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07/03/2011

Avant d'acheter le livre du pape

Il y a deux façons de parler de Jésus-Christ :


 

1. Ou bien on dilue le sujet dans l'air du temps d'aujourd'hui : et ça donne tous les Jésus de complaisance, depuis le XIXe siècle... De Renan à Duquesne & successeurs, ces livres inventent un Jésus conforme à nos mentalités. Au seul Jésus attesté (celui des évangiles), ils substituent un Jésus falot, insignifiant, donc incapable d'avoir suscité la naissance et la propagation du christianisme – qu'ils rendent ainsi inexplicable : démarche étrange de la part d'historiens, même auto-proclamés.

2. Ou bien on cherche à comprendre quel événement (quelle personne, quel impact) a pu susciter l'élan relaté par les Actes des Apôtres au Ier siècle : élan qui continue deux mille ans après. C'est ce que fait le pape, dans ce Jésus-Christ dont le tome 2 paraît le 10 mars aux éditions du Rocher.

Ce livre est signé « Joseph Ratzinger / Benoît XVI », pour montrer qu'il ne s'agit pas d'un acte du Magistère mais d'une analyse personnelle : ainsi l'auteur a les mains libres pour écrire ce qu'il n'écrirait pas en tant que pape, l'autorité papale ne s'exerçant que comme la voix organique de toute l'Eglise. Ici il s'agit aussi de la foi de l'Eglise mais analysée selon les méthodes du professeur de théologie Ratzinger, qui n'hésite pas à donner son avis sur les hypothèses de certains autres professeurs.

En effet les hypothèses savantes se succèdent : elles peuvent être fructueuses (Joseph Ratzinger le souligne), mais parfois elles prétendent supplanter – au nom de modes intellectuelles éphémères – les infrastructures de la foi chrétienne. Dans la société du capitalisme tardif, le magistère des médias est infiniment plus influent que celui de l'Eglise ; réduire la foi à un sous-produit de psychologie d'hypermarché est une entreprise sympathique à l'époque. A l'inverse, attester la permanence et la capacité novatrice d'une foi irréductible aux modes, est une attitude suspecte : elle irrite ceux qui voudraient que le catholicisme meure. Elle irrite aussi, disons-le, ceux qui le « défendent » (?) comme un musée des souvenirs identitaires... mais qui crucifient Jésus sans le reconnaître si l'occasion leur en est donnée.

Il faut des idées claires aux croyants pour ne pas céder à cette dernière tentation. Le message chrétien n'est pas une nostalgie : c'est une puissance de changement. Les chrétiens ont mission de mettre cette puissance en oeuvre à chaque époque, en regardant l'en-avant et l'en-haut. L'heure est venue de reprendre la mesure de cette mission et, d'abord, de redécouvrir les dimensions de ce qui la fonde : le passage de Jésus de Nazareth dans l'histoire, le mystérieux événement de la Passion-Résurrection. C'est l'objet du livre du pape. Nous en parlerons jeudi.

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Commentaires

L'EVENEMENT

> Quel événement a pu susciter un tel élan? J'avais été frappé par ce qu'a écrit Henrik Lindell à ce sujet:
http://www.dieu-et-moi.com/thematiques/spiritualite/partages-bibliques/294-jesus-est-il-le-fils-de-dieu-.html
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Écrit par : Hubert Houliez/ | 07/03/2011

Ouest terne
Des hauts des bas sur l’islam

Nous nous sommes retrouvés
Le jour J, à l’heure H
Sur les lieux du rendez-vous
Il n’y avait plus que nous
Nous étions à quelques mètres
L’un de l’autre
Prêts à en découdre
A la loyale
La vie est pour celui
Qui tirera le premier
Nous nous haïssions…
Parce que j’étais chrétienne
Parce qu’il était musulman...

http://www.lejournaldepersonne.com/2011/03/ouest-terne/
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Écrit par : le journal de personne/ | 07/03/2011

MERCI A BENOIT XVI

> Je trouve tout à fait providentiel que ce livre sorte le lendemain du 1er jour du Carême. "De l'entrée à Jérusalem à la résurrection" : je vais en faire ma lecture de Carême, pour accompagner Jésus - dont le visage nous est rendu beaucoup plus intelligible par Benoît XVI - sur son chemin vers la Croix et la résurrection.
Merci Benoît XVI !
Et merci PP pour cet espace de discussion où nous pourrons relire ensemble ces pages éclairantes.
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Écrit par : Pema/ | 07/03/2011

Je lirai ce tome 2 avec joie. Le premier était exceptionnel.
EC
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Écrit par : Edmée Cazanoles/ | 07/03/2011

A PP

A propos de livre : il y a quelques mois, dans une réponse à un commentaire, vous nous aviez fait savoir que vous étiez en train d'écrire un nouvel ouvrage, à paraître en mars 2011...
Pour vos lecteurs - aussi fidèles qu'impatients- accepteriez-vous de lever (un peu ,beaucoup, ...) un coin du voile ?
F.

[ De Pp à F. - Il sort en fait le 6 juin ! C'est encore un peu tôt pour en parler... ]

réponse au commentaire

Écrit par : Feld / | 08/03/2011

NEHEMIE

> Merci, votre voix me rappelle l'attitude qu'avaient les ouvrier qui construisaient les murs de Jérusalem dans le livre de Nehemie et elle est tellement nécessaire. Je vous en remercie et vous félicite.
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Écrit par : Istoc/ | 10/03/2011

DEBAT

> Avant de lire le livre de ce "vicaire" du Christ, il serait bon de revoir toutes les modifications au sein même de cette institution issu des cendres d'une civilisation cruelle et conquérante, celle romaine, où elle s'est accaparée la Vérité pour en changer le message. L'idôlatrie dont les racines viennent d'anciennes civilisations, telle que Babylone, les icônes, les dogmes et traditions d'hommes au fil des conciles que ces papes ont imposé au fil des siècles, sans parler des massacres de ceux qui se sont obstinés à ne s'appuyer que sur les Ecritures, font de cette institution une hérétie criante. Pape, vicaire qui signifie à la "place de" ne fait que de cacher la bonne nouvelle, celle d'être sauvée par la Foi et non pas les oeuvres. La position, le pouvoir et la richesse, dénoncés par Jésus-Christ lui-même et les apôtres nous ont averti de ces hommes se disant bergers et qui ne sont que des bergers avides et menteurs.
Il suffit de lire la bible, pour le comprendre.
Attention donc, à cette avalanche de philosophie religieuse issue de paroles et de reflexions d'homme qui se croit au-dessus de Dieu en se disant infaillible....
Muriel


[ De PP à M. - Madame, il faut se documenter avant d'affirmer des choses aussi tranchantes !
1. Vous devriez vous procurer une Bible d'étude et reprendre tout cela crayon en main. Vous y découvrirez que si des images ou des mythes issus "d'anciennes civilisations" ont été recyclés, c'est par l'Ecriture hébraïque. Exemple, les chérubins au Temple de Jérusalem, 1 R 6, 23-28 ;
2 Ch 3-13 ; 1 R 8,6 (au dessus de l'Arche). Et sur le propitiatoire de la tente du Rendez-vous :
Ex 25,17-20 ! L'Eternel siège "au dessus des chérubins" dans les livres de la Sagesse, dans les Chroniques, chez Isaïe (Esaïe pour vous faire plaisir) ou dans les Psaumes ; en Ezéchiel 10, la gloire de l'Eternel quitte le Temple "portée par les chérubins". Or ces chérubins sont décrits par l'Ecriture hébraïque comme des "hayyôt", "animaux" (Ez 10.15.22) : il s'agit de quadrupèdes ailés analogues aux génies assyriens ou syro-phéniciens... Exemple flagrant d'emprunts de l'Ecriture aux civilisations avoisinantes, mais pour en transformer radicalement le sens. C'est ainsi qu'agit l'inspiration divine sur les hommes qui rédigèrent les livres de la Bible (car la Bible, excusez-moi, n'est pas le Coran musulman "descendu des cieux", c'est une oeuvre des hommes inspirés par l'Esprit).
2. Ne parlez ni de conciles, ni de massacres, ni de "réflexions d'hommes", sans avoir vérifié.
a) Vous découvrirez que les conciles ont souvent été imposés aux papes par l'Eglise universelle, parfois pour corriger des scandales venant de la papauté : par exemple aux XIVe-XVe siècles. D'autre part, les définitions dogmatiques prononcées par des conciles ne sont jamais l'expression des idées personnelles du pape (ce serait contraire à toute ecclésiologie et à toute théologie), mais expriment le consensus de l'Eglise universelle. C'est cela, et seulement cela, que signifie "l'infaillibilité". Quant au livre du pape, justement, c'est un acte de penseur chrétien publié à titre personnel : il n'engage aucunement cette "infaillibilité".
b) Quand vous condamnez (de votre propre autorité personnelle) ce que vous appelez "des réflexions d'hommes" ou des "traditions d'hommes", méfiez-vous de la portée de ce que vous dites. En effet, cela revient à interdire à l'Esprit de souffler où Il veut et d'inspirer ce qu'Il veut à qui Il veut (et ce serait vous ériger en juge, voire assigner à Dieu des limites ! insoutenable prétention humaine !)... Catholique, je ne me mêle pas d'arbitrer (par exemple) les querelles sur le dispensationalisme prétribulationnel, mais ce genre d'idées tardives pourrait bien, lui aussi, être issu de "réflexions d'hommes" et pouvoir beaucoup moins s'appuyer sur l'Esprit que tel ou tel dogme catholique...
b) Il y a d'ailleurs très peu de dogmes dans l'Eglise catholique : informez-vous !
c) Si vous tenez à parler des guerres de Religion, lisez, de grâce, les travaux des historiens.
d) "Des hommes avides et menteurs" ? Hélas, il y en a dans toutes les confessions chrétiennes, parce que l'avidité et le mensonge font partie du "vieil homme" qui encombre chacun d'entre nous et dont seule la grâce peut nous libérer. (Mais peut-être êtes-vous très au dessus du commun des mortels ? Faut-il devant vous fléchir le genou ?).
f) Total : lorsque j'ai fait mon enquête sur les protestants évangéliques (publiée en 2009), j'ai rencontré quelques personnes aussi violentes que vous dans leurs idées - infondées - sur le catholicisme et sur l'Ecriture ; mais la très grande majorité de ceux avec qui j'ai parlé étaient bienveillants et ouverts à la discussion. Vous devriez faire église avec eux. Alleluia. ]

réponse au commentaire

Écrit par : muriel / | 21/05/2011

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