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13/03/2012

Pourquoi on parle si peu de ce qui se passe en Islande...

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Nous recevons ce message :


<<   Sans nouvelles d’Islande : pourquoi ?


  Si quelqu’un croit qu’il n’y a pas de censure actuellement, qu’il nous dise pourquoi on a tout su au sujet de ce qui se passe en Egypte, en Syrie ou en Libye, et pourquoi les journaux n’ont absolument rien dit sur ce qui se passe en Islande :
En Islande,
-    le peuple a fait démissionner un gouvernement au complet,
-    les principales banques ont été nationalisées et il a été décidé de ne pas payer la dette qu’elles avaient contractée auprès de banques de Grande Bretagne et de Hollande, dette générée par leur mauvaise politique financière
-    une assemblée populaire vient d’être créée pour réécrire la Constitution.
Et tout cela, pacifiquement.
Toute une révolution contre le pouvoir qui a conduit à cette crise.
Voilà pourquoi rien n’a été publié pendant deux ans.
Que se passerait-il si les citoyens européens en prenaient exemple ?
 
Brièvement, voici l’histoire des faits :
-    2008 : La principale banque du pays est nationalisée. La monnaie s’effondre, la bourse suspend son activité. Le pays est en banqueroute.
-    2009 : Les protestations citoyennes contre le Parlement font que des élections anticipées sont convoquées et qu’elles provoquent la démission du Premier Ministre et, en bloc, de tout le gouvernement.
La situation économique désastreuse du pays persiste. Par le biais d’une loi, il est proposé à la Grande Bretagne et à la Hollande le remboursement de la dette par le paiement de 3.500 millions d’euros, montant que paieront mensuellement toutes les familles islandaises pendant les 15 prochaines années à un taux d’intérêt de 5%.
-    2010 : le peuple descend à nouveau dans la rue et demande que la loi soit soumise à référendum.
En janvier 2010, le Président refuse de ratifier cette loi et annonce qu’il y aura une consultation populaire.
En mars, le référendum a lieu et le NON au paiement de la dette remporte 93% des voix.
Pendant ce temps, le gouvernement a entamé une investigation pour régler juridiquement les responsabilités de la crise.
Les détentions de plusieurs banquiers et cadres supérieurs commencent.
Interpol lance une enquête et tous les banquiers impliqués quittent le pays.
Dans ce contexte de crise, une assemblée est élue pour rédiger une nouvelle Constitution qui reprend les leçons apprises de la crise et qui se substitue à l’actuelle qui est une copie de la constitution danoise.
Pour ce faire, on a recours directement au peuple souverain.
On élit 25 citoyens sans filiation politique parmi les 522 qui se sont présentés aux candidatures. Pour cela, il faut être majeur et recueillir le soutien de 30 personnes.
-    L’assemblée constituante commence ses travaux en février 2011 afin de présenter, en partant des avis collectés dans les diverses assemblées qui ont eu lieu dans tout le pays, un projet de Grande Charte.
Elle doit être approuvée par l’actuel parlement ainsi que par celui qui sera constitué après les prochaines élections législatives.
 
Voici, en bref, l’histoire de la Révolution Islandaise :
-    Démission en bloc de tout un gouvernement
-    Nationalisation de la banque
-    Référendum pour que le peuple puisse se prononcer sur les décisions économiques fondamentales
-    emprisonnement des responsables de la crise et
-    réécriture de la constitution par les citoyens
 
Nous a-t-on parlé de cela dans les médias européens ?
En a-t-on parlé dans les débats politiques radiophoniques ?
A-t-on vu des images de ces faits à la TV ?
Bien sûr que non !
Le peuple islandais a su donner une leçon à toute l’Europe en affrontant le système et en donnant une leçon de démocratie au reste du monde. >>

 

 

Commentaires

A LIRE

> http://www.pressenza.com/npermalink/lxavenir-de-lxislande

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Écrit par : Egill / | 13/03/2012

UN BOUT DE TEMPS

" Nous a-t-on parlé de cela dans les médias européens ? En a-t-on parlé dans les débats politiques radiophoniques ? A-t-on vu des images de ces faits à la TV ? Bien sûr que non ! Le peuple islandais a su donner une leçon à toute l’Europe en affrontant le système et en donnant une leçon de démocratie au reste du monde..."
Ca fait un bout de temps que le peuple islandais donne des leçons de démocratie au reste du monde. Par exemple :
- En 930, dans la plaine de Þingvellir, le peuple islandais fonde l'l'Alþing : le premier parlement de l'histoire.
- En 1000, à sa réunion annuelle, l'Alþing adopte le christianisme comme religion officielle après délibération avec le "Récitant de la loi", Þorgeirr Þorkelsson Ljósvetningagoði. (Ce qui contraste agréablement, dans la Scandinavie continentale à la même époque, avec les méthodes convertisseuses d'Óláfr Tryggvason et Harald Blåtand).
- En 1980, élection de Vigdís Finnbogadóttir à la présidence de la République : première femme au monde à être élue au suffrage universel à la magistrature suprême.
Etc.
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Écrit par : Jón Hregvidsson / | 13/03/2012

LE "MAUVAIS EXEMPLE"

> Surtout ne pas parler des mauvais exemple. Satan merci, on en est loin dans l'Europe intégrée: on donne le pouvoir - et en particulier la Banque centrale !- aux anciens de Goldman Sachs!
Non seulement on ne poursuit pas les fauteurs, mais on leur remet la clé du coffre.
Si on appliquait chez nous le processus islandais, même en l'adaptant à une population sans commune mesure, il y a gros à parier que nombre de beaux esprits hurleraient au populisme et au repli.
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Écrit par : Pierre Huet / | 13/03/2012

A QUEL POINT ILS SONT CONSENSUELS

> Il est étonnant de voir à quel point les journalistes sont consensuels (du moins pour la majorité). Il fût une époque ou la critique était la base du journalisme. Aujourd'hui cela consiste en un retraitement des informations des agences de presse et une course au sensationnel.
Les débats de fond, dont ici l'Islande aurait pu être un point de départ, n'existent plus...
Nos journaux sont bien à l'image de notre finance, qui est à l'image de notre société, qui est à l'image de notre mode de vie, qui est à l'image...
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Écrit par : Vincent / | 13/03/2012

Pourquoi ?

> Ils vivent selon leurs lois et quand elles ne leur conviennent pas ils les changent. Ils montrent que demander l'avis au peuple sur ce qui compte donne des résultats déplaisants pour l'élite. C'est une démocratie. Elle n'est pas soumise à des textes écrits par d'autres pour leur intérêt. Ça marche. Comment voulez-vous que cela soit accepté ?
En parler, c'est affirmer que la politique suivie par toute la zone euro face à la crise est mauvaise. Vous voyez le tableau ? Les journalistes devraient se mettre à contredire les gouvernants.
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Écrit par : DidierF / | 13/03/2012

DETTES ET PRISON

> donc si je comprends bien, le peuple vote pour refuser de rembourser deux autres pays? c'est peut-être démocratique mais immoral... ou alors j'ai mal compris (je critique pas, je dis ce que j'ai compris).
C'est pas parce qu'il s'agit d'Etats assez riches comme la Hollande et l'Angleterre qu'ils doivent pas être remboursés. Si j'emprunte à une petite banque, je lui remboursés... si j'emprunte à une grande, je rembourse aussi, même si ça m'étrangle.
Par contre, le coup de la prison pour les coupables, je tire mon chapeau ! j'aimerais bien ça ici, et pas que pour Kerviel mais les dirigeants incapables.

FP


[ De PP à FP : "Pour les Islandais, l’orthodoxie selon laquelle les pays sont censés s’accommoder de leur dette n’est pas simplement économiquement discutable, c’est profondément injuste, en distribuant la puissance et la richesse de façon arbitraire entre les sociétés. Thorgerdun Ásgeirsdóttir, électeur de 28 ans, a déclaré : « Je sais que cela nous fera du mal au plan international, mais c’est une position qui vaut la peine d’être prise. » " (Nick Dearden, directeur de Jubilee Debt Campaign : ONG britannique qui réclame la fin de la situation scandaleuse forçant les pays pauvres à payer pour les pays riches, ainsi que l'annulation de la dette des pays pauvres)."
Commentaire de PP : Dearden voit juste, à un détail près : quelqu'un qui s'appelle Ásgeirsdóttir est nécessairement une électrice, pas un électeur.
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Écrit par : FP / | 13/03/2012

LU AUSSI CA

> sur Agoravox :
" Et ce n'est pas fini : les Islandais sont carrément en train d'envisager de renationaliser leurs ressources naturelles ! Et le pire, c'est que - gros coup de bol - leur économie est repartie ! Mais que se passerait-ils si tout le monde faisait pareil ?
Et si les Irlandais refusaient aussi hein ? Et les Grecs ? Depuis quand les peuples (qui ont des dettes) décident-ils de leur avenir tous seuls ? Alors bon, oui, je suis d'accord, ce n'était pas vraiment "leurs" dettes, plutôt celles de leurs banques mais bon, ce n'est pas une raison, faut savoir être solidaire de ses banques, un peu : sans elles, qui sponsoriserait le Tour de France ?"
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Écrit par : Snaefrid / | 13/03/2012

REVELATEUR

> Le fait que les médias français (pour la plupart à la solde du gouvernement) n'en parlent pas est très révélateur... Faut surtout pas donner de mauvaises idées aux peuples-moutons européens !!
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Écrit par : Cricri / | 13/03/2012

LE SILENCE DES POLITIQUES

> Ce n'est pas le fait que les "médias" n'en parlent pas qui me choque. Les "médias" sont depuis des lustres aux mains des puissants, ce n'est pas une nouveauté (l'histoire des médias représentants les intérêts du peuple est un mythe créé par les médias eux-même pour justifier leur pouvoir). Non, ce qui me choque, mais ne m'étonne pas, c'est le silence des politiques sur le cas islandais. Passons sur le personnel politique aux ordres du système (Sarko, Hollande, Bayrou et autres DSK). Mais les candidats qui s'affirment comme contestataires voire révolutionnaires, ceux qui veulent tout casser pour sauver le peuple, pourquoi ne parlent-ils pas de l'Islande? Trop gênant car cela les pousserait à agir comme les Islandais? Trop dangereux pour leur petite carrière d'opposant professionnel? En tout cas leur silence montre bien ce qu'ils valent: du vent comme les autres.
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Écrit par : VF / | 13/03/2012

LA DETTE ILLEGITIME ?

> Ce qui a provoqué l'endettement, c'est le mécanisme interdisant aux états d'emprunter au banques centrales (loi de 1973 en France) , celles-ci pouvant prêter à faibles taux à des banques commerciales qui elles, prêtent aux Etats plus cher bien sûr. Bref, ce sont ces dernières qui gèrent la création monétaire. C'est pourquoi on peut discuter de la légitimité de la dette, du moins la partie constituée par l'énorme accumulation d'intérêts.
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Écrit par : Pierre Huet / | 13/03/2012

PAS UN MOT DU RÔLE DES ISLANDAIS

> Ah ben ça y est !!!! on en a justement causé ce soir au journal de France 2 ! étonnant non ? et on en retient quoi? que c'est pas facile pour les Islandais... pas un mot de leur rôle dans la transformation du pays. Vive les médias.
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Écrit par : catherine / | 13/03/2012

RIEN SUR FRANCE 2

> On vient justement d'en parler dans le JT de France 2 de 20h00 de France 2. Résultat des courses, rien sur le fait que le gouvernement ait été renversé, rien sur le fait qu'on écrive une nouvelle constitution, rien sur le fait qu'on mette en prison les responsables... (ce dernier point, c'est mon ...rêve, je pense à beaucoup de monde).
En revanche on nous a tout de même signalé que l'Islande avait dévalué (ce que l'Europe ne peut pas faire), qu'il n'avait pas été touché aux dépenses sociales, qu'on y a eu recours au FMI (qui aurait même permis l'augmentation des dépenses sociales http://www.imf.org/external/np/exr/facts/fre/pdf/protectf.pdf )...
Et bien évidemment on nous signale que les Islandais doivent affronter l'austérité (l'effet que ça me fait c'est: l'austérité, vous n'y couperez pas quelle que soit la direction dans laquelle vous regardez, il n'y a aucun espoir).
Mais tout de même, bon point (à mon avis), le gouvernement a décidé de lâcher les banques: elles sont privées, elles se sont plantées, tant pis pour elles. Le gouvernement s'est contenté de garantir les avoirs des Islandais. Quand on songe que Sarkozy nous dit qu'il ne fallait surtout pas lâcher les banques sans quoi les avoirs des français seraient perdus... Et quand on songe à la Grèce...
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Écrit par : Nicolas Dangoisse / | 13/03/2012

QUE DES CHOSES UTILES

> il me revient ce matin une parole prononcée dans le reportage au JT hier soir. En fait avec la dévaluation de leur monnaie (50%?) ils ont vendu un max de cabillaud, mais en revanche pour l'importation, ça a été dur dur..."On est obligés de n'acheter que des choses utiles"...C'est beau non ?
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Écrit par : catherine / | 14/03/2012

LA SEULE MORALE DE L'HISTOIRE

> J’émets l’hypothèse que le plus grand tabou que l’on veut cacher, c’est le fait qu’un Etat européen puisse choisir unilatéralement de ne pas rembourser sa dette, qui plus est sans se laisser contraindre par une politique économique imposée par les institutions internationales (FMI, Banque mondiale, UE).
Un Etat le peut notamment parce que les marchés financiers n’ont pas de divisions militaires à lui opposer.
Pour moi, ce n’est pas immoral. Les dettes ont été contractées entre irresponsables : les dirigeants d’un côté, les créanciers de l’autre. L’activité de prêteur est intimement liée à la notion de risque : le créancier évalue le niveau de probabilité de remboursement du débiteur. Ici, il a mal évalué, il n’a pas bien fait son métier. Le banquier a joué, le banquier a perdu. Pour moi, c’est la seule morale de l’histoire.
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 15/03/2012

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