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16/08/2012

Le "mariage gay" sera voté. En débattre est-il interdit ?

C'est ce qu'ont l'air de dire les milieux militants... Ainsi le groupe UFAL ("Union des familles laïques"), dont le réquisitoire diffusé hier – prudemment expurgé par les dépêches – a été présenté comme une référence :

 

 


 

Le communiqué de l'UFAL suggère cinq fois que seul le catholicisme n'a pas droit à la parole :

 catholiques,laïques

1. contrairement à tous les autres groupes de la société civile, le catholicisme n'a pas à « intervenir explicitement dans la sphère publique », notamment « en matière de famille » ;

2. Si le catholicisme tente de prendre part à un débat de société, c'est du «cléricalisme » renouant « avec les traditions les plus réactionnaires dont le 'culte marial' a toujours été le vecteur »*;

3. En parlant sur les questions de société, notamment sur la famille, l'Eglise « prétend imposer à tous les catholiques l'opinion d'une poignée de dignitaires (non élus)»** ;

4. L'épiscopat français « tente de ranimer, contre la majorité nouvellement élue, une guerre idéologique autour de la famille –comme il le fit en 1984 à propos de l’école »***;

5. Et l'épiscopat français « impose un modèle unique de famille : celle issue du mariage hétérosexuel sans divorce, et voue au malheur tous les enfants élevés autrement : familles monoparentales, couples divorcés, non mariés, homosexuels… soit aujourd’hui la majorité des enfants. »

 

Prétendre que les évêques en 2012 soient capables d'imposer quoi que ce soit à qui que ce soit, est risible.

Prétendre que le modèle en question fait le malheur de qui que ce soit, est inepte. 

Alors où est le danger ? Nulle part.

Et au nom de qui parle l'UFAL ? Pas au nom de la société laïque, puisqu'il n'y a pas de danger.

L'UFAL prétend parler au nom... de catholiques ! Bouffonnerie, puisque l'UFAL est violemment hostile aux religions (et au catholicisme en particulier).

 

Cela dit ce groupe n'est pas sans intérêt. Allez voir sur Google. L'Union des familles laïques (UFAL) a été fondée en 1988, face au succès de la mobilisation des défenseurs de l'enseignement catholique en 1984. L'UFAL est une très petite organisation qui ne regroupe que peu de familles. Selon L'Express, « bon nombre » de ses dirigeants appartiennent au Grand Orient (http://www.lexpress.fr/actualite/societe/les-francs-macons-et-le-pouvoir_473340.html). Fondateur de l'UFAL et proche du GO, André Fortané est mort le 1er septembre 2009 salué du titre de « grand militant » par le mouvement Riposte laïque, dont le fondateur, Pierre Cassen, fut lui-même vice-président de l'UFAL. Or Riposte laïque est un mouvement islamophobe, dont les accointances ont fait quelque bruit ces dernières années... Quant à l'UFAL, elle a été infiltrée par une certaine extrême droite, comme le révélait en 2008 un site expert en la matière puisque lié à une autre extrême droite (le FN) : http://www.nationspresse.info/?p=5706) ! Mes confrères journalistes auraient pu enquêter un peu, avant de titrer hier à propos de l'UFAL : « Une association laïque stigmatise l'Eglise sur le mariage gay ».

 

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* En émettant cette condamnation, l'UFAL intervient explicitement dans la sphère religieuse.

** Idem.

*** Faux : en 1984, c'est le gouvernement qui avait pris l'initiative d'une épreuve de force avec une grande partie de la société civile : les parents d'élèves de l'école catholique. On sait ce qui est arrivé.



 

> A propos du droit de l'Eglise catholique à participer aux débats de société, j'ai dit un mot ce matin sur Radio-Vatican.

 

Commentaires

FAUX TEMOINS

> D'accord avec vous, certains journalistes devraient bosser un peu plus. Et faire preuve de davantage d'objectivité. Ce mercredi à 13 heures, la présentatrice de France 2 s'est complu à couper agressivement la parole au cardinal Barbarin, après un reportage affirmant que la prière controversée avait été lue « au début de l’office » – entre autres erreurs ou approximations (reprises plus tard par France 24)… Sur cette initiative catholique, les grands médias (comme le montrent d’autres commentaires sur votre blog) ont été la plupart du temps d’une nullité et d’une mauvaise foi affligeantes, certes à la mesure du déficit de pensée qui caractérise nombre de journalistes sur les questions de bioéthique et les conséquences des choix sociétaux que veut opérer la nouvelle majorité parlementaire.
Je le redis : nous avons affaire, objectivement, tant de la part de politiciens que de journalistes ou de « laïcs engagés », à une nuée de faux témoins. Des faux témoins au sens où l'entend le Décalogue : « Tu ne porteras point de faux témoignage contre ton prochain. » Non seulement ils brillent par leur partialité, leur incompétence voire leurs mensonges en rendant compte de l'initiative de la Conférence épiscopale, mais la promotion du mariage gay et de l'euthanasie dont ils se font les relais constitue par elle-même à mon avis un faux témoignage rendu à l’être humain et à ce qui fonde sa dignité.
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Écrit par : Denis / | 16/08/2012

UN BEL HOMMAGE

> "C'est du «cléricalisme » renouant « avec les traditions les plus réactionnaires dont le 'culte marial' a toujours été le vecteur »*"
C'est vraiment un bel hommage à la mère du Christ de voir les laïcards attaquer le culte marial. Comme eux (même si je n'aurais pas utilisé les mêmes mots), je ne doute pas non plus que Marie soit vraiment la grande protectrice de notre foi, et de sa catholicité.
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Écrit par : Gilles Texier / | 16/08/2012

LOIN DE LA VERSION "CORRECTE"

> Loin de la version "correcte" ("les enfants sont plus heureux dans les couples homos forcément cool que dans les couples hétéros où il y a forcément la violence machiste" etc), cette navrante histoire racontée dans Le Point : http://fr.news.yahoo.com/droits-lenfant-couple-mamans-d%C3%A9chire-104800315.html
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Écrit par : Nati / | 16/08/2012

DEBAT IMPOSSIBLE

> Je pense en effet que le débat sur le mariage homosexuel est impossible car argumenter contre le seul argument des pro-mariage est considéré comme homophobe. Voici le post que j'ai voulu mettre sur l'Express suite à un article sur la prière de l'assomption. Il a été censuré pour "homophobe". A vous de juger: "Certains utilisent le mot discrimination pour revendiquer les mêmes droits pour les couples homosexuels et hétérosexuels. Le mot discrimination est injustifié car ces couples n'ont pas la même nature. Il n'y a pas discrimination, mais différence dans la nature du couple. Il ne peut y avoir discrimination que une différence de traitement pour des entités identiques. Ces deux types de couples ne sont pas identiques mais différents et la société a une réponse différente pour chacun. Le couple homo ne fait pas d'enfant, le couple homme-femme fait des enfants. La société donne des droits au couple homme-femme car cette fécondité est vitale pour la survie de la communauté. La différence de droits vient de cette différence de nature. Les droits du couple hétéro est une contrepartie de leur nécessité vitale pour la communauté. Les couples homo n'ont pas les droits des couple hétéro car la relation homosexuelle ne donne pas d'enfant à la communauté. Le pacs suffit car il n'ouvre pas le droit à l'adoption des enfants et cette adoption est contraire aux droits de l'enfant à avoir un père et une mère.
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Écrit par : elkana / | 17/08/2012

REMI BRAGUE

> "L'athéisme ne tue pas les hommes, mais il les empêche de naître"... Rémi Brague et, au passage, une intéressante distinction entre chrétiens et christianistes...
http://www.30giorni.it/articoli_id_5372_l4.htm
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Écrit par : isabelle / | 20/08/2012

Pour compléter le commentaire de elkana :

> Non au mariage gay et à la reconnaissance juridique de l' homoparentalité
I. Le langage
La normalophobie.
L'habitude a été prise, depuis une douzaine d’années, d’utiliser systématiquement les termes d’homosexualité ou d’hétérosexualité, au point que personne ne parle plus d'orientation sexuelle normale ou d'orientation sexuelle déviante. Certains sympathisants de la cause homosexuelle refusent même l’emploi du terme « normal » quand il s’applique à la sexualité. Ils ne tolèrent pas que l’on puisse ainsi porter un jugement sur les orientations sexuelles ni, par conséquent, réfléchir sur le mariage gay et l’homoparentalité.

Des mots précis.
L'emploi d'un même terme pour désigner deux réalités différentes conduit à des confusions.
On ne peut donner un même nom, en l'occurrence "couple" à l'union homosexuelle et à l'union hétérosexuelle. En effet l'union d'un homme et d'une femme est différente de l'union entre deux hommes ou entre deux femmes, à moins de considérer que l'homme est identique à la femme.
L'homosexualité est une forme d' intolérance à l'altérité sexuelle alors que l'hétérosexualité fait vivre la complémentarité sexuelle.

L'utilisation d'un même terme, "couple" pour désigner deux réalités différentes, et même antagonistes, est anormale.
A deux types d'unions différentes il faut donner des noms différents : "couple", comme on l'utilise depuis toujours pour les unions hétérosexuelles et, pour les unions homosexuelles, on peut préconiser le terme "paire" car cette union concerne deux personnes de sexe identique.
Si le couple est composé de deux personnes c'est qu'il y a deux sexes différents. Le chiffre "2", en tant que tel, n'ouvre aucun droit. S' agissant d’homosexuels, le sexe étant le même pour les deux personnes, cette reconnaissance juridique de la vie à deux n’offre pas plus de pertinence qu’une reconnaissance juridique de la vie à trois, quatre ou cinq.
Toute confusion dans les termes entraîne une confusion dans la perception de ces deux réalités. Cette confusion peut amener à souhaiter un même régime juridique , en l'occurence le mariage, pour des unions qui sont différentes.

II. La loi et le mariage

Le mariage n’a pas été créé pour permettre au législateur de remettre en cause la liberté individuelle en se préoccupant de sexualité récréative, homo ou hétéro, ni pour s’occuper d’amour. Le maire n’a d’ailleurs pas à demander aux futurs époux s’ils s’aiment ou non. Il ne leur demande pas non plus leur orientation sexuelle, cette dernière, quelle qu'elle soit, ne confère aucun droit.
Le mariage est ouvert à tous. Il ne crée ni une injustice ni une discrimination envers les personnes qui sont incapables d’établir une relation complète avec le sexe opposé. Leur déviance de l'orientation sexuelle est la seule cause de leur incapacité à se marier.
Le principe d'égalité ne s'applique pas au sujet du mariage car l' union d'un couple est différent de l'union d'une paire. Seules des choses identiques peuvent être traiter d'une façon égale.
Malgré le chantage à l'homophobie , le législateur n’a pas à modifier le mariage sous prétexte que les homosexuels sont incapables d'y accéder; cela d’autant plus qu’ avec le mariage, le plus souvent, un tiers est concerné : l’enfant .

III. L’enfant

Le législateur, par le mariage, propose un cadre au couple afin de l’aider à se stabiliser et protéger ainsi l’enfant né ou à naître.
S’il est exact que des homosexuels peuvent avoir la charge d’enfants, la demande de reconnaissance juridique de l’homoparentalité comme une forme de paternité est inutile, l'enfant ayant un état civil et donc un régime juridique clair.
Une fraction du lobby homosexuel souhaiterait assimiler le couple avec enfant et une paire d ' homosexuels élevant un enfant. En effet l’apparence de ces derniers se rapproche de celle du couple normal. Les demandes d’accès au mariage et à l’adoption peuvent de ce fait apparaître parfois comme destinées à faire oublier le caractère spécifique de l’homosexualité. L’enfant deviendrait alors un moyen mis au service d’une cause qui n’est pas la sienne. Cette instrumentalisation de l'enfant au profit des personnes homosexuelles pose un vrai problème d'éthique.
De même les maltraitances d' enfants doivent être sanctionnées si des parents sont indignes. Les enfants placés dans une famille d’adoption doivent y retrouver le père et la mère qui leur manquent. On ne doit pas utiliser le malheur de ces enfants afin de démontrer qu’ils seraient mieux dans une famille de deux hommes ou deux femmes que dans leur famille d’origine et les transformer ainsi en propagandiste obligés de l’homoparentalité. Quant à l’adoption par un célibataire elle devrait prioritairement permettre que des enfants puissent être adoptés par leur oncle, leur tante, ou un autre membre célibataire de sa propre famille.
Faire croire à un enfant qu'il a deux papas est un mensonge.
Faire croire à un enfants qu'il a deux mamans est choquant. Une mère est unique, biologiquement et moralement. C'est cette unicité qui crée le lien enfant-mère à nul autre comparable.

IV Non au mariage pour les gays

Avec le mariage la société reconnaît juridiquement l’union d’un homme et d’une femme car cette union est vitale pour assurer son avenir.
La loi n’a pas à entériner toutes les situations de fait découlant du comportement de tel ou tel individu sauf à créer une règle par individu et par situation ce qui entraînerait la disparition de la notion même de droit.
L’homosexualité a toujours existé. Elle est admise par notre société. Ce comportement n’a cependant pas vocation à être à l’origine d’une modification de la législation sur le mariage.
L'union hétérosexuelle peut donner la vie, pas l'union homosexuelle. La première respecte l'altérité sexuelle, la seconde l'ignore. Les principes d'égalité, de non-discrimination, ne s'opposent pas à ce que le législateur règle de façon différentes des situations différentes.
Le mariage pour les gays est un non-sens.
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Écrit par : Polo / | 22/08/2012

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