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25/10/2011

Trois ans après le début de la crise américaine devenue mondiale, 16 000 milliards de dollars d'actifs échappent toujours à tout contrôle

Comme en 2009 et 2010, le G 20 2011 (3-4 novembre à Cannes) va-t-il se coucher devant le chaos de la finance ? Alors on demandera des comptes à la classe politique, au nom des propositions du Vatican :


La crise du capitalisme tardif ne cesse de se développer. Mécanisme délirant : « Les agences dégradent les banques en disant qu'elles ne pourraient résister à un défaut des Etats. Donc on demande aux Etats de recapitaliser les banques. Et on remet une couche aux difficultés des Etats en augmentant encore la dette publique. Ce qui fragilise encore plus les banques... Et on tourne ainsi en rond. Les anticipations des marchés sont autoréalisatrices. A partir du moment où les agences s'inquiètent des dettes publiques, elles fragilisent les Etats. Ce qui occasionne des pertes pour les banques qui détiennent des dettes publiques, et ainsi de suite. On a d'autant plus tort de prêter l'oreille aux agences, que les marchés n'ont aucune compétence macro-économique... » (Henri Sterdyniak, économiste à l'OFCE).

Quant aux marchés, ils couvent le pire. Les banques ont déplacé leurs activités à risque dans la sphère du shadow banking, la banque de l'ombre  : encore moins réglementée, c'est-à-dire pas du tout. Hedge funds, firmes de capital-investissement, activités spéculatives des banques d'affaires, placements immobiliers et sociétés hors bilan : selon la banque fédérale de New York, ce marché de l'ombre capte 16 000 milliards de dollars d'actifs, face aux 13 000 milliards de dollars d'avoirs bancaires officiels. Comme le disait Mme Lagarde elle-même en avril, « il faut qu'on aille voir ce qui se passe à la périphérie. Un certain nombre de risques qui se trouvaient dans le système sont en train de partir à l'extérieur ». Un « extérieur » (l'ombre) où pourront se produire les pires effets de dominos, propagés ensuite au système officiel.

L'explosion de la planète financière est pour demain.Ce jour-là, les peuples demanderont des comptes aux libéraux fous.

Je souligne en passant que le document du Vatican (notes d'hier) met en cause le Shadow banking :

 <<...Aussi, sur la base d’une telle approche de type éthique, il apparaît opportun de réfléchir, par exemple :

- sur des mesures de taxation des transactions financières, avec l’application de taux justes d’impôt, avec des charges proportionnées à la complexité des opérations, surtout de celles réalisées dans le marché «secondaire ». Une telle taxation serait très utile pour promouvoir le développement mondial et durable selon les principes de justice sociale et de solidarité, et elle pourrait contribuer à la constitution d’une réserve mondiale destinée à soutenir les économies des pays touchés par la crise, ainsi que la restauration de leur système monétaire et financier ;

- sur des formes de recapitalisation des banques avec aussi des fonds publics, en mettant comme condition à ce soutien un comportement « vertueux » et finalisé à développer l’économie « réelle » ;

- sur la définition du cadre de l’activité de crédit ordinaire et d’Investment Banking. Une telle distinction permettrait d’instaurer une discipline plus efficace des "marchés-ombre" privés de tout contrôle et de toute limite... >>