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26/09/2011

Les catholiques français et le social : la leçon d'Ozanam

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Nous en parlons à Radio Notre-Dame demain (7:30) avec Jacques de Guillebon. Tout de suite un dernier mot sur Benoît XVI en Allemagne :


Dans son discours au Bundestag, le pape a cité un parti politique (écologiste) comme le vecteur du "cri" pour une société réconciliée avec la nature. Mais c'est le seul parti qu'il ait évoqué. Et il a dit que l'écologie politique n'avait pas "ouvert tout grand les fenêtres" [1]. La politique écolo, comme toutes les autres formes de politique dans notre société matérialiste mercantile, n'est pas ouverte au sens de l'existence : c'est pour ça qu'il faut, non pas condamner (!!!) les membres de cette société, mais les évangéliser.

Ce à quoi Benoît XVI a appelé les catholiques allemands n'est pas le "politique d'abord" : il les a appelés à évangéliser. Donc – d'abord – à retrouver le coeur incandescent du christianisme : la foi, le contact avec la personne du Christ. Il avait tenu le même langage quelques semaines plus tôt aux jeunes des JMJ de Madrid.

Ces temps-ci, des catholiques français sont tentés de replonger dans l'illusion d'une politique-mirage : soit naïve, soit passéiste, soit vérolée par un extrémisme étranger à l'Evangile. 

Ces Français seraient mieux inspirés de lire ce que le pape vient de dire aux catholiques allemands.

Ils pourraient aussi méditer l'exemple du bienheureux Ozanam, à qui Jacques de Guillebon vient de consacrer un livre [2] dont nous parlerons demain matin à Radio Notre-Dame.

En 1853, époque où des cathos français s'enfermaient (déjà) dans le mythe du Bon Gouvernement de Droite qui Sauvera nos Valeurs Intransigeantes, Ozanam écrivait :

 <<  Il faut distinguer deux écoles qui ont voulu servir Dieu par la plume. L'une […] présente la vérité aux hommes non par le côté qui les attire, mais par celui qui les repousse. Elle ne propose pas de ramener les incroyants, mais d'ameuter les passions des croyants [3] ... L'autre école a pour but de chercher dans le coeur humain toutes les cordes secrètes qui le peuvent rattacher au christianisme, de réveiller en lui l'amour du vrai, du bien et du beau, et de lui montrer ensuite dans la foi révélée l'idéal de ces trois choses auxquelles toute âme aspire. >>

Ces deux écoles existent toujours en 2011. L'une continue à ajouter l'illusion politique à l'intégrisme religieux. L'autre école ("chercher dans le coeur humain toutes les cordes secrètes qui le peuvent rattacher au christianisme") est beaucoup plus qu'une école : c'est le magistère de l'Eglise, celui de Vatican II et de Benoît XVI dans son discours au Bundestag. [4]

 
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[1] Suppplions les cathos français de bien vouloir constater que ceci est la seule critique exprimée par Benoît XVI envers l'écologie en général, et l'écologie politique en particulier ! Le pape est loin des rages écolophobes de notre presse… papiste.

[2] Frédéric Ozanam, la cause des pauvres, par Jacques de Guillebon. (L'Oeuvre, sept. 2011).

[3] C'était l'époque de Veuillot et de sa feuille L'Univers : clan catholique qui a porté une lourde responsabilité dans le rejet du catholicisme par la classe ouvrière au XIXe siècle. Veuillot et sa feuille furent condamnés par l'Eglise ; mais ils ont fait des petits, de génération en génération, ces "gens qui font de leur opinion politique un treizième article du Symbole" (Ozanam, lettre de 1838). Le futur bienheureux Ozanam n'hésitait pas à dénoncer le fiel et le contre-témoignage de ces « gens ». En 1850, il écrit : "Nous n'avons pas assez de foi, nous voulons toujours le rétablissement de la religion par des voies politiques... Non, non, les conversions ne se font point par les lois, mais par les moeurs, mais par les consciences." La même année, Ozanam écrit aussi : "Depuis qu'on a rendu au clergé un banc des évêques au conseil de l'université, depuis qu'on a cherché à faire des curés autant d'agents électoraux, nous [les évangélisateurs] perdons du terrain à Paris, et les prêtres respectés en février 1848 recommencent à être insultés dans les rues. L'Univers travaille de son mieux à l'impopularité de l'Eglise en cherchant querelle à ce qu'elle a de populaire, en attaquant, par exemple, le père Lacordaire pour réhabiliter l'Inquisition."  Veuillot et son Univers seront ainsi les assassins indirects de Mgr Darboy en 1871.

[4] Entendre la première école revendiquer le pape a donc quelque chose d'aberrant. Ils ne savent ni ce qu'ils disent, ni ce qu'ils font.

 

Commentaires

L'EVANGILE DOIT SECOUER LES CHRETIENS

> Homélie du dernier jour du voyage :

« Dans l’Évangile, a expliqué le pape, Jésus (…) raconte la parabole des deux fils qui sont envoyés par leur père pour travailler dans la vigne. (…) Le message de la parabole est clair : ce ne sont pas les paroles qui comptent, mais c’est l’agir, les actes de conversion et de foi. Jésus adresse ce message aux grands prêtres et aux anciens du peuple, c’est-à-dire aux experts en religion dans le peuple d’Israël. Eux, d’abord, disent « oui » à la volonté de Dieu. Mais leur religiosité devient routine, et Dieu ne les inquiète plus. Pour cela ils ressentent le message de Jean Baptiste et le message de Jésus comme quelque chose qui dérange. Ainsi, le Seigneur conclut sa parabole par des paroles vigoureuses : « Les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu. Car Jean Baptiste est venu à vous, vivant selon la justice, et vous n’avez pas cru à sa parole ; tandis que les publicains et les prostituées y ont cru. Mais vous, même après avoir vu cela, vous ne vous êtes pas repentis pour croire à sa parole » (Mt 21, 31-32). »

Le pape a actualisé ce message en disant : «Traduite en langage de notre temps, l’affirmation pourrait correspondre plus ou moins à ceci : les agnostiques, qui au sujet de la question de Dieu ne trouvent pas la paix ; les personnes qui souffrent à cause de nos péchés et ont le désir d’un cœur pur, sont plus proches du royaume de Dieu que ne le sont les fidèles « de routine », qui dans l’Église voient désormais seulement ce qui paraît, sans que leur cœur soit touché par la foi. »

« Ainsi la parole de Jésus doit faire réfléchir, et même, doit nous secouer tous », recommande le pape tout en ajoutant immédiatement sa gratitude pour tous ceux qui se donnent aux autres dans l’Eglise, dans les paroisses et dans les œuvres de charité : « L’Église en Allemagne a de nombreuses institutions sociales et caritatives, dans lesquelles l’amour pour le prochain est exercé sous une forme qui est aussi socialement efficace et jusqu’aux extrémités de la terre. »

Exigeant, il ajoute cette invitation à aller plus loin dans la conversion : « Mais dans l’esprit de l’enseignement de Jésus il faut plus : le cœur ouvert, qui se laisse toucher par l’amour du Christ, et donne ainsi au prochain, qui a besoin de nous, plus qu’un service technique : l’amour, dans lequel se rend visible à l’autre le Dieu qui aime, le Christ. Alors interrogeons-nous : comment est ma relation personnelle avec Dieu, dans la prière, dans la participation à la messe dominicale, dans l’approfondissement de la foi par la méditation de la sainte Écriture et l’étude du Catéchisme de l’Église catholique ? Chers amis, le renouveau de l’Église, en dernière analyse, ne peut se réaliser qu’à travers la disponibilité à la conversion et à travers une foi renouvelée. »
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Écrit par : myeye / | 26/09/2011

CE QUE CONVERSION VEUT DIRE

> Et ce que conversion veut dire ne signifie pas "conviction", "adhésion à une idéologie", encore moins à une vision politique. Ca veut dire exactement ce que Benoît XVI a dit, rien de plus et rien de moins. A prendre au pied de la lettre, pas comme un prétexte pour faire autre chose ensuite tout en se proclamant papistes.
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Écrit par : bernard gui / | 26/09/2011

IL DIT BIEN : "TOUS"

> Quand Benoît XVI dit « la parole de Jésus doit faire réfléchir, et même, doit nous secouer tous », il dit bien « tous ». Y compris les prêtres. Eux aussi sont touchés par la « routine ». Une thématique d’avenir devrait les aider à en sortir, et nous les laïcs avec eux et à leurs côtés, en étroite communion. C’est celle du sacerdoce commun des baptisés. Nous sommes créés à l’image de Dieu mais la ressemblance avec Lui nous incombe en grande partie. Nous sommes baptisés au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et nous sommes confirmés, mais encore faut-il que nous nous donnions au Christ quel que soit notre état de vie, encore nous incombe-t-il de grandir dans l’offrande de nos personnes et de nos vies, jour après jour.
Sur le sacerdoce commun, pour éclairer et développer ce qu’en dit le concile (notamment Lumen Gentium, $ 10 et 11), la communauté de l’Emmanuel demeure dans l’Eglise une ressource de tout premier plan. Je pense en particulier à ce que théologiens, prêtres et laïcs, et cardinaux romains en disent dans les actes du cinquième colloque de Rome que l’Emmanuel a organisé en janvier 2010 : « Prêtres et laïcs dans la mission » (éd. de l’Emmanuel, 500 pages). Cet ouvrage devrait être lu et médité par tous les prêtres pour qu’ils n’accueillent plus les fidèles avec un œil rond et un « blanc » (laissons passer les anges et sourions), chaque fois que l’un de ceux-ci a prononcé cette expression, « sacerdoce commun des baptisés ». Lequel ne peut évidemment être confondu avec le sacerdoce ministériel, mais s’articule à celui-ci pour le bien de l’Eglise, certes, mais surtout « pour la gloire de Dieu et le salut du monde ».
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Écrit par : Denis / | 26/09/2011

DE QUOI S'AGIT-IL ?

> Attention tout de même : l'affadissement du discours, l'aplatissement du dogme, dans une volonté de normaliser la foi catholique afin de "plaire à plus de gens", a l'effet inverse.
Les choses ne sont donc pas si simples que votre citation le laisse penser.

CJ


[ De PP à CJ :
- de quelle citation parlez-vous ?
- et de quels "affadissements", "aplatissements" ou "normalisations" ? ]

réponse au commentaire

Écrit par : CJ / | 26/09/2011

GUIDE

> La Révolution de l'Amour a trouvé son guide!
Je vais tenter de m'expliquer (excusez-moi, mais ce que dit notre pape est tellement fort que j'en suis encore bouleversée)
J'explique depuis quelques années à mes élèves que la naissance de notre monde contemporain a trois origines historiques: la chute de l'Empire byzantin, la découverte de l'Amérique et l'invention de l'imprimerie. Ces trois événements ont profondément transformé notre relation au monde et au savoir.
En effet si le Moyen-Age était "naturellement écolo", c'est parce qu'il avait un sens aigu de la finitude de notre monde physique, ce qu'il illustrait sur les mappemondes de l'époque avec un bord vertigineux: si on passe la limite, c'est la chute dans le néant.
(ce qui ne signifie pas qu'il concevait la terre plate comme une galette....)
Ainsi Christophe Colomb pensait-il la terre nettement plus petite qu'elle n'est, prenant la côte ouest de l'Amérique pour les rivages de l'Inde. Ce nouveau continent immense, aux richesses "infinies", une fois la donne intégrée, va donner l'illusion aux peuples aventuriers et commerçants, en particuliers l'Espagne, que l'on peut exploiter toujours davantage les richesses naturelles de notre terre et s'enrichir sans fin, pour peu qu'on ait l'audace.
Notre société est toujours dans ce "trip" là, qui nous dit qu'on va encore trouver de nouveaux gisements de pétrole (sous la calotte glaciaire),de nouvelles sources d'énergie,...voire l'aller chercher dans l'espace (why not?).
La terre est oui plus grande que le modèle qui servit à Christophe Colomb, elle n'en n'est pas moins finie. D'où son infinie...préciosité!
(Un écologiste c'est donc un homme qui a une juste connaissance de sa planète, de ce qu'elle peut lui donner, de ce qu'elle ne peut pas).
Autre révolution: avec l'imprimerie le rapport au savoir est bouleversé: alors qu'au Moyen-Age on a accès aux textes souvent par la lecture à voix haute qui en est faite,en un temps et lieu prévus dans un emploi du temps monacal, d'un ouvrage qui est bien de la communauté, voilà qu'avec l'argent on va pouvoir posséder à titre personnel, entre ses mains, des livres-objets (dont la Bible) qu'on va lire pour soi à voix basse, quand on veut, aussi longtemps qu'on veut, et s'en faire le commentateur autorisé.
D'où une boulimie joyeuse de savoirs, et certains de s'enfermer des jours voire des mois ou des années dans leurs cabinets, s'adonnant sans retenue à l'étude.(Vinci n'est-il pas un Gargantua?).
Plus d'équilibre entre savoir théorique et expérience concrète d'un quotidien équilibrant (grâce aux règles monastiques): le savoir perd sa relation, je dirais sa soumission au réel, quand dans le même temps il se pose comme maître de ce même réel (voir la révolution copernicienne chez Kant), il perd insensiblement sa finalité contemplative pour rentrer dans l'ère de la rentabilité, où l'on exige de la nature qu'elle se plie à notre volonté manipulatrice. ( et basta la Métaphysique: inutile et dangereuse).
Bien sûr il y a eu aussi beaucoup de positif dans ces évolutions! Ainsi la lecture personnelle de la Bible, sans laquelle on ne peut penser le protestantisme, est une grâce dont nous sommes tous héritiers.
Mais aujourd'hui nous payons le prix fort d'en avoir ignoré les effets pervers.
D'autre part il se trouve que l'histoire continue et que la révolution a déjà commencé, avec le pic de pétrole, (l'ère des ressources naturelles illimitées est révolue), et avec internet: accès universellement gratuit en même temps que de nouveau "dématérialisé" (on ne possède pas chez soi, après en voir payé le prix, une encyclopédie figée, rédigée par un petit comité détenteur du savoir, mais aussi de "sa" conception du savoir; on a accès quand on veut, avec wikipédia par exemple, au savoir qui est Bien Commun, en permanence enrichi par les apports des uns et des autres. Il y a donc de fait émergence d'un communisme spiritualiste du savoir, dont la première conséquence visible a été le printemps arabe. Ce n'est je pense qu'un début.
Or, et c'est là que notre Pape est le guide pour cette nouvelle ère, ces deux rapports nouveaux, à la nature et au savoir, c'est lui qui, avec la lumière de notre foi,et son intelligence lumineuse parce que toute humble, nous les rend intelligibles. Aussi là où tant paniquent en pressentant dans ces bouleversements des cataclysmes sans précédent, il nous dit:
"N'ayez pas peur, Dieu est bon".
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Écrit par : Anne Josnin / | 26/09/2011

LE CREUX ET LE PLEIN

> Je parle de votre citation d’Ozanam qui distingue deux écoles.
Par exemple, dans la presse catholique (Famille Chrétienne, La Croix), je vois de nombreux articles reprenant des citations du pape afin seulement de répandre des banalités du type « Il faut croire au Christ pour mettre l’espérance au cœur de l’instant », « les pauvres et les faibles sont au premier plan de l’amour de Dieu » ou bien « la foi est une lumière à partager avec ceux qu’on aime » et encore « dans tous les aspects de nos vies Dieu est une présence qui nous accompagne et qui nous supporte », etc etc etc.
Ma génération (j’ai 25 ans) a grandi sous le bombardement intensif de ce genre de sentences désormais complètement galvaudées, puisque dénuées de signification au regard de la réalité du mode de vie des catholiques.
La première évangélisation, c’est l’action. Or, je constate que le discours des catholiques (laïcs ou clercs) a tendance à tomber dans les mêmes travers que la pensée libérale : on favorise la vacuité des bonnes intentions plutôt que la radicalité des vertus, on invoque le changement plutôt que de le vivre, on baigne dans la bien-pensance et l’indignation facile.
Aussi, vous voyez qu’on peut parfaitement trahir l’évangélisation sans s’aliéner le reste de la population, au contraire. Rien n’a plus déchristianisé que les chrétiens eux-même. Pas par leur intransigeance, mais par leur libéralisation.

CJ

[ De PP à CJ :
- Les errances des uns n'excusent pas celles des autres. L'affadissement/banalisation des uns cohabite avec la crispation des autres (les pseudo "intransigeants"). Certains des fades commencent d'ailleurs à bêler leur admiration envers les crispés (c'est récent). Processus hélas bien attesté dans l'histoire contemporaine : les propos creux finissent toujours par être remplis d'un sale lest.
- Mais ce n'est pas le cas d'Ozanam. Ce n'était pas un homme de propos creux (en dépit du vocabulaire XIXe), mais un lutteur : un homme de terrain et d'action, qui n'a pas hésité à marcher sur les pieds des notables cathos de son époque. Lisez le livre de Guillebon, vous verrez son parcours.
- Dernier mot sur les citations du pape qui vous semblent creuses. Elles ne le sont pas quand on les replace dans leur contexte ratzingérien : celui d'une pensée théologique très dense où chaque mot compte. Le délayage commence quand les laïcs en font des slogans, des formules, des "éléments de langage", au lieu d'en comprendre la portée et de les traduire en applications concrètes et courageuses.]

réponse au commentaire

Écrit par : CJ / | 26/09/2011

SORTIR DU TOUT-INDUSTRIEL

> Je vous rejoins dans ce que vous me répondez. Aussi, je crois que la seule voie possible vers la christianisation est cette fameuse troisième voie, ni conformisme ni crispation, qui se contenterait de tirer les solutions aux malheurs du temps dans le christianisme (et pas dans une "réaction" chrétienne), en agissant. J’ai tout à fait confiance en Jacques de Guillebon pour dire cela de manière plus forte, plus précise et plus belle. Ses régulières éloges du Moyen-Âge et son anarchisme éclairé, en font un excellent défenseur d’une théorie de l’écologie chrétienne.
Mais là encore, prenons garde des limites du prêche et du monde intellectuel dans lequel nous nous retranchons. Le christianisme n’échappe pas au relativisme, et un discours, même dense et cohérent comme celui de BXVI ou JdG, perd toute sa puissance s’il est reçu au milieu des bruits du monde.
Il faut vraiment sortir du tout-industriel. Finissons-en avec l’investissement du monde moderne par le conformisme (dans les entreprises, sur facebook, etc.), qui ne contribue qu’à délayer notre message. Il faut revoir complètement notre présence au monde et nous inspirer de la radicalité des communautés monastiques du haut Moyen-Âge, qui, aussi reculées qu’elles étaient, ont rayonné dans toute l’Europe par leur ascèse collective.
Le christianisme est condamné s’il ne féconde pas des communautés humaines enracinées, s’il ne donne pas naissance à des modes de vie radicaux, coupés du consumérisme et du carriérisme, dans lesquelles nous aurions enfin les moyens d’accueillir décemment le prochain. Sans une relocalisation de nos vies, c’est la conversion (la nôtre, et celle du prochain) que nous compromettons.
P.S. : je ne manquerai pas de lire JdG, si son livre n'est pas trop cher.
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Écrit par : CJ / | 26/09/2011

Très intéressant !

> Je crois que le pape s'en prend aux écologistes à cause des malthusiens dont certains écologistes se revendiquent, comme Yves Cochet en France.
Sinon pour commenter votre citation "ces temps-ci, des catholiques français sont tentés de replonger dans l'illusion d'une politique-mirage". On y est depuis des décennies, ce n'est pas récent, nous n'avons pas pris la mesure des défis de ce temps depuis les années 80, nous vivons en bons rentiers replets dans un monde qui est devenu ultra-concurrentiel, et faire croire aux gens que nos options sont tenable dans le long terme c'est un grave manquement de notre "classe" politique.
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Écrit par : GBA92 | 26/09/2011

OZANAM

> Excellente nouvelle que la sortie de ce livre sur Ozanam ! Espérons qu'il inspirera nos contemporains. Nous avons tellement besoin de chrétiens engagés sur le terrain. Et surtout de chrétiens qui ne font pas n'importe quoi.
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Écrit par : Charles Vaugirard / | 27/09/2011

OZANAM TERTIAIRE FRANCISCAIN

> Je viens d'écouter l'émission "Le grand témoin", consacrée à Frédéric Ozanam, sur Radio Notre-Dame. J'ai été surprise qu'à aucun moment n'ait été mentionnée l'autre grande source d'inspiration d'Ozanam - après l'Evangile -, à savoir François d'Assise.
En effet, Frédéric Ozanam était tertiaire franciscain et il fut l'un des principaux artisans de l'engagement (considérable) du Tiers-Ordre franciscain dans ce qu'à l'époque on nommait les "oeuvres sociales" de l'Eglise.
Le pape Léon XIII, auteur de la première encyclique sociale de l'histoire de l'Eglise (Rerum novarum, 1893), s'est d'ailleurs beaucoup appuyé sur le Tiers-Ordre franciscain pour assurer une présence de l'Eglise auprès du monde ouvrier. (un livre qui vient d'être réédité : Jean-Marie Burnod, "Le Mouvement social franciscain en France à la suite de Rerum novarum (1893-1901)", Paris, 1991).
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Écrit par : Catherine Deutsch Delmas-Goyon / | 27/09/2011

A CJ :

> merci de vos commentaires. Je vous enverrai le livre si vous n'avez de quoi l'acheter. Aux innocents les mains pleines.
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Écrit par : Jacques de Guillebon / | 27/09/2011

UNE RENCONTRE ?

> Et pourquoi pas organiser une rencontre-débat avec Jacques de Guillebon sur le thème d'Ozanam et le monde d'aujourd'hui ? Ca vous tente ?

CV

( De PP à CV - Très bonne idée : une paroisse ? le centre Bernanos ? ]

réponse au commentaire

Écrit par : Charles Vaugirard / | 27/09/2011

> Une paroisse parisienne serait pas mal.
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Écrit par : Charles Vaugirard / | 27/09/2011

@ JdG

> Merci de votre générosité, mais je vais me débrouiller. Et puis, j'ai déjà une liste de lectures médiévales longue comme le bras. Mais je finirai bien par le lire dans les mois qui viennent.
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Écrit par : CJ / | 27/09/2011

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