29/11/2010
Cancun : 194 pays réunis pour rien ?
Scepticisme autour des résultats prévisibles de cette réunion. Et pourtant les données ne manquent pas :
Le changement climatique est en train de se produire plus vite qu'on ne le pensait il y a cinq ans. Indices : le niveau de la mer s'élève plus vite que les modèles [1] ne l'avaient prévu ; la banquise arctique et les calottes glaciaires fondent beaucoup plus vite que prévu, etc.
La fonte (en épaisseur) et le retrait (en étendue) de la glace de mer se sont brutalement accélérés depuis 2005. Le glissement des glaciers du Groenland et de l'Antarctique de l'Ouest dans la mer a doublé depuis la première moitié de la décennie (selon les travaux de l'université de Californie). L'élévation prévisible du niveau de la mer d'ici 2100 est plus du double de ce que prévoyait le GIEC en 2007.
Il faut agir vite en raison de l'inertie du système climatique (« comme pour le Titanic : il aurait fallu réagir loin en amont pour éviter l'obstacle » [2]).
Les scientifiques - et les citoyens conscients - ont deux inquiétudes :
a) l'enlisement des réunions internationales dans les conflits nationaux ;
b) la ruée capitaliste sur le marché des énergies « vertes » (?), qui ouvre deux risques :
- voir la guerre économique prendre le pas sur la coopération climatique ;
- voir ce greenwashing éluder toute remise en cause du modèle économique global. (Prolonger l'économie de gaspillage et le consumérisme grâce à des prothèses « vertes » serait une imposture).
Rappelons que Benoît XVI, à de multiples reprises, a appelé à changer le modèle économique global. Le discours véritable de l'Eglise catholique n'a rien à voir avec celui des sectes conservatrices américaines liées à l'industrie pétrolière.
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[1] Le dernier rapport du GIEC datant de 2007.
[2] Stefan Rahmstorf, professeur d'océanographie physique à l'université de Potsdam et conseiller du gouvernement allemand sur le climat.
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13:00 Publié dans Ecologie, La crise | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : climat, cancun, christianisme
Commentaires
CONTRAIRES
> "Rappelons que Benoît XVI, à de multiples reprises, a appelé à changer le modèle économique global. Le discours véritable de l'Eglise catholique n'a rien à voir avec celui des sectes conservatrices américaines liées à l'industrie pétrolière."
Merci de l'avoir dit. Pourquoi des catholiques français se croient-ils obligés de tenir un discours productiviste contraire à ce que dit le pape ?
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Écrit par : Marianna / | 28/11/2010
BON EN SOI, MAIS
> Bonne nouvelle : Boeing met sur le marché au début de l'année des cellules solaires de 40% d'efficacité (transformation énergie solaire en électricité). Rappelons qu'en 1880 nous étions à 1%. Le plan Bush qui avait pour objectif qu'en 2015 le coût de l'électricité solaire, aux USA, soit au niveau du prix de vente du réseau électrique sera probablement devancé.
Il est maintenant certain, qu'au moins dans les zones bénéficiant d'un ensoleillement raisonnable, le coût de l'électricité solaire sera inférieur à celui du réseau. Cette modification peut profondément modifier dans les années à venir les quantités d’électricité carbone utilisées par tête d'habitant.
S.
[ De PP à S. - C'est bon en soi. Mais le problème de fond est le consumérisme : chercher à le prolonger par des moyens techniques n'est pas de l'écologie humaine, ni de l'écologie environnementale ! ]
réponse adressée au commentaire
Écrit par : Stevenson / | 29/11/2010
BXVI - ANGELUS DU 14 NOVEMBRE
> "La crise économique actuelle, dont il a été question ces derniers jours dans la réunion de ce qu'on appelle le « G 20 », doit être prise très au sérieux : elle a de nombreuses causes et elle adresse un appel très fort à une révision profonde du modèle de développement économique global (cf. Encyclique « Caritas in veritate », § 21). C'est un symptôme aigu qui est venu s'ajouter à d'autres bien plus graves et déjà bien connus comme le déséquilibre prolongé entre la richesse et la pauvreté, le scandale de la faim, l'émergence écologique, et le problème du chômage, désormais lui aussi général. Dans ce cadre, une relance stratégique de l'agriculture semble décisive. En effet, le processus d'industrialisation a parfois rejeté dans l'ombre le secteur agricole, qui, tout en tirant à son tour bénéfice des connaissances et des techniques modernes, a cependant perdu de son importance, avec des conséquences notables aussi au plan culturel. Ce me semble être le moment d'un appel à ré-évaluer l'agriculture non dans un sens nostalgique, mais comme une ressource indispensable pour l'avenir."
Commentaire : la fuite dans le productivisme, le consumérisme, l'industrialisation massive et la "croissance toujours davantage croissante" n'offre aucune solution aux problèmes de notre temps.
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 29/11/2010
@ stevenson
En fait, non.
D'abord car le solaire est - à l'heure actuelle, bien sûr- une fausse bonne idée.
En effet, la fabrication d'écrans solaires est ... très polluante et comme elle produit peu d'énergie, il fait en avoir beaucoup du coup encore plus de pollution etc etc
Ensuite, je ne pense pas que la solution soit de développer des sources d'énergie moins polluante mais plutôt d'avoir une consommation plus raisonnable :
par exemple, a t-on besoin de ces immeubles d'entreprise totalement vitrés qui consomment du chauffage l'hiver et de la clim' l'été ?
A t-on besoin de 10 entrées au choix, d'autant de desserts ds les restos d'entreprise ?
Je suis très reservé sur bcp de ces créations de sources d'énergie dites écolo car la plupart sont moins puissantes du coup il faut produire plus, étaler plus (champs d'éoliennes, champs de panneaux solaires)
En fait, il s'agit très souvent d'un nouveau créneau de production-consommation sous emballage écolo.
Une éolienne par exemple, c'est un socle de plusieurs tonnes de béton coulé ds le sol...
Ces entreprise dites écolos sont commes les autres : leur but n'est pas de stopper la conso mais de l'entretenir.
L'électricité ds les villages du Tiers Monde ? c'est la télé, donc le consumérisme à domicile. Je l'ai vu chez les Guaranis : ils ne chassent plus, ne se racontent plus leurs histoires le soir en tribu mais regardent la télé...
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Écrit par : zorglub / | 29/11/2010
ILS AVALENT CA
> Bon sang, koh lantah chez les Guaranis, c'est à de venir dingue. Pendant ce temps, on veut faire passer l'école au tout numérique (plus de cahiers, plus de livres, etc.) sous prétexte de sauver les arbres et la planète...Et mes collègues avalent ça!
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Écrit par : vf / | 29/11/2010
@ vf
> Il y a 10 ans ils chassaient, n'achetaient rien, un médecin passait régulièrement chez eux
Maintenant ils vont au supermarché, regardent la téloche. et pr couronner le tout : on a ratiboisé la 1/2 de leur forêt pr construire un complexe hôtelier.
Ils ont donné leur accord car ils n'en ont plus rien à f... de la forêt.
Ce sont des Guaranis du nord de l'Argentine ; ceux qui vivent tjs ds la forêt, plus au nord ont cessé tout contact avec eux, n'ayant plus rien à leur dire
ça s'est fait en 10 ans...
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Écrit par : zorglub / | 29/11/2010
> on troque des télés contre des droits Co2 c'est'y pas de bonnes affaires mes amis?
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Écrit par : jean-michel / | 29/11/2010
@ Gdp :
> votre commentaire ne dit que la moitié de ce qu'il faut comprendre : le pape demande textuellement de réfléchir sérieusement à la question agricole comme moyen de repenser et de refonder le modèle économique et de développement (en particulier le problème du chômage structurel...)
J'applaudis ! Quel bonheur !
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Écrit par : PMalo / | 29/11/2010
CARITAS INTERNATIONALIS A CANCUN
> Les représentants des Églises exigeront des décisions morales à Cancun où s’ouvre ce lundi la Conférence de l’ONU sur le changement climatique. Des représentants Caritas de différentes régions du monde seront sur place où ils comptent faire pression sur les chefs d’État du monde entier afin qu’ils adoptent davantage de mesures climatiques en faveur des plus pauvres. Caritas exhorte les gouvernements à assurer les fonds nécessaires à l’adaptation des pays pauvres au changement climatique et à réaffirmer leur engagement en faveur d’un accord équitable et légalement contraignant fondé sur le Protocole de Kyoto.
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Écrit par : Luciano Conti / | 01/12/2010
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