14/09/2011
Le pape vu par les lefebvristes : on est loin de la parabole de l'enfant prodigue se jetant aux pieds de son père (Luc 15)
12 septembre 2011, déclaration publique du supérieur de la FSSPX pour la France (avec l'approbation de son supérieur général) sur Benoît XVI et la prochaine rencontre d'Assise : "Cet acte du souverain pontife constitue un effroyable blasphème envers Dieu... Tandis que le pape se prépare à l’un des actes les plus graves de son pontificat, nous clamons vigoureusement et publiquement notre indignation."
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La FSSPX va devoir renoncer à sa double face : Mgr Fellay souriant largement au pape sur la photo officielle, ou Mgr Fellay bénissant les propos incendiaires de son second Cacqueray... Lequel des deux Fellay est-il le vrai ? Cette duplicité a toujours été la marque de la FSSPX : romaine en paroles, sédévacantiste en actes. Mais devant la nouvelle proposition du Vatican, Ecône doit choisir l'une de ses deux faces : donc quitter une ambiguité qui lui était consubstantielle depuis l'origine. Il y faudra la grâce.
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17:01 Publié dans Eglises | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : lefebvristes
Commentaires
LA SITUATION RESUMEE PAR TORNIELLI
http://www.la-croix.com/Religion/S-informer/Actualite/Les-lefebvristes-vont-devoir-se-prononcer-sur-les-conditions-posees-par-le-Vatican-_NG_-2011-09-14-711112
" En deux pages, Rome pose des conditions précises à un éventuel retour des lefebvristes à la pleine communion avec l’Église. Telle est, selon le vaticaniste italien Andrea Tornielli (La Stampa), la teneur du document remis ce mercredi 14 septembre dans la matinée par le cardinal William Levada, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, à Mgr Fellay, supérieur général de la Fraternité Saint-Pie-X.
Approuvé par Benoît XVI, ce document présenterait une synthèse des discussions doctrinales qui se sont déroulées, à la demande du pape, d’octobre 2009 à avril 2011, entre quatre représentants du Vatican et des délégués de la Fraternité. Le texte contiendrait les réponses aux problèmes soulevés, au cours de ces rencontres, autour de l’interprétation des textes du concile Vatican II, notamment sur la liberté religieuse et le dialogue interreligieux, l’œcuménisme, la liberté religieuse, l’ecclésiologie et la liturgie.
Selon Andrea Tornielli, le cardinal Levada devait « demander à Mgr Fellay d’en prendre connaissance avec soin, et de lui donner une réponse dans un délai raisonnable ». « Les lefebvristes, en somme, doivent prendre position » analyse le journaliste, qui ajoute : « Ils pourront demander de nouveaux éclaircissements au Saint-Siège, mais ils ne pourront plus tergiverser. » L’acceptation de ce document est considérée par Rome comme le préalable indispensable à un éventuel retour à la pleine communion, qui pourrait peut-être prendre la forme d’un ordinariat semblable à celui qui a été mis en œuvre pour certains anglicans. "
14/9/11 - 14 H 33 mis à jour le 14/9/11 - 14 H 33
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Écrit par : myeye / | 14/09/2011
EXPLICATION, PAR UN CONSULTEUR DU CONSEIL PONTIFICAL POUR L'INTERPRETATION DES TEXTES LEGISLATIFS
> 'La Croix' (propos recueillis par Isabelle de Gaulmyn) :
" Le P. Jean-Paul Durand, dominicain, professeur de droit canonique et consulteur du Conseil pontifical pour l’interprétation des textes législatifs, explique en quoi consiste l’accord préalable sur un préambule doctrinal.
La Croix : Quelle est la signification de ce « préambule doctrinal », qui est mis par le Saint-Siège comme condition de l’accord avec la Fraternité Saint-Pie-X ?
P. Jean-Paul Durand : Il était impossible de parvenir à un accord autrement. Benoît XVI a senti qu’on lui reprochait de s’être montré trop accueillant, et il était important de bien poser les choses. Dans un certain nombre de discours, depuis, il a d’ailleurs pris soin de rappeler l’importance du concile Vatican II. De ce fait, ce préambule a deux objectifs. D’abord la Fraternité Saint-Pie-X elle-même, mais surtout les tiers, les catholiques. Il est important que ces derniers ne puissent accuser Rome de s’être laissé récupérer, d’avoir trop reculé. Ce préambule doctrinal, sorte d’exposé des motifs, comporte donc un aspect de communication forte, de façon à ce qu’il n’y ait pas ensuite de procès d’intention.
- Pourquoi d’un côté poser ce préambule, et de l’autre laisser ouverte « à une légitime discussion » des expressions ou formulations présentes dans les textes du concile Vatican II ?
C’est une méthode de dialogue, que l’on utilise aussi dans le dialogue œcuménique, avec les autres confessions chrétiennes. C’est ainsi qu’avec les luthériens, pour l’accord sur la doctrine de la justification, on a reconnu une base commune, mais aussi des différences d’appréciations, et c’est une manière de ne pas bloquer les choses. C’est la même chose ici : il est demandé aux intégristes un minimum incontournable, le préambule doctrinal, et on prend ensuite le temps de discuter sur certaines interprétations.
- Minimum incontournable ?
Le respect « en bloc » du Concile, c’est-à-dire de son authenticité, de la légitimité de son enseignement. On ne peut transiger s’il n’y a pas ce minimum de départ. Les membres de la Fraternité Saint-Pie‑X sont obligés d’accepter cela. Le Siège apostolique ne peut les accueillir s’ils ne se sont pas engagés à reconnaître ainsi le Concile, à ne pas le disqualifier. En revanche, on est autorisé à continuer de travailler sur l’interprétation du Concile. Ainsi, la liberté religieuse fait partie de l’enseignement de Vatican II. En revanche, on peut parler de son interprétation. Les responsables de la Fraternité doivent ainsi accepter que Vatican II est un moment de l’histoire de l’Église, où le Seigneur a continué à parler aux hommes. Dieu s’adresse à chaque génération de l’histoire, mais c’est bien le même Dieu, et la même religion.
- La création d’une prélature personnelle est envisagée. Quel est le sens d’une telle structure ?
Après celle de l’Opus Dei , ce serait donc la seconde. Une prélature personnelle n’est pas une Église particulière, contrairement, par exemple, à un diocèse. Une prélature personnelle donne au prélat, à sa tête, des compétences sur les individus qui appartiennent à la prélature, mais non sur le territoire où vivent ces derniers. Elle n’a pas un peuple de fidèles propres. C’est une institution d’appartenance. L’Église, dans son organisation, a pris une option générale en faveur de la territorialité (paroisse et diocèse). Mais elle a prévu, à côté, des cas particuliers de formes d’appartenance non territoriale. En revanche, la Mission de France est une prélature territoriale, donc elle est circonscrite à un territoire, et compte des prêtres incardinés dans ce territoire seulement. Pour revenir à la prélature personnelle, le prélat a une autorité qui peut se comparer à celle d’un supérieur d’ordre religieux sur les religieux ou religieuses de son ordre. Donc, une prélature personnelle ne peut se substituer à un diocèse. Elle doit, en théorie passer des conventions avec les évêques des diocèses où elle se trouve.
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Écrit par : bernard gui / | 14/09/2011
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