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13/05/2011

Business : les députés se rallient à l'instrumentalisation des embryons humains par les laboratoires

Moeurs du capitalisme tardif ! Manipuler la vie devient plus important que la vie elle-même :


 

Les sénateurs avaient ouvert la voie, des députés s'y engouffrent : en commission, hier, ils ont décidé d'abolir l'interdiction de la recherche sur l'embryon. Celle-ci va bénéficier d'une « autorisation encadrée ». Sachant que l'encadrement n'existe pas en régime libéral, cela revient à autoriser  l'instrumentalisation de l'humain par l'industrie biotechnologique.

Le projet de loi venant en débat le 25 mai, la commission va-t-elle pouvoir imposer ses vues (venues d'ailleurs) à la majorité de l'Assemblée nationale – qui avait voté en première lecture, au contraire, pour une «interdiction sauf dérogations expresses » ?

Commentant ce coup de force, ce matin [1], l'universitaire orthodoxe Bertrand Vergely disait : « La manipulation de la vie est devenue plus importante que la vie elle-même... Par des méthodes "démocratiques", au nom de l'individu et de son confort, on veut faire ce que Hitler avait fait au nom de la race : assouvir le fantasme européen de la fabrication de l'homme parfait. Ce fantasme vient de la peur, du manque de confiance, du besoin illusoire de protection ; plus on a peur, et plus on veut manipuler la vie pour se rassurer. »

Henrik Lindell (Témoignage chrétien), protestant évangélique, a souligné le devoir de résistance : face à la formidable pression de la machinerie biotech et de la classe politico-médiatique, il faut « défendre ce qu'il y a de propre à l'homme » : donc remettre en lumière « la notion de nature humaine, commune à toute l'humanité », a souligné le catholique Christophe Geffroy (La Nef). D'où l'urgence d'une écologie humaine, indissociable de l'écologie de l'environnement, ainsi que nous l'avons dit avant-hier soir au Parvis de Saint-Nazaire... L'Eglise est formelle sur ce point : la « conversion écologique » (Jean-Paul II) est un devoir, et elle s'applique à l'homme autant qu'à ses responsabilités envers l'environnement. Toute tentative d'opposer écologie environnementale et écologie humaine serait un coup de canif dans la pensée sociale chrétienne. Certains écolos tombent eux aussi dans cette erreur (en sens inverse) ? Raison de plus pour que les catholiques parlent avec eux et leur montrent leur incohérence [2] !

Le devoir de cohérence s'applique aux catholiques eux-mêmes. Si aujourd'hui « l'individu a remplacé la personne », comme dit Vergely, c'est l'effet direct du système économique : le productivisme-consumérisme a imposé cette dissolution générale, comme l'ont démontré depuis quinze ans ceux qui savent voir et réfléchir. Si la notion de nature humaine a été dissoute, ce n'est pas un hasard. (Ce n'est pas non plus le résultat de la perversité intrinsèque de tel ou tel courant d'opinion ; laissons aux naïfs cette théorie du complot). Le système économique produit le climat mental d'une époque dont il est devenu le seul maître. Tout le monde devrait comprendre cela, qui est d'une évidence aveuglante ; il ne faut pas s'en tenir à protester contre les effets, mais il faut identifier les causes et s'organiser pour les combattre, intellectuellement d'abord, politiquement ensuite. Il faut organiser une internationale.

Et dans l'immédiat, il faut résister à ce que la classe politique s'apprête à faire. Je relaie ici le communiqué de l'Alliance pour les droits de la vie :

 

<< Trois dérives viennent d'être avalisées par la commission spéciale de l'Assemblée nationale préparant l'examen du projet de loi de bioéthique en 2ème lecture.

Ce n'est surtout pas le moment de baisser les bras : c'est au contraire celui d'agir ! Dès maintenant, et pour le long terme, nous devons nous exprimer avec concision et fermeté auprès de nos élus.

Le moyen le plus rapide et efficace, c'est aujourd'hui l'envoi à nos parlementaires d'un mail d'alerte. Soyez certains qu'il sera pris en compte, car les députés sont très sensibles aux messages qu'ils reçoivent des habitants de leur département.

Une lettre-type brève est à votre disposition sur notre site (adv.org), où vous trouverez également les adresses mail de vos députés.

Pour envoyer à vos députés locaux un bref message, une lettre-type est à votre disposition sur notre site.

Si chacun agit ainsi, et s'il le peut mobiliser d'autres personnes autour de lui dans le même sens, nous faisons le maximum :

- pour rééquilibrer l'actuel projet de révision des lois de bioéthique,
- et aussi pour favoriser le respect et la dignité de tout être humain, en particulier de l'enfant, à l'approche des élections présidentielles.

Nous comptons vraiment sur vous !

           L''équipe de l'Alliance pour les Droits de la Vie. >>

 

 

 

_________

[1]  Débat de la semaine à Radio Notre-Dame.

[2]  Pour cela, il ne faut pas bouder la pensée de Jean-Paul II, de Benoît XVI et des évêques français (document Grandir avec la crise, Cerf 2011). Ce que font hélas un certain nombre de catholiques qui ne parlent de l'écologie que pour en dire du mal, alors que Jean-Paul II les avait expressément appelés à l'aborder avec positivité.

 

Commentaires

MONSTRUEUX

> Cette info vient de tomber ('La Voix du Nord') :

à Lille, hôpital CATHOLIQUE Saint-Vincent, une jeune femme enceinte de quatre mois venue pour un cerclage du col de l'utérus (contre un accouchement prématuré) a été confondue par une stagiaire avec une autre femme venue pour un avortement. On s'est aperçu trop tard de l'erreur.
"On est catastrophés pour cette dame : au-delà des faits (???) il y a une famille qui souffre", déclare le directeur du groupe hospitalier de l'Institut CATHOLIQUE dont dépend l'hôpital.
La stagiaire "est dans un état de souffrance extrême", se permet d'ajouter le directeur.
Et la jeune femme avortée contre son gré ? Son état psychologique se passe de description.
Mais bien sûr il faut aller "au delà des faits", comme dit le directeur.
Parler des faits, n'est-ce pas, c'est politiquement incorrect. C'est même illégal. Comme bientôt de parler de la fabrication d'embryons matériaux pour les labos.
Je souligne que cette monstruosité pouvant arriver dans n'importe quel hôpital aujourd'hui (alors qu'on dit que "l'avortement est devenu difficile de nos jours"), s'est produite dans un hôpital dépendant de la CATHO. Là on ne sait plus quoi dire.
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Écrit par : Nati / | 13/05/2011

MANIPULER PAR PEUR

> "Manipuler la vie est devenu plus important que la vie elle-même" : la vie est désormais ce qui fait peur, parce qu'on ne veut plus l'imaginer que comme droit au confort, responsabilités minimum, risque zéro, maximum de gadgets et de pouvoir d'achat, conso max, etc : vivre et penser comme des porcs, c à d des consommateurs. C'est comme ça que le productivisme nous veut. Donc il élimine tout ce qui éloigne de nous les responsabilités et risquerait de faire de nous des moins bons consommateurs ayant la tête à autre chose. P ex les enfants. Surtout les enfants à problème.
On ne réagissait pas comme ça avant la société de consommation, donc la cause de cette mentalité est économique.
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Écrit par : alasbar / | 13/05/2011

Hosto de Lille

> D'après ce que j'ai lu, il s'agissait d'un "curetage" et pas d'un avortement.
Quand un bébé meurt pendant la grossesse, il ne faut pas que le petit corps reste, pour des raisons d'hygiène, -pardon pour les détails- on pratique alors un curetage.
Peut-être est-ce qui était prévu ?
Pauvre famille.
Cependant, le relativisme moral, y compris chez les cathos, est tel que je finirais par croire n'importe quoi et que cet hosto pratique effectivement des avortements.
D'où la nécessité de la prudence.
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Écrit par : zorglub / | 13/05/2011

> Les dépêches d'agences (voir google info) et des médias parlent d'avortement.
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Écrit par : Nati / | 13/05/2011

IGNOBLE

> Commentaire ignoble émis par un lecteur d'un grand quotidien:
"D'accord, c'est une erreur, mais elle n'a rien d'irréparable, cette jeune femme a 28 ans ! Elle mettra en route une autre grossesse et oubliera vite ce qui s'est passé !"
Ben voyons...

PH


[ De PP à PH - Il y a des gens dont on aimerait personnellement botter le cul. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Pierre Huet / | 13/05/2011

DE TOUTES NOS FORCES

> Il est urgent en effet d'opposer toutes nos force à ces instrumentalisation/marchandisation de la vie, spécialement de la vie humaine, plus encore là où elle rejoint le grand mystère des origines et de sa fin. De la mettre définitivement du côté de l'être à contempler et sur lequel veiller amoureusement, non de la propriété et du soi-disant droit d'abuser.
Pour cela il faudrait effectivement redéfinir ce qu'on entend par propriété: ici c'est le vol avec effraction de l'âme,le rapt de la vie,"life jacking": notre société ogresse se paie ses propres enfants pour en faire les cobayes de ses projets fous.
Mais nous perdons beaucoup en crédibilité en opérant une discrimination injuste envers les personnes aux pratiques affichées homosexuelles. Une boîtrie, même revendiquée comme modèle de la marche élégante et évoluée,n'empêche pas d'avancer droit. Je veux dire: qu'en savons-nous a-priori, et plus encore qu'en peut savoir l'Etat, sur la capacité de telle ou telle personne à être un bon parent et éducateur? Je suis contre toute discrimination a-priori, mais pour une vigilance a-posteriori, vigilance non soupçonneuse, mais éclairée, sans critère pré-sélectifs(les maltraitances n'ont pas de frontière sociologiques) dans le souci du bien de l'enfant.
Et pour davantage d'aide bienveillante de la part des associations et services sociaux (aujourd'hui les coupes budgétaires dans les services sociaux et para-médicaux sont dramatiques pour nombre d'enfants et familles en souffrance: il y a là un profond scandale, quand on empêche des médecins de déclarer plus de tant d'enfants auprès de la maison du handicap,qu'on fait attendre ces enfants toujours plus pour les service médico-psychologiques, au moment où notre société investit dans le charcutage de leurs frères et soeurs biologiques fabriqués à prix d'or en labos).
C'est pourquoi je n'hésiterais pas à me battre, toujours au nom de la vie, pour faciliter le parrainage et l'adoption, quel que soit le statut sexuel des parrains et adoptants. Les enfants sont notre Bien Commun, et il est temps de parler du devoir de l'Humanité de veiller sur eux, chacun devant et pouvant y prendre part quels que soient ses choix de vie, par-delà toute frontière politique, culturelle, sociale, philosophique ou religieuse. Il faut désinstrumentaliser l'enfant: il n'est pas la propriété d'une famille, héritier d'un titre, d'une fortune,d'une cause,..., pas plus chair à canon ou arme d'invasion massive, il est notre arche d'Alliance, présence sacrée de la Vie divine, à porter jusqu'à sa Terre Promise. Aussi il y a scandale à dépenser des fortunes dans nos laboratoires fous pour des souffrances(réelles peut-être) de riches en recherche de "biens de consolation" quand des communautés humaines voient leurs enfants mourir faute de soins et de nourriture.
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Écrit par : Anne Josnin / | 15/05/2011

> L'enfant est-il un don ou un dû? Quel est l'intérêt supérieur de l'enfant et sa dignité? Là est la question centrale sur laquelle dérive d'ailleurs dangereusement le débat actuel sur la procréation et l'embryon (don de gamètes possible à tous les couples etc...). J'ai clairement du mal à comprendre Anne Josnin qui semble admettre l'adoption homosexuelle tout en refusant l'instrumentalisation de l'enfant, avec comme argument que celui-ci n'est pas la propriété d'une famille ... Par ailleurs que veut dire demander à l'État de surveiller les parents pour voir s'ils sont de bons éducateurs? Le retour à une société totalitaire? Il y a des concepts qu'il vaut mieux avoir mûrement réfléchi avant de délivrer une pensée plutôt alambiquée, si ce n'est vaporeuse: sous couvert de charité et de bons sentiments on arrive à tolérer voire à justifier des dérives. Non, l'enfant n'est pas une propriété, il est un cadeau! Mais oui il est issu d'une famille, composé d'un père et d'une mère, elle-même inscrite dans une lignée, un héritage que sais-je dont il aura à se libérer, ou en tout cas à prendre conscience comme tout un chacun, pour vivre sa propre vie pleinement... Tout cela sous le regard bienveillant et plein d'amour de Dieu, car c'est Lui qui nous appelle à la Vie (au propre et au figuré).
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Écrit par : Phil C / | 15/05/2011

à Phil C

> Merci Phil C pour votre réaction, je provoque volontairement, c'est ma façon d'avancer dans la réflexion.
Quand je regarde la famille de Jésus, j'avoue je suis un peu perdue: un père adoptif, pas de père biologique,un Père divin, une mère vierge,dont Jésus est peut-être clone masculin?, des frères qui n'en sont pas, et dans les ancêtres, c'est compliqué aussi.
Qu'est-ce-qu'une famille réussie?
Les orphelinats tenus dans le temps par des communautés composées exclusivement de femmes, est-ce que c'était bien pour les enfants?
Vaut-il mieux pour les enfants qu'un veuf ou une veuve se remarie, pour qu'ils aient un référent féminin/masculin? Est-ce que j'aurais confié mes enfants à un saint Jérôme, a-social autoproclamé? Blanche de Castille, Dieu merci, n'est pas sainte, mais la donner en modèle d'éducatrice,est-ce judicieux?
Qu'est-ce qu'un bon parent?
Je pense qu'il faut aujourd'hui à nos institutions humaines reconnaître leur ignorance: nous n'avons pas de certitudes en la matière. Même notre Justice, ses pédo-psychiatres, ses experts, peut se tromper: l'affaire d'Outreau nous l'a montré, nous obligeant à l'humilité.
Nous avons chacun un idéal de famille, de père, de mère. L'Eglise pour les chrétiens en donne une vision profonde, à la fois pétrie d'expérience humaine et animée de millénaires de contemplation. Ce qu'elle nous en dit dépasse le cercle des chrétiens, et peut renouveler un modèle social sur la base d'une sagesse naturelle.
Le monde de son côté cherche lui aussi, et ses modèles ont beaucoup évolué. Pour autant tout de ce qu'il nous dit aujourd'hui est-il à rejeter? Se mélangent en effet une volonté de sortir définitivement de ce que nos opposants croient être "la famille chrétienne", qui n'est souvent que sa version bourgeoise du XIXème; et des approfondissements réels, tant il est vrai que tout homme de bonne volonté fait aussi avancer le monde. Il y a aussi, mais qui fait tellement moins de bruit que le mal, une progression du bien dans le monde, à ce niveau aussi.
Une conviction: élever nos enfants nous regarde tous, c'est une tâche qui incombe à la communauté mondiale, par-delà toute frontière (c'est pourquoi j'aime à parler de "Bien Commun"). De même je pense qu'il n'y a pas de handicap qui rende inapte à participer, chacun à notre mesure,à cette tâche. Nous avons besoin de tous. Et des qualités spécifiques de chacun. Et si les parents sont les premiers éducateurs, ils ne sont pas les seuls. La solidarité humaine se réalise naturellement autour de l'enfant.
Une fois posé ce cadre (qui n'est pas celui du droit à jouir d'une progéniture!) je ne vois pas d'objection a-priori à l'adoption d'enfants orphelins par des personnes vivant autrement que dans une communauté hétérosexuelle-monopartenaire-stable. On est bien d'accord que ces enfants se rattachent à une généalogie,un papa et une maman, qui ne peuvent les élever, mais qui leur ont donné la vie et les ont fait entrer en même temps dans la communauté humaine, avec un bagage biologique, génétique, généalogique unique.
Alors la solidarité humaine s'exerce par l'adoption. L'adoptant (est-ce d'abord une démarche de couple, ou un engagement personnel? Si le couple disparait, l'engagement devant la communauté humaine envers ces enfants disparait-il aussi? Je penche donc pour un engagement d'abord personnel, ensuite communautaire, de couple,voire de communauté, religieuse comme cela s'est longtemps vécu chez nous, ou autre); l'adoptant donc et ses proches, les compagnons de son quotidien, s'engagent à élever l'enfant.
Je pense que l'attitude première, celle sans laquelle il n'y a pas de société humaine qui tienne, c'est la confiance. Et heureusement c'est ce qui se passe pour les parents biologiques: on ne passe pas une batterie de tests pour vérifier qu'on peut élever ses propres enfants.
Par vigilance ensuite, je ne songe pas, Phil C, à une société totalitaire, mais au devoir d'assistance de tout-un-chacun envers des personnes en souffrance ou en danger, plus particulièrement quand elles sont vulnérables. Ainsi la mise à disposition et l'action de tous les services publics compétents, comme des associations, confessionnelles ou non, sont autant de traduction concrètes de cette solidarité dans l'éducation des enfants, mais également le courage d'intervenir comme professeur, voisin, ami, non pas dans un but de délation mais de secours, si nécessaire, sont essentiels.(combien d'enfants battus, pour qui personne n'ose intervenir?)
Je crois que la Justice en l'état actuel suffit pour, si nécessaire,protéger les enfants, et qu'il n'est pas besoin de délivrer un certificat de bonnes moeurs sexuelles préalablement à une adoption. Ce n'est donc pas en tant qu'homosexuelles, ou au contraire hétérosexuelles, que des personnes auraient un droit à l'adoption, mais en tant que personnes désireuses de participer ainsi à la mission de la communauté humaine de mener ses enfants aux rives de leur liberté d'adulte.
Je n'aime pas l'expression "droit à l'adoption", je préfère celle d'engagement personnel (non individuel), au nom de la communauté humaine,et devant elle, envers l'enfant. Au fond il est question de vocation parentale.
Il me semble de plus en plus que les notions de droit et de devoirs, telles qu'elles sont utilisées aujourd'hui, sont devenues inappropriées et mènent à des impasses (ne serait-ce que culturelles: cela sonne trop occidental et par là néo-impérialiste)il faudrait trouver un nouveau paradigme conceptuel.
J'ai conscience de n'être pas très claire, je jette des idées qui sont encore à l'état d'ébauche, et ce sont les réflexions et critiques des uns et des autres qui m'aident à avancer. Mais je crois qu'il y a là une réflexion de fond à mener entre nous et avec la société dans son ensemble.
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Écrit par : Anne Josnin / | 15/05/2011

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