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02/08/2012

Joseph Ratzinger et la théologie de la libération

Puisque c'est nécessaire, je re-publie ces lignes du cardinal Ratzinger dans le texte romain qui fait autorité sur la question :

 ratzinger,théologie de la libération,économie,social



Un des passages-clés du document en question (section 5, intitulée "La doctrine sociale de l’Eglise - pour une praxis chrétienne de la libération") :

« La priorité reconnue à la liberté et à la conversion du cœur n’élimine nullement la nécessité d’un changement des structures injustes. Il est donc pleinement légitime que ceux qui souffrent de l’oppression de la part des détenteurs de la richesse ou du pouvoir politique agissent par des moyens moralement licites pour obtenir des structures et des institutions dans lesquelles leurs droits soient vraiment respectés

Un défi sans précédent est aujourd’hui lancé aux chrétiens qui oeuvrent à réaliser cette civilisation de l’amour qui condense tout l’héritage éthico-culturel de l’Evangile. Cette tâche requiert une nouvelle réflexion sur ce qui constitue le rapport du commandement suprême de l’amour à l’ordre social envisagé dans toute sa complexité. La fin directe de cette réflexion en profondeur est l’élaboration et la mise en route de programmes d’action audacieux en vue de la libération socio-économique de millions d’hommes et de femmes dont la situation d’oppression économique, sociale et politique est intolérable…

[Sur] la radicale transformation culturelle indispensable pour résoudre les graves problèmes que notre époque doit affronter [:] la culture que notre époque attend sera caractérisée par la pleine reconnaissance de la dignité du travail humain, qui apparaît dans toute sa noblesse et sa fécondité à la lumière des mystères de la Création et de la Rédemption

Une telle culture du travail reconnaîtra que la personne du travailleur est principe, sujet et fin de l’activité laborieuse. Elle affirmera la priorité du travail sur le capital et la destination universelle des biens matériels

 

J'ai déjà publié plusieurs fois cette directive ratzingérienne. Des obstinés (qu'ils se débrouillent avec leur conscience) refusent d'admettre : 1. que ce texte existe ; 2. qu'il fait autorité en ce qui concerne la question de la théologie de la libération ; 3. qu'il est signé du futur Benoit XVI... J'encourage donc chacun à étudier ce document de 1986, pour ne pas être désinformé par ceux qui confondent leur réflexe anti-social avec la parole de l'Eglise.

 

 

Commentaires

ROCK N'ROLL

> Ratzinger ... Un jour il y aura un groupe de rock n'roll qui s'appellera comme ça. Ca sera un petit groupe qui fera beaucoup de bruit.
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Écrit par : Spooner / | 02/08/2012

SAUF QUE

> Merci de citez vos sources, car nous avons les mêmes. Sauf que je ne mets pas des .... dans les citations de Joseph Ratzinger. Simplement, il est permis de vous dire en toute simplicité que ces lignes ne valident pas la théologie de la libération telle que vous la voyez. Mgr Muller est en accord avec ce document, et donne une autre signification à la théologie de la libération: celle de la liberté, et du salut.

DC


[ De PP à DC - "Sauf que moi", j'ai lu le document Ratzinger, et pas vous : sinon vous ne parleriez pas de ces guillemets. Veuillez cesser ces attaques absurdes. Merci. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Didier Cuches / | 03/08/2012

TYPIQUE

> Typique attitude intégriste, M. Cuches : soupçonner à tort, dire aux gens des inexactitudes à but malveillant, prétendre qu'on a lu alors qu'on n'a rien lu mais qu'on a juste peur des mots, et croire dur comme fer que Ratzinger "n'a pas pu" dire ce qu'il a réellement dit parce que ça va contre les idées de votre petit milieu.
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Écrit par : rembar / | 03/08/2012

> D'accord avec Rembar : ne pas voir que le texte du cardinal Ratzinger est la définition d'une théologie de la libération vraiment catholique (changer les structures économiques oppressives), et que c'est le but même du document de 1986, c'est ne rien vouloir voir du tout parce qu'on a peur de la réalité.
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Écrit par : edmond campion / | 03/08/2012

IL EXISTE

> il existe un groupe de rock qui s'appelle "the ratzinger cardinals".
C'est juste pour répondre à spooner.
Par ailleurs le papier ne refusant pas l'encre, comme l'on disait dans le temps, n'importe qui peut prendre un nom de groupe (ou écrire sur le pape) pour essayer d'avoir une petite notoriété.
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Écrit par : e / | 03/08/2012

PP à D. CUCHE

> Mais il n'y a pas de "débat" de votre part, cher monsieur. Vous niez l'évidence avec obstination, par allergie envers un mot dont vous ne voulez pas admettre (comme l'Eglise vous le demande) qu'il peut avoir plusieurs acceptions ! c'est pourquoi j'ai clos cette discussion stérile.
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Écrit par : PP à DC / | 04/08/2012

SAINT JEAN CHRYSOSTOME, LA PAUVRETE DU CHRIST ET LES CHRETIENS EN GANTS BLANCS (HIER ET AUJOURD'HUI)

> La coupable hypocrisie catholique de notre temps consiste à annoncer sans répit de très pieuses paroles relatives à la paix dans le monde, au souci du plus pauvre et au respect de la dignité humaine, le visage béat et les poings très fort serrés contre le cœur, tout en se faisant plein de complaisance à l'égard des programmes politiques néo-libéraux et productivistes qui sont une attaque frontale et de tous les instants contre ces nobles principes affichés par les chrétiens en gants blancs.
Ou comment se racheter une bonne conscience par la magie du sarkoboutinisme, art politique et rhétorique d'apporter sa pierre à la guerre contre la vie des plus vulnérables, en se drapant des blancs vêtements de la cause de la veuve et de l'orphelin.
Gloire et louange à l'industrie nucléaire française, notre fierté à tous, et silence poli sur l'esclavage des ouvriers africains des mines d'uranium, notamment au Niger, sur lequel et SEULEMENT SUR LEQUEL repose ce sublime et intouchable fleuron de notre grandeur nationale, comme on nous dit. Françafrique, clé de notre ignoble et criminelle opulence. Chuuuuut...
Comble de l'hypocrisie, l'artisan de paix auto-proclamé et grand serviteur-alibi de la politique de la guerre contre les plus pauvres, une fois usés ses vains arguments, lance une sentence et un jugement implacable contre celui qui oserait virulemment mettre le doigt sur ce symptôme d'une schizophrénie cathollective : c'est un manque de charité !
Ou comment tellement plus s'indigner de l'impertinente et scandaleuse offense faite au mensonge catho-libéral, que de la politique du mépris de la personne humaine à laquelle ce mensonge apporte sa détestable contribution.
Il y a au fond une forme de lâcheté secrètement cachée dans le langage de ces gens si raisonnables et si imbus de leur grand sens de la mesure, qu'ils se coupent imperceptiblement de cette demeure au clair-obscur dans laquelle le Seigneur miséricordieux nous attend : non pas dans la sphère propre, brillante et élevée de nos tièdes raisons, mais d'abord et avant tout au fin fond de la bouillante marmite oubliée de nos cœurs et de nos tripes. Le catholique bon teint de notre temps a solidement vissé le couvercle, d'où l'ennui profond dans lequel son triste et fade langage qui n'irrupte de nulle part, plonge la terre entière.
Il est raisonnable. Point. Il ne dénonce pas, car, lui a-t-on appris, cela serait succomber à de sulfureuses et irrationnelles émotions. Point de souillures ! Pas plus en son âme que sur sa belle auto.
Il est propre et assène aussi proprement que vainement la valeur « défense de la dignité humaine ».
C'est tellement plus confortable, plus sympathique, et plus vendeur de s'afficher pieusement « artisan de paix » en ronronnant les vœux pieux du cathalogue et en fermant discrètement les yeux sur la politique du mépris à laquelle on apporte plus ou moins subtilement sa caution, plutôt que d'assumer cette bombe logée au plus intime, ce feu brûlant, par lequel l'ardente dénonciation est colère de vie, brûlure d'amour qui dévaste sur son passage les faux-semblants pathétiques qui entravent la Paix en Dieu quand ils s'en revendiquent les dignes représentants.
Gloire et louange au libre échange et à la compétitivité de nos entreprises, à la vénérable mondialisation, arbre de tous les bienfaits, et silence des gens bien élevés sur ses violences inouïes et masquées de toute part, sur le cortège de licenciements massifs, de familles brisées et de personnes sacrifiées sur l'autel de la Très Sainte Croissance. Mais, n'est-ce pas, ce serait pécher contre l'espérance que de lever le voile sur sa nature intrinsèquement destructrice.
Que les masques tombent ! Aujourd'hui, les hommes de guerre sont courtois et affables, raisonnables et très propres sur eux, et n'ont que le mot paix à la bouche ; les hommes de paix sont assez désagréables, mal élevés, en colère et indignés, et brûlent d'un vibrant feu d'amour qui ne demande qu'à jaillir. Et merde !
Déjà en son temps, à travers cet extrait que je propose, Saint Jean Chrysostome dénonçait cette insondable hypocrisie chrétienne, cette contribution active au mensonge, des chrétiens en gants blancs, aussi prompts à la sauvegarde des apparences de la charité qu'au mépris de la pauvreté du Christ et des figures humaines (étrangers, errants, sans-abri...) qui en sont les signes vivants. Mais tout cela se tient : ils croient rencontrer le Christ dans les vêtements soyeux de leur haute dignité, quand Il nous attend au plus bas du chaud terreau de toutes nos misères. Mais voilà, il y a ce fameux couvercle...
En témoigne ce passage, extrait du livre admirable de François Huguenin, « Les voix de la foi ; Vingt siècles de catholicisme par les textes « (présenté ici par PP :
http://plunkett.hautetfort.com/archive/2012/07/05/francois-huguenin-les-voix-de-la-foi-perrin-un-livre-de-chev.html )

Saint Jean Chysostome, « Homélie 50 sur l'Evangile de saint Matthieu », fin du IVème siècle :
Citation : « Orne le temple, mais ne néglige pas les pauvres.
Tu veux honorer le Corps du Christ ? Ne le méprise pas lorsqu'il est nu. Ne l'honore pas ici, dans l'église, par des tissus de soie tandis que tu le laisse dehors souffrir du froid et du manque de vêtements. Car celui qui a dit : « Ceci est mon corps », et qui l'a réalisé en le disant, c'est lui qui a dit : « Vous m'avez vu avoir faim, et vous ne m'avez pas donné à manger », et aussi : «  Chaque fois que vous ne l'avez pas fait à l'un de ces petits, c'est à moi que vous ne l'avez pas fait ». Ici, le corps du Christ n'a pas besoin de vêtements, mais d'âmes pures ; là-bas il a besoin de beaucoup de sollicitude.
Apprenons donc à vivre selon la sagesse et à honorer le Christ comme il le veut lui-même. Car l'hommage qui lui est le plus agréable est celui qu'il demande, non celui que nous-mêmes choisissons. Lorsque Pierre croyait l'honorer en l'empêchant de lui laver les pieds, ce n'était pas l'honneur, mais tout le contraire.
Toi aussi, honore-le de la manière prescrite par lui en donnant ta richesse aux pauvres. Car Dieu n'a pas besoin de vases d'or mais d'âmes qui soient en or.
Je ne vous dis pas cela pour vous empêcher de faire des donations religieuses, mais je soutiens qu'en même temps, et même auparavant, on doit faire l'aumône. Car Dieu accueille celles-là, mais bien davantage celle-ci. Car, par les donations, celui qui donne est le seul bénéficiaire mais, par l'aumône, le bénéficiaire est aussi celui qui reçoit. La donation est une occasion de vanité ; mais l'aumône n'est pas autre chose qu'un acte de bonté.
Quel avantage y a-t-il à ce que la table du Christ soit chargée de vases d'or, tandis que lui-même meurt de faim ? Commence par rassasier l'affamé et, avec ce qui te restera, tu orneras son autel. Tu fais une coupe en or, et tu ne donnes pas un verre d'eau fraîche ? Et à quoi bon revêtir la table du Christ de voiles d'or, si tu ne lui donnes pas la couverture qui lui est nécessaire ? Qu'y gagnes-tu ? Dis-moi donc : Si tu vois le Christ manquer de la nourriture indispensable, et que tu l'abandonnes pour recouvrir l'autel d'un revêtement précieux, est-ce qu'il va t'en savoir gré ? Est-ce qu'il ne va pas plutôt s'en indigner ? Ou encore, tu vois le Christ couvert de haillons, gelant de froid, tu négliges de lui donner un manteau, mais tu lui élèves des colonnes d'or dans l'église en disant que tu fais cela pour l'honorer. Ne va-t-il pas dire que tu te moques de lui, estimer que tu lui fais injure, et la pire des injures ? Pense qu'il s'agit aussi du Christ, lorsqu'il s'en va, errant, étranger, sans abri ; et toi, tu as omis de l'accueillir, tu embellis le pavé, les murs et les chapiteaux des colonnes, tu attaches les lampes par des chaînes d'argent ; mais lui, tu ne veux même pas voir qu'il est enchaîné dans une prison. Je ne dis pas cela pour t'empêcher de faire de telles générosités, mais je t'exhorte à les accompagner ou plutôt à les faire précéder par les autres actes de bienfaisance. Car personne n'a jamais été accusé pour avoir omis les premières, tandis que, pour avoir négligé les autres, on est menacé de la géhenne, du feu qui ne s'éteint pas, du supplice partagé avec les démons. Par conséquent, lorsque tu ornes l'église n'oublie pas ton frère en détresses, car ce temple-là a plus de valeur que l'autre. »
Fin de citation.

Il n'en manquera évidemment pas pour déclarer qu'il s'agit ici d'interpréter la faim et la soif du Christ en termes purement spirituels, au mépris de l'Incarnation, par laquelle l'Esprit de Dieu a éprouvé dans la chair du Christ toutes nos pauvretés, y compris les plus matérielles, et l'indifférence qu'elle suscite aux yeux des gens biens.
Si la parade échoue, il recourra à l'argument du primat de la conversion personnelle, faisant fi de son prolongement dans une dénonciation des structures de péché, donc des cadres économiques et politiques générateurs de pauvretés, à laquelle la DSE nous appelle pourtant très clairement.
On ne barricade jamais trop le passage étroit et bien réel entre l'ordre de Dieu et l'ordre de la cité, quand il s'agit de défendre l'ordre établi.
Si au bout du rouleau de ses petits arrangements et de ses mensonges saupoudrés de blanche neige, exténué et n'en pouvant plus de les voir mis en lumière les uns après les autres, il n'a plus rien à objecter, enfin pleinement révélé dans la fausse paix qui le couvre et la vraie violence qui le tenaille, dont il s'est crû beaucoup trop propre pour la reconnaître et pour remettre entre les mains du Seigneur l'inavouable blessure enfouie dans laquelle elle s'enracine, alors il deviendra un persécuteur, ou par grâce un saint.
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Écrit par : Serge Lellouche / | 06/08/2012

RATZINGER, PIE XI, JEAN PAUL II

@ spooner :

> commentaire inattendu dont je vous remercie car il m'a fait rire. Amateur de rock "dynamique" j'attendrais la constitution d'un tel groupe avec impatience.

@ théologie de la libération :

> Si Jésus est le sauveur des hommes c'est bien que la foi chrétienne est une libération.
Cette libération n'est pas que spirituelle, elle s'incarne. La foi en Dieu sauveur se manifeste par la promotion de mesures sociales, politiques qui vont dans son sens : "la politique est le domaine de la plus grande charité " disait Pie XI.
C'est cela la théologie de la libération.
Que l'expression ait été utilisée dans un sens contraire à la foi est une raison de plus pour en reprendre l'usage dans son sens véritable
La liberté est ce qui donne du sens aux mots "conversion", "bonne action" "vertu". La liberté est la donnée de base de la personne sinon on a une "chose", le fondement de l'anthropologie catholique et de l'anthropologie tout court (dont la catholique est la sublime interprétation). Sans liberté, pas de sanctification.
Je regrette de ne pas avoir connu ce texte il y a 20 ans lors des discussions d'étudiants sur Maastricht que je considère comme l'équivalent de Munich pour des millions de gens, ça m'aurait donné des arguments face à des catho-confortables dont la force est numérique et repose dans ce cadre précis sur le "finassage" automatique, l'inertie, l'autosatisfaction méprisante : "ce que vous dites est inapplicable", "pfff ! c'est utopique".
Sauf que ce que je disais était conforme à la foi.
Si l'Etat abandonne ses pouvoirs régaliens, ceux-ci tombent automatiquement dans l'escarcelle du monde économique qui détient alors et le pouvoir de l'argent et le pouvoir coercitif.
"vous êtes naïf" me répondait-on
Parce que ça n'est pas naïf de croire que le monde économique dont le but est de gagner de l'argent, s'il dispose de tous ces pouvoirs va les exercer pour le bien commun ?
Impossible de le faire comprendre, et ça me navre de voir que 20 ans après c'est toujours pareil. Avec encore moins d'excuses car maintenant on voit le résultat.
La foi catholique ne prêche pas l'obéissance aux institutions qui ne respectent pas la personne. Nous devrions nous inspirer du combat de Jean Paul II contre le marxisme (le libéralisme est aussi dangereux) : pied à pied, en prenant l'adversaire au mot, et en proclamant à tps et contre-tps ce que dit l'Eglise.
Franchement nous n'avons pas le mauvais rôle.
Cette lutte est aussi l'occasion de réunir les gens se disant de droite et ceux se disant de gauche pour rendre aux Etats leurs droits régaliens qui servent à défendre les plus petits, pour remettre le monde économique dans ses devoirs.

zorglub


[ De PP à Z. - Votre adresse mail semble ne pas fonctionner (le message que je viens de vous envoyer me revient en "erreur") ? ]
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Écrit par : zorglub / | 06/08/2012

LE CARDINAL RATZINGER ET LA "LUTTE ARMEE"

> Excusez-moi pour ces commentaires à retardement, je rentre juste de vacances et je me rends compte que j'ai loupé plein de sujets intéressants. Je me pose une question à propos de cette citation : le document précise-t-il les "moyens moralement licites " par lequels on a le droit légitime de renverser un ordre social injuste ? En particulier l'utilisation d'armes ?

GT


[ De PP à GT - Rejetant l'idéologie de la lutte des classes permanente et les méthodes de violence systématique (évidemment celles du guévarisme), et soulignant que "l'abolition d'une situation inique" ne suffit pas "à créer une société plus humaine" (§ 78), le cardinal indique qu'il y a "une moralité des moyens". Puis il écrit (§ 79) :
"...Ces principes doivent être spécialement appliqués dans le cas extrême du recours à la lutte armée, indiquée par le Magistère comme l'ultime remède pour mettre fin à une 'tyrannie évidente et prolongée qui porterait gravement atteinte aux droits fondamentaux de la personne et nuirait dangereusement au bien commun d'un pays" *. Toutefois, l'application concrète de ce moyen ne peut être envisagée qu'après une analyse très rigoureuse de la situation. En effet, à cause du développement continuel des techniques employées et de la croissante gravité des dangers impliqués par le recours à la violence, ce qu'on appelle aujourd'hui la 'résistance passive' ouvre une voie plus conforme aux principes moraux et non moins prometteuse de succès..."
* Paul VI, encyclique 'Populorum Progressio', 31. cf Pie XI, encyclique 'Nos es muy conocida' (1937).
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Écrit par : Gilles Texier / | 07/08/2012

> Belle réponse de l'Eglise, tout en sagesse. Merci beaucoup.
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Écrit par : Gilles Texier / | 08/08/2012

à Gilles,

> Personnellement, j'ai d'autant plus horreur des armes à feu qui tuent les personnes, qu'il me semble urgentissime de renouer avec le langage de feu qui consume les mensonges sur lesquels se fonde l'ordre social injuste.
Et cela commence par la mise à terre du langage de la fausse paix. Petit exemple parmi tant et tant d'autres : je lisais en juillet un édito du Monde au titre éloquent, "Le ministre du redressement contre-productif", et qui commençait ainsi :"calmer le jeu". Il visait bien sûr Arnaud Montebourg, dans l'affaire des 8000 suppressions d'emploi chez Peugeot. L'édito rappelait l'épisode du recadrage viril du PDG de Peugeot dans le bureau du ministre.
La leçon de morale du journal de la fausse paix au service de la vraie guerre économique et humaine pouvait commencer : le comportement du ministre Montebourg, nous expliquait l'édito anonyme, était plus que déplacé, contraire à l'esprit du dialogue et de la paix sociale, " au moment (je cite) où la priorité doit être, au contraire, le rassemblement dans l'effort commun".
On ne vend jamais mieux la guerre économique (point de mot dans cet édito sur le sort des 8000 victimes en question de cette guerre) que par la langage de l'harmonie et de la paix sociale.
Oui ce langage des faux-culs, il faut le nommer et le brûler.
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Écrit par : Serge Lellouche / | 08/08/2012

> Un article de Michael Löwy, consultable dans l’ « Encyclopédie Universalis », distingue cinq thèmes fondamentaux chez les théologiens de la libération :
- la critique du capitalisme en tant que « forme de péché structurel ».
- l’option préférentielle pour les pauvres.
- les communautés chrétiennes de base comme soutiens des luttes sociales.
- une réévaluation des récits de salut et de libération dans notre exégèse des Ecritures.
- le combat contre l’idolâtrie contemporaine (l’Etat, la Force militaire, le Marché...)
J’ai vraiment du mal à comprendre toute cette polémique autour de la théologie de la libération, la mise en cause de Jean-Paul II par quelques excités… Les principaux axes énumérés par Löwy font aujourd’hui partie du patrimoine commun de l’Eglise.
Les seules réticences qu’on peut avoir concernent la théologie des communautés de base, qui n’échappe pas au dualisme idéologie/praxis. John Milbank et William Cavanaugh ont été critiques sur ce point. En même temps, les générations postérieures sont souvent redevables des maladresses de leurs aînés ; il est évident que Cavanaugh a voulu opérer un dépassement de cette problématique en mettant le Corps du Christ au cœur de la réflexion.
L'Eglise n'est pas un support idéologique des luttes sociales mais un acteur à part entière de celles-ci; pour ne pas en avoir eu une conscience assez claire, certains catholiques ont versé dans le christo-marxisme.

Blaise


[ PP à B. :
- Exactement.
- Et le symétrique : certains "conservateurs", en ne voulant voir que l'avatar christo-marxiste de la théologie de la libération, ont construit une hérésie inverse : un christianisme au service des oligarques et des juntes. Mais tout ça est du passé, sauf chez les attardés des deux bords.]

réponse au commentaire

Écrit par : Blaise | 21/04/2013

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