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06/10/2010

Kerviel : le procès d'un bouc émissaire

finance_1[1].jpgEn chargeant Kerviel,  le système tente de nous faire croire que la crise ne fut qu'une question d'attitudes individuelles.

C'est un mensonge :

 


 

Jérôme Kerviel n'a rien de plaisant. Bertrand Cantat non plus, dans un autre genre. Les deux sont de grands hystériques, produits-types de l'époque du matérialisme mercantile. Mais il y a une différence : Cantat est de nouveau payé par le système (on efface tout et on recommence), alors que Kerviel paie pour le système. Evidemment il ne paiera pas la somme ubuesque à laquelle on vient de le condamner ; mais le jugement lui interdit de faire des livres ou des films avec son aventure, alors que Cantat attire les foules en remontant sur scène auréolé de son « drame » (les circonstances de la mort de Mme Trintignant ne sont presque plus évoquées). Pourquoi interdire à Kerviel ce qu'on autorise à Cantat ? Parce que, dans le cas de Cantat, il n'y a aucun enjeu (la mort de quelqu'un a moins de gravité aujourd'hui qu'un propos « homophobe »). Alors que dans le cas de Kerviel, l'enjeu est crucial.

Quel est cet enjeu ? La survie du système : le casino mondial instauré en 1990 par la dérégulation financière, sommet et véritable but de la dérégulation de tout ; dérégulation qui a soulevé d'enthousiasme les dadais européens - « on en finit enfin avec le méchant socialisme » - alors que c'était un crime contre les peuples.

Pourquoi le système est-il en jeu ? Parce que la faute énorme de Kerviel ne fut que la caricature de ce que la spéculation bancaire exige de tous ses techniciens. Un Kerviel aurait été impossible avant la dérégulation néolibérale. Comme le disent tous les analystes sérieux, notamment (encore ce matin vers 8 h 15 sur BFM Radio), le vrai problème est la machinerie spéculative que sont devenues les banques.

D'où le malaise ressenti par l'opinion devant la formifantabuleuse condamnation de Kerviel, avec son chiffre si boursouflé qu'il en est grotesque. « Oui bien sûr ce chiffre est inconcevable en tant que dommages-intérêts pour un particulier, mais c'est pour dissuader les futurs Kerviel », disent les derniers libéraux. Faux argument. Ne s'en prendre qu'à un subordonné relève de la pratique du bouc émissaire. Kerviel est chassé de la Salle de Marchés, porteurs des péchés de celle-ci.

Mais sont-ce des péchés ? Pöur pécher, il faut être une personne. La Salle de Marchés n'est pas une personne. C'est une machine. A la rigueur elle est une « structure de péché », comme disent les théologiens modernes, dans la mesure où elle pousse ses servants au péché, et où elle est elle-même la condensation d'un péché : greed, le lucre ; mais en elle-même, la Salle est peccamineuse de par son fonctionnement. Une machine fonctionne. Elle ne pèche pas.

Si l'on veut que les délires et les destructions cessent, il faut arrêter cette machine ; il faut faire une révolution. Cette révolution ne peut venir que du politique, si l'on parvient à le réinventer un jour avant que le système ne s'effondre sur nos têtes, appauvrissant encore plus les pauvres.

C'est pourquoi il faut une théologie de la libération ! Une vraie, qui ne puise pas (comme celle des années 1980) dans le castrisme mais dans l'Evangile seul. Une théologie qui prenne en compte l'aspect « machine » du système, et la nécessité de stopper cette machine.

Il y aurait en effet de l'hypocrisie à s'en tenir à l'aspect « morale individuelle » de la crise. Oui, le greed explique les comportements des hommes, et ils doivent s'en libérer avant d'agir ; pour pouvoir agir. Mais agir veut dire démolir le système néolibéral et fermer le casino financier, pour construire un autre modèle économique : une civilisation de la mesure et de la sobriété, où les sociétés de l'hémisphère Nord cesseraient de se gaver... et aideraient les sociétés de l'hémisphère Sud à progresser autrement que dans la mauvaise direction. (Dans cette perspective, l'apparition de Marina Silva au Brésil est un signe adressé à nous).

En chargeant Kerviel (et Madoff, etc) de tous les péchés, le système tente de nous faire croire que la crise ne fut qu'une question de vilaines attitudes individuelles. Une question d'amoralité personnelle seulement... Ceci est un mensonge. Le pire des mensonges. Le plus grossier et le plus hypocrite, le plus faussement moralisateur. A la mesure de la grossièreté mentale des Gordon Gekko qui règnent sur nous.



Commentaires

CANTAT

> D’accord avec votre analyse et la nécessité d’un autre modèle économique débarrassé des bulles financières produites dans les salles de marchés.
Un regret : que votre billet s’ouvre sur un virulent parallèle entre le trader condamné et Bertrand Cantat, dont la tragédie personnelle, ineffaçable mais pas irréparable devant Dieu, mérite avant tout la prière et le silence, et d’autant plus en ces jours où, comme vous dites, il « remonte sur scène auréolé de son drame ».

Denis


[ De PP à D. :
- Lorsque la rock-star aura exprimé un repentir, et rompu avec l'idéologie "noir désir".
- Quant au mot "drame", il est au second degré...
- Silence et recueillement, sans doute. Mais quand leur bénéficiaire potentiel reprend une activité hyperpublique, hypermédias ? Avec en subliminal l'irresponsabilité des actes commis ? Voilà qui est bien pédagogique. ]

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Écrit par : Denis / | 06/10/2010

OUI

> De PP : "il faut arrêter cette machine ; il faut faire une révolution".
Un mot : oui.
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 06/10/2010

KERVIEL

> En effet, ce qui est reproché à Kerviel n'est pas d'avoir fait des paris (il n'y a pas d'autres termes) financiers, ni de les avoir fait avec des sommes astronomiques.
Non, il y était poussé.
Ce qu'on ne lui pardonne pas ... c'est d'abord d'avoir raté, donc d'avoir perdu de l'argent et ensuite que cela s'est su.
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Écrit par : zorglub / | 06/10/2010

KERVIEL ET CANTAT

> C'est une très bonne approche de faire l'antiparallèle entre Kerviel et Cantat. Peut-être faut-il aller plus loin et se demander pourquoi le milieu des médias et de la (sous?) culture est absout de tout: érotisme, pédophilie, homicide... Peut-être participe-t-il au fonctionnement de "l'enjeu crucial". Qui a des idées là dessus?
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Écrit par : Pierre Huet / | 06/10/2010

BOUC

> Tout à fait d'accord avec votre analyse, nous sommes dans un mécanisme typique de bouc émissaire.
Une autre remarque qui montre le caractère absurde de cette sanction: si la SG avait gagné 5 Mds d'euros (cela aurait très bien pu arriver, avec autant de probabilité que la perte) alors Kerviel n'aurait jamais touché cette somme.
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Écrit par : ludovic / | 06/10/2010

UN JE NE SAIS QUOI

> Tout à fait d'accord pour l'affaire Kerviel : j'ai bondi dans mon café ce matin en entendant cela à la radio.
Quant à Cantat... je suis un peu du même avis que Denis : il me reste un je-ne-sais-quoi d'affection pour le bonhomme (restes de l'admiration -toutefois mesurée- que j'ai pu avoir pour lui il y a quelques années ?), malgré tout ce qui s'est passé ; bien sûr, il a tué sa compagne ; mais, comme pour Kerviel, et sans excuser le moins du monde les fautes personnelles commises, je déplore infiniment plus le système et les fans débiles qui le récupèrent que la personne en elle-même.
Bref, je continue à aimer la personne en tant que telle, tout en vomissant le système qui instrumentalise les faiblesses de ces personnes qui ont le malheur de s'y enfermer.
Cantat & Kerviel sont des symptômes évocateurs. Je ne veux pas dire qu'ils n'ont aucune responsabilité dans leur malheur et dans le mal qu'ils causent, mais leur responsabilité personnelle est au moins aussi grande que la responsabilité du modèle dominant.
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Écrit par : PMalo / | 06/10/2010

ET LE JUDICIAIRE

> Je souscris entièrement au commentaire sur le système financier, mais il y a un autre vice dans notre organisation, c'est celui du système judiciaire. Il fonctionne uniquement sur un formalisme légal, et les magistrats ne se sentent pas tenus de tenir compte d'autre chose que d'une argumentation rationnelle à partir de textes de loi et de textes de règlements. Ils considèrent avoir rempli leur mission dès lors que cette argumentation est logique. Mais il y a des lois non écrites que sont le bon sens et l'éthique commune. Il est proprement scandaleux que des magistrats se satisfassent d'une conclusion en accord avec les textes, même si elle est manifestement en contradiction avec ces lois primaires ( il est clair que d'annoncer, sans rire, vouloir faire payer à Kerviel 5 milliards d'euros est tout simplement ridicule). Et c'est un travers du même ordre que celui qui est reproché au système financier dans lequel plus personne ne se soucie de sa responsabilité réelle du moment que son action n'est pas en contradiction avec les textes. Il faut comprendre que ce comportement est suicidaire car dans de telles conditions, on pourra se passer dans l'avenir de magistrats qui seront avantageusement remplacés par des logiciels comme les banquiers qui en fait ne maîtrisent absolument pas le système qu'ils abritent. Seuls les hommes peuvent tenir compte d'éléments impossibles à écrire dans des textes.
Pour ce qui concerne le système financier, la preuve a largement été faite qu'il peut entraîner des conséquences plus dangereuses pour l'humanité que n'importe quelle industrie classée. Pourquoi ne lui applique-t-on pas la même méthode, à savoir l'interdiction de mettre sur le marché un produit financier quelconque, tant qu'un organisme de sécurité n'aura pas donné son avis sur les précautions qui sont prises pour qu'il n'engendre pas de catastrophe, ce qui n'a rien à voir avec les agences de notation dont les méthodes n'ont aucune valeur scientifique et qu'aucune réforme ne rendra plus performantes.
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Écrit par : Rouyer / | 06/10/2010

GROTESQUE

> Il est parfaitement grotesque de faire croire que Jérome Kerviel a pu prendre une position de 50 milliards d'euros et "la cacher" (selon la formule de Hugues Le Bret, ancien directeur de la communication de la Société Générale). Si Kerviel a pris des positions (il a fait des paris), c'est que d'autres ont pris des positions (ont parié) en sens inverse. Rappelons en outre qu'il n'y a pas eu enrichissement personnel (Kerviel ne "jouait" pas pour lui-même) et si l'on évoque d'éventuels bonus obtenus en récompense de ces précédents "exploits", cela prouve que la hiérarchie était au courant de ses agissements.
On pourrait d'ailleurs retourner l'argument de la Société Générale, si l'un de ses traders avait réellement un tel pouvoir sans contrôle, c'est que cette banque était très mal gérée!
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Écrit par : xb / | 06/10/2010

UNE INTERNATIONALE

> De GP : " De PP : "il faut arrêter cette machine ; il faut faire une révolution". Un mot : oui. "
Une question : Comment ?
Une tentative de réponse : un mouvement ?

DET


[ De PP à DET - Un mouvement, oui, et même une Internationale. ]

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Écrit par : Damien Etienne Thiriet / | 06/10/2010

L'HOMME ET LE SYSTEME

> Il y a bien entendu un problème incommensurable dans le système. Mais, comme vous le dites aussi, les structures de péché disposent au péché.
C'est-à-dire que Kerviel (et nous tous qui fabriquons et buvons à cette soupe) a donc également personnellement commis des fautes.
Il est responsable (quand on gagne autant de sous -et même toujours, il y a une faute y compris dans ce qu'on pourrait qualifier d'ignorance des enjeux, humains), car il était libre (notamment de s'informer, de se poser la question, au-delà du fait qu'il faisait comme bien d'autres: qu'est-ce que je fais quand je fais ce que je fais ?).
Si la pensée marxiste l'excuse, car c'est la structure est fautive, la pensée chrétienne ne dédouane jamais absolument la personne (même extrêmement faible par ignorance, par incapacité, etc., l'homme reste toujours libre, il y va de sa dignité).
Il y a une imputabilité pour toute personne. Dans le cas de Kerviel, et bien d'autres, elle est certes faible (les tenants du système sont souvent d'une inconscience qui confine au délire).
Faire de Kerviel un bouc émissaire (le bouc émissaire étant devenu dans notre culture, grâce au Christ, l'innocent) manque donc à mon sens l'objectif.
Car cet objectif est manqué dès que l'on se fait croire que le système n'est qu'une machine : non, nous sommes tous ou presque coupables, comme Kerviel. Ce sont bien des hommes qui font l'économie, même si la technique nous emprisonne dans une large mesure (cf. critique par Heidegger de la technique).
Lisons donc plutôt sa condamnation (loin d'être si injuste, derrière nos comportements économiques, il y a mort d'hommes) comme notre propre condamnation, comme celle de nos absences de courage, de partage, de discernement, de soif de justice, de capacité de conversion.
Bien sûr, bien d'autres mériteraient d'aller en prison pour des délits économiques aussi graves. Il me semble qu'il ne faut pas s'arrêter à cette injustice: au-delà du caractère discutable de la peine, il fallait bien condamner ce pauvre type qui s'est laissé griser par le mirage de notre folie "économique".

Jean


[ De PP à J. :
- La question n'est pas de savoir s'il fallait le condamner : évidemment oui, puisqu'il y avait délit.
- Mais le côté ubuesque du verdict le disqualifie.
- Et comment ne pas mettre en cause le système qui fabrique des Kerviel, les utilise, puis les jette quand ils deviennent compromettants ? Ce serait une lâcheté intellectuelle et morale. Et surtout, cela interdirait de changer les choses.
- Méfions-nous du moralisme qui s'en prend aux personnes et permet aux causes des maux de durer indéfiniment. Ce fut le péché du catholicisme bourgeois des deux derniers siècles. Et c'est un crime contre la charité due aux personnes, précisément.]

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Écrit par : Jean / | 06/10/2010

PROFESSIONNEL

> Je travaille dans la finance, je viens entre autre de recevoir une lettre de mission de mon evêque pour m'engager un peu plus dans le monde économique. Je tiens à dire ici, que je partage l'avis de votre titre.
Ce système se pourrissait tout seul, gonflé d'orgueil de détenir la vérité pour tous ceux qui bossaient dans le milieu.
Dans ma société financière, je fus le seul en France à avertir mes quelques clients qui étaient détenteurs de titre (et je suis celui aussi qui en vendait le moins de toute la compagnie....), dès le 2 et 3 aout 2007, qu'il fallait qu'ils vendent leurs titres car plus rien n'allait dans la finance, la machine s'était complètement emballée.
La conscience comme seul vrai guide dans les affaires financières, est la seule lumière pour le client d'abord, pour sa compagnie après, et la satisfaction d'un très bon service (au fond de soi).
Les actions, les obligations, et autres produits ne sont pas néfastes en soi, ils pourraient être remplacés par autre chose pourquoi pas, mais pour le moment, c'est l'usage pervers dans l'égoïsme qui pourrit l'édifice.
Or force est de constater que c'est quand même l'immense quantité des transactions qui trouvent cet état d'esprit sur son chemin.
Le plus terrible, dans mon histoire, c'est que le président (en personne) de ma compagnie, alors que je lui expliquais en réunion générale, cette année en 2010 donc, mon action dès 2007, a eu le ressort de dire devant tout le monde : "monsieur, vous avez fait perdre de l'argent à votre compagnie" !!!!!!!....
bah oui, les fonds actions gérés rapportent plus à notre compagnie, que des fonds sécuritaires.....comme ceux que j'avais finalement fait souscrire dès 2007 à mes clients.
Résultat, en vendant beaucoup moins que les autres des fonds à risque et peu contrôlés (je m'en doutais), mes clients ont gagné moins que d'autres qui avaient tout en bourse pendant quelques années, tandis que 18 mois avant ce krach effroyable de sept 2008, je faisais déjà vendre et mettre en sécuritaire, tous les avoirs de mes clients., tandis que tous les autres absents de mon portefeuille, se prirent quelques bouillons.
Morale de l'histoire, la finance c'est comme les talents de l'Evangile, on la confie à des gens consciencieux, rigoureux, qui gèrent l'épargne de ses clients, comme on gère la sienne, en faisant tout pour que le risque soit faible, supportable, dans des produits faisant grandir l'humanité, ou tout au moins la collectivité, mais sans vouloir écraser l'autre, c-a-d son client, ou son concurrent, ou le travailleur qui lui fait fonctionner l'entreprise émettrice de l'action ou de l'obligation.
Cela porte un nom dans la finance, c'est l'éthique...lors de la même réunion, j'ai demandé que nous vendions plus de produits éthiques; inutile de vous donner sa réponse, vous la devinez.
______

Écrit par : jean christian / | 06/10/2010

En complément de la réflexion de XB:

> quand je travaillais, il n'y a pas si longtemps, c'était chez un grand équipementier automobile ou TOUTE dépense de plus de 150000 € (1 million de Francs auparavant) devait être visée par le président du groupe. Alors, qu'un Kerviel ait pu engager sa banque pour 50 milliards, c'est confondant de stupidité, stupidité des personnes ou du système?
______

Écrit par : Pierre Huet / | 06/10/2010

à JEAN CHRISTIAN

> Jean-Christian, votre témoignage est très éclairant ! J'ai envie de vous poser une question : malgré le fait que vous fassiez "perdre" de l'argent à votre entreprise (ou du moins gagner moins que ce qu'elle pourrait gagner) et que vous fassiez des suggestions aussi absurdes que vendre plus de produits "éthiques" (je me méfie de ce mot, ou plutôt de son usage aujourd'hui, cf "Caritas in veritate"), comment se fait-il que votre boss ne vous ait pas encore viré ?
C'est posé de façon un peu abrupte et indélicate, peut-être, mais la réponse m'intéresse.
______

Écrit par : PMalo / | 06/10/2010

cher PMalo

> vous m'écrivez : "que vous fassiez des suggestions aussi absurdes que vendre plus de produits "éthiques"....?
et ensuite vous m'écrivez : "(je me méfie de ce mot, ou plutôt de son usage aujourd'hui, cf "Caritas in veritate"), comment se fait-il que votre boss ne vous ait pas encore viré ?"
pour ce qui est de la dernière partie de cette phrase, la réponse est simple : ayant conservé un portefeuille de clients intact, ayant permis une augmentation de l'encours financier de manière mécanique, et mon action étant quand même fort connue dans mon entreprise, mon "boss" (comme vous dites) n'avait aucune raison et aucun moyen de me mettre à la porte; c'est tout le contraire, on vient de me proposer une évolution.
enfin pour ce qui est des fonds éthiques, heureusement qu'ils existent, bien que dans l'avenir tous le seront, et qu'il faudra encore une fois, y mettre son "gros grain" de conscience personnelle, pour discerner les vrais des faux;
Je m'explique et je rejoins sans doute votre inquiétude :
Il y a de nombreux critères pour définir une éthique, et bien évidemment on ne peut confondre éthique et charité, la dernière étant le fonds de "commerce" caractérisé par sa gratuité, du chrétien que je suis. De fait quand des financiers accaparent les caractéristiques (et donc la sémantique qui va avec), pour déterminer ce qu'est une "valeur" éthique, vous allez trouver autant "la gouvernance d'entreprise" (aïe, aïe, aïe...), que des fonds dirigés pour financer des développements privés et publics de retraitement des eaux (celui par exemple que justement j'achète tous les mois par mon épargne);
Et enfin, vous allez trouver également d'autres fonds tels que des fonds "du secours catholique" ou que sais-je, et qui solidarisent les intérêts acquis, pour partie, en faveur de ces organisme charitables. En clair, les intérêts laissés charitablement à ces ONG, donnent à ceux qui sont imposables, un droit à déduction d'impôt.
quand à savoir si un catholique doit être dans la finance, ce sont tous les prêtres que j'ai rencontré, les deux evêques que j'ai connus, ainsi que leurs vicaires épiscopaux qui m'ont clairement demandé de rester dans la finance pour lui permettre également de se sanctifier, d'éclairer mes collègues, de résister face à ce qui est mauvais et de faire fructifier ce qui juste et bon;
quand j'ai voulu quitter la finance pour travailler auprès de prêtres suite à ma conversion, malgré de longues recherches, aucun ne voulait m'embaucher parce que je devais rester dans ce milieu, tout en travaillant pour ne pas perdre mon âme.
gérer des fonds pour le bien commun, c'est aussi ce qu'ont fait le patriarche Joseph, le roi David, etc....
en somme ce n'est pas l'argent qui est mauvais, mais c'est son utilisation qui fait du bien, ou du mal: trop en avoir rend aveugle, comme l'a vraiment révélé Jésus Christ.
______

Écrit par : jean christian / | 10/10/2010

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