11/08/2012
Agrocarburants : absurdité d'une "logique industrielle"
L'intérêt d'un secteur
joue contre le bien commun :
À lire en entier sur Slate
(http://www.slate.fr/story/60321/mais-ethanol-scandale) :
USA - << Ces six dernières semaines, les prix du maïs ont augmenté d'environ 50%. […] Cette année, environ 4,3 milliards de boisseaux de maïs seront transformés en carburant. […] Cela signifie que presque 37 % de la récolte de maïs de cette année seront détournés vers la production d'éthanol. […] Les prix d’aliments nécessitant une utilisation intensive des céréales comme les produits céréaliers, de boulangerie, la viande, la volaille, les œufs, les matières grasses et les huiles ont augmenté de près du double de l’inflation. [...] Les cours du blé et du soja flambent aussi. Le prix du blé est directement lié à celui du maïs […], car à défaut, toute la récolte de blé pourrait être rachetée pour nourrir les animaux. Le secteur de l'éthanol de maïs américain consomme aujourd’hui à peu près autant de céréales que tout le bétail du pays.
[…] Cette année, la flotte automobile américaine va consommer environ deux fois plus de maïs que toute la production de l’Union européenne. En d’autres mots, le secteur de l’éthanol américain consommera presque autant de maïs que ce que produisent le Brésil, le Mexique, l’Argentine et l’Inde réunis.
[…] Cette année, les États-Unis utiliseront environ 13% de la production mondiale de maïs — c’est-à-dire environ 4,6% de toute la production mondiale de céréales — pour pouvoir produire une quantité d’éthanol contenant l’énergie équivalente à environ sept dixièmes de 1% des besoin pétroliers à l’échelle mondiale.
[…] En outre, les États-Unis en exportent des quantités record. L’année dernière, ils ont exporté en moyenne 78 000 barils d'éthanol par jour: quasiment 9% de la production nationale. La principale destination de cet éthanol, le Brésil, est justement le pays montré régulièrement en exemple aux États-Unis dans le domaine du biocarburant. […] Et l’ironie de la situation ne s’arrête pas là. Fin juillet, Smithfield Foods, le plus gros producteur de porc du monde, a déclaré qu’étant donné la cherté du maïs national, il allait se mettre à importer du maïs du Brésil ! L’industrie américaine utilise donc du maïs national pour faire de l’éthanol, carburant qu’elle transporte jusqu’au Brésil, tandis que des producteurs de bétail nationaux importent du maïs brésilien pour pouvoir produire du bacon en Amérique. Le résultat de toute cette folie? Faire frire son bacon va devenir plus cher. >>
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23:18 Publié dans Ecologie | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : écologie, prix alimentaires, agriculture, agrocarburants
Commentaires
ET LA BIOMETHANISATION
> La transformation du maïs en carburant n'est pas la seule cause.
La biométhanisation en est une autre.
Pour transformer, par biométhanisation, le carbone des matières organiques en méthane, afin de produire de l'électricité "verte",un ajout de maïs est nécessaire. Cet ajout peut représenter jusqu' à 1/3 de la masse de déchets organiques traités.
On pourrait presque parler de transformation du maïs en énergie...
Il serait intéressant de trouver quelle est l'influence de l'introduction de la biométhanisation sur le cours du maïs.
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Écrit par : Pascal Cambier / | 12/08/2012
ABRACADABRA
> Sur un forum qu'il m'arrive de consulter - et qui n'est pas consacré principalement aux questions écologiques- certain intervenant parle régulièrement de la possibilité de transformer le CO2 ...en pétrole.
Un lien : http://www.biopetroleo.com/france/
Que faut-il en penser ? Je ne peux m'empêcher d'être sceptique.
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Écrit par : Feld / | 12/08/2012
@ Feld
> A priori, ce n'est pas un tour de passe-passe, mais la culture d'une algue à reproduction très rapide, alors pourquoi pas? Il faut laisser expérimenter, voir le bilan énergétique complet, la place prise par les installations etc . C'est en fait un biocarburant non agricole. Pendant qu'on fait ça, on ne fait pas monter le cours du maïs.
PH
[ De PP à PH - Mais ça laisserait intact le problème central : le productivisme-consumérisme ! Faut-il vraiment s'acharner à prolonger ce système (avec toutes ses conséquences, y compris morales et mentales) ? ]
réponse au commentaire
Écrit par : Pierre Huet / | 13/08/2012
@ PP
> Ce n'est pas seulement une question de "système" . Y a-t-il dans la longue histoire des techniques une invention importante qui ait été abandonnée? Peu probable... Même en sortant du consumérisme actuel, il y aura durablement des moteurs thermiques.
[Au passage, il n'y a que trois découvertes physiques ayant de l'importance dans notre quotidien : l'électromagnétisme, la thermodynamique et la mécanique quantique.]
Sauf système cherchant à asservir, on ne supprimera pas plus les moteurs thermiques - même si on en fait un usage plus raisonnable - que les micro-ordinateurs et les blogs internet... Alors, il leur faudra quand même un peu de carburant. Aussi ce type de solution mérite d'être expérimenté, comme tout procédé permettant d'obtenir de l'énergie sans libérer du carbone fossile. Signalons que parmi ces procédés, le plus simple et le plus fatigant est le chauffage au bois.
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Écrit par : Pierre Huet / | 13/08/2012
à PP
> Personnellement, je ne souhaite pas prolonger le système productiviste consumériste actuel.
Seulement : ces dernières semaines, j'ai lu (et relu...) le livre "Survivre à l'effondrement économique" du suisse Piero San Giorgio :
http://piero.com/default/15/A_propos_du_livre
Bien écrit, très bien documenté. Une première partie consacrée à une analyse de la situation, ainsi que des scénarios raisonnablement (si je puis m'exprimer ainsi) envisageables en cas de faillite totale du système...dans un style plutôt "bisounours killer". Une seconde partie sur ce qu'il faut faire pour survivre : où et comment créer sa Base Autonome Durable, quelles compétences acquérir. Avec des "témoignages" de personnes vivant les Evènements, bluffants de réalisme. Ce bouquin a troublé mon sommeil un bon bout de temps. A la fois terrifiant et décourageant. Terrifiant par ce qu'il décrit, décourageant, car j'ai l'impression qu'il est déjà trop tard pour mettre les conseils de l'auteur en pratique. OK pour essayer de se trouver une BAD, de préférence en zone rurale. Mais acquérir les compétences qui vont bien (en matière de culture, de bricolage, de soins d'urgence, de défense), c'est une autre paire de manche... Finalement, je préfère cultiver la "vertu d'imprévoyance" dont parle Anne Josnin dans le dernier numéro de La Décroissance. Mais, dans ce cas, avoir encore un peu de pétrole sous le coude, ça peut être pas mal..
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Écrit par : Feld / | 14/08/2012
> Boire ou conduire ! Maintenant c'est : manger ou conduire !
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Écrit par : léon / | 14/08/2012
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