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16/02/2012

Les catholiques sociaux reprennent la parole

Après Liberté politique invitant à son débat permanent la Fraternité des chrétiens indignés, L'Homme nouveau secoue les conformistes de l'idéologie libérale :  http://www.hommenouveau.fr/index.php?id_billet




Tout le billet de Philippe Maxence (rédacteur en chef de L'Homme Nouveau) est à lire. Je n'en cite que ces quelques lignes : 

 << Il y a un lien philosophique entre le libre choix des libertaires favorables à l’avortement (pro-choice, disent-ils) et le libre choix des spéculateurs et de ceux qui préfèrent délocaliser. C’est la même absence de limites ; la même idéologie du progrès. Quand on n’isole pas tel ou tel passage du vaste corpus de la doctrine sociale de l’Église, de Léon XIII à Benoît XVI, on s’aperçoit que l’Église apporte les principes qui, enchassés les uns dans les autres, permettent d’envisager une autre société et une autre économie, ne condamnant pas le catholicisme à n’être que le supplément d’âme ou le supplément moral, le supplétif spirituel du socialisme étatiste comme dans les années soixante-dix ou du libéralisme comme aujourd’hui. >>

C'est ce que nous disons ici depuis six ans, parce que c'est la logique du catholicisme social... Jusqu'à présent elle était niée par les derniers libéraux (qui sont, hélas, des catholiques français) : les uns habilement, en jouant sur les mots et les citations hors contexte ; les autres brutalement, en affirmant que « l'Eglise s'occupe de morale et n'a rien à dire en économie ». Ces mensonges ont dominé les milieux cathos de l'Hexagone pendant des années. Aujourd'hui ils se fissurent et tombent en morceaux. Ce n'est qu'un début.  Ultreia !

 

 

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e ultreia 

e sus eia 

Deus aia nos 

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Commentaires

DEUS AIA NOS

> "e ultreia", le cri des pèlerins jacquaires de l'An Mil. Ils ajoutaient : " e sus eia ! Deus aia nos !" L'ensemble voulait dire : "Au delà ! au dessus ! Dieu nous aide !" Nous pouvons pousser la même acclamation aujourd'hui.
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Écrit par : aimeri picot / | 16/02/2012

ECONOMIE ET MORALE

> Si l'Eglise s'occupe bel et bien d'économie, c'est parce que l'économie (aussi bien que la politique) fait partie de la morale. L'économie comme domaine séparé, régi par ses principes propres , est une invention du libéralisme des Lumières.
Réciter le mantra « l'Eglise s'occupe de morale et n'a rien à dire en économie » conduit à s'enfermer dans des contradictions insolubles.
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Écrit par : Blaise Join-Lambert / | 16/02/2012

STRUCTURES DE PECHE

> L'Eglise appelle - depuis les débuts du capitalisme - à « une autre société et une autre économie ». Il ne s'agit pas là de vagues principes : pour la tradition chrétienne, l'économie du don informe les rapports contractuels, les échanges marchands, etc. Le travail de Clavero sur le monde hispanique des temps modernes en est un bon exemple; ou encore les ouvrages de Jacques Le Goff pour le Moyen Age européen.
Ainsi, la question du prêt, qui joue un rôle si crucial dans le système capitaliste. Devrions-nous le bénir, tel qu'il est aujourd'hui pratiqué, et y voir l'accomplissement naturel du « génie » chrétien ?
En tout cas, un théologien africain tel que Pamphile Akplogan n'a pas cette vision irénique. Au sommaire de son livre « L'enseignement de l'Eglise catholique sur l'usure et le prêt à intérêt » (L'Harmattan, 2010) je lis :
« Le prêt, dans sa nature profonde, doit être véritablement une aide qui favorise le développement, la croissance, l'épanouissement et le bien-être des personnes et des sociétés. Ce qui suppose que les humains vivent dans le partage, la solidarité et la fraternité, avec un sens distingué de la dignité et de la promotion des valeurs de justice, de vérité et de liberté.
« C'est ce que recèle l'enseignement de l'Église catholique sur le prêt à intérêt et l'usure. Cet enseignement, encore actuel, s'enracine dans les Écritures Saintes et se déploie dans la longue tradition patristique, conciliaire, thomiste et magistérielle.
« A une époque dominée par l'absolutisation de l'économie de marché où les pauvres sont de moins en moins pris en compte, l'Église catholique invite à une mondialisation de la solidarité et à une réorganisation de l'économie pour que chaque personne et chaque peuple se réalise intégralement. La présente parution prend alors toute sa pertinence. »
Interrogeons-nous sur les structures de péché!
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Écrit par : Blaise Join-Lambert / | 16/02/2012

MISE AU POINT

> "Ces mensonges ont dominé les milieux cathos de l'Hexagone pendant des années" : ce n'est pas si simple tellement ce "milieu" est composé d'une multitudes de "sous-milieux" tout à fait différents les uns des autres. Il n'y a pas plus hétérogène que la planète catho française.
Evidemment si vous pensez que, par exemple, les Semaines Sociales ou les participants aux sessions du Ceras sont des rassemblements des plus acharnés des libéraux français alors je comprends votre généralisation et alors dans ce cas tout le monde est libéral.

T.


[ De PP à T. :
- Relisez la note, svp. Je n'ai pas écrit : "ont imprégné" (divers milieux y échappaient), mais "ont dominé". "Dominer" signifie accaparer la visibilité médiatique. Professeurs d'économie libéraux présents dans tous les journaux et à toutes les tribunes, rôle de Camdessus, etc.
- Le Ceras dit autre chose que les cathos-libéraux. Il est la preuve que "dominer" ne veut pas dire "représenter tout le monde". Vous trouvez ici (colonne de gauche) un lien avec son site.
- Le Ceras et les Semaines sociales ne sont pas sur la même ligne. Cf. le mépris des Semaines sociales envers l'objection de croissance : mépris qui a été signalé et critiqué par le P. Michel Durand lors du colloque de Lyon... auquel le Ceras participait en la personne de deux de ses collaborateurs.
- Nous ne cessons ici de mettre en lumière les prises de position de catholiques français, évêques en tête, dans la critique du libéralisme. Ces prises de position montrent que le libéralisme ne "domine" plus ; raison pour laquelle j'ai écrit : "pendant des années", ce qui veut dire que ce n'est plus le cas aujourd'hui. ]
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Écrit par : Thomas / | 16/02/2012

PAS D'AUTO-APOLOGIE

> à Thomas : pas d'auto-apologie, regardons la réalité. Pendant les années 1990, un certain parti idéologique (libéral) a effectivement trusté la "visibilité médiatique" et influencé certaines positions de l'Eglise française. Reconnaître cela est de la simple objectivité et permet de mieux souligner l'évolution excellente en cours depuis le début de la crise.
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Écrit par : fulup / | 17/02/2012

CHESTERTON

> Je ne connais l'Homme Nouveau que pour en avoir parcouru attentivement que cinq ou six exemplaires au fil des années.
De ce que je peux juger, leur amour de Chesterton et si je me souviens bien du cardinal Newman les a toujours préservés du libéralisme béat.
Ils me semble qu'ils parlent ainsi depuis bien longtemps de distributisme, doctrine chestertonienne qui permet de sortir par le haut de l'alternative débile et sans cesse ressassée capitalisme/marxisme.
Je ne me souviens pas avoir lu quoi que ce soit de béat qui soutienne que l'économie capitaliste néo-libérale soit la huitième merveille du monde.
Je ne dis pas que l'Homme Nouveau ait tout vu avec autant d'avance que l'Eglise ou même que Chesterton, je n'en sais rien : il me semble simplement pouvoir affirmer qu'ils aiment suffisamment l'Eglise pour ne pas choisir délibérément d'oublier un pan de son enseignement.
J.


[ De PP à J. - C'est en effet l'impression qu'ils donnent, en particulier depuis plusieurs numéros - en n'hésitant pas à contredire objectivement les articles des derniers libéraux catholiques (parus chez un concurrent de l'HN). ]

réponse au commentaire

Écrit par : Jean / | 17/02/2012

EVOLUTION

> L'HN est un journal que j'ai du mal à cerner : le meilleur y côtoie souvent le moins bon (réflexes identitaires et partisans aux slogans usés). Question de générations, peut-être ?
Mais dans l'ensemble, j'apprécie pas mal Philippe Maxence et Denis Sureau.
Je ne le lis plus depuis quelques mois, si vous dîtes que leur évolution est intéressante, je m'en réjouis !
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Écrit par : PMalo / | 17/02/2012

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