13/09/2010
Carla Bruni : pourquoi elle croit sincèrement être de gauche
Ce n'est pas une question de personnes,
c'est une question de société :
« Carla est quelqu’un qui vit dans le XVIe arrondissement de Paris, entourée de personnel. Elle n’a aucun contact avec la réalité et vit dans une bulle dorée. Elle n’est pas proche des Français et s’intéresse surtout à son image, qu’elle cherche à maîtriser par tous les moyens. Elle se dit de gauche, mais on ne l’entend plus sur aucun sujet d’actualité... »
C'est le résumé que la journaliste Besma Lahouri donne de son livre (Carla Bruni : sa vie secrète) qui paraît chez Flammarion. L'adjectif « secrète » est une exagération d'éditeur ; n'épiloguons pas sur cette vie privée. Ce qui est intéressant est l'aspect public, voire - mutatis mutandis - idéologique.
Carla Bruni déclarait en 2009 : « je suis viscéralement de gauche ».
Sachant qu'elle ne reproche rien au système économique et financier, sachant que son engagement se résume à la défense médiatique des droits de l'homme (aux côtés du Medef), en quoi cette dame se voit-elle comme « de gauche » ?
En ceci : comme le reste du showbiz et des médias, elle ramène tout aux questions de moeurs. On est « de gauche » si l'on est pour le mariage gay, même si par ailleurs on sympathise avec Wall Street. On est « réactionnaire » si l'on critique les nouvelles moeurs, même si c'est pour les démasquer comme centre nerveux de la société consumériste (au rayon Sexe du marketing des comportements). [*]
Voilà pourquoi l'épouse du président de la République française est persuadée d'être de gauche. Ne le lui reprochons pas : ce n'est pas une question de personnes, c'est une question de société.
Voilà aussi pourquoi le parti socialiste semblait dépassé par les événements depuis 2008 : face à la crise systémique du capitalisme, parler du mariage gay commençait à dater un peu.
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[*] Démasquage opéré régulièrement par le journal révolutionnaire La Décroissance, par exemple dans son numéro de ce mois de septembre. (Donc Alain Minc - gourou de MM. Sarkozy, Bolloré etc - traite ces révolutionnaires de "réactionnaires". M. Minc se croit de gauche comme Carla Bruni.)
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09:35 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : carla bruni, alain minc, gauche, showbiz, besma lahouri
Commentaires
PAUVRE GAUCHE
> Pauvre gauche, qui a épousé le capitalisme avant de se rendre compte qu'il s'agissait d'un cadavre...
Effectivement, on nous rebat sans cesse les oreilles avec les combats "gay", mais les homosexuels du Marais (ne représentant qu'une frange très limitée et privilégiée des homosexuels) ne sont pas des prolétaires mais au contraire les parfaits enfants du capitalisme : plutôt riches, consuméristes, hédonistes, sans engagement sociaux collectifs autres que ceux les concernant. Pas une raison pour les détester, mais une gauche cohérente, même anticléricale, devrait relativiser leurs combats et en placer d'autres avant (les banlieues, le chômage, les mauvaises conditions de travail, etc.)... Mais bon avec Strauss-Kahn, Royal et compagnie, que peut on attendre à part un vide des idées au moins égal à celui de la droite ?
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Écrit par : Gilles Texier / | 13/09/2010
REGULIÈREMENT
> Voilà pourquoi je me fais régulièrement épingler comme "vieux con réactionnaire"... à 39 ans et j'en suis très fier, merci beaucoup.
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Écrit par : Pierre-Aelred / | 13/09/2010
LIEGE
A l'occasion du 650e anniversaire de la fondation de la Chartreuse de Liège
Colloque international
Séminaire épiscopal
6-7-8 octobre 2010
Jamais, dans aucun autre ordre monastique, la tension entre l'influence de la vie socio-économique et culturelle et l'idéal d'une vie érémitique n'a été aussi grande que dans l'Ordre des Chartreux. Malgré les règles austères et ascétiques des moines Chartreux, l'ordre a joué tout au long de ses cinq siècles de présence dans les Pays-Bas, la principauté de Liège et le pays rhénan un rôle important. Il a laissé un héritage durable en ce qui concerne la vie sociale, le développement de la culture et de la littérature et a influencé des renaissances spirituelles. Nous avons conçu l'idée de révéler les traces encore perceptibles de l'influence cartusienne dans la ville de Liège et au sein de la Principauté de Liège et de les présenter à un public tant scientifique que profane."
http://www.chartreuse2010.be/index.html
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Écrit par : à Liège / | 13/09/2010
'LA DECROISSANCE'
> Oui, à lire absolument le numéro de septembre de 'La Décroissance', avec un très hilarant vrai faux interview de Dominique Voynet par le fameux professeur Foldingue sur sa conception du mariage qu'elle célèbre en tant que maire: ringard bien sûr, et même réactionnaire puisqu'il impose un engagement mutuel alors que le PACS lui, au moins, respecte la liberté des contractants; et sur la façon particulièrement cynique dont elle s'est déjugée en cumulant ses fonctions de sénatrice et maire après avoir juré qu'elle démissionnerait de la première si elle était élue à la seconde! Un très bon article également sur la disparition de la mort vue comme le symptôme d'une peur panique du vide dans une société qui se veut celle du trop-plein. Une fausse note tout de même, la traditionnelle petite pique anti-catho, en l'occurrence une brève recension a-critique de l'article de Serge Latouche paru dans le 'Monde Diplo' d'Août sur "Caritas in Veritate". Mauvaise foi caractérisée ou inintelligence totale du texte, Latouche n'a pas dû lire la même encyclique que nous pour y voir une "ode à la doxa économique" une attaque contre les "objecteurs de croissance" et in fine le choix d'une voie "contraire au bien commun", rien que ça!
grzyb
[ De PP à G. - J'ai la même appréciation que vous sur ce numéro, avec la même réserve à propos de Latouche. Une bêtise squatte le cerveau de gens intelligents par ailleurs : c'est la cathophobie, héritage de la tradition antireligieuse de l'Hexagone ; elle a même poussé Latouche à côtoyer le courant néopaïen. ]
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Écrit par : grzyb / | 13/09/2010
LES VRAIS PAUVRES
> Où sont les vrais pauvres?
entre vos sujets d'actualité du moment, cher Patrice,le point commun que je vois( mais c'est aussi je le reconnais un point d'obsession pour moi), c'est le rapport à la pauvreté. Je m'explique: la haine des gens vis-à-vis du Vatican se cristallise autour de cette fausse vérité:"il est riche!"( et du haut de sa richesse il nous fait la morale...), alors qu'au contraire la sympathie que suscitent les moines, par delà les convictions religieuses ou anti-religieuses, vient de leur vie de pauvreté.
Enfin notre élite étant avant tout faite d'esclaves du "fric", a cessé depuis longtemps de servir le pauvre,ouvrier, paysan, chômeur ou illettré...
Chaque catastrophe historique portait en elle le germe d'une renaissance(par exemple l'invasion de l'empire byzantin par les Turcs par ricochets est à l'origine de la "redécouverte" de nos racines grecques), je prie que les événements à venir nous fassent redécouvrir les richesses insondables de la pauvreté, préférée à toute autre compagne par st François d'Assise.
Ce ne sont pas ses moeurs qui condamnent notre société, mais bien l'arrogance avec laquelle elle les appelle "normes", et c'est ce que nous dit inlassablement Rome, nos contemporains se mettent de facto du côté des 99 justes n'ayant pas besoin de Salut. Non , je ne suis qu'une pauvre brebis égarée bêlant après mon berger! Mais ils ne veulent pas entendre Rome qu'ils croient, à leur image, plein d'orgueil et donneur de leçon du haut de sa richesse: effet miroir...en partie seulement. Tant que nous, catholiques de la base, ne ferons pas le choix de la pauvreté authentique,ne reconnaitrons pas notre pauvreté personnelle, c'est cette image qui continuera de dominer.
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Écrit par : Anne Josnin / | 13/09/2010
AMUSANT
> Il est d'autant plus amusant d'écouter Madame Sarkosy se réclamer de la gauche quand on sait pourquoi ses parents ont fui l'Italie: ils se sont réfugiés à Paris pour éviter les enlèvements avec demande de rançon pratiqués par une certaine gauche italienne à l'encontre des méchants bourgeois capitalistes... Qu'il est facile de défendre les gauchistes depuis la France où l'on ne risque pas grand chose sinon l'assentiment de notre chère "élite"!
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Écrit par : Benoit C / | 14/09/2010
D'ACCORD
> D'accord avec Anne : si nous voulons une Eglise pauvre pour les pauvres, les baptisés doivent connaître et reconnaître leurs misères personnelles... misères qui n'ont plus beaucoup d'importance dans la vie d'amitié avec Jésus.
Une précision sur cette considération annexe : "l'invasion de l'empire byzantin par les Turcs par ricochets est à l'origine de la "redécouverte" de nos racines grecques ". Sylvain Gouguenheim conteste cette idée dans "Aristote au Mont-Saint-Michel. Les racines grecques de l’Europe chrétienne."
GP
[ De PP à GP - Hélas pour Gouguenheim, ce qu'il prête au Mont Saint-Michel est historiquement sans preuves, comme le démontre le spécialiste en la matière, conservateur des manuscrits montois à Avranches. Le titre même du livre ("Aristote au Mont Saint-Michel") est repris d'une étude du P. Colman Viola s.j. (université de Tokyo) publiée sous ce même titre dans le tome 2 du "Millénaire monastique du Mont Saint-Michel" en 1967 ; étude aux conclusions infiniment plus prudentes que celles de Gouguenheim, qui a forcé le trait en surinterprétant. ]
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 14/09/2010
EN ITALIE
> ... je parlais de l'immigration des Byzantins dans les villes italiennes suite à l'invasion de Byzance,réfugiés apportant dans leurs bagages...la Renaissance.
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Écrit par : Anne Josnin / | 14/09/2010
A grzyb
> C'est fou, La Décroissance défend de plus en plus des positions très proches de la DSE. La seule chose qui m'agace vraiment dans ce mensuel, ce sont les attaques ad hominem omniprésentes (le "haro sur le Hulot" - et d'autres - numéro après numéro, c'est un peu lassant).
Etonnant : des gens hostiles à l'Eglise sont en réalité très proches d'elle, alors que des piliers d'église sont des hérauts du libéralisme le plus décomplexé. Comme dirait Jacquouille : "messire, c'est diablerie !"
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Écrit par : Feld / | 15/09/2010
à Anne Josnin
> ils ont aussi amené le pire gnosticisme néoplatonicien (Gémiste Pléthon), engendrant ainsi l'occultisme en Europe.
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Écrit par : john dee / | 15/09/2010
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