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10/01/2012

Ceux qui tournent le dos à Mgr Toso

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...pour applaudir M. Orban :


 

Quand on lit l' « explication de texte » de Mgr Toso sur la Note du Conseil pontifical Justice et Paix (notes d'hier), aucun doute n'est permis : l'Eglise catholique considère l'humanité comme une « famille de nations ». La catastrophe déchaînée par le capitalisme tardif étant mondiale, les contre-mesures doivent être (en grande partie) mondiales ; les gouvernements doivent donc prendre en considération le bien commun international, qui est autre chose que l'accumulation contradictoire des intérêts nationaux.

A plus forte raison, les gouvernements doivent s'interdire le recours au vieil expédient : la démagogie chauvine, dérivatif empoisonné dont on s'est trop servi lors des crises économiques. Pourquoi pas la guerre, d'ailleurs, pendant qu'on y est ? Comme en 1914 et en 1939, pour sortir des crises précédentes ? Ou comme au XIVe siècle, pour sortir de la Grande Dépression médiévale ?

Le Saint-Siège voit venir ce danger. D'où la sévérité des termes de Mgr Toso envers l'égocentrisme national (ou « l'hyper-protectionnisme » : terme qui ne désigne pas la protection légitime, mais son infection inflammatoire).

Un certain nombre de catholiques se mettent en contradiction avec le Saint-Siège. Ils ne se l'avouent pas (peut-être n'en sont-ils même pas conscients), tant ils sont aveuglés par une idéologie : un « national-catholicisme » consistant à napper de religiosité l'égocentrisme national ; mélange incompatible avec l'Evangile et l'évangélisation... En fonction de cette idéologie, un catholique est censé devoir rejeter tout ce qui est supra-national. Ce rejet n'est pas évangélique, il contredit la DSE ? Certes. Mais les catholiques en question ne le reconnaîtront jamais. (Quand on les interroge à ce sujet, ils répondent que « l'ONU est pour l'avortement » ; quand on leur répond que le Saint-Siège reproche à l'ONU ses défauts et réclame sa réforme, mais pour accroître son rôle et ses responsabilités, ils cessent de vous écouter). Ils ne peuvent pas avoir tort. Ils sont comme leurs frères ennemis de Wir sind Kirche : l'Eglise, c'est leur clan et rien d'autre. Rideau.

Un exemple : juste au moment où Mgr Toso publie son « explication de texte », plusieurs idéologues nationaux-catholiques publient, eux, des textes à la gloire... du régime hongrois de Victor Orban.

On sait ce que ce régime est en train de faire. Ne me dites pas qu'en le critiquant on hurle avec les loups ; les loups, c'est M. Orban qui est en train de les déchaîner. Je ne parle pas de son alliance à Budapest avec les nouveaux Croix-fléchées, ni de ce qu'il fait aux médias. Je parle d'un crime qu'il est en train de commettre contre la paix dans cette Europe centrale particulièrement inflammable. Allant jusqu'au bout de la démagogie chauvine, M. Orban a donné la nationalité hongroise à toutes les minorités magyares vivant dans les pays voisins. Du coup, les Magyars de Transylvanie roumaine décrochent les drapeaux roumains et les remplacent par le drapeau de la Hongrie ; ils arrachent l'emblème roumain des murs des lycées et le remplacent par l'emblème hongrois. Il y a 1,5 million de Magyars en Roumanie (7 % de la population), et ils sont majoritaires dans deux districts de Transylvanie : Harghita et Covasna. Il y a aussi des Magyars en Slovaquie (520 528 : 9,7% de la population), en Serbie (355 000 : 4,8% de la population), en Ukraine (156 600 : 0,3% de la population), etc... Ces minorités ont été ôtées à la Hongrie par les traités d'après 1918. Victor Orban est sur la voie qui mène à réclamer « le retour de tout le sang hongrois à la Grande Hongrie », et à vouloir annexer les deux districts magyars de Transylvanie. Et pendant qu'il y est, trois districts de la Voïvodine serbe, et deux de Slovaquie : Komarno et Dunajska Stredaet (que les nationalistes magyars appellent Komarom et Dunaszerdahelyen, et où des troubles irrédentistes éclatent aussi).

De quoi ramener un spectre que l'on croyait conjuré : des guerres entre nations d'Europe.

Peut-on admettre que des catholiques français, appliquant une idéologie qui n'a rien à voir avec la pensée de l'Eglise, applaudissent M. Orban et l'érigent en modèle... au moment où le Vatican rappelle à quel point ces idolâtries sont obsolètes en 2012 ?

 

PS – Ne donnons pas de noms. Nous parlons d'idées, pas de personnes ni de pseudonymes.

 

 

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 Budapest 2011 : paramilitaires du Jobbik.  Budapest 1943 : collaborationnistes "Croix-fléchées".

 

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Commentaires

CHAUVINISMES

> Le pro-américain Viktor Orban applique la logique du Kosovo labellisé démocratique... De l'Europe, faisons un puzzle !
Les Hongrois sont un peuple sympathique ; ils scandent volontiers des "Hungaria ! Hungaria ! Hungaria !" à la fin de la messe et ont une haute idée de leur nation. Mais le meilleur moyen de les faire enrager est de leur glisser quelque chose du genre : "la Voïvodine, c'est en Serbie, n'est-ce pas ?", ou même "la Roumanie est un beau pays".
Certains seraient tenté d'excuser leur nationalisme intransigeant et dangereux par leur "combat pro-vie" et leur "identité nationale catholique". Ces individus ont tout faux. Ils sont au contraire atteints du syndrome du "catholand": ce fut et c'est toujours la même chose avec la Croatie, "Pologne du Sud" et lieu d'attraction mariale à succès (que Notre-Dame me pardonne car je suis sévère, mais l'Eglise ne s'est toujours pas prononcée sur ce fameux site bien connu des catholiques français), où se déchaîne cependant un chauvinisme anti-tsigane et anti-serbe désolant.
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Écrit par : Jov / | 10/01/2012

CA N'A PAS SUFFI

> Le nationaliste mais aussi néo-libéral Orban fait froid dans le dos. La Hongrie connait aussi une flambée anti-roms très inquiétante, des milices violentes et "nazillonnes" se multiplient. Et des cathos applaudissent ça... Les leçons de la deuxième guerre mondiale ne leur ont pas suffi ?
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Écrit par : Charles Vaugirard / | 10/01/2012

ON N'A PAS VOULU ECOUTER L'EVÊQUE DU LIEU

> "l’Église ne s'est toujours pas prononcée sur ce fameux site bien connu des catholiques français"
Si, si, elle s'est prononcé à plusieurs reprises par l'intermédiaire de l’évêque du lieu, seul habilité à reconnaître la véracité des apparitions se produisant dans son diocèse. Mais le constat n'a pas pas plu et n'a pas été entendu.
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Écrit par : Gilles Texier / | 10/01/2012

à Gilles,

> Oui, excusez-moi, c'est ce que je voulais dire: l'Eglise n'a pas reconnu la véracité de ces apparitions, par la voix des deux évêques successifs du lieu.
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Écrit par : Jov / | 10/01/2012

LES FRÈRES ENNEMIS

> Frères ennemis symétriques. Les Wir-sind-Kirche disent : "qui n'est pas LGBT est un mauvais chrétien". Les nationaux-catholiques disent : "qui n'est pas nationaliste n'est pas un catholique". Hérésie dans les deux cas. Le problème en France c'est que les hérétiques du deuxième type commencent à parler au nom d'évêques.
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Écrit par : Germain Paterne / | 10/01/2012

MEDJUGORJE ?

> Les commentaires sont toujours simplificateurs .
Concernant Medjugorje , notre pape a mis sur pied une commission qui travaille actuellement ( si mes informations sont exactes , elle aurait jusqu'à présent auditionné 4 des 6 voyants ) . Et tout le monde reconnaît que les fruits de ce lieu de pélerinage sont innombrables et que si Notre Dame n'y apparaît pas , elle y distribue certainement de très nombreuses grâces .
Les Balkans ont toujours été un endroit difficile où les frontières ne sont certainement pas éternelles . On pourrait aussi se demander si sur ce sujet Orban ne fait pas preuve d'une certaine vision en pensant que les temps sont mûrs pour une Hongrie à nouveau dans des frontières plus conformes à son histoire . Ce n'est qu'une question de ma part , tout en voyant bien le danger de soulever cette problématique . Le vrai danger en Europe serait une Allemagne réclamant ses territoires d'avant guerre ....( j'entends déjà les hurlements d'ici ).
Mais la guerre la plus terrible est celle que se font les catholiques entre eux , tout le monde sûr de son bon droit et démontrant que l'autre a tort .

BK

[ De PP à BK :
- L'irrédentisme serait une bonne chose ? Allons, voyons. Vous ne pouvez pas penser ça.
- Non, il n'y a pas de "guerre entre catholiques" : il y a désaccord entre des catholiques et d'autres catholiques, sur des choses graves que vous ne sauriez balayer sous le tapis. Je ne vois pas pourquoi on devrait laisser le confusionnisme d'extrême droite se répandre dans l'Eglise.
- Il y a toujours eu des débats dans l'Eglise, et souvent très rudes. Relisez les épîtres et les Actes. Etre chrétien ne signifie pas renoncer à penser. Ni laisser les idées fausses véroler le milieu.]

réponse au commentaire]

Écrit par : BrunoK / | 10/01/2012

LA HONGRIE

> La Hongrie ne s'est jamais remise du traumatisme de 1918. Le Cardinal Mindzenty évoquait ce dépeçage dans ses Mémoires. Il est vrai que l'entêtement de la noblesse hongroise en est en en partie responsable ayant bloqué toute évolution fédérale de la Double Monarchie.
Il y a déja eu une poussée de fièvre à la fin de l'époque communiste quand le régime roumain "systématisait" c'est à dire rasait et regroupait en priorité les villages magyars et que la Hongrie montrait les dents pour protéger sa minorité.

** L'accès à la nationalité hongroise des Magyars ethniques n'est pas un cas unique: c'est aussi un droit qu'ont les Allemands ethniques (en fait, portant un nom germanique, comme...les Suisses et les Alsaciens,c'est aussi le cas des juifs, c'est à dire d'ascendance maternelle juive.

*** L'Amerique ne veut pas d'une Europe Puzzle mais au contraire unifiée, c'est à dire paralysée, DONC libérale comme tout ensemble multinational tend inexorablement à devenir sauf s'il est brutalement totalitaire. Laquelle des deux orientations choisir?

**** L'europe-puzzle ethnique relève ,elle d'une autre approche. Elle apparait sur la carte ci-après:

http://mbm.hautetfort.com/archive/2010/11/03/titre-de-la-note.html

C'est autre chose, cela s'appelle du pangermanisme.
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Écrit par : Pierre Huet / | 10/01/2012

PAS D'ACCORD

> D'accord avec vous sur l'irrédentisme, évidemment, comment ne pas l'être?
En revanche, je pense qu'on peut être partisan d'un certain protectionnisme sans devoir être taxé de "national-catholicisme"! Une dose de protectionnisme, cela peut être sain dans certaines situations. Orban fait-il vraiment de l'hyper protectionnisme? Quelle est la mesure visée par ce qualificatif?
Je ne défends pas Orban (évidemment), mais pour être allé à Budapest très récemment (par hasard), je n'ai pas senti la chape de plomb décrite par Le Monde. Je n'ai recontré que des gens charmants et bien élevés, pas du tout les "milices" décrites par un commentateur de ce blog! Au contraire, c'est un pays où on se sent bien.
D'autre part il peut être compréhensible que les Hongrois s'inquiètent de ce que l'ouverture à l'Occident peut apporter de collatéral : pornographie, décadence des moeurs, etc.
Bref, j'ai plutôt envie de renvoyer dos à dos Orban et les donneurs de leçon occidentaux.

CC


[ De PP à CC :
- Sur le protectionnisme, excusez-moi de vous dire que la note ci-dessus contient déjà la réponse à votre objection.
- Excusez-moi aussi de vous rappeler que le document dont nous parlions est un acte officiel du Saint-Siège, pas une élucubration de blogueurs.
- Sur Orban, permettez-moi de souligner que notre note pointe sur sa politique irresponsable envers les pays voisins. C'est là le problème, et c'est en cela notamment qu'il heurte les orientations catholiques en général, et la note Toso en particulier.
- Si vous ne connaissez pas le parti magyar Jobbik et ses milices, je vous suggère de vous informer. C'est ahurissant : 1943 en 2012. Avec la bénédiction du Fidesz, le parti d'Orban.
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Écrit par : C Cassiens / | 10/01/2012

AMIS

> Merci pour ces informations: je ne connaissais que l'approche pro-Orban d'amis catholiques.
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Écrit par : Anne Josnin / | 10/01/2012

DU MAL À COMPRENDRE

> J’ai du mal à comprendre ; sans doute un reste de candeur. Comment ces « catholiques » parviennent-ils à justifier le bellicisme d’Orban et les mesures discriminatoires qu’il a prises à l’encontre des Tsiganes ? Parce qu’ils ne peuvent pas ne pas voir de telles choses. Déjà que les meurtres de Tziganes se répandent dans ce charmant pays.
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Écrit par : Blaise Join-Lambert / | 10/01/2012

PAS D'ACCORD

> Retour sur l'hyperprotectionnisme: si un état protège une activité contre une concurrence qui tire son efficacité d'une disparité de salaire, de règles sanitaires, de conditions de travail, de protection sociale, c'est à dire par des règles douanières (taxes, contingents) il s'en trouvera toujours d'autres pour l'accuser d'hyperprotectionisme, ce que savent très bien faire les Américains.
La question, binaire, est de savoir si oui ou non un pays à le droit d'éviter le naufrage de son économie autrement qu'en divisant ses salaires par dix ou en cassant le code du travail et les règles sanitaires; toute nuance est subjective ou à usage polémique. Se consoler de la ruine de nos industries en considérant que des centaines de millions d'Asiatiques sont sortis de la misère fait une belle jambe aux victimes du libre-échange.
Telle est la réalité concrète du débat sur le protectionnisme, hyper ou pas.
Nos élites catholiques et même notre hiérarchie prennent conscience de la nécessité d'un changement de modèle économique passant par une sortie du libéralisme totalitaire. D'un autre côté, l'affirmation de l'unicité de la famille humaine les pousse à détruire les remparts existants contre ce libéralisme.

PH


[ De PP à PH - Votre interprétation n'est pas la mienne. Je vous laisse le dernier mot si vous voulez, ne tenant pas à redire ce que j'ai déjà dit quant à la distinction évidente entre protection légitime et "hyper".... ]

réponse au commentaire

Écrit par : Pierre Huet / | 11/01/2012

@ BrunoK

> Ce qui a assuré la paix en Europe de 1945 aux années 90, c'était la dissuasion nucléaire et l'inviolabilité des frontières. Toucher les frontières est ouvrir une boite de Pandore! il y a assez du précédent désastreux de la Yougoslavie.
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Écrit par : Pierre Huet / | 11/01/2012

EDIFIANTE

> Effectivement la fiche wikipédia du Jobbik est édifiante !! Comment des gens peuvent-ils se réclamer du Christ et mener une telle action politique ?

CC


[ De PP à CC - Ceux qui sont réellement pervers, ce ne sont pas les brutes du Jobbik (étrangères à l'Evangile en dépit de leur revendication "catholique") : ce sont les cathos qui ferment les yeux sur ce qu'est réellement le Jobbik, sous une série de prétextes.]

réponse au commentaire

Écrit par : C Cassiens / | 11/01/2012

VICHY

> Et ceux qui fermaient les yeux sur Montoire sous prétexte que "le Maréchal allait à la messe" ?
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Écrit par : louis rossel / | 11/01/2012

> en plus le Maréchal s'y emmerdait copieusement, à la messe, et le disait à qui voulait l'entendre ! Voir le journal de Paul Claudel (qui connaissait très bien Vichy et s'en est mordu les doigts).
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Écrit par : Turelure / | 11/01/2012

> Le Maréchal qui allait à la messe tout en étant...athée. Il ne croyait pas en Dieu et ne l'a jamais caché. En revanche le général de Gaulle avait la foi. De même qu'une grande partie des cadres de la France libre.
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Écrit par : Charles Vaugirard / | 11/01/2012

LES IDIOTS

> Revenons au coeur de cette note: le bien commun international. J'ai eu l'occasion d'avoir un débat à ce sujet à la fin d'une retraite de Noël, lors d'un déjeuner. Des catholiques français parlaient d'un complot mondial contre les nations, mené entre autres par le biais de la nouvelle éthique mondiale. Je rétorquais qu'il ne saurait y avoir de complot, qu'il y a certes des visions de l'homme concurrentes dans les organisations internationales, et que l'Eglise appelle les chrétiens à bâtir une gouvernance commune de toute l'humanité, selon le principe de la subisdiarité. J'ajoutai que l'Eglise est très favorable à l'ONU tout en en dénonçant ses travers, que les droits fondamentaux et les droits de l'homme sont une chance pour l'homme et que tous les chrétiens devraient les défendre, tout en en rectifiant certains travers. J'ai eu droit à quelques considérations sur le droit à l'identité, le Malin, le Groupe Wallenberg, puis on a cessé de m'écouter, bien que je parle d'expérience puisque je suis actif dans une organisation internationale.

ED


[ De PP à ED - Certains milieux catholiques français tiennent à mourir idiots. Cette satisfaction leur sera donnée par la crise. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Edgard Deprez / | 11/01/2012

Cher PP,

> pour une fois, je ne suis pas totalement d'accord avec vous. Et c'est à propos d'Orban : quoiqu'il y ait beaucoup de choses à leur reprocher, à lui et à sa Loi fondamentale, - notamment sur son libéralisme, dont j'ai cru bêtement qu'il l'avait abandonné, alors qu'il semble qu'il l'ait seulement un peu adouci - l'attribution de la nationalité hongroise aux minorités magyares voisines me paraît plutôt résulter de la prise de conscience du fait que les frontières ne bougeront plus, que d'une volonté irrédente guerrière.
Le principe des nationalités, fort critiquable en soi, a été en sus très mal appliqué en Europe centrale, tout le monde le sait. Personne n'a voulu remédier à cette injustice, au nom de l'Histoire des vainqueurs. Mais on ne peut oublier que ces peuples n'ont pas oublié. Il me semble plus sain qu'ils fassent leur crise patriotique, comme ce fut le cas en Pologne, sous des régimes modérés à la Orban, plutôt qu'ils se dirigent vers des Etats jobbikistes.
Quant à la supranationalité, je pense qu'elle est très mal incarnée par cette Europe-là, antidémocratique au possible, et à qui il est nécessaire de résister pour ce motif, tout en tendant vers une plus haute Autorité politique commune, "ouverte à la transcendance", comme dit Mgr Toso.

JG


[ De PP à JG - Je voudrais partager votre optimisme mais c'est difficile, eu égard à ce qui se passe depuis six mois dans les districts roumains, slovaques et serbes à minorités magyares. Eu égard aussi à la collusion entre Jobbik et Fidesz... Lorsqu'on sera économiquement dans l'oeil du cyclone, vous verrez exploser en chaîne ces bombes de la Mitteleuropa amorcées par des irresponsables. ]

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Écrit par : JG / | 11/01/2012

à Edgard Deprez

> Le gag est que ces super-papistes sont en désaccord avec le pape.

Benoit XVI, 2008, discours à l'ONU :
"Il faut un  degré supérieur d'organisation à l'échelle internationale... des structures aptes à assurer le déroulement harmonieux de la vie quotidienne des peuples [dans ces domaines :]les questions de sécurité, les objectifs de développement, la réduction des inégalités au niveau local et mondial, la protection de l’environnement, des ressources et du climat... Dans le contexte des relations internationales, il faut reconnaître le rôle primordial de règles et de structures qui, par nature, soient ordonnées à la promotion du bien commun et donc à la sauvegarde de la liberté humaine. Ces régulations ne limitent pas la liberté. Au contraire, elles la promeuvent quand elles interdisent des comportements et des actions qui vont à l’encontre du bien commun... L’action de la communauté internationale et de ses institutions, dans la mesure où elle est respectueuse des principes qui fondent l’ordre international, ne devrait jamais être interprétée comme une coercition injustifiée ou comme une limitation de la souveraineté. À l’inverse, c’est l’indifférence ou la non-intervention qui causent de réels dommages... Laisser aux seuls États, avec leurs lois et leurs institutions, la responsabilité ultime de répondre aux aspirations des personnes, des communautés et de peuples tout entiers, peut parfois entraîner des conséquences rendant impossible un ordre social respectueux de la dignité de la personne et de ses droits..."

Benoît XVI, 2009, encyclique 'Caritas in Veritate' :
" Pour le gouvernement de l'économie mondiale, pour assainir les économies frappées par la crise, pour prévenir son aggravation et de plus grands déséquilibres, pour procéder à un souhaitable désarmement intégral, pour arriver à la sécurité alimentaire et à la paix, pour assurer la protection de l'environnement et pour réguler les flux migratoires, il est urgent que soit mise en place une véritable Autorité politique mondiale..."

Rien, nulle part, dans les textes du Magistère, ne mentionne un quelconque danger "mondialiste". Ce mythe vient en réalité des sites internet de la Droite Religieuse américaine, c à d de paranos d'extrême droite se réclamant (abusivement) du protestantisme. On s'étonne donc de voir des catholiques français nous resservir sans arrêt cette faribole comme si c'était un article de foi.
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Écrit par : bernard gui / | 11/01/2012

ENFANT BATTU

> Enfin l'explication : "Selon Jozsef Debreczeni,ancien conseiller et biographe de Victor Orban, l'une des clefs de la personnalité du Premier ministre serait son enfance malheureuse : Orban aurait grandi dans un village où son père et son grand-père 'le cognaient rudement'."
Il faut se méfier des chefs d'Etat ayant eu une enfance malheureuse.
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Écrit par : alarm / | 11/01/2012

"IDENTITAIRE ET LIBERAL, TOUT POUR PLAIRE"

> Lu dans l'enquête de 'L'Express' : " 'Les projets et propositions de lois sont généralement déposés le lundi, votés le mardi et promulgués le lundi suivant', poursuit Balazs Dénes, éberlué. Dans ce maelström législatif, certains textes, à caractère nationaliste, sont carrément délirants, comme celui qui exempte d'impôt sur les toutous les propriétaires de chiens de race hongroise! Une autre loi, inapplicable, punit le vagabondage de l'équivalent de 480 euros, alors que les SDF rêveraient de posséder une telle somme! Beaucoup plus choquant encore, un texte supprime la scolarité obligatoire pour les enfants handicapés... 'Orban, qui oublie qu'un million de Hongrois vivent dans la misère, considère les faibles et les improductifs comme des parasites', décrypte le pasteur Gabor Ivanyi, de l'Eglise méthodiste, qui accueille chaque jour 1500 sans-abri et scolarise quelque 3000 enfants pauvres."
Identitaire et libéral, Orban a tout pour plaire aux dadais.
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Écrit par : ned / | 11/01/2012

@ alarm,

> Vous êtes hors sujet ou vous bottez en touche;
le débat traite de la politique de M.Orban aujourd'hui;son projet politique et sa personnalité ont passé les urnes;il est loin de me plaire pas plus que notre actuel chef de l'état.De là à faire le saut dans sa soi-disant"enfance malheureuse",c'est mettre de côté de nombreux (ex)chefs d'états qui ont été tolérants et brillants malgré les difficultés rencontrés;lorsque l'on s'attaque aux personnes et surtout dans leurs vies privées(c'est très franchouillard)il y a problème.
Etes-vous un expert en psy.Il sont à la mode ceux-là.
En premier, la question que je me pose est de savoir, que s'est-il passé pour qu'il soit aux commandes de son pays dans l'Europe actuelle.
Bien sincèrement.
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Écrit par : Stéphan / | 11/01/2012

PERSPECTIVES INQUIETANTES

> Les réflexions claniques de défense de Viktor Orban révèlent bien les vraies priorités de ceux qui le défendent: "ah mais il a mis la référence à Dieu dans la constitution et il défend la famille, donc c'est quelqu'un de bien". Tout ce que l'Europe comporte de catholicisme ultra-conservateur tient ce discours. D'une part, cela révèle une vision de la famille quelque peu étriquée, comme si la famille n'était pas également mise en danger par les politiques ultra-libérales. D'autre part, cela donne l'impression que certains défendraient les pires horreurs si celui qui les commettait s'affichait ouvertement catholique et pro-vie du moment que la constitution comporte le mot "Dieu". Ces perspectives mentales et politiques sont pour le moins inquiétantes.
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Écrit par : Mahaut / | 12/01/2012

à Mahaut

> Il y a des précédents assez nombreux et très regrettables, qu'on n'arrivera pas à gommer à coup d' "histoire-remise-à-l'endroit" et de "politiquement-incorrect-palsambleu" ! Tous les bouquins bien-pensants de ces dernières années n'arriveront pas à effacer les choses terribles que dénonçait le jésuite Gaston Fessard dans ses écrits clandestins de 1940-1944. (Lire "Au temps du prince-esclave", Criterion 1989, un livre indispensable).
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Écrit par : simon postel / | 12/01/2012

> lire aussi "Résistances chrétiennes à la nazification des esprits", par Mgr Charles Molette, FX de Guibert 1998. Leçons tragiques oubliées en 2012 par les bien pensants.
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Écrit par : Nati / | 12/01/2012

BRASSARD

> Les deux photos Budapest en bas de la note. Pas croyable. Ceux de 2012 reprennent le brassard de ceux de 1943. Comme si certains à Paris maintenant (je ne dis pas qui) se mettaient le brassard au gamma. Le roquet retourne à son vomi.
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Écrit par : le balp / | 12/01/2012

à Stéphan

> mais ce n'était qu'une plaisanterie. Quant à franchouillard, excusez-moi, je suis suisse.
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Écrit par : alarm / | 12/01/2012

COMME EN 56 ?

> Et pourquoi pas la guerre, comme vous le moquez, comme en 56, quand leur indépendance a été écrasée par l'internationale? Au point où l'UE est...ça pourra relancer la construction non démocratique.
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Écrit par : Antoine / | 12/01/2012

LA COMMISSION VEILLE

> Rassurons-nous: notre bien-aimée Commission Européenne veille au grain, pas sur des broutille comme les néo-Croix Fléchées, mais sur le dur, le sérieux, la primauté du politique sur les banques.
http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/afp_00416716-bruxelles-va-sommer-la-hongrie-de-modifier-ses-lois-controversees-sources-ue-275717.php
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Écrit par : Pierre Huet / | 16/01/2012

Les commentaires sont fermés.