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24/11/2010

Migrants : directives précises du Vatican aux catholiques

Impossible de prétendre qu'il y a "débat dans l'Eglise" sur cette question (et de faire des citations coupées de leur contexte) :


 

<< Mgr Antonio Maria Veglio, président du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement, a présidé la messe de clôture de la rencontre continentale latino américaine sur les migrations qui était organisée à Bogotá (Colombie) du 17 au 20 novembre.

Dans son homélie, le représentant du Saint-Siège a souligné l'importance de la présence de communautés chrétiennes au sein
« d'équipes transfrontalières » pour bâtir de vrais ponts de soutien auprès des migrants ». Mgr Veglio a encouragé ces communautés à « soutenir des initiatives qui favorisent l'organisation de groupes de migrants » ; à « renforcer leur collaboration avec des institutions non-gouvernementales, gouvernementales et civiles », et à « participer à la réalisation de programmes efficaces de prévention contre le trafic illicite de migrants ».

Mgr Veglio a demandé aux gouvernements de revoir leurs politiques et les lois qui ne garantissent pas une
protection des droits fondamentaux, et de promouvoir celles qui combattent les abus dans le domaine du travail et l'exploitation sexuelle, garantissant ensuite aux migrants l'accès aux services, au logement, à la citoyenneté et au rapprochement familial.

Il a ensuite recommandé l'adoption de
« mécanismes internationaux » qui puissent garantir une protection des droits du migrant et de sa famille, et conseillé aux Eglises locales de renforcer leur assistance spirituelle auprès des communautés de la diaspora en envoyant des prêtres missionnaires qualifiés, en accord avec les conférences épiscopales des Eglises d'accueil.

Selon Mgr Veglio,
« les pays doivent centrer leurs efforts non plus uniquement sur le contrôle des flux migratoires mais sur la protection du migrant et sur la lutte contre le crime organisé », sachant tous les cas d'abus que peuvent subir les migrants et leurs familles dans un pays d'accueil, au vu d'une situation irrégulière.

Mgr Veglio est revenu sur l'importance d'une
« étroite collaboration «  entre les pays de départ et les pays d'arrivée », entre les communautés chrétiennes et tous les organismes consacrés aux mouvements migratoires, comme le propose Benoît XVI dans son Encyclique Caritas in Veritate.

Tout ceci pour arriver à une
« vraie intégration » du migrant, a-t-il ajouté, dont « le dialogue » constitue le vrai moteur, et qui se réalise « là où l'interaction entre les immigrés et la population autochtone ne se limite pas au seul domaine économique et social ».

Mgr Veglio a terminé son homélie en renouvelant certaines recommandations issues du dernier congrès mondial de la pastorale pour les migrants et les réfugiés :
former les catholiques afin qu'ils aient une meilleure connaissance et compréhension de la migration et de ses implications pastorales ; augmenter la visibilité de l'action de l'Eglise en matière de migration ; promouvoir des campagnes internationales pour combattre publiquement la discrimination, la xénophobie et le racisme, ainsi que des rencontres interculturelles et des projets visant à neutraliser les peurs raciales et culturelles ; aider le migrant à défendre son identité culturelle et ses droits, dans le respect concret des lois, de la culture et des traditions du pays d'accueil. >>


Source : Zenit.

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Commentaires

CLARIFICATION

> A chaque nouvelle intervention du vatican dans ce domaine, les choses se clarifient et se précisent, au point que le discours anti-immigrés et le discours immigrationniste utopique sont devenus tous les deux intenables dans l'Eglise aujourd'hui.
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Écrit par : maksoud / | 24/11/2010

DIFFICILE

> Sur la dernière phrase et deux propositions qu'elle contient:
1- aider le migrant à défendre son identité culturelle [ ]
2-dans le respect concret des lois, de la culture et des traditions du pays d'accueil
justement, c'est bien cela qui est difficile, on est à la limite de l'oxymore!
Car concrètement, le cadre économique, juridique, institutionnel et règlementaire d'un pays vient très largement de sa culture.
PH

[ De PP à PH - Difficile si l'on en reste au plan naturel. Mais possible si l'on transcende les différences culturelles. Ce qui n'est possible que par le christianisme... Donc il y a là un chemin évangélique. Je propose ce paradoxe à ceux qui veulent enfermer les gens dans leurs "identités", comme à ceux qui confondent christianisme et xénophobie. ]

réponse adressée au commentaire

Écrit par : Pierre Huet / | 24/11/2010

LES DEUX POPULATIONS

> "Ce qui n'est possible que par le christianisme"
oui, mais voila, il faut qu'il soit bien implanté chez lez 2 populations, l'accueillante ET l'accueillie.
Petite expérience personnelle: j'ai une adorable bru congolaise profondément chrétienne que toute la famille aime beaucoup et qui nous le rend bien.
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Écrit par : Pierre Huet / | 25/11/2010

BIAIS

> Je suis d'accord avec les deux précédents intervenants : Il me semble que contrairement à ce qui est affirmé ici, il y a là matière à débat au sein de l'Église!
Si une vraie rencontre des cultures ne peut se faire que dans une perspective chrétienne qui permet de dépasser les déterminismes culturels (ce qui est effectivement la position explicite de Benoît XVI dans Caritas in Veritate), tout la question est de savoir comment cela peut s'appliquer dans le contexte sécularisé de l'Occident.
La question est grave puisque les chrétiens doivent à la fois combattre la "culture technocentrique" qui refuse la notion même de transcendance, mais doivent aussi être conscients que l'Islam (pas les musulmans) en tant que religion qui ne reconnaît ni le dualisme Église-État, ni la liberté religieuse, est profondément incompatible avec la société chrétienne.
Compte tenu, notamment, des réalités démographiques, il est réaliste d'affirmer que si la tendance se maintient et que le crédo néolibéral continue de s'appliquer (libre circulation des personnes, l'abaissement des frontières, marchandisation des échanges culturels) la face de l'Europe aura profondément changé d'ici quelques décennies. Il s'agira peut-être d'une Europe post-chrétienne, divisée, en proie à de graves épisodes de violence entre communautés et gouvernée par les apprentis-sorciers de l'élite mondialisée.
Aujourd'hui, tout en restant dans l'unité de la foi de l'Église et en s'assurant de l'ancrage de notre propre identité personnelle de chrétien, il ne faut pas éviter de réfléchir sur les conséquences politiques de notre foi. N'oublions pas que le pacifisme absolu n'est pas un héritage de notre tradition chrétienne. La défense de l'identité chrétienne de l'Europe doit se faire avec conviction et fermeté, non pas en tant que repli sur soi, mais comme condition d'une société respectant la liberté et la dignité de l'être humain. Laisser s'étioler notre identité au nom de nos prétendues valeurs chrétiennes est une contradiction : Les valeurs évangéliques ne se vivrons que dans une société qui reconnait ses fondements chrétiens! Et puis, qui peut s'imaginer sérieusement que les politiques néo-libérales de dérégulation des flux migratoires soit motivée d'une quelconque façon par une éthique chrétienne?? Ce sont elles, au contraire, qui sont responsable des tensions entre les communautés...
Bref, le débat est loin d'être clos... nous commençons tout juste à nous rendre compte de l'ampleur du défi.
S.


[ De PP à S. - Rome parle évangélisation, vous répondez politique. Ne confondez pas votre vision politique avec les directives pastorales ! La foi n'est pas un objet de "débat" entre vous et le Magistère !
Il est temps pour les catholiques français de sortir des mauvaises habitudes contractées depuis trente ans.Gardons les proportions et les distinctions nécessaires, svp. Relisez la déclaration du cardinal Tauran. ]

réponse adressée au commentaire

Écrit par : Stéphane B / | 26/11/2010

à Stéphane

"Les valeurs évangéliques ne se vivront que dans une société qui reconnait ses fondements chrétiens" ? Vous êtes hérétique, mon vieux. Les valeurs évangéliques n'ont aucun besoin d'un ordre social pour être vécues. Croyez-vous que les martyrs de l'Antiquité ne vivaient pas les valeurs évangéliques ? et que le christianisme n'a commencé qu'avec Constantin (lequel d'ailleurs était hérétique lui aussi, étant pro-arien) ?
Votre position montre combien la droite catholique a dérivé en se gavant du mythe de la chrétienté. Mythe dont le culte ouvre la porte à toutes les compromissions détestables, genre curés pétainistes d'autrefois ou plus récemment les gens du FN venant parader au pèlerinage de Chartres.
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Écrit par : jeanmi / | 26/11/2010

QUAND CESSERONT-ILS

> Très bien dit Jeanmi. Mais bon sang, quand cesseront-ils de nous les briser avec cette identité chrétienne!! La foi est une relation d'amour avec le Christ vivant, pas une étiquette ou un drapeau. Quant à la culture européenne, il n'aurait pas fallu sombrer dans la collaboration avec le matérialisme mercantile, broyeur universel de tout ce qui n'est pas marchandise pour en faire du fric. Ces gens sont plus proche des idéaux néo-païens d'une certaine secte nordique des années trente que de l'évangile. Leur quête de racines pures est vraiment nauséabonde.
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Écrit par : vf / | 26/11/2010

MAGISTÈRE ET LIBERTÉ

> Moi qui me torture régulièrement le cerveau pour trouver la bonne manière d’articuler la liberté d’opinion des fidèles et le respect du magistère, je dois dire que l’idée de PP selon laquelle « on ne débat pas avec le magistère » m’éclaire tout à fait. Dans le cas présent, Mgr Veglio nous donne des balises fondamentales qui concernent directement la vie de la cité (elles s’adresse donc à tous, pas seulement aux catholiques). C’est à la fois son droit et son devoir (je refais un peu de pub au passage pour la note Urgence com’ catho sur l’Eglise et la politique : http://www.urgencecomcatho.com/index.php?post/2010/09/28/L’Eglise-catholique-fait-elle-de-la-politique
Rome ne nous dit pas quelle politique migratoire adopter (elle ne se prononce pas sur les législations concrètes à mettre en œuvre), mais elle nous donne les balises qui nous permettent de discerner ce qui est nécessaire et juste, en conformité avec la doctrine sociale. Ces balises sont à considérer avec une conscience droite et éclairée, dans un esprit d’obéissance. Et qui dit « conscience » dit « liberté ».
Donc, ce qui me semble :
1. Il n’y a pas de « débat dans l’Eglise » sur la question de l’immigration
2. Il y a débat dans la cité autour des politiques migratoires concrètes à adopter
3. Les catholiques doivent contribuer à ce débat de société, lié à la fois au bien commun et au respect de la dignité humaine, en apportant la lumière de la doctrine sociale
4. Les catholiques peuvent débattre entre eux de applications concrètes de la doctrine sociale et du magistère et user ainsi pleinement de la vraie liberté que permet l’obéissance.
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 26/11/2010

@ Jeanmi

> Vous écrivez « Les valeurs évangéliques n'ont aucun besoin d'un ordre social pour être vécues ». Vous avez raison et vous le démontrez : les martyrs de Rome vivaient par excellence les valeurs évangéliques au cœur d’un ordre social en grande partie contraire.
En fait, c’est peut-être même l’inverse qui est vrai : l’ordre social a besoin des valeurs évangéliques pour se construire en vérité. C’est pour cela que là où le christianisme s’est implanté fortement, là où on a cherché Dieu, le christianisme a imprégné la culture et la société (Cf. Discours du pape aux Bernardins). C ‘est cela qu’on a appelé « chrétienté ». A mon avis, contrairement à ce que dit Frédéric Lenoir, la « chrétienté » n’est pas un héritage direct de Constantin. Entre deux, il y a eu l’effondrement de l’empire romain. L’Europe s’est reconstruite sur des ruines, elle l’a faite autour du christianisme, dans des circonstances très difficiles car un grand désordre régnait. Cependant, l’Europe a gardé une partie de l’héritage gréco-romain (philosophie, droit romain, société d’ordre etc.), mais cet héritage est beaucoup plus large que Constantin. Si demain la nouvelle évangélisation convertit massivement en Europe, nous aurons à nouveau une « chrétienté », probablement assez différente de l’ancienne « chrétienté », mais une « chrétienté » quand même. Après, que certains illuminés fassent de la « chrétienté » un étendard idéologique, c’est autre chose.

@ Vf
Je comprends bien qui vous visez, il y a de quoi en effet se mettre en colère face aux délires identitaires. Mais n’oublions pas que le pape insiste beaucoup sur l’identité chrétienne et les racines chrétiennes (Cf. Discours aux jeunes à Malte). Il nous dit même de nous appuyer sur cette identité pour former une « contre-culture » (ce pape est totalement subversif !). Personnellement, ce n’est pas parce que certains font de l’identité une idole nauséabonde (jusqu’à exalter la race, je l’ai lu dans un prose identitaire) que j’abandonne l’identité. Pour faire une comparaison, ce n’est pas parce que des nationaux-païens défilent devant la statue de Jeanne que je vais jeter Jeanne aux orties, ça non ! Ne les laissons pas jeter des cendres sur notre lit de roses.
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 26/11/2010

@Guillaume de Prémare

> D'accord avec vous: oui à l'identité, non à l'identitaire.J'aime beaucoup ce qu'écrit Alexis de Tocqueville à propos de la démocratie:le seul moyen d'empêcher sa dérive totalitaire, ce sont les trois contre-pouvoirs que sont la presse(aujourd'hui indiscernable du pouvoir politico-économique: même monde, mêmes capitaux),les associations(plus ou moins sous contrôle aussi et contaminées par l'esprit de profit)enfin la religion, qui reste aujourd'hui le seul opposant d'envergure. Au nom même de l'esprit démocratique, il faut poser face à l'esprit du monde la folie libératrice du christianisme. Liberté de la jeune vierge Jeanne réveillant dans ces soudards démoralisés qui composaient l'armée du Dauphin et cette cour réduite au désoeuvrement le meilleur de l'âme française. Levain DANS la pâte: "contre" non pas dans le but de réduire à néant la culture contemporaine, mais au sens de mur-tuteur auquel la plante rampante qu'elle est se heurte et contre laquelle, en tentant de passer outre, elle s'élève... faire (re)découvrir à nos contemporains la dimension verticale.
Sans rapport: vous avez-vu le succès du livre de Benoît XVI? Vive les journalistes qui en se focalisant sur le passage du préservatif, ont assuré une publicité gratuite à faire pâlir les agences publicitaires les plus "in", qu'ils soient bénis: belle coopération, vraiment, chacun selon son charisme propre( ou moins propre)!
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Écrit par : Anne Josnin / | 26/11/2010

MERCI

> Merci Guillaume pour vos réponses. Les idées que vous développez, à partir notamment de cette juste remarque de PP sur le fait qu'il n'y a pas à débattre avec le magistère, avaient déjà mon assentiment, mais vous m'aidez beaucoup à structurer et préciser ma pensée. Je grandis beaucoup à l'école de vos nuances et vos discernements !
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Écrit par : Joël Sprung / | 26/11/2010

> J'ai l'impression qu'une partie de plus en plus importante de la population se rend compte que la France est par essence chrétienne. Un peu tard, certes...à l'image de cette jeune femme qui, ayant épousé un musulman, ne s'est jamais sentie aussi chrétienne que lorsqu'elle a signé le document attestant sa conversion, soit-disant seulement "pour la forme" selon sa belle-famille.
Parfois, la colère est grande, comme le montrent certains des commentaires sous cet article de FC : http://www.famillechretienne.fr/agir/vie-de-l-eglise/a-avignon-le-pere-gabriel-sinterroge-apres-un-an-de-profanations_t11_s73_d58730.html
Certes, l'idéal serait d'oeuvrer pour la conversion des musulmans vivant sur notre sol. Mais n'est-ce pas il y a trente ans qu'il aurait fallu s'y mettre ? Au cas même où l'Eglise de France s'attellerait (enfin !) à cette tâche titanesque, je ne vois pas comment il serait possible d'atteindre un nombre de conversions suffisant, dans un délai dont que l'on moins que l'on puisse dire est qu'il est contraint. Je crois que là, maintenant, c'est foutu.
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Écrit par : Feld / | 27/11/2010

A feld:

> je ne crois pas que ce soit foutu. Regardez l'exemple de l'Algérie ou nombre de gens se convertissent. Il n'est jamais trop tard pour évangéliser et il faut garder foi en la vertu d'espérance.

A Guillaume:

> je ne nie pas la notion d'identité, elle est vitale sinon, qui sommes-nous? Je ne nie pas que notre identité est marquée, façonnée par le christianisme (et l'héritage gréco-latin), mais ce qui me gêne est cette notion d'identité chrétienne. Mis à part la foi et la communion dans un même amour du Christ, je ne me trouve rien de commun avec un Pakistanais ou un Kenyan chrétien. Que l'on défende les racines chrétiennes de l'Europe, je le conçois parfaitement. Mais la notion d'identité chrétienne me laisse dubitatif. Mais je vais lire les textes de Benoît 16 dont vous parlez et j'y réfléchirais.
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Écrit par : vf / | 27/11/2010

CATACLYSME

> Des qui ont du l'avoir mauvaise quand ils ont perdu leur toute fraîche "identité chrétienne" pourtant chèrement payée, ces sont les chrétiens des premiers siècles à la chute de l'empire romain. De plus érudits que moi pourront peut-être le confirmer, mais ce cataclysme n'a-t-il pas été la raison qui a conduit St-Augustin à écrire la "Cité de Dieu"?
Quoiqu'il en soit, bonne nouvelle: l'Eglise s'en est remise :)
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Écrit par : Marikiri / | 27/11/2010

à VF

> La seule "identité chrétienne" est d'adhérer au corps mystique du Christ (donc de renoncer à soi, de prendre notre croix et de Le suivre : ce qui veut dire bien des choses sur le plan de la société).
Si des gens en nombre suffisant prennent ce chemin, ça entraîne nécessairement des transformations sociales.
Il y a donc autant de "chrétientés" (toujours éphémères et relatives) que de cultures christianisées !
D'où le caractère hérétique, voire carrément antichrétien, d'une certaine conception extrêmedroitisante de la "chrétienté" : une "chrétienté" qui devient, dans cette acception, un euphémisme pour dire "France éternelle", "right or wrong, my country" et toute cette sorte de choses dénoncées naguère par Bernanos et Chesterton. Choses appartenant d'ailleurs au passé, et au passé fantasmé : donc ne correspondant à aucun avenir.
C'est cette confusion qu'il faut nettoyer au kärcher si l'on veut entrer dans la nouvelle évangélisation.
(Je ne veux pas dire que le passé en totalité est à rejeter : je veux dire qu'il est... passé, et que l'avenir religieux n'a rien à attendre de lui (comme le cardinal Lustiger l'a expliqué dans ses livres) sauf l'exemple donné par des individus chrétiens et de petites communautés chrétiennes qui, déjà en leur temps, surent résister aux "politiquement corrects" des diverses époques. ]

Écrit par : PP / | 27/11/2010

M.de Plunkett,

> Il me semble que l'éclaircissement du Magistère sur la liberté de réflexion des laïcs en politique n'est pas de trop ni hors propos ici.
Comme le Catéchisme de l'Église catholique nous l'enseigne, il est de notre "vocation" que d' "éclairer et orienter toutes les réalités temporelles auxquelles [nous sommes] étroitement unis."
Étant tout aussi respectueux de la Doctrine sociale de l'Église que vous pouvez l'être vous-même, mon opinion sur le débat identitaire n'est donc pas un débat entre le Magistère et moi, comme vous l'affirmez, mais tout simplement entre moi ... et vous!

Cordialement,

SB.


[ De PP à SB - J'ai l'impression que nous n'arrivons pas à parler de la même chose. Je vous redis ce que je vous ai déjà dit : les directives du magistère portent sur les devoirs du catholique envers les migrants. Elles portent aussi sur le dialogue interreligieux. Elles portent enfin sur la nouvelle évangélisation. C'est de cela que parlait ma note.
Pour votre part, vous parlez politique, sous l'angle qui a votre sympathie subjective.
C'est votre droit, mais ne me dites pas que c'est de la religion objective !
Cet exercice de torsion est pratiqué à longueur de temps par des sites français qui invoquent la DSE et tous les textes imaginables ; on fait dire ce qu'on veut aux citations sélectionnées. Mais ça ne baptise pas les démarches séculières quand elles contredisent les intentions pastorales...
J'ai la plus grande méfiance pour la méthode consistant à partir de textes du Magistère (sélectionnés) pour aboutir à des choix politiques ou économiques contredisant les encycliques sociales, les messages des dicastères et les orientations des évêques.
Vous avez vos priorités, qui sont politiques et identitaires. Ce ne sont pas les miennes. Je crois que mieux vaut nous en tenir là. ]

réponse adressée au commentaire

Écrit par : Stéphane B / | 27/11/2010

@ Vf

> Je crois que si l’on parle de l’identité chrétienne en tant que de telle, sans l’inscrire dans quelque réalité historique, géographique ou culturelle, on ne peut trouver meilleure définition que celle proposée par PP : appartenir au corps mystique du Christ. C’est cela qui nous lie profondément au chrétien pakistanais. Après, quand le pape parle de l’identité chrétienne ou des racines chrétiennes de l’Europe, j’ai l’impression qu’il se situe davantage sur le plan du rapport entre foi et culture. Il nous parle d’une réalité historique : le christianisme a façonné une culture. Je crois que le pape invite l’Europe à reconnaître la valeur de cette culture et à la transmettre, parce qu’il y a une sorte cercle vertueux : la foi forge une « culture authentiquement humaine » ; et cette culture forgée par la foi devient un terreau favorable pour la croissance et la transmission de la foi. Nous pourrions peut-être relire chacun de notre côté le discours des Bernardins et échanger nos impressions sur cette lecture, ce serait un exercice sympa.
Sur la chrétienté :
Historiquement, ce qu’on appelle « la chrétienté », c’est cet espace géographique dans lequel le christianisme a imprégné la société, la culture, les institutions, les mœurs. C’est une notion historique et géographique, et non idéologique. Le détournement idéologique de la chrétienté, c’est l’idole que PP vient de décrire… et de passer au Karcher. Désormais la place est nette !
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 27/11/2010

LA SEULE IDENTITE CHRETIENNE

> L'appartenance au corps mystique du Christ, oui, c'est ça l'identité chrétienne. Superbe explication. Merci Patrice. Et vous avez mille fois raison: le passé n'évangélise pas. Or, c'est l'évangélisation notre défi. Bon, si je poursuis le raisonnement, je vais devoir me reconvertir et faire autre chose que prof d'Histoire... :-) .
Qu'une culture soit influencée, forgée, comme vous dites, par la foi, oui, effectivement. Votre idée de relire le discours des Bernardins est bonne. Je vais essayer de le retrouver et de plonger dedans entre deux conseils de classes.
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Écrit par : vf / | 29/11/2010

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