27/03/2011
Libye : le pape demande l'arrêt "immédiat" des combats
Les fidèles massés place Saint-Pierre ont entendu ce matin Benoît XVI appeler "les organisations internationales" et "tous ceux qui ont des responsabilités politiques et militaires" à cesser le feu et à revenir aux moyens diplomatiques :
<< J'appelle du fond du coeur les organisations internationales, et tous ceux qui ont des responsabilités politiques et militaires, à entamer immédiatement un dialogue afin de suspendre l'utilisation des armes. Face aux nouvelles de plus en plus dramatiques en provenance de Libye, mon inquiétude pour la sécurité des populations civiles augmente ainsi que mon appréhension pour les développements en cours marqués par l'utilisation des armes... Dans les moments de plus grande tension se fait plus urgente l'exigence de recourir à tous les moyens dont dispose la diplomatie et de soutenir même le plus faible signal d'ouverture et de volonté de réconciliation. >>
Autant pour les commentateurs parisiens, qui suggéraient (avant-hier) que Benoît XVI - « contrairement à Jean-Paul II » - ne désapprouvait pas le bellicisme occidental.
14:59 Publié dans Libye | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : libye, benoit xvi, christianisme, jean-paul ii
Commentaires
MAUVAISES SOLUTIONS
> Dans ce genre de situations perverses, le choix n'est qu'entre de mauvaises solutions (c'est le calvaire des chrétiens d'Orient).
Le coup d'arrêt donné à Kadhafi par l'intervention aérienne a réconforté les "rebelles" libyens (mais qui sont-ils finalement, quelques tribus révoltées contre d'autres tribus fidèles au régime ?) et a relancé l'audace, jusqu'au sacrifice, des manifestants au Yemen et en Syrie.
En cas d'effondrement du régime on verra finalement qui le soutenait: un certains nombre de tribus ou simplement un appareil répressif sauvage et menaçant.
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Écrit par : B.H. / | 27/03/2011
ICI AUSSI
> Commentateurs parisiens seulement ? J'ai pourtant vu l'accusation ici : http://eucharistiemisericor.free.fr/index.php?page=2403113_magister
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Écrit par : Ren' / | 27/03/2011
TEMPS
> "Au temps" pour moi... et non "autant", expression qui provient m'a-t-on dit du vocabulaire des défilés militaires...
Remarque de peu d'importance par rapport à l'enjeu : merci à Benoît XVI de réfléchir et d'inciter à réfléchir... c'est étrangement si urgent alors qu'il s'agit de vie et de mort... la pensée est une composante de l'action.
Au commencement était l'action, dit Goethe dans son Faust : au commencement est le Verbe, dit Saint Jean. Cela change pas mal de choses.
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Écrit par : jean / | 27/03/2011
ETAT DU MONDE
> Je montrais vendredi à mes élèves "Le candidat",de Arestrup, avec Yvan Attal.
J'avais oublié à quel point ce film est d'actualité, et ne peut que vous le conseiller. La réponse de Michel Dedieu à la question de l'état du monde rejoint la déclaration de JC Ruffin (à relire aussi,"Globalia"!).
Cela pour montrer que la parole de Benoît XVI n'est pas celle du chef des catholiques n'intéressant que les catholiques, mais la voix d'un sage éminent, parmi beaucoup d'autres dans le monde, qui appelle à la paix.
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Écrit par : Anne Josnin / | 27/03/2011
> Vox clamantis in deserto...
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Écrit par : Pierre-Aelred / | 28/03/2011
L'INTERVENTION DU PAPE
> Un chrétien devait-il regarder la population civile se faire massacrer à Benghazi, comme ce fut le cas à Srebrenica, ou au Rwanda ? Que le pape s'exprime maintenant, soit, mais je ne me souviens pas l'avoir entendu désapprouver une intervention qui relève du devoir de protection des populations civiles.
K.
[ De PP à K. - Le pape parle à l'heure qui lui paraît opportune. Et ce qu'il dit correspond aux mises en garde des experts stratégiques non partisans, qui soulignent le danger d'une "guerre sans but". On n'engage pas d'opérations militaires sans avoir défini avec précision leur objectif, et ce n'est pas le cas à propos de la Libye...
D'où le risque pour les populations civiles : un risque qui peut devenir exponentiel, comme on l'a vu en Irak et comme on le voit en Afghanistan...
Et d'où la prise de position de Benoît XVI, dont le premier souci est d'empêcher que des centaines de civils meurent si la guerre dérape. (Je lui fais plus confiance en ce domaine qu'à BHL).
A lire, l'analyse d'Olivier Zajec : http://www.liberation.fr/monde/01012327689-la-revolution-doit-grandir-toute-seule ]
réponse au commentaire
Écrit par : Koz / | 28/03/2011
LE PAPE VOIT PLUS LOIN QUE NOUS
> Le devoir de protection des populations civiles ne passe-t-il pas maintenant par un « débarquement » des humanitaires dans les zones contrôlées par les opposants à Kadhafi ? Peut-on imaginer une résolution de l’ONU allant dans ce sens, quitte à ce que le dictateur se retranche quelque temps encore dans ses derniers bastions autour de Tripoli, pour une autre (et très éphémère, espérons-le) « république de Salò » ?
Mais nous voyons bien que le pape voit, comme toujours, infiniment plus loin que nous, lui qui a le courage de parler « ouverture » et « réconciliation » dans un domaine où le pardon et la miséricorde paraissent – à vues humaines – hors de propos. Peut-on imaginer demain, à Tripoli, une médiation de l’Eglise ?
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Écrit par : Denis / | 28/03/2011
DIALOGUE
> Je comprends différemment ce que nous dit le Pape : les belligérants doivent "entamer immédiatement un dialogue"; la suspension des armes étant l'aboutissement de leur accord. Les Occidentaux ne vont pas s'arrêter de bombarder juste pour les beaux yeux des Libyens; il leur faut un os à ronger...
D'où la priorité du dialogue sur l'arrêt des combats.
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Écrit par : Blaise / | 28/03/2011
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