11/08/2012
Encadrer les marchés par des règles fortes : mais qui édictera ces règles, si le politique reste dans le coma ?
À partir d'un article sur la crise(http://www.zenit.org/article-31579?l=french), le commentaire de Spooner « en tant qu'ancien des marchés » :
Apprendre les leçons de la crise...
Il y aurait tant à dire sur les marchés financiers et leurs exubérances irrationnelles.
Pour les théoriciens du marché, un marché est le lieu de rencontre le plus adéquat des différents intérêts ; il ressort donc de cette rencontre un grand bien : l’intérêt général se comprenant comme la somme des intérêts particuliers.
Si la somme des intérêts particuliers était égale à l’intérêt général, du marché des armes devrait sortir un grand bien. Or, on voit que ce n’est pas le cas, et ce malgré les objections des libéraux qui tenteront de montrer que c’est justement dans les Etats américains (E-U) les plus libéraux en matière de commerce des armes à feu que l’insécurité est minimale. Cette tentative d’explication par la corrélation est insatisfaisante : deux phénomènes corrélés n’entretenant pas forcément de rapport de causalité. Ici, on objectera facilement que ce n’est pas forcément parce qu’à un endroit donné le commerce des armes à feu est libre que l’insécurité est maximale. On peut tenter l’explication suivante : ce sont dans les endroits où on trouve une forte concentration de conservateurs que le marché des armes est libre et que l’insécurité est faible. Si on pousse le raisonnement jusqu’en France, on pourrait constater dans deux endroits différents des effets différents à une même cause : si le commerce des armes est libéralisé dans une commune rurale de Corrèze, l’insécurité ne risque pas d’y exploser, tandis que si on procède à cette même libéralisation dans une zone de pauvreté où l’insécurité est déjà présente, il y a fatalement un risque de voir la petite délinquance se commuer en grande …
L’exemple du commerce des armes à feu étant là pour montrer que ce n’est pas parce que les abeilles de Mandeville pratiquent « la vertu d’égoïsme », selon les termes d’Ayn Rand, que la ruche ne connaît pas des recoins où le marché ne produit pas des effets pervers. Si les armes à feu n’étaient commercialisées que pour les amateurs de ball-trap, les chasseurs et les esthètes des films de Sergio Leone, il ne fait aucun doute que ce marché n’engendrerait pas d’insécurité. Ce serait un marché régulé par la loi, sans intervention financière de quelque institution publique que ce soit… Sur les marchés dérivés, c’est un peu pareil : on laisse entrer un peu n’importe qui, d’autant que, via la production d’options OTC, on ne sait absolument pas qui détient quoi ni en quelles proportions. Le libéral dans sa grande candeur dira que chacun fait ce qu’il veut dans son jardin. L’homme sage et juste lui répondra que si l’activité du voisin consiste dans l’épandage de produits toxiques, cela risque d’avoir des conséquences à terme sur tout le quartier. Mais le libéral va dire que le problème sera résolu avec des émissions de droit à polluer … Chouette, je respire un air de moins en moins pur mais j’ai une compensation financière ! Mais le jour où c’est la planète qui explose, je risque de me retrouver bien bête avec mon numéro de compte d’épargne alors que je suis en orbite autour de la Lune.
Les options ont donc été créées dans une optique d’assurance. Ces assurances sont un grand bien comme toutes les assurances, puisqu’elles vont permettre à un producteur de blé de se prémunir contre la baisse du marché. Inversement, un acheteur se prémunira contre des hausses trop importantes. Le problème vient du fait qu’il existe un marché de ces options, et que chacun peut, à l’image du délinquant qui vient se fournir en armes, acheter des options sur n’importe quel marché – qu'il soit ou non intéressé directement par le marché en question. C’est là le problème de la spéculation sur ces produits, parce que l’émetteur de ces options aura d’autant plus besoin de couvrir son risque qu’il vend de ces options. Il doit donc se couvrir en sous-jacent (ici, acheter ou vendre du blé), ce qui provoquera des hausses ou baisses spectaculaires des prix. Les conséquences peuvent donc être dramatiques : ruine d’épargnants, crises alimentaires, faillites bancaires, avec comme corollaires des enrichissements – individuels ou de groupes financiers – aussi spectaculaires qu’éphémères. Lorsque les conséquences n’ont lieu que sur les petits actionnaires Vivendi, ce n’est pas trop grave, tant que le système social français fonctionne. Cela devient plus préoccupant lorsque ce sont des régions du monde qui peuvent être touchées momentanément (combien de morts pour une hausse des prix de l’alimentaire dans certaines régions des pays du Sahel ?)
L’article parle de changer les règles. Il le faut de façon urgente, parce que les marchés n’apprennent rien et ne sont pas là pour apprendre. C’est la théorie de « l’ordre spontané » qui ne prévoit ni se souvient de rien : les bulles et krachs se répètent à l’infini. On ne reprendra jamais le marché de la tulipe à exploser comme il l’a fait en Hollande au XVIIe siècle, pas plus qu’on ne reprendra le marché des nouvelles technologies à augmenter de la même façon. Mais il y aura toujours des raisons sur tel ou tel marché d’augmenter dans des proportions fabuleuses, et de craquer dans d’aussi fabuleuses proportions.
Il est donc clair qu’il faut des règles, et que si le principe du marché peut être gardé, il faut que le collectif contrôle l’individuel. Non pas en tout ni de façon absolue, au risque de tomber dans les excès inverses : mais de façon permanente, en édictant des règles fortes visant à éviter les conséquences dramatiques.
Lorsqu’on sait que sur le marché des dettes, les encours en CDS (Credit Default Swaps) étaient supérieurs à ceux des marchés sous-jacents, il y a de quoi s’inquiéter...
13:16 Publié dans Idées, La crise | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : marchés, finance, crise, spéculmation, libéralisme, dérégulation, politique
Commentaires
À REINVENTER
> Le politique actuel ne sortira pas du coma. Il n'est pas dans le coma, il est mort. Suicidé. (Maastricht en fut une illustration : une "Europe" qui refuse d'exister politiquement, ou qu'on lance PARCE QU'ON SAIT D'AVANCE qu'elle ne PEUT PAS EXISTER POLITIQUEMENT et qu'on veut le suicide du politique).
Le politique est à réinventer, à l'échelon national et international.
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Écrit par : jean-claude mercy / | 11/08/2012
UNE APPARENCE
> Le politique s'est suicidé comme l'écrit dit fort justement J.C. Mercy, mais ce suicide a abouti en réalité à une métamorphose qui lui donne l'apparence d'exister encore. Car pour mondialiser la finance, la consommation et la communication, le marketing ne suffit pas, alors il y a le redoutable outil règlementaire qui corsette nos goûts, nos façons de travailler et même nos désirs et jusqu'à nos paysages par la normalisation des bâtiments agricoles. L'Union Européenne produit environ 100 pages de règlements par jour ouvrable. Mais le pouvoir de décision n'est ni politique ni, bien sûr, populaire, il est administratif.
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Écrit par : Pierre Huet / | 12/08/2012
LIBIDO DOMINANDI
> Ce doit être rapproché de votre lien avec l'angoissant article sur les nanotechnologie pour lequel vous n'avez pas ouvert d'espace de commentaire. Ces évolutions dépassent la simple question du libéralisme, dans laquelle votre titre semble malencontreusement la confiner, et qui n'est que l'aspect actuel, et peut-être à court terme seulement, de la libido dominandi que nous rappelle W. Cavanaugh en citant saint Augustin,
Cette libido dominandi est comme l'esprit révolutionnaire qui emprunte des véhicules différents: Lumières, marxisme, islamisme.
Si le système actuel s'écroule et que la volonté de puissance subsiste, elle se revêtira d'un autre oripeau, et ce sera peut-être pire. Imaginez les grand totalitarismes des années 1930-1980 disposant du savoir et de la technique actuels en matière d'informatique et de biotechnologie, ce n'eut pas été beau à voir! Un peu partout, avec ou sans marketing des scientifiques et des ingénieurs découvrent et inventent, de ce fait le monde est de plus en plus compliqué.Doit-on les tuer ou en faire des vidangeurs comme Mao?
Les politiques sont débordés par ce monde qu'ils ne comprennent pas et s'en remettent aux spécialistes. Mais si politiques et technocrate ne se convertissent pas, trouveront-il une voie pour utiliser les redoutables joujoux qu'ils ont en main?
PH
[ De PP à PH - Non, l'allusion au libéralisme dans le titre n'était pas l'effet d'un hasard malencontreux. C'est un aspect essentiel de la question. De même que la machine à vapeur n'était pas anti-sociale par destination, les nanotechnologies ou le transgénique ne sont pas inhumains par "nature" ! Ce qui est anti-social et/ou inhumain, c'est la prolifération sauvage et l'extension illimitée de l'usage de ces techniques pour le profit. Donc sans contrepoids, le profit étant la seule loi aujourd'hui... C'est ce que Rifkin (avant de sombrer dans la pire complaisance) dénonçait à juste titre, il y a quinze ans, sous le nom de "siècle biotech".
Bien entendu on peut imaginer une perversion autre que le profit, qui, elle aussi, rendrait infernal l'usage d'une technique. Imaginez (par exemple) ce que les manipulations génétiques auraient donné entre les mains du IIIe Reich vainqueur...
Le diable s'exprime de façon multiforme et contradictoire. Son nom est Légion. ]
réponse au coimmentaire
Écrit par : Pierre Huet / | 13/08/2012
L'ILLUSION DU "CAMP"
> "Le diable s'exprime de façon multiforme et contradictoire". Donc se croire "dans le bon camp" est une illusion de naïfs. Ainsi les libéraux persuadés que le libéralisme EST la doctrine sociale de l'Eglise - alors qu'il n'est pas cathocompatible.
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Écrit par : santiago / | 13/08/2012
EN EFFET
> "deux phénomènes corrélés n’entretenant pas forcément de rapport de causalité"
En effet, c'est dans les hôpitaux qu'on meurt le plus...
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Écrit par : Gégé / | 13/08/2012
LE POLITIQUE ET LES TECHNOSCIENCES
> Je pense comme Pierre Huet (si je l'ai bien compris) que la critique de la techno-science est d'une toute autre nature que celle du libéralisme, malgré leur entrainement dynamique commun.
Dit autrement, je me méfie toujours un peu (beaucoup) quand on dit "ça n'est pas la technique en tant que telle qui pose problème, mais la source de profit qu'on en fait."
J'avoue à cet égard être un peu dubitatif cher Patrice lorsque vous établissez cette nuance appliquée aux nanotechs ou au transgénique, et on pourrait ajouter à la biologie de synthèse.
Prenons ce dernier exemple : les profits faramineux que vont réaliser les Monsanto, Dupont et autres BASF sur cette "révolution invisible" sont une chose, relevant de l'avidité financière.
Mais indépendamment de son impulsion dans un cadre économique libéral, elle est en tant que telle un drame spirituel poussé en un point presqu'ultime : le refus humain de l'indéterminé et du mystère de la vie au point de prétendre créer en intégralité de nouvelles structures ADN, et donc des êtres vivants reproductibles, selon les fantasmes démiurgiques de tel ou tel jeune étudiant talentueux. A côté de cela, un simple OGM standard ressemblerait presque à un outil préhistorique.
Au delà du profit, on est quand même face à une technologie qui ouvre notre temps à la possibilité immédiate d'une nouvelle création, purement humaine!
SL
[ De PP à SL :
- Le problème concret n'est pas celui de la nature des techniques : c'est celui de la présence (ou plutôt de l'absence) d'une autorité capable de s'imposer à elles pour les canaliser, les limiter... ou les interdire, si leur nature même est perverse.
- Un pouvoir politique (idéal) peut orienter, limiter ou interdire. Il le fait en fonction de critères moraux ou sociétaux (le bien commun).
- Mais le pouvoir du profit ne le peut pas. "Limiter" ou "interdire" sont deux décisions impensables pour lui... Il ne peut qu'une seule chose : appliquer et généraliser (étendre au maximum) tout ce qui est techniquement possible,
- D'où la nécessité constante de maintenir la dimension politique de l'analyse de la technique. Dépolitiser la démarche serait tomber dans une technophobie qui serait le symétrique inverse de la technolâtrie.
- Je me méfie un peu (beaucoup) de la tentation de l'apolitisme, particulièrement dans ce domaine ! Si vous éliminez conceptuellement le politique, quelle instance sera en mesure - dans l'avenir - de limiter ou d'interdire ce qui doit être limité ou interdit ? ]
réponse au commentaire
Écrit par : Serge Lellouche / | 13/08/2012
DEBAT NECESSAIRE
> Je trouve ce débat sur la technoscience très intéressant et vraiment nécessaire. Le message que j'entends depuis toujours, c'est "la technique n'est ni bonne ni mauvaise, c'est l'usage que lui confère les hommes qui lui donne sa valeur". Avec le fameux (ou fumeux) exemple du nucléaire qui produit soit de l'électricité, soit des bombes. Ou plus simplement du couteau qui peut servir à manger son pain ou à tuer son prochain. Il a fallu que je croise la Décroissance pour entendre un discours sur la technoscience qui interroge vraiment sa valeur intrinsèque. Je crois qu'avant même de parler de son contrôle par un pouvoir politique, et de séparer entre "bonnes" et "mauvaises" technologies, la technoscience en elle-même peut être discutée. En effet, elle n'est pas basée (pour ce que j'ai pu voir du milieu de la recherche) sur des sciences exactes mais sur l'empirisme (en gros, on fait des essais jusqu'à ce que ça marche, et si on peut mettre une théorie derrière tant mieux). La recherche s'effectue donc en aveugle, et les conséquences à long terme des objets qui nous entourent ne sont pas connues. De plus, même dans le cadre d'un pouvoir politique efficace et pertinent, l'homme reste un pécheur. Lui donner un pouvoir immense comme le fait la technique, même s'il peut en théorie s'en servir pour le bien, n'est sans doute pas sage. Je me rappelle que l'encyclique Caritas in Veritate abordait ce sujet de la technique, mais je ne me rappelle plus de quelle façon. Je vais m'y replonger.
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Écrit par : Gilles Texier / | 14/08/2012
INFAILLIBLE
> Totalement d'accord Patrice sur ce qu'il devrait en être du primat du politique sur les orientations technologiques. Seulement voilà, le langage de la technique est aujourd'hui présenté comme infaillible. Il est le langage des langages, et les politiques sont invités à s'y soumettre.
Jacques Ellul dit dans ce long entretien : "La technique ne supporte pas qu'on la juge. Les techniciens ne supportent pas qu'on porte un jugement éthique, moral sur ce qu'ils font. Et pourtant, porter des jugements éthiques, des jugements moraux, des jugements spirituels, c'était ça la plus haute liberté de l'homme."
http://www.rerunproducties.nl/film%20ellul.htm
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Écrit par : Serge Lellouche / | 14/08/2012
CRITIQUE RADICALE
> La critique radicale de la technoscience dans sa pratique et ses projets ne peut être séparée d'une critique radicale de son langage (son idéologie), qui a pour fonction de couvrir ces pratiques. Quand la fuite en avant technoscientifique est signe de désespoir collectif, son idéologie se charge de la maquiller en signe d'espérance.
La toute-puissance de la raison technique, la violence mortifère inouïe de son défi lançé aux insaisissables mystères de la Vie, se déploie d'autant plus inéxorablement et sans réelle résistance, que sous-couverte du doux et rassurant langage des promesses d'un monde meilleur, plus sûre, plus propre et enfin plus apaisé. Grâce aux nanotechs, fini la pollution des sols et des nappes phréatiques. Grâce à la biologie de synthèse, abondance et santé pour tous.
Quand, des idéologues de la vie (les scientifiques) aux idéologues de Dieu (les chrétiens en gants blancs), le langage trompeur de la fausse paix triomphe partout dans les esprits, on peut déjà ouvrir grand les oreilles et entendre les premiers tremblements de l'écroulement rédempteur qui vient.
Grand signe des temps s'il en est, qui nous renvoie à la prophétie de Saint-Paul : « Quand les hommes diront : Paix et sûreté ! Alors une ruine soudaine les surprendra, comme les douleurs de l'enfantement surprennent la femme enceinte, et ils n'échapperont point. »
(I Thessaloniciens 5,3)
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Écrit par : Serge Lellouche / | 14/08/2012
PRECISIONS
> Pour mieux m'expliquer, et après décantation
1-Il est peu probable qu'on puisse limiter la recherche fondamentale ni le développement technologique (applications) pour la simple raison qu'il y a de plus en plus de scientifiques et d'ingénieurs dans le vaste monde, et en ce domaine, l'organe crée la fonction. Et on voit mal comment et même de quel droit, et par quelle autorité on en limiterait les effectifs au niveau mondial. et puis, les connaissances et leurs effets sont irréversiblement cumulatifs dans le temps -d'ou l'emballement actuel-, sauf catastrophes signant les fins de civilisations, ce qui peut fort bien nous arriver mais personne ne le souhaite, oui, il faut se préparer à faire avec, donc les maîtriser
2-D'autre part, est-il justifié de dire qu'il y a un lien de causalité entre cet emballement et le libéralisme financier? Pas sûr. Exemple:
Le calcul des probabilités a été progressivement élaboré depuis Pascal. Voila qu'au XXIème s. on s'en sert pour construire les martingales mathématiques qui conduisent à la crise financière. Pascal et Laplace n'y sont pour rien. L'analyse des probabilités qui permet de comprendre par ailleurs des aspects fondamentaux et merveilleux de la Création, dont ce que nous appelons le hasard et un élément absolument constitutif,est intrinsèquement bonne, du reste lesdites martingales n'étaient peut-être pas fausses mais mal utilisées, en considérant comme indépendants des paramètres qui ne l'étaient pas. Les "bandits de la finance" (Jean Montaldo) ont utilisé comme outils ou comme voile cet arsenal mathématique.
3-Les outils scientifiques seraient-ils moins nocifs sans le libéralisme? Cela dépendrait de ce qu'on mettrait à la place. Ce qu'on peut dire, c'est que le pouvoir des lobbies scientistes et des lobbies financiers procèdent du même mécanisme: ils prétendent à la rationalité, ou au moins son apparence, ce qui rassure les politiques qui s'y soumettent et les souverainetés dégénèrent en technocratie.
4- Les grands ensembles et organisations supra-nationaux et pas seulement l'UE, même s'il parvenaient à exister sont plus complexes à conduire que les Etats-Nations qu'on tend à décrier, et les pouvoirs de décision y sont plus éloignés des hommes. Il n'y a pas de peuple européen et encore moins de peuple OMC. Il tendent donc à donner encore plus de place au "rationnel" technique ou financier coupé du réel. Ainsi voit-on l'UE imposer à la fois la protection des loups et le libre commerce des OGM et des pesticides.
5-Faute de mieux, sauvegardons des Etats à taille humaine, dont les populations sont liées par une histoire commune et de multiples liens familiaux. Des relations de proximité, c'est cela aussi: nos "romans" nationaux et provinciaux. Et puisqu'il faut que le politique maîtrise ces instruments de puissance, ne rêvons pas d'anarchisme chrétien, comme un récent et fort intéressant ouvrage y invitait.
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Écrit par : Pierre Huet / | 14/08/2012
FAUSSES
> Sur les fausses velléités des Etats à "encadrer les marchés":
"La vérité de cette période n’est pas que l’État est impuissant, mais qu’il est au service de l’oligarchie." Emmanuel Todd
http://www.reporterre.net/spip.php?article3080
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Écrit par : Serge Lellouche / | 15/08/2012
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