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18/04/2011

La triste affaire d'Avignon

L'Eglise en France a manqué une occasion de concrétiser, par l'explication, les analyses qu'elle formule dans son document Grandir avec la crise :


 

 

Eric Mézil, directeur de la collection du marchand d'art Lambert en Avignon, a choisi d'exposer pendant la Semaine Sainte 2011 une vieille photo (35 ans d'âge) d'Andres Serrano. Cette photo faisait initialement partie d'une série intitulée Immersions et vouée, selon l'artiste, à « réagir à la grande angoisse de la contamination par le virus du sida ». La série comportait ausssi le Discobole grec plongé dans des larmes, l'Enlèvement d'Europe plongé dans du sperme, et une Vierge à l'Enfant plongée dans du lait. La symbolique de tout ça était obscure...

Quant à M. Mézil, il n'a accroché dans son exposition qu'une seule photo de la série : celle d'un crucifix plongé dans de l'urine ; signification de plus en plus obscure puisque l'exposition s'intitulait Je crois aux miracles. A côté de la photo Piss Christ était accrochée une autre photo de Serrano, représentant une religieuse en prière dans l'église Sainte-Clotilde à Paris. (Bizarrement les quatre zélotes du 17 avril, venus attaquer Piss Christ, ont attaqué aussi la belle photo de la religieuse.)

Très énervé par la situation, M. Mézil affirme aujourd'hui dans la presse que ces voies de fait sont le résultat « du discours du Puy-en-Velay de Sarkozy, quand il a parlé de 'croisade' ». On voit ainsi que M. Mézil a des opinions politiques, ce qui est son droit ; mais qu'il dit n'importe quoi, car le mot « croisade » n'est pas dans le discours du Puy : c'est Guéant qui l'a prononcé à propos de la guerre de Libye. M. Mézil a tout de même le droit de politiser l'affaire, les manifestants de samedi contre l'exposition Lambert n'ayant pas été envoyés par Pax Christi – comme l'affaire du dimanche l'a confirmé.

Les catholiques non extrémistes, c'est-à-dire 90 % du catholicisme de l'Hexagone, sont quant à eux bien ennuyés.

Certes, l'attaque de dimanche n'a rien à voir avec un témoignage évangélique : surtout à l'entrée de la Semaine Sainte, juste après avoir entendu [*] Jésus donner tort à Pierre qui voulait « défendre le Seigneur » avec sa petite épée... avant de le renier dans la cour de Caïphe. Les chrétiens croyants (donc non extrémistes) savent que Jésus ne veut pas être « défendu » : quand Pierre a voulu lui épargner d'être tué, Jésus l'a traité de « satan » et lui a dit que ses pensées n'étaient « pas celles de Dieu, mais celles des hommes ». On ne peut être plus clair.

C'est ce qu'auraient dit les laïcs catholiques non extrémistes (c'est-à-dire chrétiens), s'ils avaient eu voix au chapitre dans l'affaire d'Avignon.

Ils auraient aussi souligné que dans cette affaire, c'est l'argent qui s'empare du signe de la foi chrétienne (le crucifix) pour faire tourner le business de l'art contemporain, « l'art des traders ».

Comme disait Jean Clair en octobre dernier :

<< Il y a une dizaine d'années, à New York, une exposition s'était intitulée "Abject art : Repulsion and Desire". Ce fut le premier pas dans l'immonde. On n'était plus dans le subjectus du sujet classique, on entrait dans l'abjectus de l'individu post-humain. C'était beaucoup plus que la "table rase" de l'avant-garde, qui prétendait desservir la table dressée pour le festin des siècles. L'art de l'abjection nous entraînait dans le postprandial : ce que le corps laisse échapper de soi quand on a digéré. C'est tout ce qui se réfère à l'abaissement, à l'excrétion, au scatologique. Du culte à la culture, de la culture au culturel, du culturel au culte de l'argent, c'est tout naturellement qu'on est tombé au niveau des latrines : Marc Quinn et son buste fait de son propre sang congelé, Orlan et sa chirurgie faciale, Gober et ses sculptures en cire et en poil humain, Damien Hirst et ses animaux disséqués dans du formol, Gasiorowski usant de ses propres fèces pour confectionner son jus d'atelier, Serrano et son Piss Christet, avec eux, envahissant, ce compagnon accoutumé de l'excrément, son double sans odeur : l'or, la spéculation, les foires de l'art, les entrepôts discrets façon Schaulager à Bâle, ou les musées anciens changés en des showrooms clinquants, les ventes aux enchères, enfin, pour achever le circuit, faramineuses, obscènes...

Est arrivée entre-temps la crise de 2008. Subprimes, titrisations, pyramide de Ponzi : on prit conscience que des objets sans valeur étaient susceptibles non seulement d'être proposés à la vente, mais encore comme objets de négoce, propres à la circulation et à la spéculation financière la plus extravagante. Les procédés qui permettent de promouvoir et de vendre une œuvre dite d'"art contemporain", sont comparables à ceux qui, dans l'immobilier comme ailleurs, permettent de vendre n'importe quoi et parfois même rien.

Soit un veau coupé en deux dans sa longueur et plongé dans un bac de formol. Supposons à cet objet de curiosité un auteur et supposons du coup que ce soit là une œuvre d'art qu'il faudra lancer. Quel processus permettra de la faire entrer sur le marché ? Comment, à partir d'une valeur nulle, lui assigner un prix et le vendre à quelques millions d'euros l'exemplaire, et si possible en plusieurs exemplaires ? Question de créance : qui fera crédit à cela, qui croira au point d'investir ?

Hedge funds et titrisations ont offert un exemple de ce que la manipulation financière pouvait accomplir à partir de rien. On noiera d'abord la créance douteuse dans un lot de créances un peu plus sûres. Exposons le veau de Damien Hirst près d'une œuvre de Joseph Beuys, ou mieux de Robert Morris - œuvres déjà accréditées, ayant la notation AAA ou BBB - sur le marché des valeurs, un peu plus sûres que des créances pourries. Faisons-la entrer par conséquent dans un circuit de galeries privées, limitées en nombre et parfaitement averties, ayant pignon sur rue, qui sauront répartir les risques encourus. Ce noyau d'initiés, ce sont les actionnaires, finançant le projet, ceux qui sont là pour "éclairer", disent-ils, spéculateurs de salles de ventes ou simples amateurs, ceux qui prennent les risques. Ils sont au marché de l'art ce que sont les agences de notation financière mondiale, supposées guider les investisseurs, mais en fait manipulant les taux d'intérêt et favorisant la spéculation. Promettons par exemple un rendement d'un taux très élevé, 20 % à 40 % la revente, pourvu que celle-ci se fasse, contrairement à tous les usages qui prévalaient dans le domaine du marché de l'art fondé sur la longue durée, à un très court terme, six mois par exemple. La galerie pourra même s'engager, si elle ne trouvait pas preneur sur le marché des ventes, à racheter l'œuvre à son prix d'achat, augmenté d'un léger intérêt.

On obtiendra enfin d'une institution publique, un grand musée de préférence, une exposition de cet artiste : les coûts de la manifestation, transport, assurances, catalogue, mais aussi les frais relevant de la communication et des relations publiques (cocktails, dîners de vernissage, etc.) seront discrètement couverts par la galerie ou le consortium qui le promeuvent. >>


 Jean Clair est l'ancien directeur du musée Picasso. Ses arguments d'expert pourraient être repris par les évêques, dans la foulée du document Grandir avec la crise.... Les catholiques non extrémistes regrettent que ce n'ait pas été le cas, et qu'une fois de plus l'Eglise ait laissé les extrémistes imposer leur version des choses – on sait trop laquelle.

C'est d'autant plus paradoxal, d'ailleurs, que ces extrémistes-là sympathisent avec le business : on ne trouve jamais un mot de critique à son sujet dans leurs publications ; ils sont persuadés que critiquer Mammon c'est être « un socialiste totalitaire ». Ceux d'Avignon vont devoir s'accuser en confession d'avoir « porté atteinte à la libre entreprise » en attaquant la collection d'un marchand. Nous vivons une époque bien confuse.

 

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[*] Sans doute les zélotes l'ont-ils entendu en latin, dont ils sont chauds partisans mais qu'ils ne comprennent pas toujours.

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Commentaires

LE JOUR MÊME DES RAMEAUX, DES CATHOLIQUES ONT OUBLIE L'EVANGILE DES RAMEAUX !

> Le jour même des Rameaux, quelques heures après avoir entendu la Passion selon saint Matthieu, des catholiques ont sitôt oublié l’injonction du Christ : « Rentre ton épée car tous ceux qui prennent l’épée périront par l’épée. » Il y a là un avertissement personnel au disciple belliqueux et un enseignement pour les disciples de tous les temps : faire comprendre le sens de la Croix et inviter à la vision surnaturelle, c’est-à-dire voir les événements avec les yeux du Christ. Face à l’outrage qui débute à Gethsémani, le scandale de l’humiliation et de la mort de l’innocent, Jésus ne se tait pas, mais proteste de son innocence et met ses bourreaux face à leurs responsabilités : « Suis-je donc un bandit, pour que vous soyez venus m’arrêter avec des épées et des bâtons ? » Si Jésus n’avait ordonné si vigoureusement à son zélé disciple de ranger son épée au fourreau, il n’aurait pu adresser cette question aux foules hostiles et ainsi travailler la conscience de ceux qui projetaient déjà de le faire clouer au bois de la Croix. Dans ce cas en effet, la foule aurait pu lui répondre : « Tu le vois, nous avons bien eu raison de te tenir pour un bandit et de venir avec des épées et des bâtons car les tiens font usage de l’épée. » Si Jésus réprime son disciple, c’est pour qu’il ne fasse pas obstacle à son œuvre de Salut qui passe par la Croix librement consentie ; et qu’il laisse s’accomplir le témoignage de l’acceptation amoureuse de la Croix, qui est témoignage pour tous les hommes, y compris ceux qui l’y clouent. Le disciple belliqueux ne savait pas vraiment ce qu’il faisait, et quelques instants plus tard, tous abandonnèrent Jésus et s’enfuirent.
Quant à nous, nous savons. Nous savons parce que Jésus a laissé son exemple et son enseignement, nous savons parce que l’Eglise nous en explique le sens depuis 2000 ans. Nous pouvons voir avec les yeux du Christ – vision surnaturelle – et aussi agir comme le Christ. Devant l’outrage, Jésus proteste et met l’homme face à ses responsabilités. Et si le bourreau ne répond pas favorablement à l’appel qui s’adresse à sa conscience, nous savons que l’acceptation de la Croix est victoire, que son rejet est défaite.
Les esprits nietzschéens refusent de considérer ce sens surnaturel et l’interprètent comme aveu de faiblesse et renoncement à toute virilité. Aujourd’hui, Jésus s’adresse à ma conscience pour renouveler son ordre : « Range ton épée. » Et il me propose l’acte de force et virilité le plus singulier qu’il soit donné à un homme d’accomplir : mortifier en soi les passions pour s’unir à la Passion. Nous pouvons le dire aux esprits nietzschéens : rien n’est davantage viril qu’une âme mortifiée. Car mourir à soi même et à ses passions, c’est mourir avec Jésus sur la Croix. Bonne semaine Sainte à tous.
Guillaume
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 18/04/2011

Lu sur Médiapart

> "Les vandales sont sortis sans encombre d'un musée après avoir mis des coups de marteau sur une oeuvre. N'y a-t-il pas de caméra, de vigiles ?
Ne va-t-on pas un peu vite en besogne en désignant le coupable d'un acte de vandalisme qu'on n'a pas attrapé. Restons circonspects.
Pour le reste, le crucifix témoigne d'une torture et d'un mépris pour le Christ bien supérieurs à un verre d'urine. L'artiste n'est pas à la hauteur de son sujet, finalement."
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Écrit par : Qwyzyx / | 18/04/2011

CALCULER LES DROITS

"Ceux d'Avignon vont devoir s'accuser en confession d'avoir 'porté atteinte à la libre entreprise' en attaquant la collection d'un marchand."
Pourquoi ? Ils ont réalisé une performance, qui contribuera à faire grimper la cote de l'artiste (lol). Reste à intituler la dite performance : "Masses taire pisse", qu'en pensez-vous ? Maintenant, le plus compliqué : déterminer les droits à valoir sur cette oeuvre. Entre les artistes (le photographe et les performers), le propriétaire du "piss christ", et ...moi.
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Écrit par : Feld / | 18/04/2011

VERSEMENT EN LIQUIDE

> Je viens d'envoyer au service culture et loisirs de la mairie d'Avignon un petit flacon contenant une production personnelle avec la lettre suivante adressée à Mme la Maire d'Avignon et à MM. les membres de la fondation Lambert.
"Madame, Messieurs,
J'apprends par les médias la destruction de l'oeuvre "piss Christ". Je vous prie de trouver ci-joint ma modeste contribution à la restauration de cette oeuvre d'art; cette contribution est certes bien modeste, mais les petits ruisseaux font les grandes rivières et j'espère que d'autres viendront se joindre au geste culturel et militant que je viens de poser pour exprimer mon indignation devant cet attentat odieux et ma solidarité à l'égard des artistes et des créateurs.
Je sais votre vigilance à l'égard des deniers publics et de leur engagement et je souhaite que ce geste culturel contribue ainsi à réduire les déficits publics.
Je vous prie d'agréer mes salutations distinguées".
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Écrit par : B.H. / | 18/04/2011

> Bravo BH !
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Écrit par : cayla / | 18/04/2011

à B.H.

> je trouve votre contribution géniale... à défaut d'autre chose elle m'aura fait beaucoup rire ! Sinon, une fois n'est pas coutume (n'est-ce pas), mais je suis totalement d'accord avec les remarques de Guillaume de Prémare ; ainsi qu'avec le "Passe derrière-moi Satan" qu'évoque PP dans son billet. Je venais moi-même de les évoquer, par ailleurs, sur le sujet plus particulier de ces charmants appels à l'indignation, dont nous fûmes inondés dans nos boîtes aux lettres de catholiques en carême, "pour l'honneur de DIEU". Les nostalgiques du "Dieu le veut" me font froid dans le dos, d'autant plus en ce temps liturgique providentiellement révélateur.
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Écrit par : Joël Sprung / | 18/04/2011

D'UN PRÊTRE D'AVIGNON

> Merci beaucoup pour la finesse et la vérité de votre analyse.

Un prêtre du diocèse d'Avignon.
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Écrit par : Culat Robert / | 18/04/2011

HUMOUR

> Bravo pour l'article et aussi pour les réactions.
S'il est vrai que l'attitude chrétienne authentique consiste à désapprouver le coup de masse, cela exige un effort! Mais BH, avec son envoi et surtout la délicieuse lettre d'accompagnement, montre que l'humour chrétien permet de surmonter agréablement de telles difficultés.
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Écrit par : Pierre Huet / | 18/04/2011

@ B.H. Excellent !

> Je lisais hier dans Libération - je sais... personne n'est parfait - que l'oeuvre de Serrano n'avait rien de blasphématoire. C'est un journaliste de Libé qui l'affirmait il n'y avait donc plus rien à dire. Et puis ce matin je découvre que Serrano est chrétien et se revendique comme tel (toujours dans Libé... je suis en état de récidive) alors s'il le dit nous ne pouvons que le croire, n'est-ce pas !?
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Écrit par : Pierre-Aelred / | 19/04/2011

PLUTÔT 2 %

> 10% d'extrémistes dans le catholicisme français ??

T.


[ De PP à T. - Vous avez raison : 2 % serait plus proche de la réalité. Mais il ne faut pas le leur dire : ils se rêvent énormes, impressionnants, vus en contre-plongée brandissant la croix-épée. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Thomas / | 19/04/2011

à EM

> Votre réponse porte la marque du parti : nombriliste et dissimulatrice. Elle ne sera donc pas publiée.
Permettez-moi cependant de vous dire que si vos notes sont utilisées par d'autres sites qui ne donnent pas leur source (mais qui sont proches de vous), c'est votre problème et pas celui du lecteur.
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Écrit par : De PP à EM / | 19/04/2011

ENORMES

> Cela dépend : si l'on tient compte des extrémistes progressistes 10% est trop peu. Ce n'est pas d'eux qu'il s'agit ici, il est vrai, mais ils partagent tout de même avec l'autre bord l'idée d'être "énormes, impressionnants" (Conférences de ceci, Etats généraux de cela...)
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Écrit par : Thomas / | 19/04/2011

DIVERGENTES

> Cette affaire qui dévoile à quel point les catholiques de France ont des vues divergentes quant à la nature de leur mission dans la société actuelle me fait penser à un événement de la vie de saint Ignace de Loyola. Celui-ci, jeune converti, rencontra sur sa route un musulman qui ne partageait pas sa foi catholique à propos de la virginité de Marie. Pour "l'honneur de Notre-Dame" Ignace décida de le tuer! Mais malgré cet instinct chevaleresque il s'en remit à la Providence divine, ce qui sauva la vie du Maure!
Le récit raconté par Albert Longchamp dans sa biographie du saint, "ce converti au cœur généreux mais au jugement mal dégrossi":
"Le Maure ne peut accepter la virginité de Marie après l'enfantement de Jésus. Il abandonne alors Ignace et disparaît. Resté seul Inigo est assailli par le doute. Il n'a pas fait son devoir, il n'a pas défendu l'honneur de Marie ! Il va rattraper l'homme et, puisque ce Maure est sourd à tout argument, le poignarder! Mais est-ce la bonne solution ? Dilemme: ou l'honneur perdu de Marie ou l'assassinat. Solution: Inigo laisse aller sa mule, les rênes lâches. Une bifurcation approche. Si l'animal se dirige vers le village où est parti le Maure, il le tuera. Si elle prend l'autre chemin, il le laissera tranquille. La mule choisit le chemin de la tranquillité. Ainsi fut résolue la dernière tentation criminelle d'Ignace de Loyola. Désormais, une vie nouvelle commençait." (page 24)
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Écrit par : Culat Robert / | 20/04/2011

L'EPISODE DES MARCHANDS DU TEMPLE ?

> J'ai montré le commentaire de M G de Prémare à une personne de la Fraternité St Pie X et sa réponse a été:"quel courage!c'est vrai que c'est + facile de ne rien dire et de ne rien faire.Jésus a parlé et a fait,souvent à contre- courant"..
et la personne cite la réaction de Jésus face aux marchands du Temple par ex.
Que répondriez vous à cette objection?


[ De PP à P. :
- Le problème des intégristes est qu'il ne connaissent pas la religion (bien qu'ils en parlent sans cesse). Cette personne ferait bien d'acheter un exemplaire des évangiles (en français, pour comprendre) et de se faire expliquer l'épisode des marchands du Temple.
- Ceux-ci étaient chargés de vendre aux fidèles le bétail nécessaire aux sacrifices, sous le contrôle du clergé de Jérusalem. Ce n'étaient donc pas des adversaires de la religion, ni encore moins des sacrilèges.
- Le geste de Jésus à leur égard n'est pas une crise de rage d'intégriste français voulant se défouler. C'est tout autre chose : un acte prophétique annonçant la fin du culte ancien, puisque le Temple sera désormais le propre corps de Jésus. Ce geste ne pouvait être accompli que par Jésus seul, dans la perspective de sa Passion-Résurrection. Toute "imitation" de ce geste aujourd'hui par M. X ou M. Y serait absurde (la Passion a eu lieu une fois pour toutes) et quasi-sacrilège (M. X ou M. Y ne sont pas Jésus).
- Donc, l'épisode évangélique des marchands du temple n'a rigoureusement aucun rapport avec la photo de M. Serrano et l'exposition d'Avignon !
- Quant au geste de destruction mené contre la photo, il a abouti à faire venir des gens en grand nombre à cette exposition - qui jusque là n'avait pas eu de succès. Ce fut donc une initiative stupide, contre-productive, totalement irresponsable ; tellement bête qu'une partie des blogs traditionalistes veulent croire qu'il ne s'est pas agi d'un acte de leurs lecteurs, mais d'une provocation montée par les animateurs de l'exposition eux-mêmes !
- Cette action de destruction n'a servi que les intérêts commerciaux de l'exposition. Faire plaisir aux gens qu'on prétend combattre, c'est le comble de l'idiotie. Vous pouvez donc dire (aussi) ceci de ma part à la "personne de la FSSPX" : mieux vaut ne rien faire, que de faire des cadeaux à ceux que vous estimez vous-mêmes être vos adversaires. ]
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Écrit par : Philou / | 20/04/2011

à PP

> Un grand merci pour votre analyse détaillée qui recadre bien la question.Il me reste à tenter de la présenter à cette personne:vaste programme!!
Bonnes fêtes pascales.
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Écrit par : Philou / | 20/04/2011

SEMAINE SAINTE A LA FRANCAISE

> La mobilisation pour obtenir le retrait de l'œuvre incriminée ne faiblit pas: une pétition mobilise également sur Facebook. Est-ce vraiment ce que nous avons de mieux à faire en cette Semaine Sainte?
Concernant l'action intentée par l'AGRIF (que je ne porte pas absolument pas dans mon cœur, loin de là), je suis sceptique sur le jugement rendu par le tribunal d'Avignon aujourd'hui: les 8000 euros de dommages et intérêts accordés à la collection Lambert me semblent d'une hypocrisie sans nom. Un éventuel appel serait bien inspiré de présenter comme preuves le nombre d'entrées à l'exposition en question avant le début de l'affaire et le nombre d'entrées depuis le début de l'affaire.
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Écrit par : Mahaut / | 20/04/2011

FIOLE

> J'ai envoyé lundi au service culture et loisirs de la mairie d'Avignon la petite fiole avec la lettre d'accompagnement mentionnés plus haut dans ces commentaires; je m'inquiète pour son acheminement. En consultant le site colissimo.fr avec le numéro de l'envoi, je découvre que mon colis qui était en train d'être livré ce matin se retrouve ce soir au Centre courrier 84 avec la mention "l'adresse est incomplète, nous recherchons la partie non renseignée pour le livrer". Manifestement colissimo Vaucluse peine à trouver la mairie d'Avignon.
Je n'ose pas penser une seconde que les responsables courrier de la mairie d'Avignon soient des lecteurs assidus des blogs "cathos", ou qu'ils aient été mis en alerte et aient reconnu l'envoi (j'avais bien sûr mis mes prénom, nom et adresse sur le talon du colis et en-tête de la lettre, la signature des mes commentaires sur votre blog correspond en fait à mes initiales).
J'espère qu'il n'est pas interdit de rire de ces choses-là à la mairie d'Avignon, tout comme il était interdit de rire à l'abbaye du "nom de la rose"; sinon ce serait vraiment le retour au "Moyen-Age".
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Écrit par : B.H. | 20/04/2011

LE COLIS

> "Usé par l'attente..." dit le psaume 118 - XI; mes craintes se confirment. Mon colis n'est toujours pas livré à la mairie d'Avignon et je trouve ce midi au courrier un avis de passage pour retirer un colis au bureau de poste de ma ville, ce que je ferai mardi après Pâques. Je ne manquerai pas de vous tenir informés de la suite de cette saga d'Avignon.
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Écrit par : B.H. / | 23/04/2011

HELAS

> Le pire, hélas, est arrivé: Colissimo-Vaucluse n'a pas trouvé la mairie d'Avignon et m'a renvoyé mon colis sans qu'aucune des six cases prévues ne soit cochée(NPAI, Non Réclamé, FD, Refusé, Réexpédié, Adresse incomplète).
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Écrit par : B.H. / | 26/04/2011

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