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30/03/2012

Un livre-bombe : "Les Marchands de doute"

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"Comment une poignée de scientifiques ont masqué la vérité sur des enjeux de société tels que le tabagisme et le réchauffement climatique."  Une enquête magistrale de Naomi Oreskes et Erik M. Conway :

 


 

Présentation par l'éditeur (Le Pommier) :

<< Les lobbies industriels (industrie du tabac, de l’énergie, du pétrole…) ont, à coup de milliards de dollars, élaboré une stratégie destinée à éviter toute réglementation de santé publique ou environnementale qui aurait pu nuire à leurs intérêts. Une stratégie toute simple, qui a consisté à nier en bloc les preuves scientifiques de la dangerosité du tabac, du DDT, de la réalité du trou de la couche d’ozone, des atteintes environnementales des pluies acides…

Discréditer la science et les scientifiques, semer la confusion : grâce à l’aide d’un petit groupe d’« experts indépendants » et de médias naïfs ou complaisants, cette stratégie a fonctionné et fonctionne toujours. Pour preuve : le réchauffement climatique – l’enjeu le plus important pour la planète et ses habitants – continue, en dépit des innombrables travaux menés à son sujet, en dépit de ses effets qui commencent à se faire sentir, d’être taxé de… gigantesque supercherie.

L’ouvrage témoigne de l’importance des faits scientifiques dans le débat public, et conduit à une réflexion profonde sur la vulnérabilité de la société mondiale – la tactique, mise au point outre-Atlantique, s’exportant bien – face aux « marchands de doute ».

> Naomi Oreskes est professeur d'histoire des sciences de la Terre à l'université de Californie, San Diego. Ses recherches concernent la géophysique, des questions environnementales telles que le réchauffement climatique, et l’histoire des sciences.

> Historien des sciences au Jet Propulsion Observatory à la Nasa, Erik Conway étudie les interactions entre les politiques nationales, la recherche scientifique et les mutations technologiques.

> Traduction de Jacques Treiner, physicien théoricien, professeur émérite à l'université Pierre-et-Marie Curie et enseignant à Sciences Po Paris. >>

 

 

Entretien avec Naomi Oreskes :

http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/03/29/des-chercheurs-touchent-beaucoup-d-argent-pour-attaquer-la-science_1677518_3244.html

« Avoir un débat scientifique obéit à des règles précises : il se tient entre experts du domaine, qui publient leurs résultats dans des publications soumises à la revue par les pairs, c'est-à-dire à l'expertise du reste de leur communauté. Rien de cela ne caractérise ceux qui s'opposent à la science climatique. »

« La plupart de ceux qui mettent en cause la science climatique [...] ont auparavant contesté la réalité des pluies acides, du trou dans la couche d'ozone, ou encore de la nocivité du tabac... C'est le premier indice qu'il ne s'agit pas réellement de science, car vous ne trouverez jamais un vrai chercheur naviguant entre des sujets aussi variés et exigeant des compétences aussi différentes. »

« Pour les scientifiques au cœur de ce feuilleton, les motivations étaient plus politiques et idéologiques que financières. Ils étaient des tenants de ce qu'on peut appeler le "fondamentalisme du libre marché", fondé sur le refus de toute réglementation. »

« L'histoire du climato-scepticisme est avant tout une histoire américaine.»

 

 

Commentaires

"UNE HISTOIRE AMERICAINE"

> Le climatoscepticisme est bien "une histoire américaine", comme dit l'historienne américaine Oreskes ! Dans ce domaine comme dans les autres, les petits groupes français climatosceptiques de droite et d'extrême droite sont des clones des groupes nord-américains du même acabit. Qui, eux, sont payés par la grande industrie et les think tanks ultralibéraux.
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Écrit par : churubusco / | 30/03/2012

LÂCHER PRISE

> Le détournement de la vérité au profit d'intérêts occultes a pris une telle ampleur aujourd'hui (même la sacro-sainte vérité scientifique, reléguée au rang d'opium du peuple!), que pour être crédible il n'y a qu'un moyen: s'abaisser volontairement en renonçant à tout pouvoir, parler du fond d'une pauvreté épousée. C'est le chemin pris par l'Eglise notamment chez nous grâce aux lois anticléricales (ce que nous disait Benoît XVI en Allemagne), il y a encore beaucoup à faire dans se lâcher-prise sur nos possessions, pseudo-pouvoirs et vrais privilèges, si nous voulons que nos contemporains se tournent avec confiance vers elle.
Combien j'en entends en effet dire que l'Eglise ne fait que défendre ses intérêts, ou tel pouvoir "ami",ou qui s'en vivent éloignés parce qu'elle est l'affaire des "riches"?
C'est par le dénuement de la croix, les bras cloués pour ne se refermer sur rien mais être ouverts à tous, le coeur vulnérable, exposé, jusqu'au coup de lance par lequel il devient porte à jamais ouverte de la divine miséricorde, qu'est rendue crédible la réponse à la question de notre monde posée par Pilate le sceptique: "Qu'est-ce-que la Vérité?" - Cet homme dont le Royaume n'est pas de ce monde et qui se tient en silence devant toi, c'est Lui la Vérité.
Nous qui en sommes témoins, n'avons pas à passer devant le Maître en cherchant par l'usage de quelque pouvoir que ce soit à faire triompher notre cause, mais au contraire à nous mettre à sa suite dans ce chemin de dénuement qui est aussi chemin de liberté. Clairement renoncement à tout lobbying et autre influence sur les puissances de ce monde, partage choisi du sort des perdants de notre société. A l'exemple d'une mère Teresa.
Je suis frappée de voir comme nombre d'intellectuels maîtres à penser de 68 avaient prédit avec grande précision ce qui arrive aujourd'hui: la vérité était connue, les maux dénoncés, et pourtant ceux-là mêmes qui étaient les mieux informés sont aujourd'hui parmi les responsables et promoteurs de notre société. Comment est-ce possible? Ils n'ont pas trouvé la force de résister à l'attraction de l'argent et du pouvoir. Seule une foi à soulever des montagnes le peut: Seigneur donne-nous cette foi qui nous fait aimer la poussière du chemin où se vit la rencontre plus que les ors des palais!
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Écrit par : Anne Josnin / | 30/03/2012

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