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24/06/2011

Les USA quittent l'Afghanistan ? Donc la France aussi...

Stérile aventure, qui nous a coûté 63 morts et des millions d'euros :


 

Suivant docilement la décision de la Maison Blanche, notre gouvernement annonce le « retrait progressif » des 4 000 soldats français engagés dans la guerre contre les insurgés afghans. « La France partage l'analyse et les objectifs américains et se félicite de la décision du président Obama », déclare l'Elysée, pour qu'aucune ambiguité ne subsiste sur la raison de notre co-enlisement afghan. Tentant de justifier ce gâchis, François Fillon prétend que « la mort de Ben Laden et la désorganisation d'Al Qaïda étaient un des objectifs de la campagne initiale conduite en Afghanistan » : cette campagne n'ayant eu aucun effet (en réalité) sur l'élimination de Ben Laden au Pakistan, on mesure le désarroi de Paris.

Car la question demeure : pour quoi a-t-on fait tuer 63 combattants français là-bas ? Et dépensé des sommes astronomiques, en pleine crise, alors que l'Etat n'a plus de trésorerie ?

La réponse a été donnée hier : « La France partage l'analyse et les objectifs américains. »

Là est tout le problème. C'est pour complaire à la Maison Blanche que la France s'est empêtrée dans le bourbier afghan. Maintenant que la Maison Blanche constate l'échec, la France en fait autant. Ségolène Royal a dit la vérité hier sur FR2 : « Il est dommage que la France ait été suiviste... Ce sujet devrait faire l'objet d'un débat à l'Assemblée nationale. »



Commentaires

CONTREPARTIE

> Cette "sortie" n'est-elle pas l'une des contreparties de la livraison de Ben Laden par les autorités pakistanaises aux USA ? Cette livraison permet en outre de sortir la tête haute : le travail est fait, l'objectif est atteint. Effectivement, non seulement nous avons suivi, mais rien n'est véritablement réglé et tout reste à faire.
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Écrit par : Yves Arnaud / | 24/06/2011

PSYCHOLOGIES

> Moi, ce qui m'inquiète, c'est l'attitude de l'armée française. Une guerre inutile et oubliée, faite sans en donner vraiment les moyens, un sentiment d'abandon parmi les soldats qui sont des professionnels , bref, pas mal de points communs avec le ressenti des soldats de la guerre d'Indochine. Bien sur, le contexte historique est totalement différent, mais sur le plan psychologique et moral, je trouve qu'il y a pas mal de points communs.

VF


[ De PP à VF - Sans oublier le malaise de l'état-major : forcé de justifier une guerre à laquelle aucun chef lucide ne pouvait croire une minute, et de verser le sang des combattants pour satisfaire l'atlantisme des politiciens.
Sans parler des irritations abusives d'officiers qui nous adressaient naguère, ici, leurs violents reproches parce que nous désapprouvions ce genre de guerre. Si toute guerre devait être déclarée bonne en soi (au nom de l'identité militaire), où seraient la liberté de conscience et la morale collective ?
J'ai également été attristé de voir des catholiques ne reprocher à la guerre d'Afghanistan qu'une seule chose : la "complaisance" imposée au soldat français envers "les coutumes musulmanes"... En plus de se fourvoyer dans un conflit US, il aurait fallu en faire une guerre contre les coutumes locales, voire une guerre de religions ? Effarant. ]

réponse au commentaire

Écrit par : VF / | 24/06/2011

MEFAITS DE CETTE GUERRE

> Un des méfaits de cette guerre, à l'égard de la France elle-même (attention: je n'en sous-estime pas les autres méfaits...) s'inscrit dans les effets secondaires délétères des autres opérations menées dans le cadre de l'OTAN, comme l'assassinat de la Serbie: la dénationalisation de l'armée, dans laquelle la langue de travail devient l'anglais, mise peu à peu dans l'incapacité de prendre des décisions seule.
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Écrit par : Pierre Huet / | 24/06/2011

ADRENALINE ET CONTRATS D'INSERTION

> On espérait quoi? Faire mieux que les Russes?
L'armée sert aujourd'hui à mettre du rythme et de l'adrénaline dans les infos avec des spots et reportages style génériques pour film de guerre ou le prochain "Koh-Lanta" , aussi je propose qu'on remplace nos soldats par des comédiens: il s'agit juste de montrer que, quand on n'est pas content, on peut jouer les gros bras, quand il y a des gentils à sauver, on assure, (et en plus ceux qui participent peuvent gagner une formation en boulangerie: mieux que les contrats d'insertion!!) puis le quotidien hexagonal reprend le monopole de l'information.
Et comme toujours, on est à la traîne derrière les films à gros budget des Américains, malgré les efforts de nos sponsors nationaux qui en profitent pour faire des tests grandeur nature et étendre leurs parts de marché: mais là est le vrai patriotisme, non? Etre présent sur le grand marché du monde...
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Écrit par : Anne Josnin / | 25/06/2011

@ Anne Josnin

> Des comédiens, quelle bonne idée!
A condition de remplacer les munitions réelles par des munitions d'exercice, y compris lorsqu'elles frappent les civils.
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Écrit par : Pierre Huet / | 27/06/2011

@ VF

> Oui, sentiment d'abandon aussi en Indochine, mais la comparaison s'arrête là. Dans l'esprit de beaucoup de soldats français, ils se battaient pour un but de guerre clair et noble : protéger le pays du totalitarisme communiste. Et le départ fut un arrachement : le sentiment d'abandonner des milliers de personnes à une mort certaine, ce qui s'est tragiquement vérifié. Il y avait, très présente dans les têtes, l'idée d'une guerre désintéressée, non pas coloniale mais pour le Vietnam. D'où le célèbre mot du général de Lattre de Tassigny, après la mort au combat de son fils : « Mon fils n’est pas mort pour la France, mais pour le Vietnam. »
Il me semble qu'en Afghanistan, peu de soldats français regretteront le retrait. En Indochine, le retrait fut un traumatisme pour l'armée française. Ce traumatisme joua un rôle capital dans l'affaire du putsch d'Alger, 7 ans plus tard.
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 28/06/2011

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