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03/08/2012

Conflit du loup : Bové se souvient qu'il était paysan

...et se fait traîner en justice, mais cette fois par des bobos EELV :

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Sur le causse Méjean.

 


- D'un côté, des acteurs humains de l'équilibre écologique : les éleveurs de moutons lozériens, économiquement fragiles, révoltés à l'idée de devoir se payer maintenant des clôtures électriques, des éclairages nocturnes, des chiens anti-loups et d'interminables frais de procédure pour tenter de se faire indemniser... (Parmi ces éleveurs du causse : le maire de Hure-la-Parade, paysan conscient qui milite contre le gaz de schiste et le mitage immobilier. Donc sans rapport avec EELV).

- Face à eux, des bobos anthropophobes : politiciens EELV et ligues d'excités.

Enjeu du conflit : l'apparition du loup en Lozère à la fin du printemps 2012... Les éleveurs du département ont en main les chiffres des Alpes-de-Haute-Provence pour 2011 : 63 attaques de troupeaux, 305 ovins tués. D'où leur manifestation « non au loup », le 22 juillet dans les rues de Mende. Que veulent-ils ? qu'on leur rende le droit de tirer un loup s'il approche leur troupeau ; ça ne paraît pas démesuré comme revendication, même si c'est devenu gravement illégal depuis que la cause du loup obsède le législateur. (Celle des ouvriers de Florange ou des téléphonistes de Fontenay-le-Comte l'inquiète moins).

Puis coup de théâtre : l'intervention de José Bové !

Eurodéputé EELV, mais paysan quand même*, il prend parti pour ses collègues de Lozère : « Il faut que nous, les écolos, on arrête la langue de bois : on ne peut pas être à la fois contre la désertification des campagnes [...] et en même temps créer à la campagne des espaces où les agriculteurs ne peuvent pas vivre... On peut tirer le loup, parce que la priorité est de maintenir les paysans dans les zones de montagne. » (Hervé Kempf, Le Monde 3/07).

On sait ce que les vrais écologistes politiques peuvent reprocher à Bové depuis qu'il fait carrière chez EELV.

Mais sa dernière phrase (en gras) dit quelque chose de crucial.

Elle rappelle la ligne de partage séparant :

- les vrais écologistes de terrain (qui militent pour le mutualisme au sein des écosystèmes),

- et les idéologues petits-bourgeois, qui veulent transformer les campagnes en un EuroBoboWorld peuplé de loups sympa et nettoyé de la présence humaine. (Sauf celle de bobos de la rue Vieille-du-Temple venant là en touristes).**

Contrairement à ce que les bobos  - et leurs symétriques inverses les cathos intégristes - voudraient faire croire au public, le fantasme « animalitaire » ne fait pas partie de l'écologie ! C'est juste une annexe de l'idéologie universitaire américaine de l'Indifférencié (queer), qui a engendré l'antispécisme, posture consistant à condamner comme racisme toute distinction entre l'homme et les autres créatures ; puis, par dérive paranoïde, à considérer l'humain comme nuisible par essence. On en a vu des exemples violents en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis.

Profondément ignorant de la réalité animale (il y a peu de bêtes sauvages rue Vieille-du-Temple), l'antispéciste est agressif envers les humains. Plainte est déposée depuis le 1er août contre Bové par une ligue animalitaire, dont le chef déclare : « Si M. Bové n'est pas d'accord, il faut qu'il quitte EELV. » Au moins c'est clair : les politiciens parisiens d'Europe-Ecologie-Les-Verts, contre les petits éleveurs de moutons du causse Méjean !

Bové devrait admettre que sa place n'est pas aux côtés de bobos misanthropes. Comme chante le clip rigolo de La Décroissance : José, reviens parmi les tiens...

 

PS 1 - Si l'on oppose dialectiquement la « nature » à « l'homme », on rend impossible l'écologie en théorie et en pratique... En théorie, parce que séparer l'homme et la nature est le contraire de toute conscience écologique (incluant forcément l'humain). En pratique, parce que sans les hommes on ne voit pas quelle écologie pourrait exister.

PS 2 - Autant la chasse de masse était une monstruosité, autant la régulation de certaines populations sauvages par des prélèvements sélectifs fait partie de l'équilibre des écosystèmes. Par ailleurs, cet équilibre exige le maintien d'une agriculture paysanne authentique – dont fait partie l'élevage de petits troupeaux (100 à 200 têtes) paissant la nuit dehors. Et quand on prétend vouloir une « agriculture de proximité » (c'est dans le programme électoral - intermittent - d'EELV), il y a quelque contradiction à faire disparaître économiquement le petit paysan en lui infligeant des dépenses absurdes.

 

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* Bové doit se sentir un peu seul dans un milieu politicien qui compte plus de publicitaires, de journalistes et d'avocats que d'éleveurs de brebis.

** Caricature en 2011 (dans un magazine) : une vacancière très Chez Prune s'exclame : « j'adoore les poussins, les chats, les loups, tout ça... ils sont tellement aware ! »

 

josé bové,écologie,loup,lozère,eelv,queer,animalitaire

La LRT (Ligue pour la réintroduction du tyrannosaure)

se porte partie civile contre José Bové,

à titre préventif.

 

Commentaires

LE LOUP, LE LYNX ETC

> Discuté il y a un mois avec une collaboratrice du Parc National des Cévennes, qui couvre aussi la partie la plus sauvage et magnifique du Causse Méjan, qu'on ne peut soupçonner de productivisme: le personnel est soucieux de l'équilibre entre la préservation de la nature et le maintien des activités traditionnels.
Ils sont très préoccupés, d'autant que le lynx arrive aussi et on sait qu'il a créé beaucoup de difficultés dans le Jura et l'Ain. De plus cette arrivée du loup va toucher les enclos où on sauve in-extrémis le cheval de Przewalski.
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Écrit par : Pierre Huet / | 03/08/2012

ET LE TYRANNOSAURE

> Bientôt Jurassic Park. Un Parc national dédié à la réintroduction du saurien géant, témoin de l'Âge d'Or où il n'y avait pas encore d'êtres humains. RRAHR ! On lui donnera Cécile Duflot. (j'entends d'ici la bande-son).
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Écrit par : T-Rex / | 03/08/2012

TROP DE SANGLIERS

> "Autant la chasse de masse était une monstruosité, autant la régulation de certaines populations sauvages par des prélèvements sélectifs fait partie de l'équilibre des écosystèmes. "
Vous ne pouvez pas savoir à quel point c'est vrai. Je connais quelqu'un qui chasse dans le département de l'Oise. Le sanglier y a été protégé pendant plusieurs années suite à un dépeuplement dû à la chasse. Résultat le sanglier est redevenu un problème après quelques années. J'ai n'ai plus la mémoire exacte des chiffres mais les chasseurs sont autorisés à tirer dans ce département un nombre incroyablement élevé de sangliers, car ceux-ci bien entendus sont redevenus une nuisance (cultures saccagées...).
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Écrit par : Nicolas Dangoisse / | 03/08/2012

@ T-Rex

> Vrai, certains trouvent que Cécile Duflot est à croquer.
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Écrit par : Pierre Huet / | 03/08/2012

BRUXELLES

> Les dépenses absurdes des paysans leurs sont aussi et surtout imposées par les normes de Bruxelles, comme celles qui les ont amenés à reconstruire systématiquement étables et bergeries (désastre pour les paysages!) en s'endettant lourdement et en conduisant beaucoup à mettre la clé sous la porte. Le système actuel est à la fois productiviste et antihumaniste.
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Écrit par : Pierre Huet / | 03/08/2012

QUAND MÊME

> Je m'interroge quand même alors que le loup pointe, timidement, le bout de son nez depuis peu dans ma région et j'ai tendance à m'en réjouir, sans être bobo, même si adhérent à EELV. Le cas Bové est complexe, y compris sur cette question du loup. Il me semble que nous devrions être capable d'organiser une cohabitation là où c'est possible entre grands prédateurs et nos intérêts (de grands prédateurs également). Je suis sensible aux arguments de Fabrice Nicolino sur ce sujet alors qu'il est proche de José Bové : http://fabrice-nicolino.com/index.php/?p=1360
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Écrit par : Patrick Pique / | 03/08/2012

L'ANTISPECISME

> Au sujet de l'antispécisme, je suis tombé sur ce billet qui a bien cerné le sujet et les problèmes posés :
http://reflexes.samizdat.net/spip.php?article305
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Écrit par : Patrick Pique / | 03/08/2012

POURTANT

> Il faut pourtant noter que le loups est utile dans les Alpes, justement pour réguler certaines populations d'animaux sauvages, comme les chamois chez qui, s'attaquant aux individus malades, il prévient certaines épizooties.
Par ailleurs, les paysans devraient eux-mêmes se souvenir qu'ils sont paysans - s'acheter un patou pour surveiller des troupeaux qu'ils ont pris l'habitude de laisser vagabonder seuls n'est pas non plus la fin du monde.
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Écrit par : JG / | 04/08/2012

PAS D'ACCORD

> Pas d'accord avec ceux qui donnent tort un peu facilement aux éleveurs du causse ! allez-y vivre, vous m'en direz des nouvelles. Si vous croyez qu'ils bouclent leurs fins de mois vous vous trompez gravement.
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Écrit par : tony butard / | 04/08/2012

SITES

> Ayez la curiosité d'aller voir les sites pro-loup. Y a des relents. Certains sont puants sur le plan idéologique. Pires que malsains. Curieuse libido derrière la fascination pour le prédateur.
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Écrit par : blauwvoet / | 04/08/2012

BERGER

> Il me semble que Jésus a dit "je suis le bon berger", pas "je suis le bon meneux d'loups".
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Écrit par : Lenvorné / | 04/08/2012

CHIENS ET LOUPS

> Le lien de Fabrice Nicolino posté par Patrick Pique me rappelle un fait qui m'a été rapporté et qui est confirmé par d'autres sources.
Dans une vallée alpine, il y a une quinzaine d'années, il n'y avait pas de loups et les éleveurs se plaignaient régulièrement des dégâts provoqués sur les troupeaux par les chiens des randonneurs. Et puis le loup a réapparu dans la région et il n'a plus été question de chiens de promeneurs, tout a été attribué au(x) loup(s). Il faut dire que les indemnisations liées à des dégâts attribués à des loups rapportent plus que la vente du même troupeau.
Le maintien d'une agriculture de montagne, oui et mille fois oui. En revanche, si celui-ci se fait au prix de ce genre de mensonges, cela ne pourra que contribuer à aggraver les tensions existantes.
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Écrit par : Mahaut / | 04/08/2012

L'AVIS D'UN SPECIALISTE

> Puis-je me permettre de donner un avis (un tout petit peu) autorisé? Ma femme et moi avons été bergers pendant vingt ans dans de nombreuses régions de France, dont quelques années en alpage.C'était dans les années 80 et l'on ne parlait pas de loup à l'époque, je n'ai pourtant pas le souvenir que nous ayons, ni moi ni aucun de mes collègues, "laissé vagabonder seuls" nos animaux, mais je garde plutôt en mémoire les harassantes journées de marche pour surveiller les déplacements de troupeau et les longues heures passées à soigner les boiteries ou les plaies diverses, le tout pour un salaire ne dépassant que de très peu le SMIC. Quelques 30 ans plus tard mon jeune fils a voulu s'essayer au même métier; nous avons passé avec lui il y a 3 ans une partie de l'été sur sa montagne, limitrophe du Mercantour et nous avons pu constater que les choses avaient bien changé. Pour un troupeau d'environ 1500 têtes, une moyenne courante en alpage, il est devenu impossible de garder le troupeau seul. Durant tout l'été mon fils a été accompagné par l'éleveur ou un membre de sa famille, au détriment du travail des récoltes sur la ferme en plaine. La nécessité de parquer le troupeau tous les soirs autour de la cabane oblige à de longs déplacements des animaux deux fois par jour qui nuisent fortement à leur état physique (ils y laissent une partie des calories engrangées dans le pâturage de la journée), sans compter l'impact écologique négatif: ravinement dû aux passages répétés de 1500 brebis aux mêmes endroits tout l'été. Il y a eu une vingtaine d'attaques de loups dans l'été causant à chaque fois la mort d'au mois un animal. L'indemnisation ne peut se faire qu'après constatation par un personnel mandaté. Celui-ci, peu nombreux, a souvent du mal à intervenir dans les délais raisonnables; un cadavre de brebis qui reste quelques jours en plein soleil du mois d'août entre rapidement en putréfaction, ce qui rend l'identification des morsures de loup difficiles, hors sans elle, pas d'indemnisation. Sans compter la suspicion qui pèse perpétuellement sur le berger de ne pas faire son travail correctement ou de ne chercher qu'à "truander" les pouvoirs publics en quêtant un argent indu, suspicion d'autant plus difficile à supporter qu'elle émane de fonctionnaires ou d'écolos citadins aussi ignorant de la vie pastorale les uns que les autres. Pour ce qui est du patou, il est aujourd'hui reconnu que son efficacité est limitée au-delà de 200 à 250 têtes; le troupeau de mon fils en possédait 3, ils n'ont empêché aucune attaque.
Le loup a réapparu alors que les conditions d'élevage ont fortement évolué: quand les campagnes étaient peuplées, que les troupeaux familiaux ne dépassaient pas quelques dizaines de têtes, une centaine pour les plus riches et qu'il y avait toujours un gamin, une grand mère ou un idiot du village pour les mener aux champs avec un bon molosse, le rapport avec les prédateurs était fort différent.
Je n'ai pas de solution pour une bonne cohabitation entre l'homme et le loup et ne suis évidemment pas pour une nouvelle extermination de ce dernier. Mais j'ai du mal à accepter cette culpabilisation permanente dont sont l'objet les agriculteurs en général et les bergers en particulier de la part de personnes qui, encore une fois, n'ont aucune idée de ce qu'est la vie rurale, prennent la nature pour un grand jardin édénique et oublient que des hommes et des femmes y travaillent et y vivent, plutôt difficilement. Ce sont parfois les mêmes qui mangent bio ou adhèrent à une AMAP ! En tout cas je n'aimerais plus faire ce métier aujourd'hui et j'ai toujours une pensée émue et solidaire pour deux qui le perpétuent, dont mon fils...
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Écrit par : grzyb / | 04/08/2012

@ Grzyb

> Merci pour votre témoignage. Je ne faisais que rapporter un fait entendu de source sûre, mais ce n'était pas dans le but de jeter l'opprobre sur toute une profession et je suis désolée d'avoir donné cette impression.
Il me semblait que les pratiques qui m'avaient été rapportées contribuaient à tendre le débat, voire le rendre impossible en radicalisant tout le monde, au lieu de permettre à toutes les personnes concernées de réfléchir aux solutions idéales, tout en donnant une mauvaise image des professions agricoles, ce qui est absolument regrettable. Mais je suis heureuse de lire des faits qui vont dans le sens contraire.
Je n'ai pas plus de solutions que vous et ne souhaite pas la disparition de l'agriculture, encore moins de l'agriculture montagnarde, dont je sais à quel point il est difficile de l'exercer correctement aujourd'hui puisqu'il y a des agriculteurs dans notre famille, certes pas en montagne, et qu'ils partagent avec nous leurs difficultés.
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Écrit par : Mahaut / | 05/08/2012

@ Grzyb

> oui merci. Ces accusation de truandages à l'indemnisation pour prédation ont le don de me hérisser.
de ttes façons, que demandent les bergers ?
à défendre leur troupeau, leur gagne-pain
N'est-ce pas légitime ?
ils ne demandent pas l'envoi de B52 pour balancer de l'agent orange sur les Cévennes que je sache !
Des lois relatives aux campagnes ont été faites par des gens qui n'y vivent pas mais s'y promènent et désirent donc du pittoresque.

@ JG : ce que vous écrivez dépasse peut-être votre pensée mais c'est méprisant et injuste.
Que diriez-vous si en cas de recrudescence d'agressions dans votre quartier la police se contentait de vous dire :
"souvenez-vous que vous êtes un homme responsable - s'acheter un patou pour surveiller votre maison ou votre lieu de travail ou encore votre fille que vous avez pris l'habitude de laisser rentrer seule de l'école, n'est pas non plus la fin du monde."
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Écrit par : zorglub / | 06/08/2012

DECONNOGRAPHIE

> Hélas, nos hygiéno-écolo-technocrates en ont surtout contre les activités traditionnelles.
Dans le même ordre de déconnographie, suite à des directives européennes, ils s'en prennent aussi au moulins des rivières qui entraveraient la liberté de circulation des poissons (restauration hydromorphologique), ce dont on ne s'était pas encore aperçu depuis le moyen-âge mais qui seraient bien évidemment plus nocifs que la pollution...
http://www.moulinsdefrance.org/Encours/EncartCholet_MdeF85.pdf
http://www.senat.fr/questions/base/2010/qSEQ101115855.html
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Écrit par : Pierre Huet / | 06/08/2012

ET LE TIGRE

> Sur un sujet parallèle, entendu ce jour (11 août) aux actualités de TF1: pour sauver le tigre, l'inde est en train de déplacer 200000 - oui, deux cent mille, le chiffre a été répèté plusieurs fois- paysans riverains d'une réserve et ayant , semble-t-il un peu empiété.
Un "détail" aussi: il est courant maintenant d'entendre dire que le loup n'attaque pas l'homme. Un ouvrage récent de Colette Merlin cite une plainte su seigneur de Vogna, Franche-Comté en 1777 faisant état de 14 enfants tués par les loups en 17 mois... De fait, ce n'était ni dans le Marais ni dans le Faubourg Saint-Germain.
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Écrit par : Pierre Huet / | 11/08/2012

NEVROSE

>Les idéologues animalitaires ne sont pas des écologistes. Ce sont des névrosés. Ils n'aiment pas le loup, ils détestent l'homme. La plupart d'entre eux n'ont d'ailleurs jamais vu un loup, sauf dans les dessins animés de Tex Avery.
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Écrit par : Le Leu / | 11/08/2012

NUANCES

> Il faut arrêter d'opposer les hommes aux animaux. Aimer les animaux et s'engager en faveur de la biodiversité n'est pas en soi signe de misanthropie ou de souhait de voir l'homme disparaître. La protection de telle ou telle espèce de poisson, d'oiseau ou de bête à quatre pattes peut sembler dérisoire à certains, mais les écologues, des scientifiques, expliquent très bien le rôle que joue tel poisson ou tel oiseau dans l'écosystème local et quelles seraient les conséquences de sa disparition à échelle planétaire. Dans le même ordre d'idée que l'exemple cité par Pierre Huet, on reproche souvent aux écologistes de s'opposer aux éoliennes en avançant les dommages qu'elles causent aux oiseaux ou aux chauves-souris. La plupart du temps, ceux qui reprennent ces critiques à leur compte ignorent totalement les projections du coût financier pour l'agriculture, et donc l'économie mondiale, d'une diminution drastique de la population d'oiseaux et de chauves-souris.
Tout cela pour dire qu'avant de crier à l'écologisme technocrate totalitaire, il faut toujours prendre en compte les études réalisés par des écologues (scientifiques qui appliquent des protocoles). L'écologie est d'abord une science et on ne comprend rien à certaines positions qui peuvent sembler extrémistes au grand public si on ne connaît pas les notions de base de cette science.
Concernant les truandages à l'indemnisation, il me semble qu'on peut à la fois soutenir les éleveurs et les agriculteurs et s'opposer aux pratiques de ceux qui donnent de ces professions une image détestable. Il y a dans notre famille des agriculteurs qui rapportent des faits donnant une image déplorable de l'agriculture, non pas pour dénigrer leur propre métier mais pour déplorer que ces faits leur causent du tort. Faut-il passer ces faits sous silence pour ne pas jeter l'opprobre sur toute une profession ou les dénoncer pour qu'ils cessent de nuire à la profession?
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Écrit par : Mahaut / | 11/08/2012

@ Mahaut

> Tout à fait d'accord avec vos nuances, étant moi-même heureux d'entrevoir en randonnée bien davantage de faune sauvage qu'il y a 50 ans, mais nullement de voir des paysages massacrés par des éoliennes.
Les grands carnivores posent quand même des difficultés particulières, le loup étant dangereux pour les hommes et le bétail, le lynx pour le bétail.
Pour ce qui est de la régulation par les carnivores, il est difficile de prévoir ce que fera une réintroduction: la Suisse avait réintroduit le lynx boréal dans le Jura pour réguler la population de renards en lui prenant sa nourriture de lapins et autres rongeurs (ce que montraient des études dûment scientifiques faites en Pologne), c'était au plus fort de la rage vulpine vers 1980, rage propagée par la surpopulation de l'espèce. Mais les lynx ont gagné le Jura du Sud ou ils ont préféré les chamois, chevreuils et surtout les moutons, bien charnus et faciles à attraper. Au dernières nouvelles, la population de renards recommence à augmenter.
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Écrit par : Pierre Huet / | 13/08/2012

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