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06/07/2012

"Développer la confiance et la désappropriation"

Dans le débat à quatre voix de son numéro d'été, La Décroissance a interrogé notre amie Anne Josnin (« enseignante en philosophie et membre des Chrétiens Indignés »). Extrait de sa réponse :

 


<< ...Que faire alors ? Rien ? C'est au fond, en des termes extrêmes, la question de l'accueil de l'avenir avec sa part d'imprévu et son potentiel de catastrophe par rapport à mes repères d'aujourd'hui. Il n'y a pas d'assurance-vie qui tienne, mais je sais que je peux compter sur la nature et mon voisin, et réciproquement. Je pense aussi que la qualité à cultiver en notre temps esclave de cette volonté tétanisée par la peur de tout maîtriser, anticiper, c'est la vertu d'imprévoyance. Parce qu'au fond personne ne sait ce que sera demain. Cet art de voyager léger, les mains assez vides pour accueillir la grâce de l'instant. […] Ce que l'expérience m'a appris, c'est qu'il y a toujours un passage pour la vie. Pourvu que nous soyons attentifs au présent qui se donne hic et nunc, que nous ayons tous nos sens assez réceptifs, et que nous soyons assez libérés de nos vieux réflexes désormais inadaptés. […] La vertu d'imprévoyance présuppose la confiance universelle, à l'opposé de celle du clan, où je fais confiance et me dévoue uniquement à ceux de la petite famille qui est mienne. […] Concrètement : dans ma région du Pas-de-Calais nous sommes habitués aux exercices de confinement dans les écoles : si à l'annonce d'un nuage polluant j'abandonne la classe où je suis pour filer en voiture chercher les enfants dans leur école, c'est le chaos et tout le monde est intoxiqué. Si je protège ceux qui sont à ce moment de facto sous ma responsabilité et fais confiance à l'adulte qui est avec mes enfants, alors nous sommes tous épargnés. Développer la confiance universelle et la désappropriation, même des siens. S'il y a à anticiper sur le plan politique, je pencherais pour la création de cellules-"commandos" temporaires pacifiques, légères, mobiles, coordinatrices des populations locales afin que circulent les ressources vitales, alimentaires, soins, formation et information ; des pratiquants-enseignants de la communication non violente et des modes de vie communautaires sobres, des familiers de l'imprévu vécu comme opportunité... >>


 

Commentaires

PLUS EVANGELIQUE

> Voilà un point de vue chrétien un peu plus évangélique que les harangues sur "la défense de notre identité".
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Écrit par : Amicie T./ | 06/07/2012

@ Amicie,

> Cessons d'opposer les chrétiens, ce sera un premier pas évangélique. Quelqu'un qui "défend notre identité" peut tout à fait adhérer à ce point de vue.
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Écrit par : ludovic / | 07/07/2012

à ludovic

> Ce sont "les défenseurs de l'identité" qui sont en procès perpétuel contre les autres catholiques jamais assez "purs" à leurs yeux. Si vous ne me croyez pas lisez-les. Je sais de quoi je parle, j'en ai dans ma propre famille.
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Écrit par : Amicie T. / | 07/07/2012

@ ludovic

> Ce que dit Anne Josnin dans cet article est un discours du "pour" et de la confiance, incompatible avec la rhétorique identitaire qui est un discours du "contre" et de la méfiance. Ce n'est pas donner tort ou raison à l'un des deux courants que de le constater. (Si on ne peut plus constater des contradictions objectives sans être accusé d'opposer les gens entre eux, penser va devenir difficile).
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Écrit par : Thomas Foussart / | 07/07/2012

EVANGILE

> Ludovic parle de l'Evangile et il a raison de le faire. L'évangile de ce matin dit : "on met le vin nouveau dans des outres neuves." Trop souvent la "défense de l'identité" n'est qu'une "défense", une vieille outre datant des crispations du passé et voisinant avec toutes sortes d'autres "défenses" politisées. On ne peut pas y mettre le vin de la nouvelle évangélisation. Si c'est cela qu'Amicie T. a voulu dire je partage son avis.
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Écrit par : sèlah / | 07/07/2012

NE PAS Y CONTRIBUER

> J'ai la chance en effet de ne pas avoir dans mes proches ceux qui se prennent pour les purs. Mais je sais que cette tendance existe.
Ce que je voulais dire est qu'il valait malgré tout mieux tendre la main que dire "en fait on est plus pur que vous parce qu'on ne regarde pas vers le passé", ce qui est une attitude symétrique (donc équivalente) de la leur.
Cela ne signifie pas que je défend des attitudes passéistes (les vieilles outres) mais que justement j'alerte sur le risque de contribuer à ces crispations dont on veut se débarrasser.
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Écrit par : ludovic / | 07/07/2012

IMPREVOYANCE

> Oui ,l'imprévu vécu comme opportunité, une proposition , voire une invitation ! La vertu d'imprévoyance (j'adore!) venant supplanter les "Caisses de Prévoyance" ... Voyons ce qui se présente , hic et nunc , en toute confiance, mettre sa main dans la Sienne, c'est un bon choix , le bon sens.
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Écrit par : escargolibri / | 08/07/2012

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