31/05/2012
L'ex-PDG d'Air France remboursera-t-il les 1 150 000 euros qu'on lui a versés en l'honneur de sa mauvaise gestion ?
78 % des actionnaires refusent de valider la prime (400 000 euros) donnée à Pierre-Henri Gourgeon en plus de son parachute doré (750 000 euros). Mais rien ne l'oblige à rendre l'argent :
En plus des 750 000 euros perçus par lui comme parachute doré, Pierre-Henri Gourgeon, PDG évincé en octobre dernier pour mauvais résultats, avait touché une prime de 400 000 euros « en échange du respect d'une clause de non-concurrence pendant trois ans » (en clair : pour qu'il n'aille pas se mettre au service des adversaires de la compagnie qui se débarrassait de lui ). A l'AG de ce jeudi, 78, 8 % des actionnaires d'Air France KLM ont voté contre la validation de cette prime !
Les actionnaires ont hué l'actuel PDG, Jean-Cyril Spinetta, quand il a tenté de plaider pour la prime1. Selon lui, celle-ci avait été accordée à Gourgeon pour « compenser le caractère imprévisible de son départ ». D'où la colère des actionnaires : « il est choquant de donner une telle somme pour qu'un ancien dirigeant accepte de ne pas faire de tort à une entreprise qu'il quitte »... « Comment peut-on accepter de telles sommes pour se conduire tout simplement en honnête homme ? c'est une question de morale ! ». Etc.
Devant cette tempête, Spinetta a pris l'engagement de ne pas demander de parachute ni de prime s'il devait quitter l'entreprise. Les cris d'indignation se sont alors transformés en applaudissements.
Mais à notre époque, que pèsent des votes – même ceux d'actionnaires ? La loi permet à Gourgeon de garder sa prime en plus de son parachute. Telles sont les normes à l'ère néolibérale : les gains d'un grand patron n'ont rien à voir avec ses résultats économiques. Pas de meilleur exemple de ce qu'est le capitalisme tardif...
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1. Spinetta : "Mon sentiment personnel, en tant que président, est que cette clause a été décidée de façon raisonnable, de bon droit et qu'elle a protégé l'entreprise..." Parce qu'en plus d'avoir mal dirigé Air France, Gourgeon aurait pu se mettre à lui nuire de l'extérieur ? et c'est pour empêcher ça qu'on lui a versé une prime ? au moment où Air France doit mettre ses salariés au pain et à l'eau pour tenter de résister à la crise ?
19:33 Publié dans La crise, Société | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : gourgeon, spinetta, air france klm, parachutes dorés, crise, austérité
Commentaires
MALHEUR EST BON
> A quelque chose malheur est bon. Il y a cinq ans, jamais une assemblée générale d'actionnaires n'aurait refusé de valider une de ces saloperies.
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Écrit par : zumalacarregui / | 31/05/2012
ET LE FOOT
> En 2009, après le départ de Valeo de Thierry Morin, celui-ci ne voulait pas rembourser les 2 ans de salaire (2x1,6 M €) qui lui avaient été versé. Il a fini par le faire, sur décision du tribunal de commerce de Nanterre.
L'affaire avait fait du bruit dans l'entreprise mais nous avions fini par relativiser en apprenant à la même époque le transfert d'un fouteballeur pour une somme équivalent à 60 ans de salaire de TM. Oui, soixante années, soit 5700 ans de SMIC.
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Écrit par : Pierre Huet / | 31/05/2012
> Si au moins cela se limitait aux grands patrons...
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Écrit par : Thomas / | 01/06/2012
AU CONTRAIRE
Une prime pour qu'il s'engage à ne pas aller travailler pour la concurrence pendant les 3 ans à venir ? Il me semble qu'on aurait pu en faire l'économie et souhaiter qu'il aille faire chez un concurrent ce qu'il a fait chez Air France. Ca compenserait un peu les dégâts.
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Écrit par : Barbara / | 01/06/2012
NON AU LIBERALISME
> et dire que les artisans commerçants que je côtoie régulièrement, ou les patrons de TPE ou TPI risquent tous les jours la faillite, l'enquête sociale (URSSAF) fiscale, mais aussi la direction du travail, les impayés, les clients insatisfaits, les fournisseurs hors temps de livraison ou en rupture de stock, les refus bancaires, les absences de leurs salariés quand certains n'ont pas piqué dans la caisse, les cris de leurs épouses pour leurs longues absences, les pleurs de leurs enfants pour leurs désintérêts apparents du fait de leur temps absorbé pour tenir leur "boutique",....bref, que des risques pour ces vrais patrons, et aucun risque pour ces patrons voyous souvent aux têtes des grandes industries....délocalisantes en plus.
Non au libéralisme, oui au capitalisme social !
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Écrit par : jean christian / | 01/06/2012
LA PRIME
> Prévoir une prime de non concurrence n'est pas illogique. Maintenant, celle-ci ne doit jamais s'appliquer automatiquement: l'employeur peut lever celle-ci si elle sans objet au moment du départ.
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Écrit par : ludovic / | 01/06/2012
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