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20/10/2010

Nicolas Sarkozy : le problème se prend pour une solution

Sa réforme révulse une partie des gens : moins à cause de son contenu que de son contenant, le sarkozysme...


 

Je sais ce que dit la droite depuis quinze jours : que les médias anglo-saxons daubent   sur les Français et que "c'est inquiétant".  La droite a d'étranges inquiétudes. [1]

Je sais aussi ce que disent mes confrères espagnols et allemands : que chez eux on travaille jusqu'à 65 et 67 ans, et qu'ils ne comprennent pas que les Français se tétanisent sur le chiffre 60 (inventé par Mitterrand). Cet argument-là est sérieux.

Mais jamais le pays n'en serait où il en est si Nicolas Sarkozy n'était pas, en soi, un problème.

Tout le monde sait que le système de retraites français est mort : il était le vestige du baby-boom et de la croissance, or les Français ont opté pour Malthus, et le capitalisme tardif est en phase terminale. Donc tout le monde sait qu'il faut réformer.  Alors pourquoi la convulsion actuelle ?

Parce que Nicolas Sarkozy révulse une grande partie des Français. Non à cause de ses idées – il a toutes les opinions à la fois – , mais à cause de ses attitudes. Les banderoles des cortèges s'en prennent au Fouquet's, au yacht de Bolloré, à Woerth & C°. La réforme des retraites était indispensable, mais l'image de Sarkozy la rend odieuse. On me dit que ce n'est pas de sa faute et qu'il faut prier pour lui... Prions en effet pour lui (comme pour tous), mais nulle part les évangiles ne disent que la prière remplace  l'analyse.

Personne ne sait de quoi cette situation est grosse. Un « nouveau Mai 68 », comme disent les médias ? (Cette perspective les réjouit, à l'idée non de la grève générale mais du sous-les-pavés-la-plage qui est est leur altitude de vol). Anachronisme ! 68 aussi fut le produit de la prospérité : c'était l'insurrection d'un hyper-matérialisme avancé contre un semi-matérialisme retardataire, sur fond de grande bouffe. Aujourd'hui la grande bouffe n'est plus au programme. Les orages ne ressembleront donc pas à ce que mes confrères désirent.


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[1]  Être brocardés par le camp ultralibéral anglophone (matrice du système qui met le monde en folie) relève du paradoxe ; être inquiets de la mauvaise opinion de ce camp à notre égard relève du masochisme.

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Commentaires

LEUR EXEMPLARITE

> L'analyse est très juste. Le problème est celui de l'exemplarité des dirigeants. A partir d'un certain moment ce qui est de l'inconscience (au sens très fort du terme: une incapacité à voir la réalité) se change en provocation. Et, hélas, cela enivre la rue de sa force et bloque les situations pour très longtemps.
Et nul ne sait de quoi la tempête est grosse...
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Écrit par : Hubert Houliez / | 20/10/2010

ENJEU

> Je crois que vous avez tort de minimiser l'importance de l'enjeu. Je ne pense pas que la personnalité de Sarkozy y soit tant que ça pour quelque chose. C'est un réel conflit, à mon sens, entre deux idées de l'homme. D'une part un capitalisme hyperagressif misant sur l'idée absurde d'une croissance indéfinie et une concurrence effrénée entre les acteurs de l'économie, système qui rend nécessairement à réduire l'homme en esclavage, et qui rend "indispensable", comme vous dites, la réforme des retraites. "Indispensable" dans la mesure où l'on accepte de suivre la logique de ce système. D'autre part une conception qui tend à remettre l'économie au service de l'homme... et donc à remettre TOUT en question, ce qui certes est inquiétant car c'est notre monde qui vacille sur ses bases...mais, l'ancien système n'étant pas viable à long terme, ne faudra-t-il pas y passer nécessairement, tôt ou tard?
D.


[ De PP à D. - Je ne crois pas avoir minimisé cet enjeu ! D'autant que je suis d'accord avec vous là-dessus. J'insistais simplement sur un angle qui me paraît obtus, donc gênant pour l'avenir immédiat. ]

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Écrit par : Diagraphès / | 20/10/2010

> Il est le grand Diviseur...
Il me faut prier pour savoir si je peux prier pour lui.
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Écrit par : Scrameustache / | 20/10/2010

DREAM TEAM

> Vu à la sortie d'un lycée du Sud de la France ces derniers jours: un groupe de jeunes "grévistes" porte des badges où il est écrit: "I have a dream....la retraite". I have a dream, c'est le début du fameux discours de Luther King qui prophétise un monde sans racisme, sans injustice (une espérance communautaire messianique); mais la suite, c'est le bon vieil individualisme, l'autruche qui met sa tête sous le sable, quelquechose comme "après nous le déluge". La France, en ces journées, ressemble de plus en plus à un vieillard arrogant qui rassemble ses dernières forces pour retenir un monde qui s'en va au lieu de se tourner vers l'espérance. J'espère que le gouvernement va l'emporter dans le bras de fer actuel !
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Écrit par : B.H. / | 20/10/2010

Y REPENSER

> Notre président devrait repenser à cette phrase : si tu ne fais pas partie de la solution, tu fais partie du problème... Une grosse remise en question serait vraiment nécessaire, le problème, c'est que même s'il la faisait maintenant, tout le monde penserait qu'il s'agit d'un autre de ses "gestes" sans action derrière.
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Écrit par : Théa / | 20/10/2010

MÊME LORSQU'ILS PARLENT DE POIROT LES JOURNALEUX DE L'AFP RACONTENT N'IMPORTE QUOI !

> "Ce n’est qu’en 1975, un an avant sa propre mort à l’âge de 85 ans, qu’Agatha Christie mettra fin à ses jours avec 'Hercule Poirot quitte la scène', dans lequel Poirot se suicide."http://www.liberation.fr/livres/01012297210-agatha-christie-n-en-pouvait-plus-de-poirot

D'une part le "ses jours" ne se réfère pas à Agatha Christie bien sûr mais à Poirot.
D'autre part il s'agit d'un meurtre, ses médicaments (il est vieux et souffrant du coeur entre autres...) lui ayant été subtilisés.
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Écrit par : Pierre-Aelred / | 20/10/2010

ET PENDANT LE SYNODE LES PERSÉCUTIONS CONTRE LES COPTES SE MULTIPLIENT ET S'AGGRAVENT EN ÉGYPTE

> Selon l'organisation américaine Coptic Solidarity la situation des Coptes est sous tension. Qu'ils s'agissent de la publication d'une fausse bible par un éditeur musulman, de la prétendue conversion à l'Islam d'une femme de prêtre, de rassemblements "spontanés" suite aux propos déformés de Anba Bishoy sur le canon coranique... ces manifestations de haine se multiplient. Tout cela dans une période de transition politique et alors que - contrairement à l'équilibre qui avait été trouvé jusqu'ici - une haute autorité musulmane a rappelé que les Coptes (et les autres minorités non musulmanes) n'étaient que tolérés par l'Etat islamique. ("the citizenship rights of non-Muslims were conditional on their abiding by the Islamic Identity of the State.")

http://www.christianpost.com/article/20101018/coptic-rights-group-sounds-off-against-dangerous-tide-in-egypt/
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Écrit par : Pierre-Aelred / | 20/10/2010

DECRYPTER

> Ce que vous dites est tout à fait certain mais ne fournit qu'une partie de l'explication;
j'ai pratiqué les relations sociales pendant 35 ans et j'ai souvent constaté que les conflits les plus durs étaient les plus durs à décrypter. La revendication affichée, qui n'est pas l'essentiel, cache un malaise profond non pris en compte dans le dialogue social naturel donc non suffisamment exprimé par les représentants du personnel ou mal perçu ou occulté par les dirigeants.
C'est une situation de ce type que nous vivons me semble-t-il.
les français ne supportent plus la société qui leur est imposée par le capitalisme financier régnant et continuant à régner malgré la crise financière: la destruction des emplois industriels, le chômage, l'absence de place pour les jeunes dans le système productif, l'enrichissement des rentiers, l'appauvrissement des classes moyennes, l'angoisse du lendemain alors que chaque jour apporte son lot de nouvelles inquiétante pour l'avenir des emplois.
Dans un tel contexte, tout sujet d'affrontement fait sauter le couvercle de la marmite; d'autant que sur les retraites, la réforme mal présentée apparait porteuse de nouvelles injustices.
Et Sarko n'arrange rien.Quoiqu'il fasse ou dise, il a perdu toute crédibilité.
A moins qu'une nouvelle crise financière.....
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Écrit par : Michel Xavier / | 20/10/2010

TONNEAU DES DANAÏDES

> Depuis le début de ma carrière professionnelle, commencée en 1971 et qui vient de s'achever il y a 3 ans,j'entends dire qu'il faudra un jour réformer les retraites. Le problème n'est donc pas récent et vous avez raison de dire que tout le monde le sait. Les français ont peut-être beaucoup de défauts mais ils ne sont pas complétement idiots... Seulement voilà ! S'agit-il aujourd'hui d'une réelle réforme des retraites. En ce qui me concerne il ne s'agit même pas d'un nouveau système de financement des retraites mais tout simplement d'un moyen de renflouer, pour un temps qui s'avérera limité, d'un "tonneau des danaïdes". Comme vous le dites, le système est mort et dans 10 ans nous seront morts avec lui parce qu'il n'y ara plus que les héritiers de Bolloré, Bettencourt et consors pour cotiser, les autres n'ayant plus rien.
C'est toute l'assiette du calcul des cotisations qu'il faut revoir, (il en est de même pour la "sécu" l'éducation nationale, le système de santé etc...)mais passons...
Il est indispensable de prendre en compte l'allongement de la durée de vie, certes, mais aussi de tous les systèmes particuliers de retraites (cheminots, armée etc..)
Il serait nécessaire d'introduire une part de capitalisation, de laisser aux particuliers la possibilité de choisir des caisses privées et diminuer d'autant leurs cotisations obligatoires. Il me semble aussi que nos gouvernants, députés compris, qui sont au service de leurs concitoyens, soient dans l'impossibilité de se voter des augmentations faramineuses de salaires, d'indemnités de chômage et de montants de retraites. Que le train de vie de l'Etat et son fonctionnement soit aussi budgétivore qu'aujourd'hui, qu'il cesse aussi de financer les syndicats et certaines associations dont les objectifs sont plutôt ambigus.Il y a tout un contrôle a effectuer dans le versement des allocations familiales notamment dans les familles polygames et autres situations incompatibles avec la loi française.
Notre économie à la remorque des USA sera de plus en plus disqualifiée, ainsi la loi qui va être votée est une bombe à retardement, en effet aux alentours de 65 ans beaucoup de nos contemporains seront au chômage depuis plusieurs années,il faudra les aider financièrement à moins qu'il n'aient pris la précaution de fournir un certificat de longue maladie et bénéficier ainsi du soutien de la Sécurité Sociale, ce qui pèsera encore plus sur les finances, mais sur un autre budget.
Il y aurait encore beaucoup de choses à dire que je laisse à d'autres le soin de compléter.
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Écrit par : Gilles / | 20/10/2010

A CÖTE DE LA PLAQUE

> Je crois que cette réforme est quand même bien à côté de la plaque (mais la réponse des syndicats aussi), la véritable question étant le sens du travail plus que le temps qu'on y passe. Il faut vraiment qu'on décolonise notre imaginaire (comme disent les objecteurs de croissance) et qu'on cesse de voir comme une fatalité les métiers stupides auxquels cette civilisation industrielle nous a enchaînés.
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Écrit par : Gilles Texier / | 20/10/2010

PLAISANTERIE

> On arrête pas le progrès! A ce train là le sarkozysme va sûrement y gagner (je plaisante). Lire les commentaires: certains valent le déplacement.
http://www.lefigaro.fr/politique/2010/10/20/01002-20101020ARTFIG00478-alliance-avec-le-fn-un-depute-ump-brise-le-tabou.php
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Écrit par : ND / | 20/10/2010

SARKOZY ET LA GAUCHE

> Merci pour cette brillante analyse.
J'aimerais être totalement d'accord avec vous (ce que vous dites sur 68 est très juste), mais si vraiment Sarkozy était le vrai problème, pourquoi les responsables de l'opposition nient de manière aussi grossière la nécessité d'une réforme ? Pourquoi tente-t-on de rejouer 95, où Juppé n'était pas du tout un Sarkozy ?
Bien sûr le personnage Sarkozy n'arrange rien. Mais l'attitude des médias et de l'opposition est au moins aussi grave.
J'irai même plus loin: est-ce que Sarkozy ne représente pas le rêve de tous ces lycéens qui manifestent: argent sexe, pouvoir mais aucune autre idée que celles de la mode du jour ?
L.


[ De PP à L. - Attention, je n'ai pas dit que Sarkozy était tout le problème à lui seul. L'attitude de la gauche est perverse : convaincue de l'inéluctabilité de la réforme, elle fait semblant de s'y opposer pour laisser les gens croire à la possibilité d'un statu quo. Or Manuel Valls, par exemple, écrivait voilà six mois que la retraite à 60 ans ne pouvait pas durer... De même la CFDT : elle fait du jusqu'auboutisme aujourd'hui, parce qu'elle a perdu cent mille adhérents il y a quelques années quand elle a fait mine d'accepter une réforme des retraites...
Mais ni Valls ni la CFDT ne sont au pouvoir. L'Etat et le gouvernement, c'est Sarkozy : lui tout seul. Nous l'a-t-il assez répété naguère... Si aujourd'hui la réforme se passe aussi mal, c'est que Sarkozy a tout fait de travers dans cette histoire. ]

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Écrit par : ludovic / | 20/10/2010

UN DIRIGEANT

> Instinctivement, le peuple français a besoin d'un dirigeant clairvoyant, sage, responsable, incorruptible, doté d'une grande exigence de tenue et de dignité. Bref, de se sentir dirigé et représenté, voir incarné, par un président-roi-saint à l'instar d'un Louis IX, d'un Henri IV ou dans une moindre mesure d'un Charles de Gaulle (qui, s'il n'était pas roi, était un souverain).
Hélas, le président actuel est loin, très loin, de cette image. A croire que dès son élection, il a cherché à détruire cette idée que se font les français du président.
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Écrit par : Perceval / | 21/10/2010

UN ARBRE CACHANT LA FORÊT

> Je suis entièrement d'accord avec Diagraphès. Même si la majorité des opposants n'arrivent pas forcément à formuler clairement les enjeux réels de cette réforme, il me semble qu'ils ont confusément conscience de l'ineptie qui consisterait à penser qu'on peut continuer de raisonner conformément à la même logique productiviste.
Qu'une réforme soit nécessaire, comme PP le souligne, c'est l'évidence, mais l'énormité des aménagements qu'elle requièrerait, si l'on prenait vraiment la peine de considérer les choses avec sérieux et lucidité rend cette proposition, telle qu'elle est conçue, grandguignolesque.
Il semble évident qu'elle ne conduira, en période de sous-emploi chronique, qu'à transforme des hordes de retraités en hordes de chômeurs et ira dans le sens d'un renforcement de la précarité et de l'exclusion ; on en revient toujours aux impasses de notre modèle économique actuel quand il s'agirait de se pencher sur la question d'une répartition plus équitable des richesses crées mais aussi, pourquoi pas... du travail ? Eu égard aux immenses gains de productivité réalisés ces dernières décennies, il n'y a plus assez de boulot pour tout le monde ; c'est un drame pour qui vit le chômage au sein du système actuel, mais ne pourrait-ce devenir une chance ? Nous produisons assez pour satisfaire les besoins de tous, ce en fournissant une quantité de travail bien moindre qu'avant : et on voudrait nous faire travailler encore plus ? Pour produire plus ? Pour foncer un peu plus vite droit dans le mur ?
Non, vraiment, de la nécessité que chacun puisse trouver sa place au sein de la société pour y contribuer par son "travail" à la réalisation du Bien Commun, je suis persuadée.
Mais ceci suppose donc avant tout qu'on accepte de réfléchir aux conditions du plein emploi et de la répartition des richesses au sein de nos économies modernes.
La question des retraites est vraiment l'arbre qui cache la forêt.
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Écrit par : blanche / | 22/10/2010

LES JEUNES ET L'EMPLOI

> Monsieur,
vous écoutant régulièrement sur RND, je vous y ai entendu justifier la présence des lycéens dans les manifestations, au motif que l'avenir leur est fermé et que leurs études les conduisent dans le mur. Ce commentaire n'est pas juste : les universités françaises déploient de gros efforts pour l'insertion professionnelle de leurs diplômés et obtiennent des résultats encourageants(ici : http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/pid24447/taux-d-insertion-professionnelle-des-etudiants-par-universite-et-discipline.html et ici : http://www.colombia.campusfrance.org/IMG/pdf/28_Universite_-_les_masters_menent_bien_a_l_emploi.pdf). Encore faut-il, naturellement, que ces études soient menées à bien et que les étudiants ne soient pas constamment découragés par des présentations outrageusement pessimistes de leur avenir.

IM


[ De PP à IM :

- Je n'ai rien "justifié" : j'ai essayé de comprendre. Il faut se mettre à la place des gens.

- M'avez-vous entendu critiquer le contenu des formations universitaires ? Non. J'ai parlé des délais croissants de la recherche d'emploi, et de la tendance de l'économie occidentale depuis quinze ans à réduire constamment les offres d'emploi par "gain de productivité".
Les jeunes sont au courant, savez-vous. Sinon ils ne seraient pas aussi nombreux dans la rue. ]

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Écrit par : I. Maleyre / | 22/10/2010

Sur les lycéens, un extrait d'un analyse que j'ai trouvée intéressante (dans un blog qui mérite le détour)

> "Quant aux lycéens, la minorité qui défile traduit sans doute bien plus le désespoir de sa génération qu’une réelle opposition à cette réforme précise. Ce désespoir, c’est celui que leur inspire un système dont ils sentent qu’il se déploie sans qu’à aucun moment les peuples ne puissent choisir leur destin. Un système qui développe une idéologie de la performance qui nie toute dimension authentiquement humaine. Un système qui coupe les individus de leurs attaches avec les générations qui les ont précédés comme avec l’ensemble de la société dans laquelle ils évoluent. Un système qui croit contenter les hommes en leur proposant croissance et pouvoir d’achat, vacances à petits prix et étalages nombrilistes sur la toile."

à lire sur:
http://blog.lefigaro.fr/education/
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Écrit par : Luc2 / | 23/10/2010

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