29/09/2011
Eglises d'Asie : la sécularisation et "les fondamentalismes"
L'analyse de Mgr Menamparampil, archevêque de Guwahati (Inde), président du bureau pour l’évangélisation de la Fédération des Conférences épiscopales d’Asie :
Bangkok (agence Fides) – Le phénomène de la sécularisation et la croissance des fondamentalismes religieux représentent « les deux défis majeurs pour l’évangélisation en Asie ». C’est ce que déclare à l’agence Fides Mgr Thomas Menamparampil. L’archevêque illustre pour Fides les principaux thèmes de la rencontre entre évêques, théologiens, experts du continent que le bureau de la FABC tiendra ces jours prochains à Bangkok sur le thème : L’évangélisation en Asie dans le contexte de la sécularisation et du fondamentalisme».
Lors de la rencontre, explique l’archevêque, « nous chercherons à approfondir les affirmations contenues dans l’essai Secolarization de Steve Bruce (Oxford 2011), dans lequel le chercheur considère la sécularisation comme un phénomène irréversible de l’ère moderne ». « Ses données sont basées surtout sur la basse fréquentation de l’église de la part des gens – remarque l’archevêque – mais ceci ne peut constituer le seul critère ». Il est indubitable que la sécularisation « se fait sentir aussi en Asie, en particulier parmi les jeunes et dans les familles », poursuit le prélat, notant que « sur la sécularisation fleurissent les fondamentalismes qui exploitent les émotions et les besoins des gens ».
« En Asie, le plus grand danger réside justement dans le fondamentalisme religieux : d’un côté, le pentecôtisme qui attire et arrache les fidèles catholiques à l’Eglise, de l’autre le fondamentalisme d’origine hindouiste et islamique qui trouble l’harmonie sociale et religieuse ». A ce phénomène, l’Eglise « ne peut répondre par une approche agressive » mais « en enquêtant et en comprenant les raisons psychologiques et sociales qui permettent cette floraison ». Les évêques d’Asie étudieront donc les modalités et les réponses adaptées : « à la sécularisation, on peut s’opposer en contribuant à construire des valeurs laïques universellement valides. La réponse au fondamentalisme est la religion authentique. »
(Agence Fides 28/09/2011)
Informations salésiennes, juin 2011 : << Ces derniers jours s’est petit à petit affirmée l’idée de la candidature du salésien Mgr Thomas Menamparampil, archevêque de Guwahati, au Prix Nobel de la Paix. La confirmation officielle vient du porte-parole de la Conférence épiscopale de l’Inde, père Joseph Babu Karakombil. Il y a quelques jours, l’agence Fides a diffusé une déclaration du père Joseph Babu Karakombil, porte-parole de la Conférence des Évêques catholiques indiens (CBCI). “Ce serait une reconnaissance légitime de l’engagement et du dévouement prodigués depuis plus de 25 ans pour construire la paix et l’harmonie” - affirme le père Karakombil - “Depuis des dizaines d’années, l’archevêque Menamparampil travaille infatigablement pour la paix, la réconciliation et la stabilité dans l’Inde nord-orientale, une région marquée par de constants conflits territoriaux et affrontements ethniques. Son œuvre est reconnue par les leadeurs religieux et civils, au niveau local, et est connue et appréciée dans toute l’Inde et dans toute l’Asie. La paix et la réconciliation, au nom de l’Évangile, voici la mission à laquelle il a consacré toute sa vie. Pour cette raison, les Évêques indiens soutiennent avec conviction sa candidature au Nobel pour la paix”. Mgr Menamparampil est à présent Président de la Conférence des évêques de l’Inde nord-orientale et de la Commission pour l’éducation et la culture de la conférence épiscopale de l’Inde (CBCI). En outre, il travaille au niveau continental et au sein de la Fédération des conférences épiscopales de l’Asie (FABC) et guide la commission pour l’évangélisation. Son travail est très apprécié par tous les évêques du continent.
L’idée de la candidature de Mgr Menamparampil au Nobel de la Paix est partie d’un article du Bulletin salésien italien, qui dans le numéro de juin a dédié un article au prélat indien, intitulé “Un évêque digne du Prix Nobel”. Indiscuté est l’engagement de l’archevêque de Guwahati dans la promotion de la paix dans le nord-est de l’Inde, où il est intervenu directement dans la solution de quelques conflits entre les groupes Bodo et Adivasi (1996); entre Kuki et Paite (1998); entre Dimasa et Hmar (2003); entre Karbi et Kuki (2003); entre Dimasa et Karbi (2004); entre Bodo et les groupes musulmans à Udalguri (2010); et entre Rabha et Garo (2011). Sa stratégie, raconte Mgr Menamparampil lui-même, c’est: “faire vivre la Parole de Dieu dans les cœurs et dans la vie des personnes et des communauté qui sont en conflit. C’est ainsi que fleurit la paix”.
19:51 Publié dans Planète chrétienne, Témoignage évangélique | Lien permanent | Tags : christianisme, catholicisme, asie