L'UE ré-impose aux Français l'OGM Monsanto 810

 

...contre la volonté

   de leur propre

   gouvernement :

 

 

 

En 2007 et 2008, le ministère français de l'Agriculture, échappant un instant à la férule de la FNSEA, interdisait la commercialisation et la mise en culture du maïs OGM Monsanto 810. Ce matin, le Conseil d'Etat vient de « suspendre » ces deux arrêtés. Explication : ils s'étaient attiré les foudres de l'UE. La Cour européenne de justice avait déclaré que le ministère de l'Agriculture ne pouvait décider un moratoire sans l'accord de la Commission européenne ; accord qu'il n'avait évidemment pas sollicité, sachant que la Commission Barroso s'est fixé pour idéal d'ouvrir le marché européen à Monsanto.

Le Conseil d'Etat vient donc de s'incliner devant le libre-échangisme de l'UE en faveur de l'industrie du transgénique. Ce qui foudroie au passage le principe de précaution : « Le Conseil d'État relève que le ministre de l'Agriculture n'a pu justifier de sa compétence pour prendre les arrêtés, faute d'avoir apporté la preuve de l'existence d'un niveau de risque particulièrement élevé pour la santé ou l'environnement », dit l'arrêt. Il néglige ainsi le coeur du problème : l'absence de tests sérieux (c'est-à-dire longs) sur les effets des OGM envers les autres cultures, envers les sols, envers les insectes, envers le bétail, envers les humains, etc.

Le Conseil d'Etat donne le feu vert à un lâcher d'Aliens génétiques dans la nature. Que va-t-il se passer ? Ce n'est pas l'affaire du Conseil d'Etat.

D'où les réactions. José Bové : « Ce que j'attends, c'est que dans la journée, la ministre de l'Environnement Nathalie Kosciusko-Morizet et le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire annoncent très clairement et sans aucune ambiguïté qu'ils vont prendre cette clause de sauvegarde. » Corinne Lepage : « J'appelle le gouvernement à reprendre immédiatement une interdiction nationale de culture. » Greenpeace: « Si le gouvernement ne fait pas le nécessaire en mettant en place une nouvelle interdiction, on risque de voir réapparaître les OGM dans nos champs dès le printemps prochain. Est-ce quelque chose que Nicolas Sarkozy, très probable candidat à la présidentielle, est prêt à assumer ? » François Hollande : « Les consommateurs mais aussi une grande majorité des agriculteurs ne veulent pas d'OGM dans leurs assiettes et dans leurs champs. La loi que l'UMP a fait voter n'en a malheureusement pas apporté la garantie. »

Ces opposants font appel au principe de précaution, simple respect envers les générations futures.

Une agence de presse croit pouvoir ajouter que ce principe est « critiqué par les scientifiques ». C'est faux : il est critiqué par les comités scientifiques... de l'industrie biotech. Ce n'est pas du tout la même chose.

J'ajoute une question aux souverainistes libéraux (oxymore) : vous qui tapez sur l'UE à jet continu, irez-vous jusqu'à la critiquer pour ça aussi ? Ou garderez-vous le silence, votre goût d'aveugles pour les OGM rendant exceptionnellement l'UE aimable à vos yeux ?

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