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05/08/2011

Trois raisons de s'abonner à 'Kephas' : 3. c'est une revue catholique qui éclaire le passé

Dans ce numéro d'été, extraits de l'article de Vincent Richard : Le grand schisme d'Occident, un révélateur du mystère de l'Eglise...


 

<< Si l'historien prend pour angle d'étude de l'histoire de l'Eglise l'histoire des querelles et des divisions nées en son sein, il sera impressionné par leur nombre et leur intensité à chaque époque. Il sera frappé par leur caractère souvent futile et absurde : chapitres de chanoines se battant pour garder leurs privilèges, ordres religieux se faisant concurrence dans un même pays de mission, théologiens byzantins se déchirant, pendant que la menace turque grandit, sur le sexe des anges ou la primauté de tel patriarcat, religieux commettant des meurtres pour récupérer des reliques... Et il constatera que ces querelles peuvent être durables même si elles étaient au départ dérisoires : les catalogues de griefs entre Orient et Occident constamment augmentés, les désordres amoureux du roi Henry VIII d'Angleterre ont amené des schismes qui durent toujours.

L'historien pourra aussi prendre pour sujet d'étude la sainteté vécue dans l'Eglise. Les saints sont la réponse de foi apportée aux querelles sans cesse naissantes et renaissantes ; ils mettent tout leur coeur, leur intelligence, leurs souffrances et sacrifices au service de Dieu et de l'Eglise et ils affermissent leurs frères dans la foi... Mais quand les saints ne sont pas d'accord, les conflits sont encore alourdis et le désespoir du peuple chrétien encore plus grand. L'expression devenue courante « on ne sait plus à quel saint se vouer » fait référence à ces terribles drames de conscience. L'exemple le plus tragique fut certainement le grand schisme d'Occident qui, en 39 terribles années, de 1378 à 1417, déchira l'Occident. Face à des chrétiens affrontés à une succession d'épreuves, priant, suppliant, se flagellant pour savoir qui était le pape légitime, voici que d'immenses figures de sainteté émettaient en conscience des avis diamétralement opposés. [...]

La crise du grand schisme d'Occident est l'une des pires souffrances de l'histoire de l'Eglise. A une époque violente et angoissée, s'ajoutait une terrible crise spirituelle devant laquelle les saints n'arrivaient même pas à s'accorder. On peut la regarder sous un angle spirituel : sainte Catherine de Sienne offrant sa mort pour la réforme de l'Eglise, saint Vincent Ferrier parvenant au terme d'un très long cheminement à l'acte courageux – car il risqua réellement sa vie ce jour-là – du 6 janvier 1416. On peut aussi se dire que l'expérience des quarante ans du désert avant la terre promise ne cesse de se reproduire dans l'histoire de l'Eglise, et cela ne peut qu'inciter le chrétien à la patience.[...] L'apport des saints dans l'Eglise ne réside pas dans le fait qu'ils résolvent tous les problèmes, mais qu'ils montrent sur quelle base les résoudre. >>



 Kephas, 6 rue Vauvert, 49100 Angers. Abonnement :  1 an, 50 euros.

00:00 Publié dans Eglises, Histoire | Lien permanent | Tags : catholicisme, christianisme