitato tanto scalpore sui giornali di Parigi? Per queste due righe della preghiera: «Che i bambini e i giovani smettano di essere l’oggetto dei desideri e dei conflitti degli adulti, per beneficiare dell’amore di un padre e di una madre». Era solo un auspicio costruttivo. Senza alcunché di provocatorio. Eppure la polemica è scoppiata, tre giorni prima dei festeggiamenti del 15 agosto. La polemica ha snaturato il significato e l’intenzione del testo dei vescovi. Si è affermato che la Chiesa «esce dal suo ruolo» intervenendo in un dibattito di natura sociale: il che corrispondeva a dire che, di tutti gli interlocutori sociali, solo i cattolici non hanno diritto di parola.
Da qui la curiosità dei giornalisti presenti sulla barca in testa alla processione mariana del 14 agosto. Volevano sapere cosa pensavano i cattolici di Parigi dell’«affaire della preghiera universale», per esempio cosa ne pensavano gli uomini e le donne dell’Ordine del Santo Sepolcro il cui impegno nella Chiesa è evidente. Una parte della processione fluviale è stata così dedicata, per gli addetti alla comunicazione dell’Ordine, a spiegare ai media quello che la preghiera dei vescovi in realtà diceva: come gran parte dell’opinione laica condividesse con i cattolici l’attaccamento alle strutture fondamentali della famiglia, perché non sarebbe normale escludere dal dibattito i soli cattolici. Di argomento in argomento, la discussione si è estesa al sinodo sulla nuova evangelizzazione e alla situazione della fede cristiana nell’Europa di oggi.
Una processione pubblica è diventata così un’occasione per spiegare ai giornalisti il contenuto della fede, le sue implicazioni sociali e la sua solidarietà internazionale. Situazione insolita in una Parigi spesso percepita come chiusa all’ambito spirituale. E situazione nuova in una società dove i fondamenti umani sono in discussione, e dove la fede è estranea alla maggior parte della gente. In Francia, come nella maggior parte dei Paesi europei, i compiti del laico cattolico si stanno moltiplicando. Quest’ultimo deve non solo spiegare la posizione della Chiesa riguardo ai problemi della società, ma deve anche «rendere conto, a chi glielo chiede, della speranza che è in noi». Deve ricominciare dalla base, risvegliare nell’opinione pubblica il desiderio di saperne di più, contro corrente rispetto ai riflessi di sfiducia verso il “dogmatismo”. Sono questi i compiti della nuova evangelizzazione che è, con le parole del compianto cardinale Jean-Marie Lustiger, «l’evangelizzazione di una società interamente nuova».
16:18 Publié dans Eglises, Idées, Médias, Planète chrétienne, Religions, Terre Sainte | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : vbatican, catholiques
Commentaires
SITE DE 'LA VIE' ('MATINALE CHRETIENNE' DU 30 AOÛT)
" PRIÈRE DU 15 AOÛT: UNE OCCASION DE SENSIBILISER LES JOURNALISTES
L'ex-rédacteur en chef du Figaro Magazine, désormais blogueur et par ailleurs chevalier du Saint-Sépulcre Patrice de Plunkett a écrit dans l'Osservatore Romano, le journal du Vatican, un long article dans lequel il explique comment, selon lui, la procession fluviale à Paris a été l'occasion d'"aider les journalistes à mieux prendre la mesure du drame des chrétiens [du Moyen-Orient], et de la mobilisation de la planète catholique pour soutenir ces frères en difficulté", mais aussi, en discutant longuement sur la question de la fameuse prière universelle du 15 août, "l’occasion d’exposer aux journalistes le contenu de la foi, ses implications sociétales et ses solidarités internationales: situation insolite, dans un Paris souvent perçu comme fermé au spirituel. Et situation nouvelle, dans une société où les fondamentaux humains sont en cause, et où la foi est une inconnue pour le plus grand nombre. [...] Tout reprendre à la base, éveiller dans l’opinion le désir d’en savoir plus, à contre-courant des réflexes de méfiance envers le «dogmatisme»: ce sont les tâches de cette nouvelle évangélisation qui est, selon la formule du regretté cardinal Jean-Marie Lustiger, «l’évangélisation d’une société entièrement nouvelle». "
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Écrit par : luça / | 31/08/2012
ECOUTER CE QUE DIT L'EGLISE
> Pour être à la hauteur de leur vocation, les laïcs ont à écouter ce que dit réellement l'Eglise,
au lieu de se "former" dans des cercles privés à des idées qui sont celles d'un petit milieu social.
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Écrit par : vianney / | 01/09/2012
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