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09/06/2011

Bloguer sous ses vraies couleurs

grand-pavois.jpgKoz (voir le lien ici en colonne de gauche) fait son coming out : "Après six ans de pseudonymat, j’ai décidé de lever le voile, tomber le masque et me retourner, dans un seul et même mouvement. 'Koz' reste, mais je suis également assez usuellement connu sous le nom d’Erwan Le Morhedec. In real life, j’exerce la profession d’avocat, qui n’est d’ailleurs pas étrangère à l’ouverture de ce blog..." Bravo à lui. Et bienvenue au club des vraies couleurs.

Commentaires

DEUX RAISONS

> Il y a une seule raison de bloguer sous pseudo : c'est si vraiment on risque gros.
On peut risquer gros parce qu'on travaille dans une boîte sectaire et intolérante ; là ce serait une excuse, mais la situation est très rare.
Ou si l'on est fonctionnaire, dans une époque où les idées font peur aux petits chefs - surtout si ces idées ont à voir avec l'Eglise catholique...
Mais hors ces deux cas, la cagoule ne se justifie pas - à moins que les encagoulés n'aient de secrets motifs de masquer leurs intentions.
Connaissant Erwan Le Morhedec, je ne suis pas surpris de son coming out : n'ayant rien à cacher, il a pris une décision logique.
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Écrit par : PP / | 09/06/2011

TOUT DEPEND

> Je vois aussi une autre raison de bloguer sous pseudonyme: constater que les idées passent avant tout et que peu importe la personne qui les porte, finalement.
Mais tout dépend de ce qu'on entend par "risquer gros". Le risque encouru sera estimé différemment par chacun. Il y a des fonctionnaires qui prendront le risque, des indépendants qui ont charge de famille et qui pensent perdre leurs clients si leur nom est associé à un blog. Et il y a ceux qui bloguent sous pseudonyme mais qui font du relais d'informations et d'opinions sous leurs vrais noms via les réseaux sociaux.
Bref, il me semble que c'est à chacun d'estimer au cas par cas, en conscience, dans quel cas il sera le plus productif.
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Écrit par : Mahaut / | 09/06/2011

A PP:

> Pour les fonctionnaires, j'ajouterais qu'il convient également de rester sous pseudo pour poster des commentaires. Le juge administratif adopte en effet une position de plus en plus stricte, s'agissant de l'appréciation de la compatibilité entre l'expression des fonctionnaires par le biais du web et le devoir de réserve (un article très intéressant a été publié à ce sujet dans l'Actualité Juridique Droit Administratif). Ainsi, le Conseil d'Etat a récemment confirmé la révocation (je dis bien la révocation) d'un sous-préfet qui avait critiqué la politique israélienne sur un forum apparemment confidentiel (c'était un des arguments de défense de l'intéressé), alors même qu'il ne mentionnait pas sa qualité de serviteur de l'Etat...
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Écrit par : Feld / | 09/06/2011

QUICONQUE

> "Quiconque se sera déclaré pour moi devant les hommes, le Fils de l'homme se déclarera pour lui devant les anges de Dieu."Lc,12,8.
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Écrit par : Nicolas Dangoisse / | 10/06/2011

ASSEZ FORT

> Je trouve cela fou et pourtant je l'ai aussi expérimenté. Il est risqué de s'affirmer catholique romain. Je me suis retrouvé dans la position de celui qui stigmatise, celui qui est dogmatique, de complice de pédophilie. Je trouve cela assez fort.

DF


[ De PP à DF :
- De la part de commentaires, ou de la part de votre environnement professionnel ?
- Les commentaires intolérants émanant de personnes privées ne sont que le produit de cervelles saturées de cathophobie médiatique. Il faudrait les aider à s'en libérer.
- Les actions répressives de DRH ou de chefs de service de la fonction publique sont un scandale à dénoncer. ]

Écrit par : Didier F / | 10/06/2011

KOZ

> Je fréquente aussi le blog de Koz que j'apprécie. Je m'étonnais qu'il reste sous pseudonyme comme ceux qui veulent cacher pour qui ils roulent réellement, alors que lui n'a "rien à cacher" comme vous dites. Maintenant c'est plus clair et c'est très bien comme ça.
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Écrit par : félicie / | 10/06/2011

> Dieu le protège.
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Écrit par : CC / | 10/06/2011

UN DE CES JOURS

> D'accord avec Feld. En tant que prof d'histoire, c'est encore plus délicat. J'ai eu des remarques parce que l'on m'a vu sur une photo du journal local tenant la bannière de Notre Dame de Fatima lors d'une procession dans les rues. Un de ces jours, on va nous interdire d'aller à la messe. Là, cela tournera au martyre.
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Écrit par : vf / | 10/06/2011

N'ÊTRE PLUS QU'UN

> Merci Patrice pour ce billet. Je ne vais pas renier ce que j'ai fait pendant six ans : étant avocat collaborateur, mes orientations pouvaient éventuellement poser des difficultés aux clients dont je pouvais m'occuper. Dans la mesure où il ne s'agit pas des miens, cela pouvait être gênant, à la fois pour mon patron... et pour moi. Par ailleurs, je n'avais pas spécialement envie que mon patron mette son nez dans mon activité.
Aujourd'hui, pour diverses raisons que je ne peux pas encore développer, je fais une analyse différente, renforcée par la véritable envie de n'être plus qu'un, et de souligner de plus fort que l'on peut affirmer ses convictions catholiques sans encourir le martyre. A vrai dire, une certaine rigueur dans sa foi devrait même conduire à penser qu'on le peut, mais qu'on le doit, aussi. Cela dit, on peut aussi encourir la moquerie ou l'anathème (cf. DF), et je comprends que chacun ne se sente pas armé pour y faire face.
Par ailleurs, j'ajouterais un blogueur que je connais, et qui se satisfait de cette situation, dans l'idée de ne pas tomber ensuite dans le "personal branding"...
Ceci étant dit, voilà, le pas est franchi. Et, puisque, en ouvrant mon blog (en tout cas, quand j'ai commencé à mentionner ma foi catholique) je voulais aussi montrer qu'on pouvait être catholique sur le web. Si je contribue à montrer qu'on peut affirmer aussi sa foi dans la vie quotidienne, ce sera assez cohérent avec cette démarche initiale.

Koz / Erwan
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Écrit par : Koz / | 10/06/2011

Bonjour Patrice,

> Je me permets d'ajouter une raison possible à votre liste, mais qui du coup relativise le côté "pseudo" : c'est d'utiliser une sorte de "surnom" qui passe mieux sur Internet. Et d'ailleurs, je crois que l'on continuera à appeler Koz : Koz.
Pour ma part, je commente chez vous sous mon vrai nom parce que je sais l'importance que vous attachez à cela, et je communique également par mails et réseaux sociaux sous ma véritable identité, mais je continue à bloguer sous pseudo juste parce que... c'est plus "communiquant" (je ne sais pas comment dire autrement). C'est plus mon épouse que dérange l'exposition trop manifeste de ma véritable identité, parce que, et ça fait encore une nouvelle raison à ajouter à votre liste : nous partageons le même nom et si moi j'assume ce que je dis, elle n'est pas forcé d'y acquiescer et d'avoir à l'assumer.
J'imagine que madame Koz n'a pas ce problème... à la limite le risque est plutôt inversé, et elle en aura peut-être vite marre si tout le monde commence à l'appeler madame Toujours, hein !
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Écrit par : Joël Sprung / | 10/06/2011

NE PAS HESITER

> Avoir des opinions est un droit et même un devoir. Il n'y a pas pire que les neutres. Et en tant que catholiques, nous ne devons pas hésiter à faire entendre nos voix ;surtout lorsqu'il y a des enjeux importants dans le débat public (question de bioéthique, la théorie deshumanisante du "Gender"...). Donc merci Patrice de Plunkett et Erwan Le Morhedec pour votre travail.
Cordialement
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Écrit par : Arnaud Le Bour / | 10/06/2011

DES JOURS

> Effectivement, il y a des jours où je me demande si je ne deviens pas schizo. J'ai l'impression J'ai l'impression de vivre dans l'ambiance de la rue du Prolétaire rouge.
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Écrit par : VF / | 10/06/2011

RISQUES ?

> Avoir des opinions est un devoir mais se jeter la tête la première dans la mêlée sans réfléchir à ce que l'on fait et à pourquoi et comment on le fait n'en est pas forcément un. On peut s'exprimer sous pseudo sur Internet (c'est mon cas) et assumer ses idées dans un cercle plus restreint où on a des chances de parvenir à un résultat sans être pour autant peureux ou lâche. Mais si on considère que prendre le risque de perdre son boulot quand on est fonctionnaire et que les diplômes qu'on a ne permettent pas de postuler dans le privé car un bac+5 en histoire n'intéresse pas grand monde est un risque que tout le monde doit prendre, certains vont choisir la solution la plus radicale: se taire, pour ne pas passer pour des planqués. Mais cela serait encore plus lâche.
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Écrit par : Mahaut / | 10/06/2011

chère Mahaut,

> ...j'avoue ne pas très bien suivre la seconde partie de votre raisonnement. Mais je suis en état de décomposition mentale avancée en ce moment. Prof d'histoire, titulaire d'une maîtrise et du capes, je suis aussi la seule source de revenu de ma petite famille. Je ne pense pas que me maîtriser et ne pas foncer bille en tête (ce qui est souvent dur pour moi :-) ) soit une lâcheté car, effectivement, je ne vois pas comment je pourrais me reconvertir tout en nourrissant ma smala (mon dieu ce que cela avale des ados...). Ceci dit, j'ai de plus en plus de mal avec mon administration.
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Écrit par : VF / | 10/06/2011

Cher VF,

> je ne vous visais pas. Au contraire, justement, je soulignais le fait qu'un fonctionnaire dont le "seul" diplôme est un diplôme d'histoire/de lettres/d'anglais aura beaucoup de mal à trouver du travail dans le privé par la seule magie de son diplôme, fut-ce un bac+beaucoup et que garder une certaine réserve pour assurer la pérennité financière de sa famille n'est pas une lâcheté. Je suis presque dans le même cas que vous et mes diplômes ne sont pas vendeurs sur le marché du travail, et en plus j'aime ce que je fais. D'où le choix d'un pseudo.
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Écrit par : Mahaut / | 10/06/2011

A VF

> " Et il repartit tout triste, car il avait de grands biens".
Vous ne voyez pas comment? La Providence, qui compte chacun de nos cheveux et nourrit les oiseaux oisifs, Elle, voit très bien!
De ma petite expérience, je ne peux que témoigner: que nos choix soient judicieux, raisonnables, conformes à la morale,compris,..., ou non!, la Providence ne nous abandonne JAMAIS. Cela rend singulèrement libre, vous ne trouvez-pas?
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Écrit par : Anne Josnin / | 11/06/2011

ANONYME

> Au lieu de faire la morale à ceux qui sont obligés de se cacher à cause du sectarisme, par exemple de l'école d'Etat, vous devriez vous interroger sur votre complicité avec ce sectarisme d'Etat et sur ce que vous faites pour que tous puissent s'exprimer librement.

PE

[ De PP à PE - Et que voulez-vous dire au juste, vous qui faites anonymement la morale à ceux qui ne se cachent pas ? ]

réponse au commentaire

Écrit par : PE / | 11/06/2011

Chère Mahaut,

> merci de votre précision. Il me semblait avoir compris votre message dans ce sens mais je n'en étais pas sur. Quant au métier, c'est cela notre drame. Ce n'est pas le métier que nous n'aimons pas (plus), ce sont les conditions actuelles de son exercice qui nous bouffent, en tout cas pour moi.
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Écrit par : VF / | 13/06/2011

RISQUES

> Certes il peut y avoir un risque à se déclarer catholique aujourd'hui, encore qu'on ne doive pas se l'exagérer. Quand on m'attaque en me parlant des prêtres pédophiles, je ne ressens pas ça comme une agression cathophobe, mais comme le triste résultat d'un réel scandale monstrueux qui a vraiment eu lieu et qui fait un mal considérable à l'Eglise - en plus du mal qu'il a fait aux victimes. Nier ça serait ne rien comprendre à la grandeur et à la responsabilité du sacerdoce.
D'autre part : beaucoup dissimulent des nostalgies crapoteuses (historiquement répréhensibles) sous le masque du "courage d'être politiquement incorrect". Mais le crapoteux reste crapoteux et il n'y a pas de courage à se dissimuler pour répandre des préjugés infects.
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Écrit par : bernard gui / | 13/06/2011

A Anne Josnin:

> le jeune homme riche étais riche et seul. Cela veut dire que ce qui le gâcha étais le superflu vécu en égoïste, pas le vital. J'ai déjà longuement médité sur la providence mais aussi sur nombre d'enseignements de l'Eglise ou de religieux de ma connaissance qui parlent de responsabilité vis à vis de ceux dont on a la charge. J'ai connu des familles dont les parents ont fait le choix radical de l'abandon total à la providence. Je reste sceptique. Cet abandon, à mon sens, peut-être valable quand c'est un choix personnel qui n'engage que nous. Quand on a charge d'âmes, c'est plus délicat. Mais j'entends bien ce que vous dites qui me revient plus ou moins régulièrement. Je vous répondrait aussi ce que m'a dit un ami prêtre polonais: "Si quelqu'un veut marcher derrière moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix, et qu'il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie pour moi et pour l'Évangile la sauvera. Marc 8-34-35". Selon lui, j'ai ma croix. Quant à la "pratique" de la providence au quotidien ou dans lors des grandes étapes de la vie, j'en ai fait souvent l'expérience et une chose qui me touche à chaque fois, c'est l'humour de Dieu.
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Écrit par : VF / | 13/06/2011

CHER COLLÈGUE

> Merci VF pour votre belle réponse, beaucoup plus humble et compréhensive que mon mot!
Le discernement en la matière est on ne peut plus délicat, et je suis très mal placée, moi qui suis une très indigne catholique, ne recevant plus la communion. Mais c'est aussi justement ce qui libère ma pensée:n'étant plus du tout recommandable, ma parole n'a absolument aucune autorité!!
ET il faut que j'aille jusqu'au bout ce ce que j'ai dans le coeur, parce-que, bon sang, je vois trop de catholiques malheureux, leurs belles et grandes vocations avortées par de faux scrupules!
Passionnée par tempérament, lorsque j'ai l'impression de voir quelqu'un lié par de faux devoirs, de fausses croix (c'est fou ce qu'on peut s'en inventer pour se fabriquer une "bonne conscience") et qui souffre indûment(ce qui est fréquent dans notre société où psychologiquement, mentalement, moralement même, on n'a jamais été aussi peu libre, par peur!, où l'audace est malheureusement plus valorisée chez des caïds de banlieue que chez nombre de nos concitoyens"ordinaires" ou chez nos bons cathos), je m'indigne!
La foi en Jésus est profondément Libération; d'où le "N'ayez pas peur!" de JPII, que j'ai longtemps cru adressé aux chrétiens de l'Est, avant de réaliser que c'était d'abord à moi qu'il parlait. J'ai longtemps laissé des prêtres discerner pour moi, jusqu'à ce que je comprenne que c'était renoncer à prendre ma responsabilité d'enfant de Dieu, jusqu'à aussi ce que je tombe sur un prêtre qui m'aide à avancer dans mon cheminement personnel sans jamais me conseiller d'aller ni droite ni à gauche, mais toujours je me retrouve, avec ma vie, face à Jésus, le seul Maître.
Alors oui j'ai la réputation d'orgueil, certainement fondée! mais comme j'ai renoncé aussi à la bonne conscience (beaucoup de nazis avaient bonne conscience, non?), pas en la Miséricorde!!, comme j'ai renoncé avec joie à la lucidité (pour Pierre Huet, :)!)sur moi-même,non au regard vrai des amis,cadeaux de l'Ami, puisque n'est-ce-pas ici-bas nous nous voyons sous forme d'énigme, tout cela ne m'empêche plus d'avancer, confiante que Dieu saura faire le ménage en chemin.
Lui qui a l'art de nous sortir des pires situations où nous nous mettons par notre "hommerie",comme l'art de la récupération des déchets que nous sommes,et, vous avez raison, avec beaucoup d'humour!Alors que craindre?
Et ceux qui nous sont confiés? Et nos enfants? Par tempérament j'ai tendance à penser qu'un d'Aboville qu'aucun assureur ne voulait pour client peut transmettre davantage à ses enfants qu'un homme qui renonce à déployer ses ailes par peur de l'avenir, mais bon, je reconnais, je suis totalement inadaptée!
Dans l'ivresse de la Pentecôte , bien fraternellement cher collègue de l'Education Nationale.
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Écrit par : Anne Josnin / | 13/06/2011

DANS LE PUBLIC

> Etant enseignant dans le public, oui, je m'exprime sous pseudo sur internet pour tout ce qui touche à mes convictions religieuses/politiques. Tous mes élèves savent se servir de google... Or j'ai besoin de ma neutralité pour mieux exercer ma profession.

R.


[ De PP à R. - On voit qui je vise quand je parle de grands guerriers prudemment anonymes : il ne s'agit pas de ceux qui ont de saines (et bonnes) raisons de craindre l'intolérance de l'EN, mais de ceux qui se posent en supercathos mais roulent en fait pour des opinions politiques partisanes... qui polluent leur "catholicisme". Ils s'encagoulent pour ce motif, qui n'est, lui, ni bon ni sain. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Ren' / | 14/06/2011

LOIN DES HARIDELLES

> Personnellement, j'ai décidé depuis le départ de m'exprimer sous mon propre nom bien que je sois professeur d'histoire-géographie dans l’Éducation Nationale. Pour l'instant, cela n'a pas posé de problèmes particuliers...
Je suis convaincu que si l'on évite d'enfourcher les chevaux de bataille qui sont des cadavres de l'Histoire et que l'on prend garde de demeurer irréprochable, on demeure difficile à atteindre (sinon par la méchanceté et les mesquineries de tous ordres).
Je touche du bois !
Benoît Girard
www.benoitgirard.fr


[ De PP à BG - " si l'on évite d'enfourcher les chevaux de bataille qui sont des cadavres de l'Histoire et que l'on prend garde de demeurer irréprochable, on demeure difficile à atteindre" : merci d'avoir mentionné ces haridelles, ça complète avec précision ma réponse à Ren'. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Benoît Girard / | 14/06/2011

UNE HARIDELLE NE FAIT PAS PAS LE PRINTEMPS

> D'accord avec Benoît Girard et PP : une haridelle ne fait pas le printemps, c'est ce que j'ai toujours envie de dire aux nostalgiques.
D'accord aussi avec Ren', qui pourtant ne fréquente pas les monteurs de haridelles si j'en crois ce qu'il écrit dans son blog !
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Écrit par : girolamo / | 14/06/2011

PSEUDONYME ET NEUTRALITE

> Ne vous méprenez pas : ce n'est pas une éventuelle "intolérance de l'EN" qui me pose problème, mais uniquement mon souci personnel de neutralité vis-à-vis de mes élèves. C'est le même souci qui anime ma femme musulmane devant ses classes.
Et puis, "demeurer irréprochable", est-ce possible ? Quant on poste un article sur un blog, on peut l'espérer ; quand on poste en commentaire, ou sur un forum... Notre vie est faite de hauts et de bas, et si je m'efforce de vivre mon "identité virtuelle" en cohérence avec mon identité réelle (à part le pseudo assez transparent, "Je" demeure le même !), je ne peux être à l'abri d'une prise de position trop rapide, sous le coup de l'émotion... Que l'on pourrait me ressortir plus tard hors contexte ! Ecrire sous pseudo, n'est-ce pas aussi se ménager une porte de sortie pour tirer des leçons de ses erreurs en cas de plantage ?
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Écrit par : Ren' / | 14/06/2011

VIVRE LA DECROISSANCE

> Chère Anne, j'ai l'impression de vous avoir blessé, ce que je ne veux surtout pas. J'envie votre radicalité, mais, pour l'instant, j'assume ma charge de père et d'époux "nourricier". Quand je parle de mon scepticisme vis-à-vis des familles vivant l'abandon à la providence, c'est que j'ai pu constaté une vision moins rose quand on parle avec leurs enfants. Laisser la providence guider nos vie, oui, mille fois oui. Se jeter dans l'abandon total entre les mains de Dieu est, lui, un choix encore plus exigeant et complet. C'est un don personnel et total de soi. Je ne pense pas que l'on puisse y engager ceux qui sont dépendants de vous sans qu'ils puissent en mesurer toute la portée et donc s'y engager eux aussi. Ce serait une façon d'imposer un choix à des personnes qui ne seraient pas libres de le faire en âme et conscience. Mais j'avoue envier ceux qui ont fait ce choix et la liberté d'âme que cela apporte. En ce sens, un chrétien qui cherche à vivre le plus proche possible de l'abandon ne peut faire que le choix de la décroissance. La première chose à faire est d'arriver à se dégager le plus possible de ce système matérialiste-mercantile, aliénant et destructeur, tant pour nous que pour nos familles. mais là aussi, il y a de multiples façons de vivre la décroissance.
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Écrit par : vf / | 14/06/2011

ET LES PARENTS

> " si l'on évite d'enfourcher les chevaux de bataille qui sont des cadavres de l'Histoire et que l'on prend garde de demeurer irréprochable, on demeure difficile à atteindre" : merci d'avoir mentionné ces haridelles, ça complète avec précision ma réponse à Ren'."
Certes, mais c'est aussi compter sans les parents d'élèves aussi ignares que procéduriers. Juste une anecdote: cela se passe au milieu des années 90 à Orange. Un certain parti portant les "valeurs éternelles de la France de toujours" vient de gagner les municipales. Or, en 5e, on enseigne la civilisation arabo-musulmane et un peu plus tard, l'Eglise au Moyen Age. Que croyez-vous qu'il arriva? Et bien, des parents, vrais Français etc. vinrent tempêter parce qu'on faisait de la "propagande islamique" (sic) et un peu plus tard, d'autres parents mais venant de l'autre bord de la Méditerranée s'offusquèrent que l'on veuille "convertir" leurs enfants (re-sic). Cela date et c'est un cas extrême, mais il n'y a pas que le petit chef ou l'inspecteur à prendre en compte de nos jours. Sans revenir sur le cas d'un ex-collègue révoqué récemment avec fracas, il est évident que nous devons faire notre boulot correctement, sans partir dans tel ou tel délire et nous en tenir là. Mais un nombre de plus en plus important de parents perdent les pédales et voudraient nous imposer leur vue de l'enseignement historique en ce qui me concerne. Mais je pourrais faire allusion à des cas semblables pour les lettres ou les sciences.
P.S: je précise que je ne soutiens pas cet ex-collègue et que, pour ma part, je trouve qu'il n'a que ce qu'il mérite.
Bon, j'arrête là car je vais un post à moi tout seul et je me sens déjà gâté par l'orgueil :-)
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Écrit par : VF / | 14/06/2011

@ VF

> Vous me tendez la perche, je ne puis m'empêcher de vous renvoyer à un petit article que j'avais écrit sur la question :
http://www.benoitgirard.fr/article-a-propos-de-philippe-isnard-71507150.html
et en complément :
http://www.benoitgirard.fr/article-ponce-pilate-71578066.html
BG (j'arrête là, je ne voudrais pas donner l'impression d'organiser mon autopromotion...)
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Écrit par : Benoît Girard / | 14/06/2011

@ VF

> "Laisser la providence guider nos vie, oui, mille fois oui. Se jeter dans l'abandon total entre les mains de Dieu est, lui, un choix encore plus exigeant et complet. C'est un don personnel et total de soi. Je ne pense pas que l'on puisse y engager ceux qui sont dépendants de vous sans qu'ils puissent en mesurer toute la portée et donc s'y engager eux aussi."

Merci Vf pour le témoignage que vous nous donnez. Mais dans votre citation, je ne perçois pas vraiment une grande différence entre "laisser la providence guider nos vies" et "l'abandon total entre les mains de Dieu". C'est a priori la même chose, nous sommes appelés à laisser à la providence toujours plus de 'marge de manoeuvre' dans nos vies, et c'est un combat permanent.
Nous sommes tous appelés à cet "abandon total", mais les modalités pratiques vont différer en fonction des vocations particulières.
A priori, un laïc ne peut pas vivre (exactement) comme un moine.
Un - toujours - plus grand "lâcher prise" ne signifie pas a priori faire des choses nécessairement "folles" ou irrationnelles. La providence parle aussi - surtout ? - à travers les médiations humaines, et à travers les talents reçus, dont notre raison et notre intelligence. B XVI parle beaucoup du nécessaire équilibre entre foi et raison, cela concerne aussi nos vies et choix quotidiens. Parfois, nous serons peut-être appelés à poser des gestes objectivement "fous", mais pas systématiquement, et cela doit faire l'objet d'un discernement "en béton" surtout si cela engage aussi nos proches.
Tous les choix et gestes "radicaux" posés par certains chrétiens ne viennent pas toujours de Dieu, même si ceux qui les posent se réclament de Lui.
Jésus ne disait-il pas: "soyez prudents comme le serpent et simples comme la colombe" ?
La vertu de prudence nous fera parfois poser des choix a priori pas très "glorieux", mais "justes" par rapport à la situation dans laquelle nous nous trouvons, y-compris avec la volonté d'un "abandon total à Dieu".
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Écrit par : J. Warren / | 15/06/2011

A Benoit Girard:

> j'ai bien lu vos articles et vous me permettrez de ne pas partager votre solidarité avec cet ex-collègue. J'ai enseigné en lycée et j'ai mené des débats d'ecjs (puisque le programme le veut ainsi) sur des sujets délicats comme le mariage homo, la peine de mort, etc. Si je me souviens bien des programmes (mais cela date d'il y a quelques années), les thèmes de débats sont à choisir avec les élèves. Il a donc choisi celui-ci. de toute façon, le problème de ce collègue n'est pas qu'il ait mené un tel débat mais la façon qu'il a eu de le faire, l'axe qu'il a choisi de suivre et les tracts qu'il a distribué à cette occasion. Il a agi en provocateur militant, pas en professeur (en plus, il a gravement desservi cette cause magnifique que l'aide aux jeunes femmes enceintes). En tant que professeur, en éducation civique, je cherche à faire réfléchir mes élèves, pas à les choquer ou les manipuler par le biais de leurs émotions. C'est pourquoi, moi aussi je refuse toute intervention dans ma classe d'associations diverses et variées mais toutes militantes pour des causes "politiques" qui, elles, ne se gênent pas pour suivre ce genre de démarche mensongère et déformatrice.
Quant à la révocation "inique", ce n'est pas parce que des scandales plus graves ont été cachés, (et je peux vous jurer que dans l'EN, si on ouvrait le dossier pédophilie, cela ferait du bruit) et leurs auteurs mutés ou promus au lieu de subir les conséquences judiciaires et administratives de leurs actes que le cas en question devient un martyr. Certes, la sanction est sans doute exagérée, mais il est coupable d'une chose, c'est de sa maladresse, voire de sa bêtise. Sa stratégie fut contre-productive et interdit maintenant, et pour des années, toute possibilité de débat bien mené dans un lycée sur ce thème. D'ailleurs, si j'ai bien suivi, il n'a pas fait appel. Mais je me demande si finalement, il n'a pas cherché cette forme moderne de "martyre"?
______

Écrit par : VF / | 15/06/2011

@ J. Warren,

> merci de mettre le doigt sur le point le plus important: le discernement. Le Christ n'attend pas de nous que nous appliquions la devise ironiquement prêtée à la cavalerie française: "ne sait pas où il va mais y va au galop".
Il faut distinguer entre "être abandonné à la Providence" et ce qu'on appelait autrefois "tenter Dieu".
Nous devons toujours utiliser notre raison. Et notre devoir d'état, pardon de parler de ce que d'aucuns considèrent comme une vieille lune, doit primer toute autre considération. Je comprends donc parfaitement les scrupules de certains. Nous devons, peut-être, être prêts à accepter le martyre (mais nul ne peut se permettre de faire la morale à quiconque sur ce chapitre), il est d'un orgueil incommensurable de le rechercher. Mettre en danger sa famille pour jouer les bravaches et ne pas passer pour lâche aux yeux de gens sans discernement, c'est tenter Dieu. Alors la Providence rattrapera peut-être le coup mais "saint Pierre" risque de nous demander ce que nous avons fait de nos talents, au premier rang desquels notre raison.
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Écrit par : Hubert Houliez / | 15/06/2011

Cher VF,

> soyez rassuré, non vous ne m'avez pas blessée, je le suis par nature et par mon histoire, bienheureuses blessures qui maintiennent dans l'inconfort de l'éveil douloureux.
Je pensais en vous lisant au père Alexandre Men, qui continue de nourrir mes méditations. Il a parlé ouvertement, dans le contexte soviétique qui nous terrifiait tant à l'Ouest et, orthodoxe, il était aussi époux et père de famille. Avait-il tort d'exposer ainsi sa famille?
Je pense comme le dit si bien J. Warren qu'effectivement laisser agir la Providence ne signifie pas agir de manière inconsidérée, mais notre époque a besoin je crois, en particuliers nos jeunes (et nos enfants!), d'hommes et de femmes, non pas fanfarons, mais authentiquement libres et donc audacieux. J'ai grandi avec des enfants d'agriculteurs vendéens qui faisaient du bio avant que le label existe et avaient pour certains faits de la prison (du moins c'est ce qu'on se racontait en récré) pour avoir refusé de faire vacciner leur bétail: quelle fierté dans les yeux de mes camarades! Notre institutrice était aussi une "rebelle" et , si je n'adhère pas à leurs extrémismes religieux ou politiques, j'ai gardé ce goût de liberté. Comment nos élèves pourront-ils un jour se vivre libres, si nous-mêmes enseignons sous contrôle?
Et si la salle de classe ne peut-être un lieu de confrontation pacifique entre différents points de vue (en histoire, en économie, en philosophie, mais aussi en biologie, cela s'y prête complètement), comment pourront-ils apprendre à vivre dans la société pluri-culturelle que les mouvements démographiques dessinent, que nous le voulions ou non? Et si les parents se sentent aussi concernés, alleluia!
Se libérer intérieurement des peurs qui nous empêchent d'être pleinement nous-mêmes,c'est aussi libérer autour de nous des poches de liberté. N'est-ce-pas cela être levain dans la pâte? Quelques hommes authentiquement libres peuvent, j'en suis intimement persuadée, empêcher des guerres type Rwanda, pour-moi avertissement pour nos pays d'Europe.
Enfin, ne vous méprenez-pas: c'est d'abord moi que j'exhorte ainsi!
fraternellement
______

Écrit par : Anne Josnin / | 15/06/2011

cher j.warren,

> je vais essayer de préciser mon propos. Quand je parle de laisser la providence guider nos vies, je parle de ce fameux lâcher prise mais qui, comme vous le dites si bien, appelle de notre part de laïc un discernement très sur. Ce fameux équilibre entre foi et raison. J'ai l'impression de tenir la barre de la barque (ma femme me dis toujours que je la serre trop fort) et que la providence me ramène par petites touches dans le bon chemin.
L'abandon total, pour reprendre ce que me répète ma chère et adorée épouse (qui appelle cela "le lâcher prise ET le laisser faire"), c'est moi qui rame et Dieu qui tient la barre. Ce serait une vie ou Dieu crée les situations, les opportunités où on doit agir en chrétien après l'avoir écouté. On ne décide plus par soi-même, on n'organise plus mais on laisse Dieu faire et on se contente d'agir face à ce que l'on reçoit. Cela demande une grande foi, une vie de prière intense, un coeur à coeur avec Dieu très fort. J'en suis encore très loin, pêcheur que je suis, englué dans mon humanité si lourde.
P.S: j'espère avoir été un peu plus clair. N'hésitez pas à demander car je sors d'une journée de cours et de plusieurs heures de réunion inepte pour cause de journée de solidarité...Et j'ai une overdose complète de logorrhée made in Educ-nat sur fond de diaporamas insipides et mes idées ne plus forcément très claires :-)
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Écrit par : VF / | 15/06/2011

ETRE VISIBLE

> Vu le nombre d'interventions sur ce thème, je vois qu'il s'agit là d'un sujet délicat. Je vous ai déjà exprimé mon point de vue, cher Patrice, et je livrerai ici ma propre expérience pour ce qu'elle vaut.
Fonctionnaire d'une grande mairie depuis 1981, ayant eu des responsabilités culturelles importantes, avec des budgets à gérer et des choix de programmation à assumer, je me suis converti en 1988. J'ai pris une année sabbatique pour mieux absorber ce choc intérieur. De retour aux affaires, nul n'ignorait ma conversion. Il est évident qu'on se retrouve seul (mais non sans aide intérieure )et que parfois ne pas rougir de sa foi peut être douloureux et humiliant . Vers la fin de ma carrière, j'ai eu quelques ennuis pour m'être exprimé ici, sous mon propre nom, sur la darwinisation des esprits au sein de l'institution dans laquelle je travaillais. En effet, dans toute grande institution, une veille informatique vous repère immédiatement. On ne m'a pas viré ou muté pour autant. Des bâtons dans les roues, oui, souvent, mais ce que je peux dire ici c'est qu'en général, malgré quelques mesquineries qui se retournaient souvent contre leurs auteurs, on a toujours respecté ma foi ouvertement exprimée, et même suscité des témoignages de sympathie. Que dire donc ? je pense qu'il en va de même pour l'habit sacerdotal : la foi visible (mais pas forcément arrogante) vaut mieux que la timidité, ou pire, que la lâcheté. Je ne porterai pour autant pas de jugement sur ceux qui craignent pour leur gagne-pain.
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Écrit par : Frédéric Ripoll / | 16/06/2011

Pour Anne Josnin,

> Chère Anne, dès que dans la rubrique « commentaires récents », je vois écrit votre nom, je me précipite avec enthousiasme vers le souffle que je sens venir.
Vos interventions, vos intuitions, votre façon de voir les personnes et le monde, viennent si profondément faire écho à mes questionnements que presque à chaque fois, elles m’appellent à me positionner, à vous répondre sur au moins une page. Malheureusement, je n'ai pas ou trop peu le temps !
Vos mots me touchent car ils sont libérés de toute lucidité, cette confortable intelligence qui nous travaille tous, qui ne prend sa source en aucune douleur, qui vient de Lucifer, qui est une pâle lumière jetée sur le monde, une vérité sans amour, donc une pseudo-vérité.
Vous éclairez ce blog d'une lumière qui vient de beaucoup plus loin. Comme le dit souvent ma femme, les fêlés sont ceux qui laissent passer La lumière.
Par vos mots, vous mettez le doigt sur les lieux de nos blessures, de nos fêlures les plus intimes, en y voyant les lieux où se révèle le secret le plus prometteur de notre conversion, de la conversion du monde. Bienheureuses blessures...
Je crois que le chrétien a vocation à orienter son regard sur chaque personne, sur chaque situation historique, partout où il y a révélation d'une blessure, d'une pauvreté, d'un effondrement, comme lieu d'un potentiel renversement salvateur, d'un surcroît de Vie.
Votre regard est prophétique car vous voyez la lumière de la grâce du fond de la noirceur de notre crasse.
En cela, vos mots bousculent car ils nous ramènent à l'essentiel de la vie et de la vision chrétienne : voir en soi, voir en l'autre, voir dans notre monde, tout ce qu'il y a de misérable et se réjouir de croire que c'est en ces lieux de nos humiliations que se dévoile le miracle de la résurrection. Finalement, le reste n'est que bla-bla spirituel.
Ceci est exprimé très vite, beaucoup trop vite, mais vraiment en toute amitié. Ne vous présentez surtout pas à l'élection présidentielle, et continuez de nous bousculer dans notre bien-pensance, dans notre si bonne morale, et surtout, nous français, dans notre si grand et si pur esprit de civilisation.
Merci Anne !!!
Serge
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Écrit par : serge lellouche / | 16/06/2011

@ VF

> Il me semble que vous n'avez pas bien compris mon propos, ou alors que vous m'avez lu trop rapidement. En effet, si je trouve excessivement sévère la sanction dont P. Isnard a été victime, sur le fond, je dis exactement la même chose que vous :
"[...] En tout état de cause, je n'utiliserais jamais une vidéo de propagande plus ou moins bidonnée, d'un goût extrêmement douteux, et qui, en dehors de provoquer des réactions épidermiques, ne répond à aucune des questions fondamentales. C'est un peu comme si l'on diffusait, dans le cadre d'un débat sur la peine de mort, le film d'une exécution.
Il faut, pour être inattaquable, n'être suspecté d'aucune malhonnêteté intellectuelle.
Il ne faut pas non plus, éternellement, tomber dans les pièges de la diabolisation et de la contre-diabolisation.
Ce n'est pas seulement une affaire de stratégie. C'est une affaire de conviction."
Pour ces propos, j'ai même été traité de "Ponce Pilate".
Bien cordialement,
BG
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Écrit par : Benoît Girard / | 17/06/2011

HISTOIRE D'AMOUR

> Bonjour à tout le monde,
je lis vos intéressants points de vue sur l'écriture sous pseudo et je m'interroge.
Mais j'ai du mal à clarifier ma position car je découvre qu'il y a une véritable histoire d'amour entre mon pseudo et moi.
J'aime omicron.
Sans raisons.
Pour ceux qui veulent me connaître mieux, voici un autoportrait :
http://www.welovewords.com/documents/florilege
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Écrit par : omicron / | 17/06/2011

A Benoit Girard:

> Oui, sur le fond, nous sommes d'accord. Je refuse juste le réflexe automatique de solidarité que vous exprimez au début de votre article. Ce n'est pas parce que c'est un collègue que je dois automatiquement lui manifester ma solidarité, ce qui voudrait dire que je le soutiens quand même. C'est la même chose, si l'on compare avec l'actualité récente, que l'affaire DSK. Nous sommes tous choqués (même si cela ne nous étonne pas), je pense, de la solidarité du monde politico-médiatique avec lui. C'est le réflexe de classe que je rejette.
Ceci dit, il est évident qu'il y a une dictature intellectuelle dans l'EN et c'est l'objet de ce sujet sur l'écriture sous pseudo.
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Écrit par : vf / | 17/06/2011

LUX

> Ma pauvre lucidité .. qu'est-ce qu'elle prend ici! Je l'aime pourtant bien, moi, cette vertu. Peut-être parce qu'elle a le même prénom que moi, dont, ne vous en déplaise Serge, je pense que la racine vient plutôt de Lux, "lumière" que de Lucifer. Et la Lumière, qui éclaire tout et nous permet justement de "bien voir", n'est-elle pas précisément Celui que nous prétendons suivre?
Mais sans doute - comme le font certains athées du christianisme? - la critique-t-on surtout sur la base de ce qu'elle n'est pas: un rétrécissement pris pour du réalisme. Et une prétention, alors que la première lucidité est sans doute ... de l'être sur sa propre myopie.
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Écrit par : luc2 / | 17/06/2011

LUX ET LUCIFER

> Petit apparté étymologique : Lucifer veut dire "porteur de lumière". C'est donc bien la même racine, lux, pour Luc, Lucifer et lucidité.
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Écrit par : PMalo / | 18/06/2011

A Luc2 et Pmalo,

> Lumière, lucidité, lucifer... je vous propose cette vidéo d'Arnaud Dumouch (je sais que vous êtes aussi un « fan » Pmalo!) consacrée à la révolte de Lucifer : dans sa conscience pure de son immense intelligence, de sa puissance, de sa maîtrise, de sa beauté, il se considère pleinement digne de voir Dieu face à face dans la vision béatifique et de défendre l'honneur de Dieu.
Mais l'épreuve à laquelle Dieu le soumet, s'abaisser, renoncer par amour à son intelligence, et humiliation suprême, se mettre au service de l'homme, lui est insupportable. Par dessus-tout, c'est le mystère de l'humilité qui est rejeté par Lucifer. Il fait le choix lucide de ne pas servir, au nom de l'honneur de Dieu !
Jusqu'à la fin du monde, il travaille inlassablement au milieu des hommes pour les attirer à lui dans son combat contre l'humilité de Dieu, vers son projet d'une vie éternelle fondée sur l'ordre de l'intelligence.
http://video.google.com/videoplay?docid=-1587946538196559462#
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Écrit par : serge lellouche / | 18/06/2011

@ Serge Lellouche

> Merci beaucoup de m'avoir fait découvrir ce lien. Ne connaissant pas ce théologien - et voyant qu'il donne lieu à des polémiques sur Internet - je reste un peu prudent mais en tout cas, il m'a donné très envie d'en savoir plus sur la théologie des anges. D'autant que cela semble une piste que je cherchais pour répondre à des questions que je me pose par ailleurs.
Ceci dit, je pense que nous sommes d'accord sur le fond: compte avant tout l'humilité, cette vertu qui est la seule spécifiquement chrétienne (aucune autre religion ne la met autant en avant). Mais si je défends aussi la lucidité voir même le réalisme, c'est un peu si on veut de la même manière qu'il importe de ne pas laisser l'idée de nation aux seuls nationalistes: n'abandonnons pas des choses bonnes à ceux qui les dénaturent - sous prétexte qu'ils les ont salies. Tâchons plutôt de les nettoyer pour leur restituer leur vraie beauté.
Pour ma part, si j'entends bien la vidéo que vous m'avez indiquée, je n'y vois aucune critique de la "vraie" lucidité, que du contraire. Au fond, ce que nous dit ce théologien, c'est que, tout intelligent qu'il fut, Lucifer s'est lancé dans un projet idiot et irréaliste. Il a perdu toute lucidité parce qu'il était aveuglé par son orgueil. D'autres anges, presque aussi intelligents que lui, ont fait le bon choix. La réponse de l'Archange Michel est magnifique de ce point de vue: il remet les pendules à l'heure et rappelle où se trouve la réalité à Lucifer qui l'avait perdue de vue. La ligne de partage entre les anges se faisant non du fait de leur intelligence mais de leur acceptation de l'humilité. Ce qui est exactement ce que je pense: l'humilité est la condition nécessaire pour accepter de voir la réalité telle qu'elle est. Pour être "vraiment" lucide et réaliste. En particulier sur soi-même.
Je suis rassuré par ailleurs de voir que Lucifer fut un prénom donné à un ange avant qu'il ne devienne démon. Les racines en Luc ne sont donc pas si mauvaises :)
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Écrit par : luc2 / | 19/06/2011

Merci cher Serge,

> ce que vous écrivez me touche profondément, je ne veux pas en parler davantage sur ce blog, ce serait déplacé, juste dire que je reçois votre mot comme une bénédiction, cadeau tout exprès pour moi de la Providence qui, une fois de plus fait preuve, à travers vous ici, d'une délicatesse bouleversante.
J'ai beaucoup de chance!
Que Dieu vous bénisse, et votre épouse, et les vôtres!
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Écrit par : Anne Josnin / | 19/06/2011

CHANGER LE SYSTEME

> J'ai lu avec intérêt vos contributions. je n'ai pas à juger je peux juste témoigner.J'ai écrit un livre en 2000, "La famille est l'avenir de l'école" Editions FX Guibert. L'idée centrale que je défends est que l'école instruit et la famille éduque. j'y ai dénoncé ce que je considère les travers de l'éducation nationale. Je n'ai jamais caché mes opinions ce qui m'a valu pas mal d'ennui au sein de l'éducation nationale. Je tiens un blog où je défends mes idées ouvertement. Mes positions sur ce blog me valent l'inimitié de certains collègues ne partageant pas mes idées.
J'ai parfaitement conscience qu'en m'opposant à ceux qui orientent le système actuel je n'ai pas grand espoir de faire carrière au sein de l'éducation nationale.
Je pense cependant qu'un système ne peut changer que si ceux qui y participent dénoncent ses dérives. A chacun de voir comment il peut y contribuer. Nous sommes tous responsables de ce qui se vit là où nous sommes. Concernant mon domaine actuel je ne peux continuer à assister en silence au gâchis de générations d'élèves.
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Écrit par : Grégoire / | 22/06/2011

Sur Ph. ISNARD


> Concernant l'affaire Isnard, on dit ici (plus haut) qu'il a été "maladroit". Je pense que le bon terme serait plutôt qu'il a n'a pas été "malin" et au contraire "trop droit". Est-il maladroit d'être trop droit.
A l'écouter, il a fait un vrai débat contradictoire, présenté des tracts des 2 parties; aucun élève n'a éprouvé le besoin de consulter la cellule psychologie mise en place ( http://www.chretiente.info/201104031732/communique-de-philippe-isnard-suite-a-sa-revocation/ )
On dit aussi qu'il n'a pas fait appel. Mais au déroulé du "jugement" y avait-il des raisons d'espérer un "vrai" jugement en appel ? Puisque au final aucun mensonge n'a été reconnu contre lui, seulement le fait d'avoir présenter des arguments opposés à une loi, d'avoir utiliser des arguments "choquants" et religieusement orientés. Dès qu'une loi est votée est-il interdit d'en discuter ? Mais est-ce de sa faute si la vérité est choquante; doit-on s'abstenir de présenter des arguments si ceux ci sont aussi repris par [non pas d'ailleurs (comme rapporté ci ou là) une mais] des religions ?
Ne serait-ce pour le coup défendre la discrimination ?
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Écrit par : Franz / | 02/06/2012

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